Fédor Dostoïevski [Russie]

Bravo Gaspard pour cette belle apologie sur le grand écrivain russe. Chapeau!

Queenie a écrit:

waou quel dythirambe !

j'ai les idiots à quelques cm de moi... il me brûle de l'entamer...

L’idiot fait partie de mes 5 meilleurs romans à vie!

Comment une personne pure (l'Idiot, double du Christ), totalement bonne, incapable d’haïr se « groundera » dans une société fantastiquement riche (de personnalité) de Pétersbourg? C’est l’histoire. Et celle-ci se terminera qd… Mais non, je dévoilerai rien. :silent: Attend toi à un tourbillon d’amour passionné, d’amour « chrétien » (pitié), de folie, de conflits, de morbidité... sur fond d'une forte intensité émotive (eh bien comme tjs, les personnages de dosto s'enflammeront, plusieurs cracheront du feu…).

J’ai très hâte de lire ton commentaire.

Sans doute en as-tu l'adaptation de Kurosawa, qui possède une grande affinité avec Dostoievski ; déjà Chien Enragé en 1949, qui n'est pourtant pas adapté de Dosto (enfin, je crois), est imprégnée du thème du double et est, dans l'esprit, très Dostoievskien.

Par curiosité, quels sont tes 4 autres meilleurs romans du moment, si tu le sais ? (et si tu veux bien nous le dévoiler ! Enfin, à part : Les Frères Karamazov, Les Possédés, Crime et Châtiment, L'Adolescent - dont pas grand monde ne parle ici).

En fait ça n'est pas une adapatation avouée, mais je pense qu'on fait référence ici à une conférence de Deleuze sur le cinéma à la fémis que voici:

https://www.dailymotion.com/relevance/search/gilles+deleuze/video/xx6dr_gilles-deleuze-lacte-de-creation_events

Et qui est sur Webdeleuze en version manuscrite comme Snark la donne.

bix229 a écrit:

Si vous voulez lire quelque chose qui sorte de l'ordinaire, meme chez Dostoievski, lisez donc Bobok, une petite nouvelle fantastique.

Dostoievski y fait parler les morts et ça n'est pas triste du tout !

Rhaaa merci pour ce conseil. Je ne connaissais pas et je suis ravie d'emblée à l'idée de lire un nouveau Dosto

Ceci dit, Crimes et Châtiments retse un de mes livres préférés et je ne peux que m'incliner face à l'envolée lyrique de Queenie

eXPie a écrit:

Les Frères Karamazov, c'est le roman le plus hollywoodien de Dostoïevski, quand même, non ? Procès, renversements de situation...
Il faudrait presque commencer son oeuvre par là, il "parle" sans doute plus immédiatement que d'autres de ses romans (en tout cas, c'est par là que je l'ai commencée).
En sautant les cent cinquante pages du Staretz Zossime, si ma mémoire est bonne, hop !

Dans les Démons, n'en fait-il pas un peu poil trop dans l'extravagant ? Il est quand même inférieur aux Frères Karamazov ou à l'Idiot...

J'ai du louper un épisode avec Hollywood alors
enfin, je comprend l'intention de eXPie, peut-être s'agit-il du Hollywood, d'Elia Kazan et consort ?
C'est drôle parceque moi j'ai commencé Dostoievski par Crime et chatiment, et j'ai envie de le faire commencer parlà ... je me dis que c'est parceque quand on tombe dedans, on n'a plus qu'une envie, retrouver les sensations de la 1ere fois, de la 1ere découverte ...
Sinon, il y a de l'abus, mdrrr, le staretz, cela ne fait pas 150 pages !!!
Quand aux démons, c'est Dostoievski poussé a son paroxysme, c'est vrai ... on dit parfois que c'est le plus dostoievskien ... j'imagine que cela dépend un peu de ce qu'on cherche chez dostoievski ... l' écrivain philosophe, on préfere l'idiot et les Karamazov ou alors, l'auteur fulgurant et exalté, au bord de la folie, et on préfère Crime et chatiments et les démons ... comme c'est mon cas.
On parle moins de l'adolescent, pourtant, c'est à lire aussi, c'est un grand roman un peu raté ... mais ça vaut la peine, a mon souvenir ( qui date !!! )

J'ai tout juste terminé l'Idiot, ce qui explique que mes impressions soient encore un peu confuses...En tout cas,je crois pouvoir dire que j'ai aimé :). Pendant environ 1000 pages, on suit le parcours du jeune prince Mychkine, épileptique et jugé "idiot" par bien des gens. Idiot du point de vue de la culture et des manières à adopter en société, peut-être, mais dans bien d'autres domaines, il dépasse allègrement tous les individus.
Confronté à la folie de son "frère" Rogogïne, d'Aglaé qu'il souhaiterait épouser mais qui n'hésite pas à le faire marcher et d'Anastasie Philipovna (difficile d'ailleurs de déterminer s'ils s'aiment ou pas), le prince contemple, impuissant, le drame qui se joue dans cet univers hystérique et fébrile en parmanence. Je crois d'ailleurs que c'est justement cette surexcitation omniprésente qui m'avait gênée dans ma lecture il y a deux ans, mais maintenant elle me fascine complètement (même si elle fatigue bien des fois^^).
J'ai aimé les allusions religieuses, la longue tirade du prince anti-catholicisme, disant que la religion chrétienne n'est même pas une religion (ce passage est extrèmement intéressant), l'ambiance malsaine latente dans le livre, les yeux de Rogogïne que Mychkine sent sur lui à tout moment...Oui, si je devais retenir un élément, ce serait celui-ci: tout le caractère malsaine et..."glauque" de ce personnage qui se prétend "frère" de Mychkine et qui pourtant essayera de le tuer.

[à suivre pour les extraits notamment, et puis je rajouterai peut-être certaines choses;)]

Citation :

J'ai tout juste terminé l'Idiot, ce qui explique que mes impressions soient encore un peu confuses...En tout cas,je crois pouvoir dire que j'ai aimé :). Pendant environ 1000 pages, on suit le parcours du jeune prince Mychkine, épileptique et jugé "idiot" par bien des gens.

Parlant d'épilepsie, de nombreux écrivains et personnages politiques en ont été atteints. Faudrait l'évoquer plus en longueur au fil des échanges. Ce dont je sache, c'est qu'il y a eu Jules César et Napoléon Bonaparte qui l'ont été, pour les personnages politiques.

Snark écrit :

Dostoïevski a le talent (que j’envierai peut-être toute ma vie) de créer non pas un personnage crédible, profond et fascinant, mais des sociétés entière; et cela, sans jamais trébucher dans la confusion, ou s’éloigner du nœud dramatique. Aussi, ce nœud dramatique, il le fait battre, au fil du récit, comme un cœur. Et parfois, il se confond avec le cœur du lecteur. (Cela a été le cas pour moi. J’ai lu le roman en une nuit. Nuit céleste.)

Je découvre la lecture de Dostoïevski par ce petit roman : une régal. Cette réflexion est juste. Je suis envoûté et bercé par cette ambiance pourtant si froide, semble-t-il, mais pleine de chaleur intérieure, d'espoirs inasouvis, de réalisme de société bourgeoise face à un ''moi'' tellement
humain et universel. J'ai hâte d'en lire plus.

César a écrit:

Je découvre la lecture de Dostoïevski par ce petit roman : une régal. Cette réflexion est juste. Je suis envoûté et bercé par cette ambiance pourtant si froide, semble-t-il, mais pleine de chaleur intérieure, d'espoirs inasouvis, de réalisme de société bourgeoise face à un ''moi'' tellement
humain et universel. J'ai hâte d'en lire plus.

Pourrait-tu nous préciser de quel roman il s'agit ? C'est vrai que lorsqu'on rentre dans l'univers de Dostoïevski, on a evie de tout lire.

Arabella a écrit:

César a écrit:

Je découvre la lecture de Dostoïevski par ce petit roman : une régal. Cette réflexion est juste. Je suis envoûté et bercé par cette ambiance pourtant si froide, semble-t-il, mais pleine de chaleur intérieure, d'espoirs inasouvis, de réalisme de société bourgeoise face à un ''moi'' tellement
humain et universel. J'ai hâte d'en lire plus.

C'est vrai que lorsqu'on rentre dans l'univers de Dostoïevski, on a evie de tout lire.

Au risque de vous paraître totalement idiote, j'essaie depuis quelques temps de lire Crimes et Châtiments, mais ce livre me tombe constamment des mains....j'ai l'impression d'avoir Alzheimer, le nom des personnages m'échappent et j'oublie qui ils sont et ce qu'ils ont fait. Peut-être que je ne commence pas par le bon ? Pourtant il paraît que c'est son chef d'oeuvre.
Il me semble avoir lu l'Idiot il y a des dizaines d'années, mais je n'en garde pas de souvenir.....décidément, ma mémoire flanche.

HELP !

peut-être que ce n'est tout simplement pas un auteur pour toi.

si c'est juste une question de foisonnement des personnages et de ne plus savoir qui est qui, alors essaye les fiches pense-bête...


sinon essaye de commencer par un plus court.
Le joueur par exemple.

Je suis en train de lire Crime et châtiment moi aussi, c'est vrai qu'on peut s'y perdre un peu parmi tout ces personnages, surtout qu'avec leur nom russe, ce n'est pas toujours facile !

Enfin comme dit Quennie, tu pourrais essayer un pense-bête ? D'ailleurs sur Wikipédia j'ai trouvé un résumé de tout les personnages et leurs liens entre eux, cela pourra peut-être t'aider :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Crime_et_Ch%C3%A2timent_%28roman%29

Merci beaucoup !!! (dit la rescapée d'Alzheimer !)

Héri : mercie pour le lien, c'est vrai que cela peut rendre service.

domreader : l'univers de Dostoïevski est très particulier, en général, soit on adore, soit on ne rentre pas du tout dedans. C'est une écirture très dense et lyrique, cela demande effectivement beaucoup de concentration au lecteur.
Il ne faut pas te forcer, si cet univers qui ne te parle pas, il y a suffisament d'autres auteurs passionnants. Je trouve le conseil de Queenie de commencer par quelque chose de plus court très judicieux, Le joueur ou L'eternel mari par exemple.