Une bouteille à la mer [Thierry Binisti]

Une bouteille à la mer de Thierry Binisti

Citation :

Tal est une jeune Française de dix-sept ans installée à Jérusalem avec sa famille. Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux "Gazaman"...

La lecture du synopsis d'Une bouteille à la mer laisse augurer d'un conte naïf dont le message serait "la guerre, c'est moche ; la paix, c'est beau", ou quelque chose d'approchant. Heureusement, le film de Thierry Binisti, s'il n'est pas exempt d'une certaine candeur, n'a pas la prétention de régler le conflit israélo-palestinien en un peu plus de 90 minutes. Deux vies parallèles, celle d'une adolescente française à Jérusalem, celle d'un jeune palestinien à Gaza. 70 km de distance et deux mondes à part. Avec des attentats dans une ville et des missiles dans l'autre. Des morts de la haine. Suffit-il du message dans une bouteille et de l'ébauche d'une amitié par emails interposés, pour résoudre quoi que ce soit ? Sans doute pas, mais faire dialoguer deux "innocents" et faire évoluer leurs a priori respectifs, certainement. Une bouteille à la mer, par sa sobriété, son aspect documentaire (saisissant dans le quotidien de Gaza), son parti pris de donner, pour une fois, la parole à la jeune génération, dépasse le cadre du film aux bons sentiments, sans sombrer non plus dans la simplification à outrance. L'interprétation vibrante d'Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby, sans oublier la lumineuse Hiam Abbass, est encore à ajouter au crédit d'Une bouteille à la mer. Un film simple pour une situation complexe et un regard neuf et lucide, à sa manière porteur d'une toute petite lueur d'espoir.

traversay a écrit:

Une bouteille à la mer de Thierry Binisti
Une bouteille à la mer, par sa sobriété, son aspect documentaire (saisissant dans le quotidien de Gaza), son parti pris de donner, pour une fois, la parole à la jeune génération, dépasse le cadre du film aux bons sentiments, sans sombrer non plus dans la simplification à outrance. L'interprétation vibrante d'Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby, sans oublier la lumineuse Hiam Abbass, est encore à ajouter au crédit d'Une bouteille à la mer. Un film simple pour une situation complexe et un regard neuf et lucide, à sa manière porteur d'une toute petite lueur d'espoir.

Toutafé! Une jolie approche de ce conflit israëlo/palestinien et qui n'est malheureusement pas près de prendre fin. J'ai passé un moment agréable, parfois assez dur lors des reconstitutions des attaques des deux camps, mais le metteur en scène joue (comme dans le cochon de Gaza) la carte du conte, ici moderne à l'heure d'internet. L'histoire de ces deux jeunes que tout oppose dans une guerre qui les dépasse et amenés à partager leurs sentiments face à ce gâchis sans nom qui ne prend jamais le temps de se poser, est très touchante. L'idée d'ancrer son récit dans une réalité sans concessions tout en le doublant de ce rapport idéalisé est un bon parti pris car il inclut une part de rêve dans un contexte dramatique et principalement sans issue. Les acteurs jouent tous avec justesse, il n'y a pas de fautes de goût ni de dérapage dans la miévrerie. Un film simple et sans prétention, mais bien vu et qui se garde bien de démontrer en replaçant la part de l'humain avant tout.

traversay a écrit:

Une bouteille à la mer de Thierry Binisti

La lecture du synopsis d'Une bouteille à la mer laisse augurer d'un conte naïf dont le message serait "la guerre, c'est moche ; la paix, c'est beau", ou quelque chose d'approchant. Heureusement, le film de Thierry Binisti, s'il n'est pas exempt d'une certaine candeur, n'a pas la prétention de régler le conflit israélo-palestinien en un peu plus de 90 minutes. Deux vies parallèles, celle d'une adolescente française à Jérusalem, celle d'un jeune palestinien à Gaza. 70 km de distance et deux mondes à part. Avec des attentats dans une ville et des missiles dans l'autre. Des morts de la haine. Suffit-il du message dans une bouteille et de l'ébauche d'une amitié par emails interposés, pour résoudre quoi que ce soit ? Sans doute pas, mais faire dialoguer deux "innocents" et faire évoluer leurs a priori respectifs, certainement. Une bouteille à la mer, par sa sobriété, son aspect documentaire (saisissant dans le quotidien de Gaza), son parti pris de donner, pour une fois, la parole à la jeune génération, dépasse le cadre du film aux bons sentiments, sans sombrer non plus dans la simplification à outrance. L'interprétation vibrante d'Agathe Bonitzer et Mahmud Shalaby, sans oublier la lumineuse Hiam Abbass, est encore à ajouter au crédit d'Une bouteille à la mer. Un film simple pour une situation complexe et un regard neuf et lucide, à sa manière porteur d'une toute petite lueur d'espoir.

Je l'ai vu hier soir et je suis en tous points d'accord avec ton commentaire.

J'ai été touchée par ce film qui n'est pas aussi simple en effet que le résumé du scénario pourrait le faire croire.
Il est à la fois empreint de gravité et de douceur.
Il ne prend pas parti, les deux jeunes gens cherchent à travers leurs échanges secrets sur Internet à comprendre la situation dans laquelle ils vivent...
Le film vaut aussi par la grâce, la sensibilité et la justesse de ses deux jeunes acteurs principaux : Agathe Bonitzer* et Mahmud Shalaby, aux jeux de regards très expressifs, et bien sûr la sobre et magnifique Hiam Abbas.

Ce n'est pas un grand film...Juste un bon film...Et ce n'est déjà pas si mal...



*Agathe Bonitzer est la fille du réalisateur Pascal Bonitzer et de la réalisatrice Sophie Fillières .