Expositions vues par les parfumés

arf, trop de monde au cinéma du coup j'ai fini au Centre de Création Contemporaine à l'accueil toujours aussi chaleureux et aux expos... AK Dolven cette fois, dommage elle apparemment fait quelques photos qui auraient pu être plus motivantes.

Visite in extremis à Céret:

Une tendance: photos interdites!
Alors on fait vite dans les couloirs...

Très belle expo, très beau musée!
,

c'est mystérieux ça ! tu raconteras ?

L'expo Bilal est une arnaque. Des images qu'on a déjà vu précédemment pour la plupart
des machines au milieu, sans réel lien,
foutage de gueule.

Ca aurait pris quand j'avais 15 ans (et des posters dans ma chambre).

Simon Hantaï au Centre Pompidou

Citation :

Le Centre Pompidou rassemble pour la première fois l’œuvre de l’un des plus grands peintres de la seconde moitié du 20e siècle, figure magistrale de l’abstraction : Simon Hantaï. Cinq ans après la disparition de l’artiste, le Centre Pompidou consacre à l’œuvre de Hantaï une exposition inédite – la première depuis plus de trente-cinq ans. À travers plus de 130 peintures créées à partir de 1949 jusqu’aux années 1990, cette exposition, sans précédent par son ampleur et son caractère rétrospectif, témoigne de l’importance et de la richesse foisonnante d’une œuvre aujourd’hui internationalement reconnue.

La dernière rétrospective consacrée à l’œuvre de Hantaï avait eu lieu en 1976 au Musée national d’art moderne. Depuis, les occasions de voir l’œuvre d’Hantaï sont devenues extrêmement rares. Hantaï s’est alors volontairement retiré du monde de l’art, se refusant à exposer sauf en d’exceptionnelles occasions, jusqu’à son décès en 2008.
Surtout connu pour ce que l’artiste nomme « le pliage comme méthode », initié en 1960, l’œuvre de Hantaï se déroule en moments successifs d’une étonnante diversité.
L’exposition s’ouvre sur les premières années de création qui suivent son arrivée en France et offre une lecture chronologique de son parcours artistique dès les années 1950. Des toiles surréalistes, à celles constituées de petites touches, cette époque s’achève avec les peintures d’écriture. Largement méconnue, elle culmine avec deux chefs-d’œuvre de 1958-59 réunis par le Centre Pompidou pour la première fois : Écriture rose et À Galla Placidia.

À partir de 1960, avec la suite des Mariales, Hantaï peint « en aveugle » une surface préalablement pliée en la recouvrant de couleurs : « Cette fois la couleur est le mode principal […]. La lumière a l’air de venir dans la couleur de par derrière, sur le mode d’un vitrail. En vérité, la couleur est la lumière » (Dominique Fourcade). Dès lors chaque série de peintures va faire appel à cette méthode selon des modes très différenciés, qui permettront à Hantaï d’élaborer et de renouveler des compositions formelles et inédites, souvent de grand format. C’est ainsi que le peintre s’affirme comme l’un des plus grands coloristes de son temps. Son œuvre est alors très présente sur la scène française et influencera toute une nouvelle génération de peintres plus jeunes. Suivra une longue absence, ponctuée de rares événements comme une nouvelle suite d’œuvres, les Laissées, qui verra le jour dans les années 1990. On y voit Hantaï découper de grandes Tabulas des années 1980 et en extraire des fragments qui deviennent à leur tour des œuvres à part entière. S’achevant sur cette série, l’exposition permet l’extraordinaire redécouverte d’un peintre éblouissant qui compte parmi les figures les plus importantes de la seconde moitié du 20e siècle.

source et suite : centrepompidou.fr

Après deux toiles qui laissent déjà apparaître que "c'est plus compliqué que ça pourrait en avoir l'air" et une rapide chronologie de la vie du peintre, on entame cette rétrospective dans l'ordre.

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Une première phase surréaliste fouillis et colorée, tarabiscotée entre des formes organiques, des enchevêtrements et des coquilles ou squelettes minéraux. Paradoxalement ces tableaux tourmentées rappellent par les cloisonnements omniprésents une structure plus moyenâgeuse et par les agencements et les volumes, les perspectives tracent de bien étranges paysages.

Dans les plus grandes toiles qui suivent, c'est cette impression de paysages qui persiste malgré des formes plus grandes, des récurrences dans la manière précise de définir les textures et les courbes, les profondeurs, et surtout les apparitions mixtes, déformées, fantomatiques qui servent de sujet. Certaines toiles intègres des morceaux de squelettes animaux dans les figures.

La précision et la multitude de détail, yeux, têtes possibles, carcasses, êtres non définis sont franchement inquiétant. L'irréel et l'abstraction alliés au fourmillement technique, les textures encore, l'homogénéité et le soin apportés aux nuances des surfaces provoquent l'inquiétude, ce n'est pas loin de coller la chair de poule !


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Ensuite on transitionne de ces "barbapapas de l'enfer" pour des arrondis plus vifs une phase "mouvement" jusqu'à la très grande toile "sexe-prime" qui une fois encore est affolante de superpositions. D'ailleurs c'est une des énigmes pour l'esprit : on ne peut savoir ce qui vient d'abord dans ce qui ressemble maintenant à un énorme graffiti , et la complexité de cette forme et dynamique et figée, qui tient du vestige, du fossile est affolante. L'ensemble frappe et le détail achève, emprisonne. Les nuances de couleurs sont elles aussi incroyables. Et le geste ne ressemble en rien à un vif coup de pinceau.

Suivent des formes plus épurées qui font penser à des estampes, et là on en revient directement à l'espace et au positionnement d'une orientation, une racine de paysage avec peu de choses. ça laisse bouche bée. 

Au registre des superpositions, déformations et remplissages étranges les surfaces raclées avec un morceau de réveil et recouvertes ou recouvrant une quantité inquiétante de lignes d'écritures sont déstabilisantes elles aussi (voisinage de deux grands formats : Peinture (Écriture rose) et À Galla Placidia. Le panneau doré (feuille d'or) est un miracle de nuances très fines. Toujours on est démuni dans la tâche nécessaire d'identification d'une granularité de la technique.

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On bascule ensuite dans des toiles toujours très grandes beaucoup plus lumineuses : à base de pliages : les mariales, puis meuns et après les tabulas avec les noeuds. C'est plus répétitifs et plus simple quoique pas uniforme et à la suite du reste on sent encore ces mouvements de l'espace et la recherche de la couleur.

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Se trouvent aussi dans le parcours les études en monochromes qui ressemblent à de denses et fascinants feuillages (on retrouve la présence organique) et les blancs qui sont comme des grosses paillettes de couleurs subtiles et parfois vives qui sont des sortes de motifs anonymes gigantesques mais très beaux et très apaisants. Couleur, espace, lumière mais avec une disparition du geste, de la perspective, de la représentation vers une harmonie primaire... 

Des morceaux sidérants dans cette expo qui secoue la tête et les sens !

On aurait beau se réveiller méfiant vis à vis d'un art trop moderne ou de l'abstraction, l'expérience est trop immense et trop enracinée dans des formes et des techniques (et pas seulement Matisse, Pollock ou Cézanne) pour qu'on ne risque pas de céder. Vertige !

photos de bibi avec un téléphone qui devait être un peu sale (et certaines sont des détails). Mais vous pouvez jeter un œil par ici aussi : clic

et on pioche sur le net pour un des grands morceaux :

Sexe-prime, Hommage à Jean-Pierre Brisset :



et un bel aperçu en visite virtuelle avec un blogueur : http://www.le-banc-moussu.com/simon-hanta%C3%AF-au-centre-pompidou

Suis contente que tu aies aimé cette expo, elle est vraiment superbe, surtout les toiles exécutées par pliages successifs. L'évolution de ce peintre tout au long de sa carrière est impressionnante.

En lisant ton commentaire, je me rends compte que vous voyez des choses dans l'Art qui n'existent pas pour moi. Je vois "le dessin" mais je ne vois pas son symbolisme, sa signification, toujours l'impression qu'il me manque des bagages pour ça. Ceci dit, la toile Sexe-prime est renversante même sans compréhension.

mmmmh... il y a beaucoup de chose dans lesquelles je ne vois rien ou qu'une surface, il me manque des références, il manque forcément des références. Mais l'avantage d'une bonne expo (ou rétrospective) c'est que ça fait apparaitre des choses aussi. Pour Hantaï en vrai (et c'est assez différent d'une photo) il y a des choses qui marquent, dans l'orientation, le rapport à l'espace surtout, et la lumière, des rapports d'échelle.


pour ça que c'est chouette d'aller les voir les expos. ce que ça apporte... ça construit ce qu'on voit, ressent, pense, ... ce qui change tout le temps mais pourquoi pas, ça varie, enrichie le mélange, change la donne, tout ça quoi.  

Compte rendu parfait, merci animal, il permet aux Parfumés loin du Centre Pompidou de participer sans être sur place.

c'est beaucoup moins bien que d'être sur place.

Oui, mais pour les récalcitrants à l'art contemporain comme moi, ça donne une idée. Merci pour tout ce que tu m'apprends, animal. (Je connaissais même pas le nom du gars !)

c'est à la librairie que j'avais entendu son nom. peut-être une fois il y a longtemps (mais je crois que je confonds) et plus récemment suite à une lecture de Hélène Cixous qui a écrit (aussi) une belle découverte de Luc Tuymans (Relevé de la mort) et m'a fait me retrouver à feuilleter avec attention le livre qu'elle a écrit sur Simon Hantaï et quelques reproductions encore à côté (c'est un enfer cette librairie où on vous pousse aux découvertes).

(et puis les quelques mots sur un autre fil, je ne sais plus lequel).

je suis relativement récalcitrant moi aussi et ce genre d'expérience m'intéresse d'autant plus. Et puis avec Hantaï les impressions de facilité qui vienne facilement avec l'art contemporain sont dépassées par la minutie démesurée et le gigantisme si besoin. il faut aussi souligner que les panneaux explicitent la démarche mais que les textes restent sobres (il n'a pas tout réinventé, son papa n'est pas gendarme, et ce n'est pas le plus fort du monde).

l'ensemble présenté est très cohérent et c'est troublant si on prend le temps de constater les différences dans les apparences entre le début et la fin. de même que cette cohérence alors qu'il y a une recherche de rupture avec ce qui s'identifie comme une touche humaine (ou personnelle).

si tu as l'occasion d'y aller j'espère que tu ne le regretteras pas.  

Merci pour ce topo.

Je note

Citation :

On aurait beau se réveiller méfiant vis à vis d'un art trop moderne ou de l'abstraction, l'expérience est trop immense et trop enracinée dans des formes et des techniques (et pas seulement Matisse, Pollock ou Cézanne) pour qu'on ne risque pas de céder. Vertige !

ça attise la curiosité, parce que je suis aussi quelquefois méfiante envers l'art trop moderne. Malheureusement, j'ai essayé de lancer la perche d'aller voir cette expo aujourd'hui, mais à la majorité nous irons au musée Guimet (expo sur les textiles indigo du Japon :lien).

Peut-être à mon retour de vacances, pour Hantaï !

ça n'a pas l'air moche non plus, il faudra raconter.  

Hundertwasser au Musée en herbe (24 août 2013).

(exposition du 23/03/2013 au 05/01/2014).

Site du musée : http://www.musee-en-herbe.com


Voilà, c'est ici :



Il y a deux salles.
  



  



Comme nous sommes dans un musée destiné principalement aux enfants, on a des jeux, comme celui-ci, où il faut ajouter de la fantaisie à une façade d'immeuble désespérément triste :


Il y en a aussi un où on peut décorer une fenêtre pas bien jolie.... Un texte explique que Hundertwasser militait pour que chacun ait le droit d'arranger ses fenêtres comme il l'entend.

Les lignes droites, la monotonie, tout ça, c'est dangereux pour la santé mentale des habitants... alors, vivent les courbes et les couleurs !


En parlant de courbes et de lignes droites, voici Hundertwasser avec une règle très personnelle :



Plusieurs projets architecturaux sont présentés, grâce à des maquettes et à quelques photos.


Maison Ronald McDonald, Essen, Allemagne. Il s'agit d'un centre destiné aux parents d'enfants malades hospitalisés.
En montant la pente qui tourne, on se retrouve sur le toit...

A propos des tours, il écrit : "L'architecture doit élever l'homme et non le rabaisser. Un clocher bulbeux doré sur une maison confère à celui qui y habite le statut d'un roi. Finie la grise misère de la masse. C'est l'âge d'or qui commence" (1985).
   

Eglise Sainte-Barbara, Bärnbach, Styrie, 1988.
Cette église existait, mais Hundterwasser s'est chargé de la rénovation.
Deux photos montrent la différence, après/avant :


Deux autres photos, concernant un autre bâtiment :

C'est très parlant.

Pour finir, des objets ayant appartenu à Hundertwasser :


Vers la droite, les toilettes à humus (sans chasse d'eau) "dont les « résultats » servent à nourrir les plantes" nous apprend un petit panneau.



Une petite exposition très sympathique, qui fait découvrir (si on ne la connaissait pas déjà) une oeuvre très intéressante. Et, même si on connaissait son oeuvre, voir les maquettes en vrai apporte vraiment quelque chose.