Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Azza Filali [Tunisie]

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zazy
Sage de la littérature
zazy


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MessageSujet: Azza Filali [Tunisie]   Azza Filali [Tunisie] EmptyVen 15 Juin 2012 - 23:18

Azza Filali [Tunisie] A32

Azza Filali est née en 1952. Elle est professeur de Gastro-entérologie à l'hôpital La Rabat à Tunis. Elle a par ailleurs obtenu un master en philosophie à l'université Paris-I en 2009.
Son premier livre Le Voyageur immobile (Alif – Les éditions de la Méditerranée, 1991) était un essai sur la pratique médicale. Ont suivi un second essai Le Jardin écarlate en 1996, puis Monsieur L (roman, Cérès, 1999), Les Vallées de lumière (roman, Cérès, 2001), Propos changeants sur l'amour (nouvelles, Cérès, 2003), Chronique d’un décalage (roman, Mim éditions, 2005).
En 2007, elle est invitée en résidence d’écrivains, ainsi que les auteurs Théo Ananissoh, Hélène Gaudy, Frank Secka et Claude Rizzo, par l’Institut français de coopération de Tunis, autour du thème « Regards sur l’adolescence tunisienne ». Vie de miettes, un conte, paraît dans le recueil Vingt ans pour plus tard (elyzad, 2009).
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zazy
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MessageSujet: Re: Azza Filali [Tunisie]   Azza Filali [Tunisie] EmptyVen 15 Juin 2012 - 23:21

Ouatann

Azza Filali [Tunisie] Images?q=tbn:ANd9GcQKieHBEgVE5A8rCZeNSqoYJsuO81HK2WBy0i9J-2s8HKuOk2Cl

Ouatann
Azza FILALI
Editions Elyzad
391 pages
ISBN : 9789973580450


4ème de couverture :


Tunisie, 2008, ciel bleu, âmes grises. Pègre et politique ont scellé leurs épousailles, l'affairisme tient le haut du pavé. Non loin de Bizerte, un village qui se meurt en silence où des jeunes embarquent pour l'Italie, les soirs sans lune. Dans une maison, au bout d'une corniche déserte, deux hommes et une femme se trouvent réunis : Rached, jeune fonctionnaire cupide et désinvolte, Naceur, ingénieur dont la vie, un jour, bascula, et Michkat, avocate en quête de repères. Tous trois soudés par un même désir, celui d'un avenir qui se fait attendre. La vie patine. À la jointure entre ciel et mer, le bonheur danse, insaisissable. Vivre, vivre... mais comment ?
A travers les destins croisés des personnages, surgit un monde crépusculaire, déchiré, patchwork d’identités aussi têtues que fragiles.
Ouatann est un roman puissant qui donne à lire une Tunisie rarement décrite. Azza Filali y brosse le tableau d'une société pré-révolutionnaire où le dénuement des uns, le luxe effréné des autres et l'atrophie programmée des valeurs citoyennes ont privé les êtres d'une dimension essentielle : le bonheur du pays partagé. Mais suffit-il donc que la révolution paraisse ?

============

Les livres de la collection Elyzad sont toujours de bonne qualité, celui-ci ne déroge pas à la règle. La couverture est symptomatique des petits cafés tunisiens : dessins au mur et chaises hétéroclites sur la terrasse. Merci pour cette qualité et votre exigence.
La première page à peine commencée, nous nous trouvons devant une tentative de corruption de fonctionnaire. Michkat, avocate, divorcée, travaille pour un grand cabinet et son illustre patron n’est pas le dernier dans ce monde de requins pas blancs du tout. « Aucun doute, cette transaction est une escroquerie absolue : dans un quartier d’affaires, quelques maisons branlantes, entourées de buildings où on fait de l’argent. Démolir les maisons, édifier un centre de loisirs : boutiques, cinémas, salles de sport…. Pour cela, il faut que les autorités acceptent de déloger les propriétaires qui refusent de… euh, quitter leurs maisons. » Lassée par tout ça, elle démissionne de son poste et cette vacuité va peu à peu l’emplir. Le chapitre suivant nous présente Rached, marié, mais mal, père de 2 jumelles s’ennuie dans sa vie de petit fonctionnaire et sa vie tout court. La rencontre « opportune » avec Mansour va changer radicalement sa vie. Plus tard, il y aura Naceur, homme d’affaires en délicatesse sortant de prison. Michkat va se trouver au milieu de tous, je ne vous dévoilerai pas pourquoi et cela va lui ouvrir ‘esprit et changer sa vie.
Rached va se retrouver « baby-sitter » ou grande-chiourme de Naceur, à Bizerte, dans une villa oubliée au bord de la mer « Personne ne vous a parlé de la villa qui est la pointe de la corniche ? » Soyez rassuré, cette maison le gardien la loue au black, il faut bien vivre ! Les propriétaires n’en savent rien, mais ce n’est pas grave, il suffit de se cacher lorsqu’elle vient chercher l’argent. Voici nos deux hommes en tête à tête, essayant de s’apprivoiser sans vouloir s’attacher. Drôle d’ambiance. Autour d’eux gravitent le gardien et ses deux fils tous aussi véreux qui comblent le vide de leurs vies sans travail pour l’un par les prières et pour l’autre par les magouilles et le jeu.

Ce petit bout de Tunisie est le royaume des chômeurs « j’ai une gueule à boulot ? Moi, Lazhar, ou les autres, ceux qui sont assis au café toute leur vie ! On est interdits d’existence, tu le sais bien ! Voilà des lustres qu’aucun responsable de Tunis n’a mis les pieds ici, même pour nous raconter des bobards ! Les seuls à débarquer sont des mafieux qui viennent nous doubler pour les traversées ; comme aucun de nous n’osera les vendre, ils font leur beurre sur le dos des gamins, puis réintègrent Tunis et remettent leur beau costume plein de respectabilité. » Abderrazak résume la situation dans un cri de désespoir.

Le désespoir, un invité incontournable de ce beau livre. Que faire, que dire lorsque l’espoir s’en est allé ? Voici donc le règne de la débrouille, des petits boulots, des arnaques, de la corruption, même, et surtout, dans l’administration.

La mer, il y a la mer… Porteuse des espoirs les plus fous pour ceux qui prennent un bateau clandestin pour rejoindre l’Italie via la Sicile… mais qui souvent, se feront prendre car la guerre est rude, mafieux et policiers peuvent s’entendre sur le dos d’un concurrent La mer est là, le jeu également, qui permet à Rached de survivre, de pimenter sa vie et, pour d’autres, de survivre.

Je l’ai déjà dit, mais j’espère que le printemps arabe n’amènera pas un long hiver sur la Tunisie. J’aimerais beaucoup que la notion de Ouatann ne soit plus synonyme de désespérance et de fuite à l’étranger.

Azza Filali est capable de nous parler du désespoir sans pathos. Un livre que l’on ne peut lâcher l’intrigue est très bien menée, les personnages vrais. J’avais déjà beaucoup apprécié sa nouvelle dans « Vingt ans pour plus tard ». Elle a toujours cette petite lucarne que l’on peur appeler l’espérance. Un très bon livre et, encore, un coup de poing dans le cœur.
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kathel
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MessageSujet: Re: Azza Filali [Tunisie]   Azza Filali [Tunisie] EmptyMer 16 Déc 2015 - 9:30

J'ai découvert Azza Filali, et peut-être même la littérature tunisienne, si j'y réfléchis bien, avec Ouatann
Ce roman peut paraître un peu déroutant dans la mesure où il est d’un genre indéterminé, mi critique de société, mi roman choral, mi roman noir, mi roman de formation… Mais l’ensemble de toutes ces moitiés (!) fonctionne bien et évoque avec précision et virtuosité la Tunisie contemporaine. J’ai aimé la manière qu’a l’auteur de nous faire rentrer dans l’intimité de ses personnages, sans lasser ni égarer par la multiplicité des portraits. Son style est tout à fait agréable à lire, son français coloré et évocateur.
Sous la légèreté de surface, paraît le désespoir profond des jeunes sans travail ni avenir. L’histoire se passe en 2008, et je souhaite qu’un peu d’espoir soit revenu dans le quotidien des jeunes tunisiens de maintenant. L’auteure ne cache rien de l’attrait irrésistible de l’Europe, de la dépression qui envahit tous et tout, des multiples combines et magouilles pour survivre. Celles-ci, associées à l’humour de certaines situations et à la vivacité des dialogues, évoquent un peu les romans de Iain Levison.
Bref, une très intéressante lecture, à l’opposé de certains romans français nombrilistes et/ou larmoyants que je ne citerai pas.
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Chamaco
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MessageSujet: Re: Azza Filali [Tunisie]   Azza Filali [Tunisie] EmptyMer 16 Déc 2015 - 11:12

Un auteur qui m'intéresse pour de nombreuses raisons, réminiscences et autres, merci de l'avoir mise à jour, je note.... coeur
choukrane.
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MessageSujet: Re: Azza Filali [Tunisie]   Azza Filali [Tunisie] Empty

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