Fédor Dostoïevski [Russie]

je viens de vous lire, très intéressant. Mes lectures sont bien trop lointaines et à l'époque je ne m'attardais pas à trop de réflexions.

Je me souviens avoir apprécié "l'Idiot" sans pour autant me rappeler du sujet.

Je tenterai donc un retour vers Dostoïeski

Max a écrit:

Je vais bientôt m'attaquer à Nétotchka Nezvanova...  

J'ai bien envie de lire Les carnets du sous-sol, un texte laboratoire à ses grands romans comme tu dis. Comme un roman de transition où il s'est permis de prendre le temps de réfléchir à ses doutes? Hamsterkiller et Heyoka en avait parlé sur la LC et cela m'avait semblé un texte très particulier, comme une parenthèse. S'il dissèque encore plus en profondeur l'âme humaine dans ses grands romans d'après bagne, j'ai hâte de les lire. De toutes façon Dostoïevski est un grand coup de coeur pour moi et j'ai l'intention (petit à petit) de lire tous ses livres. Bonne lecture de son roman inachevé![/quote]

Bédoulène a écrit:

je viens de vous lire, très intéressant. Mes lectures sont bien trop lointaines et à l'époque je ne m'attardais pas à trop de réflexions.

Je me souviens avoir apprécié "l'Idiot" sans pour autant me rappeler du sujet.  

Je tenterai donc un retour vers Dostoïeski

Pour ma part je trouve que ça vaut le coup!   

Il faut vraiment que je trouve un moment pour tenter d'écrire quelque chose d'intelligent sur l'Eternel Mari que j'ai adoré avant que trop de temps ne passe et que mes souvenirs ne deviennent trop flous.

domreader a écrit:

Il faut vraiment que je trouve un moment pour tenter d'écrire quelque chose d'intelligent sur l'Eternel Mari que j'ai adoré avant que trop de temps ne passe et que mes souvenirs ne deviennent trop flous.

  

Marko a écrit:

domreader a écrit:

Il faut vraiment que je trouve un moment pour tenter d'écrire quelque chose d'intelligent sur l'Eternel Mari que j'ai adoré avant que trop de temps ne passe et que mes souvenirs ne deviennent trop flous.

  

Oh là là Dom je n'aimerais pas être à ta place , ça me mettrait une fichue pression !!!!   
Marko , tu es un vilain .

domreader a écrit:

Il faut vraiment que je trouve un moment pour tenter d'écrire quelque chose d'intelligent sur l'Eternel Mari que j'ai adoré avant que trop de temps ne passe et que mes souvenirs ne deviennent trop flous.

C'est le plus dur, quand les souvenirs s'émoussent. Je n'ai toujours pas fait de commentaires sur "La maison des morts", ça fait trop longtemps....

L’Eternel Mari


L’Eternel Mari selon Dostoïevski n’est destiné éternellement qu’à être le mari, ‘un complément de sa femme’ nous dit Dostoïevski, à côté de l’amant. Car c’est de ce triangle infernal qu’il est question dans tout le roman ou même plutôt de ce duo que forment le mari et l’amant. De l’épouse, il sera finalement assez peu question. Voici  le début de l’intrigue :

Veltchalnikov est un homme d’âge mûr, oisif et célibataire après que sa maîtresse a rompu avec lui. Il décide alors de retourner vivre à St Pétersbourg pour fuir ses obsessions, son hypocondrie et ses remords de vieux viveur. Mais une figure de son passé surgit de façon presque surnaturelle dans sa vie à plusieurs reprises, comme un sale rêve qui s’accroche à lui de façon prémonitoire. Il s’agit en fait de Pavel Pavlovitch, un homme qu’il a bien connu, puisqu’il a résidé chez lui en invité pendant plus d’un an. Il était aussi l’amant de la femme de Pavel Pavlovitch à ce moment-là. Pavel s’attache à ses pas comme s'il voulait le faire expier, mais il est violemment repoussé par Veltchalnikov dans un premier temps. Les deux hommes basculent ensuite dans une relation névrosée qui confine au sadisme et à l’homosexualité par procuration.

Difficile de parler de ce roman court mais très dense sans dévoiler des points essentiels de l’intrigue, mais il y règne une atmosphère étrange, malsaine, un peu fantastique qui enveloppe le lecteur et qui fait pressentir que tout, et surtout le pire peut arriver. Les deux hommes, de mœurs dissolues, semblent être le miroir corrompu l’un de l’autre. Un roman presque angoissant, aux personnages extrêmement complexes, qui fascine jusqu’à son dénouement. J'ai adoré.

Un petit extrait :

Citation :

''« A son avis, l’essence de ces maris consistait en ceci qu’ils devaient être, pour ainsi dire, des « éternels maris » ou, pour mieux dire, qu’ils devaient être dans la vie uniquement des maris, et rien d’autre.

Un homme de ce genre-là naît et grandit seulement pour se marier, et, une fois marié, pour se transformer en un complément de sa femme, même dans le cas où il pourrait avoir son propre caractère à lui, indiscutable.

Le principal signe distinctif de ce genre de maris, c’est l’ornement qu’on sait. Il ne peut pas être cocu, exactement comme le soleil ne peut pas ne pas briller; et non seulement il n’est jamais en état de le savoir, mais, même, il n’est jamais en état de l’apprendre, d’après les lois de sa propre nature ».

Dès le début, l'ambiguité, la contradiction sont posées, à nous lecteurs de nous en débrouiller !

Voilà de quoi donner envie de vite revenir à Dostoievski dont j'ai relu récemment Les nuits blanches.

D' accord avec toi, Dom ! Ce livre est complexe, cruel et provocateur.

En fait, je crois que je préfère ce Dostoievski-là -celui de Bobok, L' Homme ricidule - à celui qui se perd dans les idéologies du temps, à l' exception de L' Homme souterrain - ou meme dans la rhétorique biblique.

Mais c' est une réflexion qui me vient après coup.

Tu as raison Bix, ce roman est cruel, c'est entre autre ce qui a fait naître l'angoisse lors de ma lecture.

Je compte bien poursuivre ma re-découverte de Dostoïevski que j'avais lu bien trop jeune pour y trouver autant de plaisir.

domreader a écrit:

J'ai adoré.

ça me fait plaisir de te lire Domreader. J'adore Dostoïevski. Tiens je me demandais quoi lire, je vais commencer un Dostoïevski.

pia a écrit:

domreader a écrit:

J'ai adoré.

ça me fait plaisir de te lire Domreader. J'adore Dostoïevski. Tiens je me demandais quoi lire, je vais commencer un Dostoïevski.

et moi je me dis qu'après deux lectures totalement stériles de L'Eternel mari auquel je n'ai absolument rien compris, domreader me donne envie de relancer une troisième lecture (et me fait culpabiliser un peu aussi)...

Il ne faut pas culpabiliser, on rage parfois de ne pas rentrer dans une lecture alors que les autres y trouvent leur compte, mais c'est comme ça.
Il y a des auteurs auxquels on n'accroche pas vraiment, selon les moments, ou tout simplement parce que c'est une écriture qui ne nous parle pas ou ne nous plait pas. Ca me fait ça pour Philip Roth que tout le monde trouve merveilleux et nobelisable et auquel je reste vraiment imperméable.

domreader a écrit:

Il ne faut pas culpabiliser, on rage parfois de ne pas rentrer dans une lecture alors que les autres y trouvent leur compte, mais c'est comme ça.
Il y a des auteurs auxquels on n'accroche pas vraiment, selon les moments, ou tout simplement parce que c'est une écriture qui ne nous parle pas ou ne nous plait pas. Ca me fait ça pour Philip Roth que tout le monde trouve merveilleux et nobelisable et auquel je reste vraiment imperméable.

Oui, je crois que je vais suivre le conseil de Max et taper dans du lourd (Carnets du sous-sol ou Crime et Châtiment...) en espérant échapper un peu à l'hystérie angoissante de Dostoïevsky qui me glace totalement. Et je te soutiens complètement à propos de P. Roth (mais là encore je n'ai pas dû lire les bons... au bon moment   ).