Chloé Delaume

Queenie a écrit:

'Tain, ces flemmards qui lisent pas les fils... pfffrte...
(Les mouflettes d'Atropos ? Les juins ont tous la même peau ?- si t'aimes Boris Vian, ça peut inciter)

Si, si, j'avais lu tout le fil ! Mais je voulais le titre !
Et j'aime Boris Vian, donc je vais me laisser tenter par tes deux titres !

Juste les Juins pour Vian (d'ailleurs au titre, tu peux le deviner). Mais tu peux retrouver des hommages à Vian dans tous ses bouquins.

Oui, j'avais vu, mais je garde les deux titres, parce que le premier il est vraiment bien !

Steven a écrit:

Oui, j'avais vu, mais je garde les deux titres, parce que le premier il est vraiment bien !

Cherche pas ils sont tous bien ses titres. Je lui envie absolument tous ses titres ! (et tous ses bouquins, sauf un... ou deux)

Queenie a écrit:

monilet a écrit:

Pris un intérêt moyen à la lecture de "Dans ma maison sous la terre"( le thème refroidissant sans doute), mais de l'intérêt quand même, surtout pour un certain usage de la langue parfois un peu déconcertant mais inventif.

ça me scie en deux par l'arrière du crâne de parler de Delaume avec tant de ... distance (?). ça m'en coupe la chique. Yoump.

C'est parce que je l'ai lu il y a quelques semaines déjà et en général j'oublie immédiatement les livres lus.
Mais mon impression générale est bien celle-là. En sortant de la lecture j'aurais été plus enthousiaste sur le style. Il me semble que j'ai lu un autre livre d'elle qui m'avait plus accroché par son thème, mais j'ai oublié...

coline a écrit:

Steven a écrit:

J'ai commencé hier soir, très tard, Les juins ont tous la même peau de Chloé Delaume. Un choc ! Je le reprend ce matin en me demandant si je n'étais pas trop endormi hier.

Un choc qui t'a assommé donc?...

On peut dire ça ! En quatrième de couverture, ils parlent du "style à la hache" de Chloé Delaume.
J'ai entamé ce roman sur les conseils de Queenie, je ne le regrette pas ! J'ai découvert un style très particulier où toutes les deux lignes tombe une phrase couperet, très forte, qui mène le lecteur à la suite de la quête de l'auteur. Une recherche fiévreuse qui débute dans " Les années quatre-vingts à Houilles, Yvelines (78)."
La quête d'un auteur qui lui permet de redécouvrir ls livres, de les aborder par sous un nouvel angle : avant sa rencontre avec Boris Vian, "Les livres racontaient, ils ne me disaient pas."

Un auteur dont elle veut tout lire, tout aimer, tout connaître. C'est lui et ses mots qui vont la faire entrer dans l'âge adulte. Mais ce n'est pas facile parce que l'auteur se débat dans des méandres et pose des questions à Boris Vian. Boris Vian Boris qui ne peut lui répondre puisqu'elle ne sait pas parler avec les morts. Alors elle s'imerge dans sa vie. Mais :

Citation :

Ce n'est pas aux méandres de la biographie que se joue la littérature. Parce qu'elle n'a pas besoin des hommes, qu'elle les traverse sans s'attarder. Qu'au commencement était le Verbe alors que personne n'était là et qu'à la fin ce sera pareil. Pareil, exactement comme ça.

Et :

Citation :

Boris Vian Boris n'est ni corps, ni mort, ni entité. Boris Vian Boris est une langue, une forme, un secret bien gardé.

Tout au cours de ces phrases, on suit la construction de ce qui va devenir l'auteur Chloé Delaume au contact de Boris Vian. C'est vivant, fort, percutant et très surprenant, de par le style et la contruction. Aussi par le but où veut nous amener l'auteure.

Spoiler:

Je me remets du choc, qui ne m'a pas assomé finalement, mais qui m'a éveillé sur une auteure et qui me donne envie de la suivre.

Les éditions Sens et Tonka créent une collection de "Nouvelles" pour renouveler l'intérêt de ce genre littéraire auquel se sont adonnés six auteurs dont Chloé Delaume


Narcisse et ses aiguilles
Chloé Delaume
36p., 4€



sur le site de Chloé Delaume ont apprend en plus:

Citation :

A l'occasion de la sortie de la collection De vos nouvelles aux éditions L'Une et l'Autre, lecture d'un extrait du texte Narcisse et ses aiguilles à la librairie click Les cahiers de Colette .


Dimanche 22 novembre, 16h.

Je note. J'espère pouvoir y aller.

Lu les premières pages de Dans ma maison sous terre. Hé ! C'est incroyable ! C'est moins "Paf dans ta gueule" mais c'est tout aussi scotchant.
Comment elle "évolue" trop bien.

Dans ma maison sous terre.

ça m'étonne pas du tout, désormais, "l'ennui" de Monilet et l'effet de distance légère ressentie par Animal. Ce livre est vraiment différent de ce que j'ai pu lire de Chloé Delaume.
L'écriture est toute limpide, elle glisse, comme pour suivre les déambulations "tranquilles" entre les tombes, entre les histoires.
Des anecdotes qui sont très fortes, des moments d'expression des sentiments, de la colère, qui sont vraiment très justes. Mais ça reste distant. Géré, maîtrisé.
J'attendais le moment où ça allait péter. Autant stylistiquement que narrativement. Et puis non. Mais ça a une logique par rapport à l'histoire, au résultat. C'est juste que c'est moins "fort" du coup.

Chloé Delaume disait dans une émission qu'elle avait essayé de "prendre soin" du lecteur pour ce livre, de ne pas le confronter immédiatement avec un style frappeur et difficile d'accès. Qu'elle l'amenait doucement vers l'essence de son style, sa recherche.
J'ai attendu ce moment, je l'ai pas vu. Je suis un peu déçue.

Mais ça reste un livre à relire, sur le deuil, sur la colère la culpabilité. Chloé Delaume arrive toujours à donner chair à des sentiments paradoxaux. ça dit bien les choses, ça creuse là où ça fait mal.

Ce n'est pas un livre "percutant", c'est un livre qui prend le temps de dire, de s'exposer, il trouble sur la longueur, et presque sans qu'on s'en rende compte.

Je n' ai pas lu le livre, Queenie, mais ton commentaire est cohérent...
Et s' il l' est jusqu' au bout, ça voudrait dire peut etre que Delaume
ne ressent plus la nécéssité d' etre percutante, mais de travailler
sur un effet plus souterrain...

Le cri du sablier
Style vraiment original, demande de la concentration lors de la lecture sinon il faut recommencer quelques lignes en arrière
l'usage de bien des mots inédits qui demande dictionnaire n'ait pas trop dérangeant car on arrive quand même à garder le fil de l'histoire.
Il y a parfois carrément des paragraphes assez hallucinant ou je n'ai rien compris, mais c'est encore pas grave. Cette façon d'écrire c'est ce qui fait le charme du livre avec les descriptions très réalistes donc très réussies de cette histoire familiale, drame,drame,drame.
Alors j'espère que j'ai bien compris la fin du livre c'est pour ça que je demande confirmation.
Elle est mariée, tentée par le suicide à 28 ans (alors qu'elle a avalé une boite de médicament à 15 ans) elle résiste, plus forte elle se doit d'être par apport à l'exemple du père, c'est ça hein?
Est-ce qu'elle est enceinte et est-ce qu'elle avorte ou alors j'ai mal compris.
le livre fini bien par une femme qui enfin tue l'image du père et qui peut vivre avec son mari une vie libérée psychologiquement de la pression familiale du père et de la mère.
Je demande au cas ou si je me trompe

Bien, un résumé c'est un livre qu'il faut lire, c'est indéniable que ça marque lors de la lecture et qu'il vous reste en mémoire sitôt le livre refermé.

J'avais déjà lu un élogieux commentaire de Chloé Delaume et avais acheté Les juins ont tous la même peau il y a six mois , en collection de poche (Points).
Mais je ne l'ai pas encore lu : il est si mince (environ 75 pages ) qu'il a disparu dans ma pile !
Du coup , je l'ai ressorti et le lirai bientôt ...

Citation :

Thierry Bellefroid reçoit Chloé pour parler de "La règle du Je" dans son émission de La Deux, deuxième chaîne de la télévision belge RTBF, demain mardi 4 mai, à 22h45. En podcast ensuite pendant toute la semaine.

Clic ici

Pour répondre à Harelde, qui se pose des questions sur un autre fil :

Harelde a écrit:

[...]j'ai passé un quart d'heure difficile avec Chloé Delaume et son Cri du Sablier : je n'ai strictement rien compris. J'ai laissé tomber avec 6 ou 8 pages quand je me suis aperçu que la page 80 était rédigée de façon tout aussi sibylline. Je vais visiter le fil de Chloé pour tenter de comprendre (j'aime bien comprendre...)[...]

Je pense qu'il faut, éventuellement commencer par un autre livre, du coup. Comme je le dis un tout petit peu plus haut, Chloé Delaume, avant, pensait qu'il fallait y aller cash, tout donner dès le début, ne pas laisser le temps de respirer à ses mots et au lecteur.

Récemment, et notamment avec Dans ma maison sous terre, elle essaye de "prendre soin" du lecteur, elle l'amène tranquillement, petit à petit, au bord de son style, pour ensuite, pouf, le faire plonger. Du coup, c'est plus abordable. Mais aussi... pour moi, un chouia décevant (parce que je trouve qu'elle n'y est pas allée assez fort).

A merci Queenie.
J'aime effectivement qu'on prenne soin de moi. Suis fragile !