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| Elio Vittorini [Italie] | |
| | Auteur | Message |
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tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Elio Vittorini [Italie] Dim 29 Avr 2012 - 18:08 | |
| Elio VittoriniElio Vittorini est un romancier italien, né le 23 juillet 1908 à Syracuse (Sicile), mort le 12 février 1966 à Milan. Après des études techniques, Elio Vittorini travaille sur un chantier en Vénétie, puis s'installe à Florence où il entre en contact avec le groupe littéraire d'Alberto Carocci et avec la revue Solaria, laboratoire de poésie hermétique et du roman nouveau. Il publie dans la revue Letteratura sa Conversation en Sicile de 1938 à 1939. Dès 1940, Vittorini entre dans la résistance antifasciste qu'il décrira dans Les Hommes et les Autres en 1945. 1945 il entra dans le PCI dont il s'éloignait plus tard. Il sera quelque temps directeur du quotidien communiste L'Unità après la guerre, en même temps que directeur littéraire des éditions Einaudi de Turin. Il fonde la revue Politecnico et se consacre dès lors à ses activités éditoriales, délaissant le roman, créant notamment la collection Menabo. Il est également traducteur de l'œuvre de William Faulkner et de John Steinbeck. (Source : wikipedia.fr) BIBLIOGRAPHIE (en italien): Romanzi e racconti: Piccola borghesia, Firenze, Edizione di Solaria, 1931. Nei morlacchi; Viaggio in Sardegna, Firenze, F.lli Parenti, 1936. Nome e lagrime, Firenze, F.lli Parenti, 1941. Conversazione in Sicilia, Milano, Bompiani, 1941. Uomini e no, Milano, Bompiani, 1945. Il Sempione strizza l'occhio al Frejus, Milano, Bompiani, 1946. Il garofano rosso, Milano, Mondadori, 1948. Le donne di Messina, Milano, Bompiani, 1949. Sardegna come un'infanzia, Milano, Mondadori, 1952. Erica e i suoi fratelli; La garibaldina, Milano, Bompiani, 1956. Le città del mondo, Torino, Einaudi, 1967 Saggi e Antologie: Scarico di coscienza, (1929) Intervento pubblicato la prima volta nel 1954 sulla rivista "Nuovi argomenti" Scrittori nuovi. Antologia italiana contemporanea, a cura di e con Enrico Falqui, Lanciano, Carabba, 1930. La tragica vicenda di Carlo III (1848-1859), con Giansiro Ferrata, Milano, Mondadori, 1939. Teatro spagnolo. Raccolta di drammi e commedie dalle origini ai nostri giorni, a cura di, Milano, Bompiani, 1941. Americana. Raccolta di narratori dalle origini ai nostri giorni, a cura di, Milano, Bompiani, 1941. Diario in pubblico, Milano, Bompiani, 1957. Le due tensioni. Appunti per una ideologia della letteratura, Milano, Il Saggiatore, 1967. I risvolti dei «Gettoni», Milano, Libri Scheiwiller, 1988. ISBN 88-7644-100-X (source : wikipedia.it ) BIBLIOGRAPHIE/TRADUCTIONS (en français): Les Petits-Bourgeois, 1931. Journal en public Conversation en Sicile, 1941. Les Hommes et les Autres, 1945. Le Simplon fait un clin d'œil au Fréjus, 1947. L'œillet rouge, 1948. Les Femmes de Messine, 1949. Erica, 1956. (voir aussi : http://www.amazon.fr/s/ref=ntt_at_ep_srch?_encoding=UTF8&sort=relevancerank&search-alias=books&field-author=Elio Vittorini#/ref=sr_pg_1?rh=n:301061,p_27:Elio Vittorini&sort=relevancerank&ie=UTF8&qid=1335714239 et, pour les Italophones : http://www.italialibri.net/autori/vittorinie.html ) | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Erica Dim 29 Avr 2012 - 18:36 | |
| Erica
Originale : Erica e i suoi fratelli (Italien, interrompu en 1936, publié dans les années 50) Traduction française : 1961 (?)
CONTENU : Devenir adulte dans un temps difficile.
Au début des pages Erica a seulement neuf ans, mais elle se rend déjà bien compte de la pauvreté de sa famille. Pour travailler le père se rend dans les montagnes et appelle dans la suite, lors d'une maladie, sa femme de venir. Erica, maintenant un peu plus âgée, reste à la maison et prend avec fierté et beaucoup de responsabilité sa rôle de « mère » envers ses deux frères et sœurs et le menage. Le temps passe, mais la mère ne revient pas. Les provisions se terminent. Dans la plus grande misère elle prend une décision... (traduction de la description du livre chez amazon.de)
REMARQUES : C'est avec beaucoup de réalisme et au même moment une certaine poèsie qui évite le miserabilisme, que Vittorini décrit en 22 chapitres le chemin d'un apauvrissement d'une famille. Le père gagne de moins en moins pour plus en plus de travail ; ses compagnons perdent l'emploi et aussi la mère est forcée de delaisser le foyer et de travailler. Puis la catastrophe : le père est renvoyé aussi. Mais il se décide rapidemment d'aller dans les montagnes pour y travailler sur les chantiers. On démenage dans une ruine délaissée. Un jour le père écrit de sa maladie et appelle sa femme au sécours. Elle prépare son absence et des provisions. L'argent et la nourriture devaient suffire. C'est sans aucune plainte qu'Erica prend le menage en main et fait preuve d'une grande responsabilité. Mais – et comment ? Par des vols ? - les provisions s'aménuisent et malgré tous les petits tours joués à la faim grandissant, elle se trouve un jour devant un choix crucial. Elle va offrir son corps...
Oui, c'est une histoire de pauperisation, marqué par un réalisme qui peut être lu comme une critique aux conditions des ouvriers. Mais au même moment ce fil triste est raconté avec une telle sensibilité, délicatesse, simplicité que par la langue on se rapproche d'une écriture simple, harmonieuse, « innocente ». Le petit roman invite à reflexion, mais surtout à une grande empathie avec Erica et l'absence de tout jugement face aux moyens choisis.
Ainsi on peut aussi parler d'une histoire du devenir adulte (et de garder son enfance). Elle prend la responsabilité pour ses frères et sœurs, sans tomber dans des reproches généralisés.
Dans un certain sens la fin reste ouverte : un palier est pris, mais est-ce que cela sera provisoire, et est-ce que les parents vont revenir ?
C'est un vrai petit bijoux que je vous recommande là, d'un écrivain qui, par certains, est compté parmi les grands auteurs italiens du XXième siècle.
J'avais déjà lu il y a longtemps « La Garibaldienne » (dont je n'ai pas fait des notes) et j'ai l'intention de poursuivre l'exploration de cet écrivain. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Dim 29 Avr 2012 - 18:51 | |
| L'œillet rouge se trouve depuis une éternité dans ma PAL.. essayé à 3 reprises d'entrer dans ce livre.. peut-être le mauvais moment, peut-être pas un auteur pour moi, ce fil me motive pour faire un 4e essai | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Dim 29 Avr 2012 - 20:53 | |
| J'ai lu il y a une éternité Conversation en Sicile, qui m'a laissé le souvenir d'un livre à l'écriture particulière, indéniablement personnel et sincère mais qui ne m'avait pas complètement convaincue, surtout sur la forme. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Dim 29 Avr 2012 - 21:50 | |
| Vittorini, je l' ai lu il y a longtemps, et déjà ça me semblait daté. Je pense que Pavese, par exemple, tient nettement mieux le coup grace à son style. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Elio Vittorini – L'oeillet rouge Ven 9 Nov 2012 - 7:33 | |
| L'oeillet rouge
Original : Il garofano rosso (Italien, comme livre 1948)
Parution (dans une première version) comme roman à épisodes entre 1933 -36 dans le magazine Solaria. Premier manuscrit pour une édition comme livre 1939. Entre ces diffèrentes versions il y a, suite à des changement historico-culturels et de changement d'opinion chez l'auteur, une évolution, des changements, des révisons.
1.ère parution en français chez Gallimard, 1950
DESCRIPTION brève: Une jeunesse en Sicile:Alessio Mainardi et son ami Tarquinio se trouvent entre fascisme et socialisme, entre Giovanna inapprochable et la prostituée Zobeïda. Un oeillet rouge se promène comme symbole parlante entre Giovanna via Mainardi vers Zobeïda...
Un classique de la littérature italienne.
(Source: traduction de la description de chez l'éditeur allemand Wagenbach)
REMARQUES : On peut situer le début de l'action romanesque assez exactement au printemps 1924. Dans une ville portuaire sicilienne se trouve l'élève Alessio Mainardi, ensemble avec d'autres, dans une pension, loin de chez eux. Il est spécialement proche à Tarquinio, légèrement plus âgé que lui.
Certainement on peut voir ce roman sous l'angle d'un passage de l'enfance vers l'état de jeune adulte : c'est un âge de passage, de seuil. Des fois Alessio est encore « enfant », cherchant consolation presque maternelle, des fois il aimerait être plus loin. Au début il ne fait qu'admirer d'une façon presque romantique l'inapprochable, mais fascinante Giovanno, puis, à travers les descriptions cocasses de son ami Tarquinio, il trouve le chemin vers un bordel et la fameuse Zobeïda, dont tout le monde parle (en connaissance de cause ou comme « wishful thinking »?). Lentement les relations Alessio - Giovanna, Tarquinio – Zobeïda évoluent et s'inversent... Quelle est la place de l'amour, de la passion, de la curiosité de découvrir l'amour charnel, du don de soi?
Mais au même moment nous devons lire ce roman, si fin ET réaliste sur la vie intérieure et amoureuse de jeunes, encore sous un angle complètement différent : La composante sociale, sociétale, politique est omniprésente : Alessio (et d'autres) unissent dans un écart bizarre leur admiration pour Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg AVEC l'enthousiasme suscité par l'arrivée des fascistes. La « marche sur Rome » se situe à peine deux années antérieures, et le narrateur se plaint d'avoir raté cette occasion d'aventure. Il aurait aimé avoir une pistole, prendre part aux événements ! Maintenant par contre, il participes activement à une occupation de son école et...aura des problèmes. Beaucoup des lèves, des acteurs de ce roman sont comme dans un délire d'enthousiasme.
Il semble que cetélément du roman a gêné plus tard Vittorini : lui-même avait passé par une évolution de ses opinions politiques. S'il avait écrit pour des journaux pro-fascistes jusqu'à l'an 1936, il fût sous le choc par les desastre de la guerre civile en Espagne et opéra un virement.Ceci explique des changements dans les versions successives du roman.
Comme par exemple (selon des notes dans mon édition allemande) l'ajout d'un fort élément de critique sociale, voir de classes. Mainardi, fils d'un propriètaire d'une briquetterie, va ressentir « le gouffre insultant entre nous, les enfants de notre père, et les ouvriers ».
Comme à l'accoûtumé on trouvera chez l'auteur une langue simple et beau, même si elle me semble plus expressive, directe que dans des œuvres plus tardives ?! Il utilise alors la perspective du narrateur dans la première personne et intercale aussi certains notes de diaire et quelques lettres de Tarquinion.
Je trouve un grand plaisir d'explorer peu à peu cet auteur splendide, même si – mais pourquoi comparé ce qui est dans le temps et dans le style différent ? - je trouve « Erika » encore un poil plus fort (et les « Conversations en Sicile » m'attendent déjà sur ma PAL).
Récommandation de découvrir cet auteur ! | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Conversation en Sicile Lun 18 Aoû 2014 - 19:41 | |
| Conversation en Sicile
Originale : « Conversazione in Sicilia » (Italien, 1938/39 comme feuilleton dans le journal « Lettaratura » ; 1ère édition en forme de livre en 1941 sous le titre de Nome e lagrime, pauis réimpression dans la même année avec le titre d’aujourd’hui)
CONTENU : Après quinze années Silvestro, 29 ans, retourne pour la première fois et pour trois jours de l’Italie du Nord (où il travaille à Milan) dans sa Sicile natale et sa mère, y habitant un pauvre village de montagne. Il traverse l’Italie en train, passe avec le bateau, et retrouve les vergers d’orangers. Il rencontre des gens les plus variés et retrouve sa mère, se promène dans le village. La réalité et le rêve se superpose...
Avec ce livre Vittorini avait créé une référence, et aussi une déclaration d’amour envers l’enfance, et le cœur de la Sicile.
(Source : éléments de la description de l’éditeur allemand)
REMARQUES : Le livre consiste de cinq parties avec un total de 48 chapitres plus un épilogue ; donc des chapitres rélativement courts. Le narrateur est ce Silvestro Ferrauto lui-même qui se retrouve au début à Milan. Dans une manière répétitive typique pour ce livre, il revient vers son état d’une certaine indifférence, d’un « calme plat de la non-espérance ». Il a perdu la confiance en l’humanité, dirigeant son regard constamment vers le sol. On ne peut s’empêcher à y voir aussi une réaction sur l’environnement et l’atmosphère de ces années : on peut situer l’action (?) du livre vers 1937-39. Et certains commentateurs voit dans ce contexte historique la raison principale du livre, une critique de l’auteur. Cela est certainement le cas, mais dans l’absolu je ne partagerais pas cette opinion, vu aussi que Vittorini s’est fait tardivement un opposant du régime...
Cela faisait une quinzaine d’années que Silvestro n’a pas été à la maison, chez lui en Sicile qui se montrera aussi bien « maison/patrie/origine » qu’au même moment l’étranger (dans les réactions des compatriotes on arrive pas à le situer, lui, comme Sicilien!). Car saisissant une possibilité, il va aller sur un coup pas préparé à la maison : il saute preque dans le train, même si « tout lui est égal ». Mais la fête du 8 Décembre, lié avec Marie et aussi sa mère, s’approche, et il avait toujours écrit à sa mère pour l’occasion.Retour par Syracuse dans ces montagnes isolées, et, en cours du voyage, une série de rencontres et sensations. Est-ce qu’à l’approche du pays la non-espérance va baisser ? Il retrouvera des odeurs, des vues, des rencontres (on se sent rappelé de Proust) qui le remplissent de souvenirs de son enfance. Mais il est aussi témoin de la pauvreté, de l’écart entre riche et pauvre.
Alors il retrouvera dans les montagnes de la « barbarie » (sens double du nom de sa région?!) sa mère. Et cela lui n’est plus tout à fait indifférent d’être là ou pas. On est loin de sentiments « positifs », mais peut-être une diminuition de la douleur aiguë ? Après tant d’années d’absence les entretiens commencent avec les sensations retrouvées d’odeurs, de goûts (e cuisine maternelle), le départ du père, le rôle du grand-père, des souvenirs d’enfance... Dans ce monde pas mal de choses vont ensemble que tout semblent opposées : « Grand-père pouvait croire à Saint Joseph et être socialiste. » Le travail, les enfantements laissent vieillir les belles femmes avant l’âge, au moins les mains. Le cœur reste souvent éveillé et prêt à bondir. Les hommes sont des trouillards et des cavaliers, des coureurs de femmes et des traîtres, abandonnant les épouses pour des femmes plus jeunes. Ainsi – selon la mère – le père, mais qu’elle-même avait été infidèle de temps en temps va de soi, cela ne compte pas. Et elle n’en avait pas écrit « des poèmes » comme son mari infidèle. Elle met des piqures et gagne ainsi un peu d’argent : c’est la malaria et la phtisie qui règnent dans la région. Encore bien d’autres conversations et rencontres avec des habitants du village s’ensuivent... Mais on pourrait – comme souvent dans l’oeuvre de Vittorini (me semble-t-il) discerner des niveaux, sujets de lecture différents :
- le cadre historique du fascisme est mis en avant par beaucoup de commentateurs. Cela expliquerait alors l’abattement initiale du protagoniste, une certaine fatalité ? Bizarrement ces allusions historiques n’auraient pas être vues par des fascistes pas assez fins de l’époque. Par contre les critiques venaient d’abord de l’église qui discernaient un certain amoralisme. Il me semble que cela ne passe plus aujourd’hui et qu’au contraire (voir en bas) il y aurait même certains éléments « spirituels ».
- la réprésentation de la pauvreté, spécialement dans la patrie sicilienne de l’auteur : l’émigration en est la conséquence, comme justement chez Silvestro et ses frères et sœurs. Lors du voyage et les rencontres les plus diverses, le narrateur rencontre des formes différentes de pauvreté, de maladie, de solitude...
- sans doute y-a-t-il un niveau « existentiel » que j’estime même préponderant. Derrière des dialogues parfois un peu bizarres on trouvera à voir de près, des réflexions sur l’état intérieur de l’homme, sa soif, ses douleurs, sa solitude. Il est étrange que j’en ai pas lu un mot dans différents commentaires..., comme si l’idée était purement politique. Ce serait plus simple ? Mais le livre pose des questions profondes à l’homme entre fierté et humilité, abaissement et honneur. Est-ce que la souffrance personnelle est participation à une souffrance plus universelle ? Un cri ? Ici je voyais, sans avoir étudié le sujet, une parenté possible avec l’existentialisme naissante...
- et parlant de ses sujets je ne peux pas éviter de proposer même une lecture spirituelle. Elle nes’impose pas – comme tout dans l’oeuvre de Vittorini, me semble-t-il -, mais j’étais profondement étonné de trouver des allusion à des contextes réligieux, voir bibliques. C’est clair en connaissant ces sources (ce qui était plus que probable pour un Italien de son époque).
Comme déjà mentionné, l’auteur tourne souvent autour d’un sujet, répète des questions, expressions clés. Cela pourrait paraître mal fini comme travail, mais j’y vois l’importance de certaines choses dans la vie, peut-être aussi un reflèt de l’indifférence mentionné ?
Bref, pour moi cela fut une vraie perle avec beaucoup de matière à réflèchir. L’auteur déclara même qu’il considéra ce livre comme « réussi », qu’il avait réussi à exprimer ce qu’il voulait. Une bonne récommandation de ma part !
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| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Lun 18 Aoû 2014 - 20:30 | |
| Il faudrait que je le relise, en tous les cas ton commentaire m'en donne envie. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Mar 19 Aoû 2014 - 8:00 | |
| merci Tom Léo pour tes commentaires, je vais m'interesser à cet auteur, la médiathèque possède : Conversation en Sicile Les hommes et les autres Le Simplon fait un clin d'oeil au Fréjus | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Mar 19 Aoû 2014 - 23:39 | |
| - Bédoulène a écrit:
- merci Tom Léo pour tes commentaires, je vais m'interesser à cet auteur, la médiathèque possède : Conversation en Sicile
Les hommes et les autres Le Simplon fait un clin d'oeil au Fréjus Merci! Moi, j'envisage maintenant comme prochaine lecture de Vittorini justement "Les hommes et les autres"... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Sam 13 Sep 2014 - 11:20 | |
| première rencontre avec cet auteur : Les Hommes et les autres titre original Uomini e no
La note de l'auteur est importante : le titre français n'est pas en accord avec l'idée que donne l'auteur au titre original Uomini e no. Soit "que nous les hommes pouvons aussi être des "non hommes".
L'histoire se déroule à Milan en 1944 pendant la guerre. Situation propice à illustrer l'idée de l'auteur ; Tous les hommes ont en eux le bien et le mal, du moins la possibilité de le faire.
Le narrateur qui est-il ? le spectre d'un des personnages N2 ? l'autre MOI de N2 ? ou sa conscience ?
Le lecteur suit un groupe de "camarades" dans sa lutte contre l'occupant et ses milices, découvre les horreurs. Mais surtout est interpellé par le narrateur, par ses réflexions sur l' homme. Qui est un homme ? qui ne l'est pas ou ne l'est plus ?
N'importe quel homme peut se conduire en "non homme" ?
Résister pour se libérer mérite-t-il de se perdre ?
Ce récit est lancinant par le style de l'écriture, la construction des phrases dans une alternance d'affirmation et de questionnement, des phrases courtes mais qui curieusement rendent le rythme lent. Et malgré que les chapitres soient courts et nombreux le récit conserve cette lenteur.
C'est une réflexion pas banale , mais néanmoins intéressante même si j'en sors un peu perturbée, mais c'est certainement parce que la réponse n'est pas simple, puisque l'homme ne l'est pas.
Je suis peut-être passée à côté du sujet ?
j'attends de lire Tom Léo
Cela reste tout de même une bonne lecture
Dernière édition par Bédoulène le Dim 14 Sep 2014 - 11:57, édité 3 fois | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Sam 13 Sep 2014 - 15:29 | |
| je viens compléter : Il y a aussi dans ce récit qui dans l'ensemble est pesant, troublant avec des morts qui parlent, des morts qui disent l'être pour sauver les Hommes, tous, même Berthe répondirent-ils à sa demande.
-Les hommes sont tués et il ne faut pas pleurer ? -Si nous les pleurons, nous les perdons. Il ne faut pas les perdre. -Et il ne faut pas pleurer ? - Bien sur que non ! Que faisons-nous si nous pleurons ? Nous rendons inutile tout ce qui a été. -Etait-ce cela pleurer ? Rendre inutile tout ce qui avait été ? Et quoi encore ? Effacer le sang répandu . Rendre inutile la douleur même ? Est-ce cela ?
Berthe et N2 ont une "chose" entre eux qu'ils portent depuis 10 ans.
Le narrateur perd le lecteur et est complice de N2 même si parfois il ne le comprend pas.
Dans l'organisation de N2 il y a Fils-de-Dieu qui essaie de convaincre Klut l'un des chiens du fasciste et craint de tous "Chien Noir" de changer de "métier" ; ont-ils le choix les chiens ?
"Il fit entrer Kaptän Blut dans sa chambre et lui apporta à manger, sur une petite assiette qu'il avait mise de côté ; il lui apporta aussi à boire. - Ouh disait Blut - Ouh lui disait Fils-de-Dieu Il lui retira sa muselière, et , du museau, Blut lui toucha la main, puis il se mit à manger, et il mangeait pendant un momemnt, relevait un moment la tête et lui touchait la main. - Qu'est-ce que ça te rapporte, ce que tu fais ? lui dit Fils-de-Dieu. Enfermé dans une chambre, de longs jeûnes, et de la viande crue de temps en temps. Ca te plait, ça ? Ce que tu fais, c'est pour ça que tu le fais. Moi, à ta place, je serais déjà loin. Blut releva la tête. Ouh ! lui dit-il. Et il lui toucha la main.
...
-Vaou, dit Fils de Dieu. Comment, non ? Vaou, vaou. Tu ne la sens pas leur puanteur ? Et tu ne peux même pas dire de qui elle est. Celle de hyène, tu peux le dire. Elle est de hyène. De même celle de vautour. Elle est de vautour. Mais la leur ? Et toi aussi tu pueras si tu restes avec eux. Comme le capitaine Clemm et comme Chien Noir. Tu veux puer comme Chien Noir ?
- Vaou dit Nlut.
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| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Sam 13 Sep 2014 - 20:07 | |
| Bédou, ton commentaire me fait beaucoup penser à La Peau de Malaparte (lecture saisissante) mais tu parles bien de Les hommes et les autres ? (si c'est le cas il est à la médiathèque et je me laisserai bien tenter pour la LC Italie qui s'annonce !). | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Sam 13 Sep 2014 - 21:08 | |
| Vos commentaires sont enthousiastes. Pourtant depuis longtemps je n' ai rien lu de Vittorini. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] Dim 14 Sep 2014 - 11:56 | |
| - shanidar a écrit:
- Bédou, ton commentaire me fait beaucoup penser à La Peau de Malaparte (lecture saisissante) mais tu parles bien de Les hommes et les autres ? (si c'est le cas il est à la médiathèque et je me laisserai bien tenter pour la LC Italie qui s'annonce !).
oui les Hommes et les autres ! (je vais l'ajouter) ah ! une LC Italie je note ! merci Bix c'est l'occasion de t'y remettre pour la LC | |
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| Sujet: Re: Elio Vittorini [Italie] | |
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