| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
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| John Keats | |
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+6Queenie swallow colimasson eXPie animal Constance 10 participants | |
Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Keats Jeu 23 Fév 2012 - 21:09 | |
| - animal a écrit:
- retrouvé le lien que je mentionnais hier : The Life of John Keats
ce n'est pas la maladie (la sienne et celle des proches) qui l'a plombé Keats ? (oui, j'ai lu rapidement, c'est mal, mais j'ai faim). Oui, la tuberculose. Elle a fait des ravages... | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: John Keats Ven 24 Fév 2012 - 11:14 | |
| - eXPie a écrit:
- La Belle Dame sans Merci, c'est un des poèmes de Keats que je préfère, mais il en reste si peu en français, du texte original... Le rythme n'est plus là, ainsi que tout le charme des "thee", "thou", le "ail" tantôt traduit en "Quel mal t'oppresse" propose La Pléiade plutôt que "Quel mal est le tien", pour tenter de rendre un effet plus ancien (mais, franchement, avez-vous déjà rencontré ce "ail" ailleurs ?), mais finalement en français, ça rend moins bien.
"Attardé", ça n'est pas non plus très heureux.
J'aime bien ce côté légende ancienne, même si finalement l'histoire est très cliché, et même caricaturale. Mais ça passe, parce que la forme est là.
Le dernier vers, court à chaque fois, claque bien en anglais... mais pas en français. "And no birds sing", c'est court, et ça évoque le silence, c'est définitif, comme un sentence. En français, "Et qu'aucun oiseau ne chante", c'est bavard, ça remplit le silence, ça ne l'évoque plus. C'est quasiment antinomique.
Parmi les beaux poèmes anglais un peu de ce genre, avec charmes, sortilèges, malédiction il y a The Rime of the Ancient Marriner, de Coleridge, et aussi son fameux Kubla Khan. Mais Keats a, ici, plus de simplicité (je ne parle pas d'Hyperion, qui m'ennuie assez, je l'avoue), c'est plus humain. La traduction réclame une certaine consanguinité entre les auteurs, peut-être aurait-il fallu le génie de Baudelaire pour ne pas tomber dans l'à-peu-près ou la traduction quasi littérale que fustigeait Alexandre Vialatte. Nous plongeant dans la littérature médiévale des légendes arthuriennes, "La Belle Dame sans Merci" n'est pas sans évoquer le combat intérieur de Keats, craignant de se perdre sous l'amour tyrannique de Fanny Brawne. Quant à "Hypérion", je pense qu'il serait nécessaire de lire cette épopée à voix haute, d'ailleurs je l'imagine déclamée dans un théâtre antique. - Citation :
- C'est au temps du romantisme que John Keats lui confère la valeur et la beauté d'un mythe majeur en écrivant son Hypérion : la supplantation d'Hypérion, dieu solaire du titanisme originel, par Apollon, dieu solaire du nouvel âge humain, correspondant pour Keats à la nécessité pour la beauté de passer à travers la souffrance si elle veut être victorieuse ; l'épopée (demeurée inachevée) marque un des sommets du projet capital de Keats : extraire de l'hellénisme ancien, contre le classicisme, tout ce qui permet l'essor romantique.
Sinon, l'on peut être séduit par le mythe des poètes précocement décédés néanmoins, Shelley et Lord Byron ont péri en aventuriers, ce qui ne fut pas le cas de Keats. Par ailleurs, quid de la mort des obscurs, des inconnus issus du peuple qui ne firent également pas de vieux os, à cette époque ? | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: John Keats Ven 24 Fév 2012 - 11:24 | |
| - animal a écrit:
- ben non it's pas up to moi. mais je ne comprends pas. je trouve ça dommage pour plusieurs raisons dont la plus extérieure n'est que le mutisme du catalogue, qui est un principe de grisaille.
Parfois je n'en pas l'envie ni le temps, d'autant que créer un fil pour un auteur réclame un certain travail chronophage (s'ils ne sont pas quotés, tous les poèmes et extraits que je place ont été copiés par mes doigts agiles, d'après mes ouvrages.) Je n'ai jamais eu pour projet de faire les 3 X 8 sur "Parfums", car "On" privilégie le monde réel. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Keats Ven 24 Fév 2012 - 17:54 | |
| Je visionne catalogue avec regrets. Au moins j'aurai lu des bouts de bios de Keats. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: John Keats Lun 19 Mar 2012 - 9:58 | |
| Moi au contraire j'apprécie ta façon de faire Constance. Si tu présentes cet auteur c'est que tu l'aimes, si tu présentes ces extraits précisément c'est que ce sont ceux qui te parlent le plus. Et pour moi la poésie ce n'est que du ressenti ce n'est pas de l'idée ce n'est pas un texte qu'on doit pousser à l'analyse extrème pour ne laisser du texte qu'un cadavre empli de mots. Donc merci je peux ressentir sans être parasité par un intellectualisme quelconque.
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| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: John Keats Mar 20 Mar 2012 - 10:42 | |
| Merci pour ton intervention, Kierkegaard. C'est exactement le sens de ma démarche : faire partager les poèmes qui seraient susceptibles de susciter une émotion, quelle qu'en soit la nature, mais sans jamais imposer mon point de vue qui, à mon sens, ne présente guère d'intérêt. Ceci dit, non par susceptibilité mais afin de m'épargner toute nouvelle attaque, j'ai décidé de ne plus ouvrir de fil dans la rubrique "Poésie", et de me contenter d'enrichir ceux déjà existants. Problème réglé ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| | | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Keats Mar 20 Mar 2012 - 20:43 | |
| (mince je suis vraiment monstrueux, c'est effrayant... ou effarant ? horrible certainement !).
Sans vouloir trop encore jouer les rabat-joie, j'arrive encore à me trouver dans l'idée que le principe de ce forum c'est de parler de ses lectures. Je ne pense pas que ça implique que toute personne qui s'exprime considère ses mots comme intéressants et encore moins comme plus intéressant que ceux des autres. Par contre peut-être se mettre dans le même sac qu'eux, avec forces et faiblesses, au même niveau, quitte à prendre ou à laisser, c'est selon.
Et si la poésie qui reste obscurément reléguée en fonds de tiroirs (ne serait-ce que parce qu'elle ne suscite pas ce même petit renoncement à suivre (collectivement) le peu de principe qu'on retrouve sur les fils habituellement consacrés à la littérature) je ne suis pas sûr que ce qu'on lui prête de révolte, de liberté... et d'engagements s'accorde très bien avec la vision décorative ou sans idée (je pense qu'on peut trouver des exemples de poètes aux intentions affichées pour le fond et pour la forme).
Parler d'intellectualisme parasite c'est dénigrer un peu facilement certaines interrogations, de même qu'entre la mélancolie (exemple bateau) est différente d'autres sentiments. Entre ne pas vouloir parler de quelque chose et refuser (au moins reprocher) aux autres le droit d'en parler (quelque part où c'est fait pour en plus), je trouve ça saugrenu.
(Et j'en déduis aussi que les illustrations n'ont rien à voir avec une influence même indirecte ?)
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: John Keats Mer 21 Mar 2012 - 9:00 | |
| Faut aussi comprendre que certains trouvent que les mots se partagent d'eux-mêmes. On ne peut pas demander à tout le monde de donner de la même façon. Je reconnais la frustration de ne pas avoir de petit commentaire personnel, ça rend un peu le fil hermétique, froid. C'est dommage.
Je crois qu'il ne faut pas, vraiment, sur ce coup penser qu'Animal se pose en "contre", mais il est juste demandeur. Il veut qu'on lui ouvre une petite porte personnelle à l’œuvre. Après, si pour Constance, ce n'est pas sa façon de faire, il faut aussi l'accepter.
Différentes sensibilités, différentes façon de faire. Si on ne parvient pas à s'entendre, et qu'on reste hermétique l'un à l'autre, peut-être vaut-il mieux finir par renoncer. Trouver un autre chemin. D'autres affinités.
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| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: John Keats Mer 21 Mar 2012 - 17:13 | |
| - Kierkegaard a écrit:
- je peux ressentir sans être parasité par un intellectualisme quelconque.
Tu sais que ça tu peux le faire en t'achetant le bouquin et en le lisant tout seul chez toi? Bon, moi, la façon de faire de Constance ne me dérange pas. Elle a le mérite de faire vivre les fils de poètes et elle est une des rares sur ce forum. Mais Constance, contrairement, à ce que tu as l'air de penser ton avis est intéressant. Après, rien n'empêche ceux qui veulent commenter les poèmes/poétes qu'ils aiment de le faire. Et si ça parasite Kierkegaard, ben il lit pas. Je ne vois pas trop où est le problème en fait. | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: John Keats Mar 23 Déc 2014 - 16:57 | |
| @Animal, il y a aussi Un site plutôt officiel (en anglais). To-
Time's sea hath been five years at its slow ebb, Long hours have to and fro let creep the sand, Since I was tangled in thy beauty's web, And snared by the ungloving of thine hand. And yet I never look on midnight sky, But I behold thine eyes' well memory'd light; I cannot look upon the rose's dye, But to thy cheek my soul doth take its flight. I cannot look on any budding flower, But my fond ear, in fancy at thy lips And hearkening for a love-sound, doth devour Its sweets in the wrong sense: - Thou dost eclipse Every delight with sweet remembering, And grief unto my darling joys dost bring. Sonnet, écrit le 4 février 1818. Publié en 1844, parmi les "Posthumous and Fugitive Poems". Dédié à une inconnue aperçue durant l'été 1814 aux jardins de Vauxhall. Double " And..." en débuts de vers. Puis ce " But..." triplé auquel répond un double " I cannot...". Les trois premiers vers, un rien évanescents, comme il sied souvent à une entrée en matière signée Keats, sont balançants, le va-et-vient exprimé dans le vers "Long hours have to and fro let creep the sand" permet le contre balancement des deux " And...", annoncés par un terme aussi fort que " tangled" dans le vers qui précède ces " and...". Quelques effets allitératifs non dénués de raffinement ne vous échapperont pas, comme dans les "s" adoucis avec tact parfois par un "w", ou "s" à l'opposé durci par un "p" dans le vers Its sweets in the wrong sense: - Thou dost eclipse.
Le tout de ce "To-" est ciselé, possède cette délicatesse certaine. En ce qui concerne le thème, il est familier, quasi standard du Romantisme britannique. On trouve cette traduction: A...
Du temps la mer est demeurée cinq ans aux syzygies Le va-et-vient des longues heures a laissé le sable ramper Depuis que je me suis entortillé à la toile de ta beauté Et fait prendre au collet de ta main dégantée. Et pourtant je n'ai jamais regardé le ciel de minuit, Mais de tes yeux je vois la lumière qui ne s'oublie ; Je ne peux poser mon regard sur la carnation de la rose, Mais vers ta joue mon âme prend son essor ; Je ne peux regarder aucune fleur en train d'éclore Mais mon oreille aimante, pendue folle à tes lèvres En attente d'un murmure d'amour dévore A contre-sens ses douceurs : car tu éclipses Tout délice par la douceur du souvenir Et porte le chagrin au coeur des joies que je chéris.
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: John Keats Mar 23 Déc 2014 - 19:56 | |
| aux syzygies = grandes marées ? j'aurais dit l'inverse pour slow ebb ? j'y connais couic à ces histoires. | |
| | | Felix CULPA Plume timide
Messages : 14 Inscription le : 04/01/2015 Age : 59 Localisation : NICE
| Sujet: John Keats, le poète de l'effacement... Dim 8 Fév 2015 - 7:24 | |
| Chers lecteurs,
Il y a quelques jours j'ai entendu parler de John Keats, poète anglais qu'il fallait, paraît-il, que je lise absolument. Qu'à cela ne tienne, je me suis documenté et j'ai fait l'acquisition de l'un de ses ouvrages: "Esprits nomades", les rêveries de l'effacement. John Keats et fasciné par l'effacement, il courtise avec délicatesse la mort, qu'il rend belle et désirable, fréquentable et exquise, il est attiré par l'obscur, qu'il rend lumineux.
Il avait pour habitude de dire: la poésie de la terre ne meurt jamais. Ce sublime poète, dont je dévore actuellement tous les ouvrages, naquit le 31 Octobre 1795 à Finsbury, près de Londres, et quitta ce monde le 24 Février 1821 à Rome.
Voilà un extrait de son oeuvre "Ode à un rossignol"
Disparaître loin, m’évanouir, me dissoudre et oublier Ce que toi, ami des feuilles, tu n’as jamais connu, Le souci, la fièvre, le tourment d’être Parmi les humains qui s’écoutent gémir.
Dans le noir, j’écoute ; oui, plus d’une fois J’ai été presque amoureux de la Mort, Et dans mes poèmes je lui ai donné de doux noms, Pour qu’elle emporte dans l’air mon souffle apaisé ;
(Ode à un rossignol, traduction Alain Suied)
Merci | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: John Keats Dim 8 Fév 2015 - 10:33 | |
| - Felix CULPA a écrit:
- Il y a quelques jours j'ai entendu parler de John Keats, poète anglais qu'il fallait, paraît-il, que je lise absolument.
Qu'à cela ne tienne, je me suis documenté et j'ai fait l'acquisition de l'un de ses ouvrages: "Esprits nomades", les rêveries de l'effacement. Euh... "Les rêveries de l'effacement" dont tu parles, ça n'est pas un ouvrage de Keats, c'est le sous-titre d'une page de "Esprits nomades" : ( http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/keats.html ) dont il est possible de télécharger le pdf. Acquisition aisée, donc. De même, quand tu écris qu'"Il avait pour habitude de dire: la poésie de la terre ne meurt jamais.", tu te réfères à la phrase de la page en question : "Paix donc à John Keats qui avait su dire « La poésie de la terre ne meurt jamais »." C'est un vers de son poème On the Grasshopper and Cricket qui date de 1816. Mais rien ne dit qu'il avait pour habitude de dire ce vers. Enfin, je ne sais pas, je n'ai pas lu de biographie de Keats (je mets bien sûr de côté la version très alternative de sa vie : Le Poids de son Regard, de Tim Powers). Tu n'avais pas vu le très beau film Bright Star (2009), de Jane Campion ? (qui a d'ailleurs bien relancé l'intérêt du grand public sur John Keats et Fanny). | |
| | | Felix CULPA Plume timide
Messages : 14 Inscription le : 04/01/2015 Age : 59 Localisation : NICE
| Sujet: Re: John Keats Dim 8 Fév 2015 - 20:38 | |
| Bonsoir eXPie,
Tu as raison, je suis allé un peu vite! Je découvre à peine cet auteur. Cependant, j'ai hâte de voir "Bright Star", et j'espère que ce film m'apportera plus de lumière sur John Keats, dont les oeuvres vont désormais trouver une bonne place dans ma bibliothèque! Merci. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: John Keats | |
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| | | | John Keats | |
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