Carlos Sorin

Il est né en 1944 à Buenos Aires.

Il paraît qu'à l’âge de 6 ans il reçut un projecteur à manivelle, avec des bandes animées en papier...
Dans les années 50 et 60 la télévision n’était pas très répandue.
Il éteignit les lumières et ferma les rideaux, projetant les images sur un drap accroché au mur.
Alors on lui offrit un projecteur 16mm puis un projecteur motorisé...
Filmographie chez les Wikipotes :
* 1986 : La Era del ñandú
* 1986 : La Película del rey
* 1989 : Eversmile, New Jersey
* 2002 : Historias mínimas
* 2003 : Ensayo (série TV)
* 2004 : 18-j
* 2004 : Bombón el Perro (El Perro)
* 2005 : Manos libres - El caso del bebé de los Perales (feuilleton TV)
* 2006 : El Camino de San Diego
* 2009 : La Ventana (La Fenêtre)



Pas de road movie, cette fois-ci, pour l'argentin Carlos Sorin. Ou alors intérieur, au plus profond des souvenirs du vieil homme de La fenêtre, qui vit ses dernières heures dans une maison de Patagonie. Et des scènes du passé qui surgissent et estompent peu à peu les contours de la réalité avant le grand saut. Sorin fait ici une sorte d'éloge de la lenteur (film déconseillé aux amateurs de Terminator) pendant 1 heure 15 (c'est court), dans une oeuvre à la lumière stupéfiante et à l'ironie dissimulée sous le vernis du drame. Il y a quelque chose de Tchekhovien dans cette fin d'après-midi à la campagne, avec cette fenêtre qui symbolise un monde désuet et perdu dans les entrelacs du passé. Ne reste plus, pour peu de temps, qu'un vieil homme et l'amer.

traversay a écrit:

Celui là me tente bien. J'avais bien aimé Bombon El Perro et s'il y a du "Tchekhovien" c'est encore mieux!

Citation :

J'avais bien aimé Bombon El Perro

C'est l'histoire du chien! Et bien voilà, c'est ça être cinéphile, je n'aurais jamais fait le rapprochement, moi..

traversay a écrit:

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La Ventana

Un vieil écrivain, ami de Borges et père d'un pianiste célèbre, passe ses dernières heures en tentant une ultime escapade dans la campagne qui s'offre à lui en ouvrant sa fenêtre. Il est à la fois à la recherche d'un souvenir d'enfance, le beau visage rassurant d'une nourrice qui lui apparait en rêve avant de disparaitre comme l'hologramme de L'invention de Morel d'Adolfo Bioy Casares (qui est cité textuellement), et d'ultimes sensations au coeur d'une nature dont il est privé en étant reclu dans sa chambre.

On accorde un vieux piano familial pour accueillir le fils qui ne fera que jouer quelques notes pendant que sa compagne est obnubilée par son téléphone portable. Il donne à son ami médecin un exemplaire dédicacé par Borges lui-même de l'Histoire universelle de l'infamie.

Tout se passe calmement, sans effet mélodramatique, dans une superbe lumière.

Il y a des très beaux passages lorsque, tombé dans un champ de maïs, il voit notamment un jeune homme passer avec un lièvre, et tente en vain de lui dire de s'approcher au moment où une bourrasque de vent se lève...

L'acteur Antonio Laretta est fabuleux et on l'abandonne à regret dans une séquence finale magnifique où seuls les visages de ses servantes bienveillantes sont montrés au ralenti pour suggérer sa mort.

C'est ténu, sobrement élégiaque. Un beau moment de cinéma.

Un coup de coeur particulier pour Historias minimas de Carlos Sorin (esp. Argentine. VOST bien sûr), road movie réalisé en 2002.
Synopsis -Allociné :

Citation :

A des milliers de kilomètres du sud de Buenos Aires, trois personnages voyagent le long des routes désertes de la Patagonie du Sud.
Don Justo, retraité de 80 ans et ancien propriétaire d'une droguerie dirigée par son fils, s'enfuit de son domicile pour échapper à son emprise. Il part retrouver son chien disparu qu'un ami prétend avoir aperçu à San Julian...
Roberto, un représentant de commerce d'une quarantaine d'années, accomplit le même périple à bord de sa vieille voiture, emportant avec lui une charge bien encombrante : un gâteau à la crème, cadeau d'anniversaire destiné au fils d'une jeune veuve qu'il convoite...
Le même jour, Maria Flores, 25 ans, se retrouve avec sa petite fille sur cette même route. Cette jeune femme est arrivée gagnante pour participer à la finale d'un jeu télévisé.

Chacun des trois protagonistes voyage d'abord de son côté avant qu'un singulier carrefour vienne entrecroiser leurs illusions.
Les visages de Don Justo (retraité parti à la recherche de son vieux chien), de Roberto (dont l'expression se fige ou s'éclaire selon les lumières ou désespoirs qui vont l'habiter au cours de son périple et de celui d'un gâteau d'anniversaire perpétuellement transformable), et surtout celui de Maria Flores! Photographie, gros plans sur visages, musique.
BA (trop brève)

J'aime bien le titre, et l'idée (ben ouais, Road-movie et plein d'histoires qui vont avec!), la bande annonce est "intrigante", alors je note dans un coin.

Vu et beaucoup aimé Bombón el Perro (El Perro).
Il me semble que Traversay en a vu beaucoup d'autres ( n'a t-il pas déjà parlé de La fenêtre??)

Vu Bombon el perro, Historias minimas, El camino de San Diego, La fenêtre et, très récemment, La pelicula del rey, qui est un peu le brouillon des grands films à venir.
J'ai une tendresse particulière pour El camino de San Diego, hymne à la Patagonie (une région où il a fait son service militaire et qui le fascine), road movie magnifique et hommage au dieu argentin...Maradona.

Je note!

Jours de pêche en Patagonie

Citation :

A la recherche d'un nouveau départ, Marco décide de partir en Patagonie s'initier à la pêche au requin. Ce nouvel hobby ne semble pas être l'unique raison de son arrivée dans la petite ville de Puerto Deseado...

L'une des oeuvres "majeures" de Carlos Sorin s'appelle Historias minimas. Le titre pourrait être repris pour la quasi totalité de sa filmographie, y compris Jours de pêche en Patagonie. Délicatesse du trait, splendeur des paysages de l'extrême sud argentin, rencontres fortuites, nous sommes bien dans un univers familier à tous ceux qui apprécient le cinéma impressionniste de Sorin. Pourquoi ce quinquagénaire fatigué a t-il décidé d'entreprendre ce voyage ? Pourquoi n'a t-il pas revu sa fille depuis des années ? Que s'est-il passé pour qu'il se sépare de son épouse ? Le film livre des bribes de réponses, laissant au spectateur le soin de combler les vides. Par petites touches, le réalisateur crée un climat qui réchauffe le coeur au fur et à mesure que son personnage principal renaît à la vie. L'immensité des paysages, leur beauté de début du monde font le reste et le charme opère. L'interprétation d'Alejandro Awada, tout en douceur et sourires bienveillants, qui cachent vraisemblablement un lourd passif émotionnel, est tout simplement magnifique. Jours de pêche en Patagonie a tout de même un défaut terrible : il ne dure que 78 minutes ! A peine le temps de s'attacher qu'il faut déjà se dire adieu.

Comme tu me le conseillais sur un autre fil, je t'ai lu attentivement...Eh bien, merci!...je rêve maintenant de le voir...

Jours de Pêche en Patagonie
Carlos Sorin

Un peu déçue par le film mais assez enthousiaste tout de même. L’histoire en soi me plaisait bien, cet homme qui part se ressourcer en pêchant le requin en Patagonie après ‘quelques problèmes de santé’ comme il en parle si pudiquement. On le sent prêt à prendre un nouveau départ. Puis il y a la recherche de sa fille qu’il n’a pas vu depuis plusieurs années et dont on comprend ensuite qu’il ignore tout de sa vie actuelle. Cet homme nous est sympathique immédiatement avec ce sourire toujours bienveillant, presque affectueux vis-à-vis du monde qui l’entoure et qui, du coup, le lui rend bien car tous et toutes sont affables avec lui, ou presque. Mais j’ai finalement trouvé cela un peu lassant, sans beaucoup de relief, et, somme toute, assez banal, comme les paysages et tous ces plans très rapprochés sur les visages.

Les images de Carlos Sorin sont belles par son travail de la lumière et ses angles de prise de vues, mais pas à cause des panoramas. Sorin a délibérément choisi de nous montrer le plus impersonnel de la Patagonie comme s’il avait craint que des paysages grandioses n’éclipsent les protagonistes de son histoire simple. Un joli film, elliptique, qui suggère plus qu'il ne montre.

Une petite histoire intime et minimaliste avec beaucoup d'humanisme. C'est un peu juste mais j'ai pris du plaisir à ces petits instants pris sur le vif, à ces non-dits qui laissent le spectateur libre d'imaginer. Les personnages secondaires ne sont pas tous intéressants et la séquence d'émotion lorsque le père chante un air de Puccini un peu trop appuyée (le plan du mari de la fille qui pleure...). C'est touchant et humain mais presque trop ténu à l'arrivée. Et j'ai parfois l'impression avec son cinéma que Sorin aurait du être romancier. Il aime les dialogues, les rencontres. Les paysages sont désolés et réconfortants en même temps, au diapason des doutes et des espoirs du personnage. J'ai fait le grand écart après L'Odyssée de Pi mais j'aime aussi ce genre de récits tout simples. Un peu trop quand même cette fois.

Jours de pêche en Patagonie

Je n'ai pas d'antécédents avec le réalisateur. Je n'ai pas vraiment de réserves non plus après avoir vu le film. S'il fallait en trouver ça serait du côté du "pas sûr d'avoir tout compris"... mais comme le film tout en jouant dessus évite de donner trop de poids à ça, au passé troublé, douloureux sans doute mais comment, jusqu'où ? pour montrer des gens avec ça "peut-être", ça va. et je crois même que ça me plait. comme les beaux paysages simples, comme la musique. comme le fond pas si éthéré des rencontres avec l'entraineur et la boxeuse ou les voyageurs fumeurs... Le diner en famille est magnifique de laisser aller (alors que...).

Il n'y aurait pas eu l'avis de traversay, encore une fois je serais probablement passé à côté, le film aurait pu me tenter mais j'aurais pu rester écrouler dans une sieste sans fin. je t'en dois encore une !

J'adore la façon de filmer l'endroit, avec un attachement serein, sans forcer. C'est au moins aussi important que le reste, les doutes, et la gravité de l'histoire.

C'est à voir !