| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Tommaso Landolfi [Italie] | |
| | Auteur | Message |
---|
bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Tommaso Landolfi [Italie] Mer 26 Oct 2011 - 19:08 | |
| Tommaso Landolfi, 1908-1979 Landolfi était un homme tourmenté, ombrageux. Très cultivé. Il connaissait plusieurs langues et traduisit en italien Gogol et Pouchkine. Et aussi Novalis et Hofmansthal. Il vécut en marge des courants littéraires, en marge de son pays et de son temps. Inflluencé par le romantisme, par le fantastique, il construisit une oeuvre où apparissent ses influences mais complètement maitrisées et personnelles. Il apparait souvent dans ses livres sous une forme ou une autre, comme s' il ressentait le besoin de se confesser. Meme s' il s' en défend. Ses tourments le rapprochèrent de Dostoievski et à mon avis de Gogol et de Kafka. De Kafka, il s' en rapproche par son humour sec et noir. Dans les nouvelles que je suis en train de lire (La Muette), on reconnait aussi le Dostoievski de Dans mon souterrain et le Gogol d' un Journal d' un fou. Avec une cruauté provoquante et sans moralime. C' est un auteur peu aimable, et je doute qu' il plaise à tout le monde, mais plaire n' était pas son propos. Il vivait en solitaire et ne se déplaçait guère que pour jouer. Une de ses obsessions. Il fut quand meme reconnu par le grand poète italien Montale, le seul écrivain dont il se sentait proche. André Pieyre de Mandiargues, a écrit de lui "que son oeuvre était la plus séduisante et originale de son époque." BIBLIOGRAPHIE - La Pierre de lune- La Jeune fille et le fugitif- La Femme de Gogol- Un amour de notre temps- La Nuit doit tomber- La Bière du pecheur- Les Labrènes- Rien va- Des mots- Les Deux vieilles filles | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Tommaso Landolfi [Italie] Jeu 27 Oct 2011 - 9:45 | |
| merci Bix pour cette ouverture du fil. Nous attendons donc ton ressenti sur les Nouvelles en cours de lecture. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Tommaso Landolfi Ven 28 Oct 2011 - 20:58 | |
| LA MUETTE, nouvelles. - Gallimard/Du monde entier
Ces trois nouvelles sont elles des histoires d' amour ? Peut etre à condition de donner une signification difféente à l' amour dans ces trois nouvelles.
Dans la première, un homme séduit une adolescente. Il la désire mais ne veut pas la salir. Sa démarche devient de plus en plus absurde, délirante et le conduit au pire.
Egaré, haletant et ridiculement boutonné jusqu' au cou dans mes vetements, je demeurai devant elle, silencieux, sans mémoire, presque sans désir : il était trop grand, ce désir, rien n' était à sa mesure, comme rien n' était à la mesure de ce corps de jeune file qui l' éveillait et en devenait plus beau ; beau, pas lubrique, et plus encore innocent. Si dès le début, j' avais clairement conçu qu' elle devait etre à moi, je voyais bine maintenant que c' était impossible... Qu' aurais je donc du faire ? Penetrer avec ma chair infecte ce corps, éternel comme la lumière, fécond comme la poussière des astres, inépuisable comme la source cachée de la vie ? ce n' était pas cela que je voulais.
La Muette, pp. 39-40
Rubato, la deuxième nouvelle peut se concevoir comme une histoire d' amour partagé, mais partagé dans une desespérance commune.
- Gisa, viens avant qu' il ne soit trop tard ; nous fermerons les volets, nous tirerons les rideaux contre le jour. Nous allumerons des lampes; rouges à cette heure comme les yeux qui ont pleuré.
Elle se taisait; elle tourna la tete de coté et ne touva rien à regarder.
- Gisa, Gisa, viens ! Viens chez moi. Réfugions nous là pour toujours, pour toute la vie.
- Pour toute la vie ?
- Oui, oui, comment pourrions nous le savoir ? Peut etre...
Un taxi passa irréel, comme métaphysique dans cette désolation. Le conducteur paraissait respirer, vivre ; il les regarda curieusement, ralentit, s' arreta presque, en attnete de l' appel.
- Gisa, viens !
- Je viens, dit-elle enfin, angoissée, mais Marcello... et après ?
Sans répondre, il l' entraina hativement, heureux et désespéré.
Rubato, pp. 109-110
Les regards est une histoire où l' mour ou ce qui en tient lieu, est unilatéral. Mais qui donc a dit que l' amour devait etre réciproque pour exister ?
Je n' en dirai pas plus. Ce serait trahir le mystère profond et le suspense qui règnent et font aussi partie de l' interet du lecteur.
Sur toutes ces histoires plane la mort, comme elle était à tous les instants dans l' esprit de Landolfi dont la vie tout entière fut une lutte contre le désir d' y mettre fin. Cette mort, Landolfi l' a "courtisée et redoutée, obscène et fascinante". Mais elle est venue à son heure. Comme toujours...
Il y a aussi quelque chose qui échappe au lecteur. C' est que ces histoires semblent obéir à une logique interne. Tout aussi angoissante qu' inéluctable. Parce que tissée du désespoir d' etre sans pouvoir aimer.
Un détail encore ? Le style est éblouisssant.
| |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Tommaso Landolfi [Italie] | |
| |
| | | | Tommaso Landolfi [Italie] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|