Chaîne de lecture-février 2012

kenavo a écrit:

colimasson a écrit:

J'ai à peine entamé Martin Eden... Pour le moment, je me suis surtout contentée de la préface en réalité, et je pense que j'ai fait un bon choix !

Affaire à suivre, hé hé...

je viens de lire le résumé.. cela m'intéresse, et en plus il est en version électronique à 0€.. et hep

Et un livre de plus à lire, un !

colimasson a écrit:

Et un livre de plus à lire, un !

malheureusement ces "un" se doublent en un clin d'oeil

Et moi je suis dans l'armoire des robes oubliées. Pas franchement passionnée, du coup j'avance pas vite.

Enfin, je rentre de la médiathèque avec Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson que je vais pouvoir commencer.

Je viens de commencer les chaussures italiennes

Me revoila.
Avec une mauvaise nouvelle...
J'ai échoué dans ma lecture de Kaltenburg !


Pas réussi. Jamais entré dedans. Je me suis ennuyé très rapidement.
Et en ce moment, je n'ai pas le goût de l'effort. Pas eu le courage de m'accrocher.
Un rendez-vous manqué qui me chagrine d'autant plus que c'est notre chère Maline qui me l'avait conseillé.

Piégieux cette chaine de lecture : je suis mal à l'aise d'abandonner un livre donné par un parf' que j'apprécie.


Désolé Maline.
Je tenterai à nouveau plus tard.

Non Harelde, il ne faut pas culpabiliser.
Si tu n'as pas apprivoisé le livre, tu as au moins essayer de te l'approprier. On ne réussit pas toujours.
Même venant de quelqu'un qu'on apprécie.

J'avais fait comme toi lors de mon essai de Kaltenburg (après l'avoir fait venir exprès pour moi à la bibliothèque: j'avais un peu honte!)

mes chaussures italiennes sont juste comme il faut pour moi ..........j'adore !!! Merci Zazy !!
et en plus je fait avancer mes challenges !!!!

Harelde,
comme dit mimi très justement, il ne faut surtout pas culpabiliser quand on n’aime pas un livre dans le cadre de cette chaîne de lecture. Le principe ludique permet justement de tenter un livre sur un terrain qu’on aurait autrement de la peine à visiter ou dont on repousse la visite ad infinitum. Tout le mérite te revient, merci d’avoir fait l’essai avec « Kaltenburg ».

Maline a écrit:

Harelde,
comme dit mimi très justement, il ne faut surtout pas culpabiliser quand on n’aime pas un livre dans le cadre de cette chaîne de lecture. Le principe ludique permet justement de tenter un livre sur un terrain qu’on aurait autrement de la peine à visiter ou dont on repousse la visite ad infinitum. Tout le mérite te revient, merci d’avoir fait l’essai avec « Kaltenburg ».

Merci Maline


topocl nous dira ce qui l'a rebuté dasn Kaltenburg.
Moi, c'est le style de l'auteur. Je n'ai pas réussi à accrocher à son écriture dans laquelle les adjectifs et les adverbes abondent. Du coup, les phrases étaient "trop belles" avec leur sujet, leur verbe et leurs multiples compléments Souvent trop longues et donc un peu soporifique. Un texte dans lequel j'ai trouvé pas mal de lourdeur.
Et Kaltenburg (le personnage) qui se contente de décrire des menus faits sans importance. Un peu plat.

Harelde a écrit:

[topocl nous dira ce qui l'a rebuté dasn Kaltenburg.

Là, tu m'en demandes beaucoup. Mon essai remonte à au moins un an, et pour ma mémoire, c'est l'éternité! Seule reste la notion d'une déception!

l'avis mitigé mais intéressé posté sur le fil de l'auteur :

animal a écrit:

Le démon (1976)

(je ne suis pas fan de la couverture 10/18)

Lecture proposée par Aériale dans le cadre de la chaine de lecture.

Je fais des allers-retours avec les lectures us avec le plus souvent un blanc dans cette période beat et post-beat. Il y avait donc en plus de l'enthousiasme général pas mal de curiosité. Ce que j'ai remarqué rapidement c'est que ça se lit très bien, très facilement, c'est très fluide. On est comme dans la tête de Harry White, un jeune homme qui vit chez ses parents et s'y sent bien, sort modérément si ce n'est pour séduire des femmes mariées auxquelles il fait prodigieusement bien l'amour. La tentation d'une vie tranquille et plutôt heureuse. Une vie qui rencontre malgré tout une certaine normalité et stabilité imposée. Plaire au boulot implique de dompter ses pulsions, et de fonder une famille. Famille fondée avec la parfaire Linda. Mais les succès personnels et professionnels sur le papier ne peuvent résoudre tous les problèmes et spirale infernale d'insatisfaction, d'excès, de culpabilité, de peur et de jouissance...

Le tout dans un style oral (et légèrement dans l'ostentation) et un décollage de la réalité de plus en plus sauvage. Le rythme est en dérapage et accalmies qui s'accélèrent au fur et à mesure que l'amplitude de la transgression augmente et passe par un certain avilissement. Les histoires de fesse tiennent entre la moitié et les deux-tiers du bouquin. ça se lit bien tout du long mais j'avoue que je n'ai pas trépidé et encore moins décollé au fil des pages. Le rythme de croisière de l'écriture est assez invariable et la répétition se fait autant sentir que les silences démonstratifs ou changements de focus vers plus de grandiloquence. Pour faire un très très mauvais jeu de mots pour cet auteur je dirai que ça manque de souffle. Vitesse de croisière. D'autant que le livre est raconté dès l'exergue (plus fort que le quatrième de couverture !). Je rejoins donc Bertrand pour l'élagage. Ensuite le gros suspens du bouquin c'est la morale, quelque part il n'y a pas vraiment de doute mais on se demande comment ça va se terminer : rédemption or not rédemption. Ce n'est pas que le récit n'interroge pas le modèle (caricatural) du succès, de sa société et de son époque, puisque rien n'y fait mais que malgré tout et toujours, quelque part la morale est sauve, très américain (... pas gentil de dire ça ?), très linéaire, très simple, très défini. Et c'est là aussi que la rébellion et le choc sont très amoindris, pourtant je n'ai rien contre les auteurs qui jouent de l'engagement moral (au contraire ?). ça donne à la fois un déphasage et une conformité assez puissante, renforcée par l'uniformité de la langue et du propos, de la construction (à part une accélération il n'y a pas grand chose).

Restent le récit de la pression, du doute, d'une espèce de paranoïa et quelques autres phases qui sont loin d'être mal racontés (ptet du aux consommations diverses de l'auteur et ce qui va avec). Une lecture en demie teinte et qui me laisse sur ma faim car trop linéaire, trop d'un effet unique, un peu perdue entre sa finalité et son absence de construction (ses facilités), assez nombriliste aussi et pas seulement dans son personnage. Je comprends mal le statut d'on jouit ou jouirait la chose ?

Pour le rapprochement avec Shame, rendez-vous sur un autre fil.

J'ai fini Adieu Shangai qui cloture pour moi une chaine de lecture très enrichissante sur de nombreux aspects. Merci Shanidar!


Ce roman d'un d'auteur bulgare totalement inconnu de moi, m'a ouvert une page de l'histoire du XXe siècle que j'ignorais totalement : comment Shanghai restant pour un temps ouverte à l'immigration après que les autres pays aient généreusement fermé leurs portes, permit à plus de 20 000 juifs de fuir l'Allemagne nazie, pour se mêler à des populations déjà fort disparates : les Chinois locaux, les Japonais triomphants, et les divers communautés européennes formant un monde extrêmement cosmopolite où se côtoyaient, sans trop se toucher, la pire misère et un luxe opulent. Là comme dans d'autres lieux d'exil, les juifs souvent intellectuels, ou artistes, on survécu, avec courage mais sans résignation, dans la misère, la crasse, la promiscuité, exerçant çà et là de petits métiers souvent avilissants. Ils croyaiten avoir touché le fond car ils ignoraient ce qui se passait réellement en Europe, ils ignoraient aussi que l'alliance du Japon et l'Allemagne allait mener les autorités à les parquer dans un gettho encore plus innommable.

L'intérêt du livre de Wagenstein et de décrire tant ce milieu juif exilé que les représentants de l'Allemagne nazie à Shanghai avec beaucoup d'humanité, et surtout un humour et une ironie tout à fait particulier, sans doute cet humour juif tendre et mordant qui s'est enrichi de siècles de persécution.

J’ai moins apprécié la partie petit roman d'espionnage, qui, s'il correspond certainement à une importante réalité de la vie de Shanghai à cette époque, et introduit des personnages certes attachants mais un peu plus stéréotypés, a plutôt tendance à disperser le récit.

Bref, j'ai bien aimé ce livre, parfaitement inhabituel, mais j'ai gardé un certain recul, lié à un côté explicatif un peu appuyé, sortant du romanesque, et sans doute aussi au style (traduction ?) qui m'a empêchée d'y entrer à fond, et d’être bouleversée comme l’a pu être Shanidar.

topocl a écrit:

J'ai fini Adieu Shangai qui cloture pour moi une chaine de lecture très enrichissante sur de nombreux aspects. Merci Shanidar!

merci topocl d'avoir doublement participé à cette chäîne, je suis très heureuse d'avoir pu te faire découvrir l'univers si déroutant de Louis-Combet et l'humour léger de Wagenstein (même si son roman ne t'a pas complètement conquise).