Joachim Trier

Bon d'accord, ce n'est pas l'endroit pour en discuter, mais ce que tu dis m'intéresse. Tu ne te dévouerais pas pour ouvrir un fil adapté ?

Parce que parmi tous les films que tu cites, le seul que j'ai vu (et beaucoup aimé) ce sont Les 400 coups.

Un fil Nouvelle Vague. Ok, je vais y penser

Merci.

personnellement je n'ai pas adoré Oslo 31 août, le film a un côté un peu lisse et académique, un peu démonstratif, un peu écolier qui n'est pas complètement satisfaisant (la scène dans le café, par exemple, m'est apparue très longue, engourdissante, ici Trier ne souligne pas, il sur-ligne son message ce qui au lieu de l'enrichir l'appauvrit...), et je comprends parfaitement qu'Arabella puisse trouver le film superficiel, cependant il faut reconnaître que les acteurs sont tous très justes, que la manière un peu vague, hésitante, aléatoire de la marche de la caméra et d'Anders est assez réussie et que le film montre parfaitement le mal être, l'incapacité à vivre du personnage.

du coup, traversay me donne envie de voir l'adaptation de L. Malle

Une discussion de ce genre a forcement tendance à fixer les gens sur des oppositions et donc sur des points de vue un peu extrêmes, peut être un peu excessif. Je n'ai pas trouvé ce film sans intérêt, je pense qu'on peut vraiment entrer dedans, et que cela peut fonctionner, en particulier en effet grâce au jeu des acteurs qui sont vraiment excellents, tous. Et d'ailleurs cela a fonctionné pour moi jusque à peu près la moitié du film. Là, j'ai commencé à prendre de la distance, et à me demander ce que le metteur faisait vraiment, sur le contenu, sur ce qu'il voulait signifier et comment. Et là j'ai été moins satisfaite. Et à disséquer comme ça ici, de moins en moins. Parce que même si l'acteur principal traduit en effet très bien son mal de vivre, sa souffrance, son incapacité à être avec les autres, à donner sens aux petites choses du quotidien, c'est un peu court pour moi pour tout un film, une performance d'acteur.

Mais le film a évidemment des qualités, mais j'ai du mal à y voir un grand film marquant.

Marko a écrit:

Oui il a de la tendresse et une profonde tristesse de devoir abandonner tout ça. Il essaie encore des choses mais il est déjà ailleurs, il n'est plus en phase avec ce monde qui l'entoure. Je ressens tellement cet état d'esprit chez ceux qui traversent des périodes dépressives mélancoliques que je trouve ce personnage d'une justesse totale. C'est si rare au cinéma de rendre cet état d'âme avec subtilité sans chercher à psychologiser, à nous raconter le pourquoi du comment. C'est poétique, planant, tranquillement douloureux (si on peut dire), très touchant pour moi. Il se détache et s'en va (peut-être... la fin reste ouverte finalement).

Comme je vois souvent les films quelques temps après vous, je m'empare de vos premières impressions pour savoir si je dois retenir l'idée d'aller voir ou pas si l'occasion se présente... Ensuite lorsque vos avis divergent, j'abandonne vos discussions pour ne les retrouver qu'après avoir vu moi-même le film...
"Oslo", je l'ai vu hier soir...et le personnage d'Anders m'a on ne peut plus touchée...J'ai ressenti une empathie réelle pour lui, une compréhension, une reconnaissance de son état...Le jeu de l'acteur est fabuleux de simplicité, de subtilité...Son sourire, ébauché puis disparu sans cesse, traduit ce que Marko souligne...la tranquillité douloureuse et tendre de ce jeune homme qui essaie de se reconnecter à son monde mais n'y parvient pas...
J'aime ce film!

Nouvelle donne


Je ne me souvenais pas bien de Oslo 31 août. Et puis aux premières images de Nouvelle donne, l'effet a été tout de suite étrange : reconnaître les acteurs, l'ambiance, les décors, les thématiques, voir les scènes... les personnages... me demandait : mais je l'ai vu ou non ce film ? Et me dire, allez, qu'importe, laisse-toi aller, regarde et après on verra.

Et je ne l'avais pas vu.
C'était juste que Nouvelle Donne et Oslo 31 août sont très proches sur plein de points de vue. A croire, même, que le réalisateur essaye de traiter sous différents points de vue une même histoire.

Oslo 31 août, je ne m'en souviens pas beaucoup et quand je regarde ce que j'en ai dit à l'époque (en page 2), je pourrais très bien en faire un copié-collé pour Nouvelle Donne.

Même ambiance éthérée, même côté vague et superficiel, plein de silence et de non-dits pour traiter de thèmes lourds et graves (la dépression, la créativité, l'amour, l'amitié).
Une nouvelle fois, j'ai aimé que ça ne cherche pas à disserter, à tout bien décortiquer, mais que ça joue uniquement sur la force de son atmosphère distante, comme déjà ailleurs, et ses acteurs, comme absents, à côté de ce qu'ils vivent, en recherche d'un autre part.
C'est vrai que c'est bien plus maîtrisé dans Oslo, Joachim Trier va plus loin, et ose plus des plans pour l'effet, le concept, l'histoire. Dans Nouvelle Donne, il y a trop de scènes qui se répètent, trop de rythme pas clair, qui bute, qui ne sait pas trouver sa note.
Il y a moins de discussions, aussi, dans Nouvelle Donne. Choses qui éclairaient vraiment bien le film sans l'alourdir dans Oslo. Du coup, c'est difficile de se laisser aller avec les personnages. Il manque quelques pistes.

Un réalisateur à suivre, qui s'il sort vraiment de cet aspect anecdotique et trop distancé, arrivera certainement à faire des films bouleversants.

Personne n'a vu Back Home?
J'ai adoré, ce film est bouleversant, tellement proche de la vie (malgré la maison d'architecte tellement belle, on se sent frère et soeur avec ces trois hommes écartelés par la mort de leur femme/mère et qui avancent vaille que vaille)

topocl a écrit:

Personne n'a vu Back Home?
J'ai adoré, ce film est bouleversant, tellement proche de la vie (malgré la maison d'architecte tellement belle, on se sent frère et soeur avec ces trois hommes écartelés par la mort de leur femme/mère et qui avancent vaille que vaille)

Vu également et beaucoup aimé. L'adolescent notamment est plus vrai que nature.

Le père fait un peu trop vieux beau mais les autres sont excellents, en effet, même Isabelle Huppert que je n'adore pas d'habitude (c'est un euphémisme)