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| Percival Everett | |
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Auteur | Message |
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Marie-Laure Sage de la littérature
Messages : 1190 Inscription le : 12/07/2007 Localisation : Au milieu des couleurs..
| Sujet: Re: Percival Everett Ven 3 Aoû 2007 - 12:34 | |
| Rien que pour sa bonne tête, j'ai envie de le lire. Alors en plus si les critiques sont bonnes... | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Percival Everett Jeu 24 Avr 2008 - 18:18 | |
| Blessés / traduit pas Anne-Laure Tissut John Hunt, après de brillantes études en histoire de l'art a finalement décidé de vivre dans un ranch et de dresser les chevaux. Il trouve une sorte de paix intérieure dans cette vie proche de la nature. Il se reconstruit après la mort tragique de sa femme, commence à retrouver l'amour auprès d'une séduisante voisine. Mais les choses ne sont pas simples dans la campagnes profonde américaine, car John est noir, et un certain nombres d'individus font régner la violence, sur les bêtes et les hommes, ceux qu'ils jugent inférieurs et indignes de vivre, Noirs, Indiens ou homosexuels, comme David, le fils d'un ami de John venu l'aider dans son travail au ranch. C'est le deuxième livre de Percival Everett que je lis, le premier ayant été Effacement. C'est incontestablement un auteur de grand talent, il a une belle écriture fluide et poétique, qui rend à merveille les beautés de la nature, le lien de John avec les chevaux, le rythme de travaux quotidiens au ranch. Je suis plus réservé quand à la construction du récit. Cette campagne profonde américaine raciste et violente, on l'a déjà vu très souvent chez les écrivains américains. Et je trouve que Percival Everett n'apporte rien de particulièrement nouveau ni original. Les assassins sont des sortes de silhouettes, on ne comprend pas vraiment ce qui arrive, et la fin est à mon avis trop rapide. De même son histoire d'amour avec Morgan est peu convaincante, il se laisse faire, à aucun moment ne trasparaît chez lui quelque chose qui serait un sentiment, enfin moi je n'ai rien ressenti de cet ordre. Je ne veux pas avoir l'air trop négative non plus, c'est un livre que j'ai lu sans aucun déplaisir, très rapidement, grâce en particulier à la belle écriture de Percival Everett. Mais j'ai eu la sensation d'être en face d'un brouillon de quelqu'un de très doué, plus qu'en face d'une oeuvre aboutie, peut être en face de quelque chose qui serait un excellent scénario de film. Il faut dire que j'avais beaucoup aimé Effacement, qui à mon sens est un livre infiniment plus ambitieux et réussi, et que j'attendais peut être trop. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Percival Everett Jeu 24 Avr 2008 - 20:23 | |
| "Blessés" est le premier roman d' Everett que j'ai lu. Prochainement je me lance dans la lecture de "Désert américain". Sans doute est-ce pour cela (première rencontre avec l'oeuvre de l'auteur) que mon enthousiasme est grand. Je reverrai peut-être mon jugement suite à "désert américain" | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Percival Everett Jeu 24 Avr 2008 - 21:01 | |
| Il faut absolument lire Effacement Chatperlipopette, c'est vraiment un roman marquant, très puissant et original. Je n'ai pas lu Désert américain, mais je n'exclu pas de le lire, peut être après ton avis. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 2 Aoû 2008 - 13:55 | |
| Je note Effacement chaudement recommandé par beaucoup de blogolecteurs ayant lu Everett Désert américain Théodore Larue, professeur d'université loser malgré ses capacités pédagogiques reconnues, en route pour se suicider, est victime d'un banal accident de la route. Théodore meurt décapité.....il a réussi à rater son suicide! Ayant été raccommodé grossièrement par un des croque-mort avec un fil de pêche bleu, Théodore est installé dans son cercueil et prêt pour la cérémonie d'adieu. Alors que ladite cérémonie touche à sa fin, Théodore s'assoit brusquement dans son cercueil, ressuscité: c'est la panique et l'incrédulité....le mort est vivant! A partir de cet instant, les aventures de Théodore deviennent absolument rocambolesques, hallucinantes et folles! Entre les médias qui campent devant chez lui, sa fille apeurée par cette résurrection, sa femme qui ne sait plus quoi penser, sa belle-soeur vipérine et ses interrogations existentielles, Théodore décline tous les travers de la société américaine d'aujourd'hui et parvient à démythifier la mort qui n'est pas l'appel de la lumière radieuse et le ressenti d'une intense paix mais un vide froid et parfois cruel. Le point culminant du parcours insensé du héros est son enlèvement par la secte de Big Daddy à laquelle il échappe pour tomber dans les rets des Services Secrets d'une base militaire, qui fait sacrément penser à la la fameuse base 51, où il rencontre des Jésus clônés, monstres issus des cerveaux fous des apprentis sorciers de la génétique! On nage en plein délire lorsque les Jésus s'échappent de la base provoquant une série de catastrophes. Everett dresse le portrait peu avantageux de la société américaine gavée d'images, de nourritures, de croyances plus improbables les unes que les autres, à l'aide d'un humour dévastateur: on a beau se dire que tout cela c'est pour rire il n'empêche que tout est loin d'être groresquement caricatural (et cela fait un peu peur). Everett transforme Théodore (c'est à dire tout américain moyen) en une parabole, d'une drôlerie extraordinaire et grinçante, de la rédemption. Le désert est (sur)peuplé de personnages névrosés, illuminés ou dangereusement angéliques et de militaires inconscients de ce qui se trame dans les sous-sols de la base militaire "Area 51". Everett puise dans l'infini gisement des psychoses et des fois en tout genre de ses contemporains avec une immense jubilation et offre un roman où le comique de situation côtoie la pure tragédie, cela sans que l'on cesse de rire et sourire! "Désert américain" est, certes, une vraie satire d'une société américaine mainte fois critiquée mais aussi celle de toutes nos sociétés modernes qui n'entraînent qu'un désert de sentiments, de culture ou de tolérance chez l'homme. On rit beaucoup mais il faut savoir regarder ses défauts dans le miroir qu'est ce roman et ainsi prendre conscience qu'il n'y a pas que les déserts africains ou asiatiques qui avancent...celui des âmes aussi et son avance est très feutrée et pernicieuse: comment, malgré les avancées scientifiques et technologiques, peut-il y avoir encore autant d'obscurantisme religieux et culturels? L'un est-il le nécessaire pendant de l'autre? "Désert américain" est aussi une réflexion sur la condition humaine aujourd'hui et un roman désopilant aussi drôle que grave. Une lecture JUBILATOIRE!!!!!!!! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 2 Aoû 2008 - 20:29 | |
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| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 2 Aoû 2008 - 20:42 | |
| L'ambiance est totalement différente de celle de Blessés et je suis agréablement surprise par cette autre facette du talent de Percival Everett! Le grave est enrobé de rires, d'ironie joyeuse alors que dans Blessés la critique sociétale est plus sombre, plus pesante....plus grave - Spoiler:
(bonjour la variété de mon vocabulaire )
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| | | Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 2 Aoû 2008 - 21:20 | |
| "Désert américain": le livre qui vous fera perdre la tête à un fil près | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 2 Aoû 2008 - 21:25 | |
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Percival Everett Dim 3 Aoû 2008 - 9:36 | |
| Je l'ai noté. L'histoire de la capitation m'a fait tilter une ampoule grillée. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Percival Everett Jeu 28 Aoû 2008 - 21:59 | |
| Désert Américain. C'est super, réellement. J'adore cette légèreté profonde. Ce cynisme dénonciateur et décalé. Cette plongée dans l'américanisme moyen. Et je suis contente, j'arrive à ne pas le lire "trop" vite. | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Percival Everett Ven 29 Aoû 2008 - 18:58 | |
| je suis contente qu'il te plaise!! | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 30 Aoû 2008 - 1:37 | |
| Effacement traduit de l'américain par Anne- Laure Tissot Actes Sud Il s’agit donc du quatorzième roman de Percival Everett, mais du premier traduit en France. Et j’en avais lu grand bien un peu partout, mais…je l’avais ouvert à la bibliothèque et étais tombée sur le genre d’histoire qui m’ennuie beaucoup, glauquissime et écrite en argot américain traduit, cela m’avait fait reculer. Merci à Arabella de m’avoir décidée, car j’ai beaucoup aimé ce roman, finalement assez complexe. Il s’agit de l’histoire d’un écrivain noir ( sa vie, sa famille, son œuvre). Mais son problème, c’est qu’il n’est pas assez noir ( c’est très d’actualité, ça…à suivre!) Quand on est noir, on n’écrit pas sur Barthes, ni sur Joyce, ne refait pas le Satiricon de Petrone, on est noir comme le veulent et le public et les intellectuels qui décernent les prix littéraires, et on écrit le récit de sa vie dans lequel bien sûr tout le monde est drogué et délinquant, cela va sans dire. Quand on est noir et qu’on écrit un livre, c’est pour raconter pourquoi on vient de passer dix ans en prison. Moyennant quoi ,non seulement le livre se vend et on gagne des fortunes, mais en plus les droits sont vendus pour une adaptation cinématographique, et, le nec plus ultra, on passe à la télé… Il s’agit bien d’une satire sociale très fine , très ironique , qui parle de littérature, oui, mais aussi de conscience, de famille, de pèche à la truite, d’ébénisterie et j’en oublie. J’ai beaucoup ri, je n’aurais pas du, cela n’a rien de drôle, finalement.. Un extrait: la composition du jury de l’Association nationale du Livre, ANL, chargée de décerner le prix de la meilleure fiction de l’année: Les jurés: WILSON HARNET ( président): auteur de six romans. Son livre le plus récent est un essai intitulé Compte à rebours, à propos de sa femme atteinte d’un cancer. Elle en a réchappé finalement et décidé de divorcer suite à la divulgation par son époux de leurs secrets. La communauté littéraire attend donc avec la plus vive impatience le livre à paraître de Wilson, C’est ma faute. Il est professeur à l’université d’Alabama. AILENE HOOVER: auteur de deux romans et d’un recueil de nouvelles, Trivial Pursuit, qui s’est vu décerner le prix PEN/faulkner. Son roman, Minutiae, a été classé quatrième sur la liste des best-sellers du NewYork Times. Elle vit à Upstate NewYork ( apparemment partout dans la région). THOMAS TOMAD: auteur de cinq recueils de nouvelles, dont- ils arrivèrent une nuit, Une nuit en prison, Les Yeux de la nuit. Son travail a reçu les éloges de l’Association américaine de l’écriture carcérale. Il est aussi directeur d’une collection aux Presses St Martin, « La cellule vivante », spécialisée dans les œuvres de condamnés à perpétuité. Il est originaire de San Francisco en Californie. JON PAUL SIGMARSEN: écrivain résidant dans le Minnesota. Auteur de trois romans et trois essais. Environnementaux. Il a reçu plusieurs prix pour Ma vie avec les brochets sauvages. Il est l’animateur d’une émission radio littéraire diffusée sur PBS à St Paul, Avec toute cette neige, pourquoi ne pas lire? THELONIOUS ELLISON ( c’est le nôtre): auteur de cinq livres, nouvelles et romans expérimentaux largement ignorés. Jugé dense et inaccessible, il est surtout connu pour son roman Le Second Echec. Cet homme solitaire semble s’être débarrassé de tous ses amis. Il rend des visites quotidiennes à sa mère qui pourtant ne le reconnaît pas. Il ne parle pas à son frère parce que c’est un abruti; ni à sa sœur parce qu’elle est morte. Il n’y voit même pas assez clair pour déprimer. Ses passe-temps sont la pêche et le travail du bois. Cherche femme célibataire partagent ses goûts. Il vit dans la capitale. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Percival Everett Sam 30 Aoû 2008 - 8:59 | |
| - Marie a écrit:
- Il s’agit bien d’une satire sociale très fine , très ironique , qui parle de littérature, oui, mais aussi de conscience, de famille, de pèche à la truite, d’ébénisterie et j’en oublie.
J’ai beaucoup ri, je n’aurais pas du, cela n’a rien de drôle, finalement... Moi aussi Marie, tu m'as amusée avec ton com' qui m'a donné envie! Je n'ose plus écrire "à lire" parce que je ne me crois plus moi-même, c'est dire! Mais je me souviendrai de ce titre si je le croise sur mon chemin... | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Percival Everett Jeu 4 Sep 2008 - 18:22 | |
| Désert Américain.
Pas grand chose à en dire plus que ce que Chatperlipopette en a déjà dit.
C'est assez drôle, assez décalé pour ressembler à une sorte de miroir déformant de nous-même, juste fait pour pointer du doigt nos difformités. Ce mort vivant qui se "balade", se retrouve entraîné dans des situations qu'il ne contrôle pas, a une sorte de pré-sens qui lui permet de savoir en quelques secondes des bouts de vie des autres, découvrir leur faiblesse, ce qui les a mené là où ils sont, ce qui fait d'eux des humains.
Un livre qui dénonce le monstre en l'homme et son humanité. Une sorte d'imbriquement du clair-obscur. Et tout ça avec pas mal d'humour.
C'était une chouette histoire. "Une de celle qui font croire au bonheur" sans oublier de dire que le bonheur c'est pas forcement tout bleu tout rose.
Dernière édition par Queenie le Ven 21 Nov 2008 - 1:11, édité 1 fois | |
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