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| Bruce Machart | |
| | Auteur | Message |
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mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Bruce Machart Mer 4 Jan 2012 - 19:09 | |
| Bruce Machart est né au Texas. Son père était agriculteur dans une contrée rurale proche du comté de Lavaca, où se déroule l'intrigue du Sillage de l'oubli. Il publie en 2011 ce premier roman puis un recueil de nouvelles, Men in the Making. Lors de sa parution, Le Sillage de l'oubli est accueilli par une presse enthousiaste qui trouve dans son univers des accents de Faulkner. Bruce Machart vit et enseigne à Hamilton dans le Massachussetts. Le sillage de l'oubli Gallmeister;collection nature writting (05/01/2012) 345 pages 4ème de couvertureTexas, 1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course montés par Karel, et les paris qu'il lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est tout autre lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage l'avenir des quatre frères. Karel s'élance dans une course décisive, avec pour adversaire une jeune fille qui déjà l'obsède. Premier roman éblouissant, Le sillage de l’oubli a valu à son auteur d'être comparé par une presse américaine enthousiaste à William Faulkner. À travers une écriture vertigineuse, Bruce Machart dresse le portrait sans concession d'une famille déchirée en quête de rédemption. Mon avisOuvrage lu en avant première , offert par les éditions Gallmeister Premier roman de l’auteur, le sillage de l’oubli, laisse présager à de futurs chefs- d’œuvres. C’est avant tout l’écriture qui marque : ciselée, précise, détaillée, imagée, élaborée. Elle peut parfois essouffler, tant les phrases sont longues, et construites… Mais elle met tellement les sens en éveil qu’on en oublie assez vite cela, pur se laisser aller à visualiser ce coin de Texas où les hommes sont durs à la tâche, durs avec leurs femmes, leurs chevaux. Le cheval…personnage à lui tout seul tant il est présent dans la vie de ces gens du bout du monde. Son œil vous intrigue d’ailleurs avant même d’avoir ouvert l’ouvrage. Gallmeister, dans ses parutions, laisse la Nature s’installer dans la littérature. Ce fut la cas avec les romans policer du regretté Mr Tapply. C’est encore plus vrai, ici, où les hommes ne sont qu’une composante parmi d’autre dans ces paysages grandioses, entre rivières et champs où paissent chevaux et bovins, en compagnie du grand-duc aux yeux d’ambre prêt à se jeter sur l’opossum…. Il y a une force descriptive frappante dans cette écriture qui agrippe le lecteur jusqu’à la fin. Et l’humain dans tout cela ? Des êtres blessés, qui tentent, avec le temps d’apaiser leurs frustrations, et leurs déchirures. Des femmes dociles, rebelles et libres à la fois. Tout comme les paysages, les personnages sont disséqués avec minutie, dans un vocabulaire riche. Le traducteur a fait un superbe travail. J’ai aimé la narration sur 3 époques, assurant un ouvrage aéré, et compensant la puissance narratrice, qui sur un roman linéaire aurait peut-être pu paraître plus lourd. Un passage, entre autre dont j’ai aimé la beauté…. - Citation :
- « Pendant ce temps, le grand-duc aux yeux d’ambre, perché bien à l’abri sur la branche basse d’un gommier, lisse ses plumes qui ruissellent d’eau de pluie. Sur l’autre rive, près de l’enchevêtrement de racines de chênes aquatiques et de pins, là où des empreintes de bottes sont imprimés dans la vase, le rapace remarque les plus imperceptibles mouvements dans la danse des pousses de pâturins, devinant grâce à un frisson instinctif dans les fibres de ses muscles que la pluie et le vent couchent les brins d’herbe les plus hauts, tandis que la course effrénée d’un rongeur ou le mouvement vif d’une queue ne manque jamais de faire relever les tiges des roseaux. »
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Bruce Machart Ven 6 Jan 2012 - 23:35 | |
| Sympa cette collection. Ton commentaire est motivant. "C’est avant tout l’écriture qui marque : ciselée, précise, détaillée, imagée, élaborée. Elle peut parfois essouffler, tant les phrases sont longues, et construites…" Tiens ça me rappelle quelque chose! et ça devrait me plaire... | |
| | | eleonor rigby Espoir postal
Messages : 40 Inscription le : 04/09/2012 Age : 58 Localisation : neuf trois
| Sujet: Re: Bruce Machart Mar 4 Sep 2012 - 20:23 | |
| L'écriture de Bruce Machart est précise, exigeante, sans fioriture. L'auteur sait instaurer une atmosphère rude, mettre en avant chaque personnage.
"Le sillage de l'oubli" est un livre très fort.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Bruce Machart Sam 8 Sep 2012 - 16:00 | |
| Le sillage de l’oubli
Texas, au tournant du XIXe siècle. La mère de Karel meurt en lui donnant le jour, et toute sa vie sera marquée par ce manquement primordial : celui d'une mère. L'histoire se passe dans un monde où les femmes meurent en couches, où les chômeurs se tuent au travail, où les enfants encaissent les rancœurs de leurs parents. Le cheval est le meilleur ami de l'homme, et les paysages un rempart auquel se raccrocher .
Ce qui a plu à Mimi est justement ce qui m’a gênée dans ce livre : le côté très travaillé de l’écriture, que j’ai trouvée trop travaillée. Je dirais que Bruce Machart a placé la barre très haut pour son premier roman, un peu trop haute justement, ai-je trouvé. Le récit saute d'une période à l'autre, en avant, en arrière, pour délivrer à point nommé les éléments-clés du récit. Comment l’auteur n'hésite pas à recourir en plus au flash-back, cela donne à son texte un côté très éclaté, artificiellement sophistiqué :je crois que j’aurais ici préféré un récit linéaire. En outre le style s’appuie sur des phrases d'une longueur où l'on s'essouffle, et je me suis souvent dit que Bruce Machart gagnerait en clarté, en simplicité s’il renonçait aux propositions coordonnées et métaphores complexes. Une phrase à titre d'exemple :
"Une fois parvenu au sommet de la petite colline, après avoir dépassé la ligne de buissons et de mesquites qui tenait lieu de haie d’épineux entre les pâturages, il découvrit l'ensemble du domaine qui s'étendait sous le ciel d'un bleu si intense et sous un soleil si blanc qu'il se rappela soudain que ce disque aveuglant était une étoile, une parmi toutes celles qui peuplaient l'univers en nombre presque infini"
Ces aspects stylistiques ont un peu gâché mon plaisir dans une histoire sombre, où les hommes sont frappés au coin du destin, et où on se demande si, sur la fin, grâce à la filiation, il ne vont pas avoir droit à une petite respiration. Oui ,on se demande, car la complexité de la narration fait que je n'ai pas su exactement où l'auteur voulait en venir.
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