Expositions vues par les parfumés

tina a écrit:

Oh les voyous !
Cela ne m'étonne pas, la culture étant aussi un enjeu politique (donc ouvert à toute forme de magouilles).
De toute façon, j'ai décidé de lever le pied cette année.
Car j'ai vu trop d'expos où...je n'ai rien vu !

Genre : Monet au Grand Palais. L'enfer.

Même Manet à Orsay. C'était fou.

J'irai au musée municipal local voir les poteries du coin. Moches sans doute mais je serai tranquille !

Tu devrais lire "L'hiver de la culture" de Jean Clair
Il y a un parfumé chez qui le livre circule, il peut le faire tourner.

Je viens d'en lire des extraits. C'est fait pour moi ! Merci pour l'info.
Il dit qu'on est dans "le culte de la culture" au détriment de la richesse intérieure (la seule vraie) qu'elle procure.
Trop vrai.

darkanny a écrit:

Tu devrais lire "L'hiver de la culture" de Jean Clair
Il y a un parfumé chez qui le livre circule, il peut le faire tourner.

Ouaip, il n'y a qu'à demander !

tina a écrit:

Car j'ai vu trop d'expos où...je n'ai rien vu !

Genre : Monet au Grand Palais. L'enfer.

Pour ce genre d'expo, il faut disposer de la carte Sésame. Et, en fait, deviner bien à l'avance qu'une telle carte sera nécessaire. Dès qu'il y a les noms "Renoir", "Monet", "Manet', "Van Gogh", c'est le cas.
Avec la carte Sésame, ça m'a permis d'entrer une heure avant le gros de la foule et de voir l'expo dans de très bonnes conditions. Sinon, effectivement, il y avait foule (je l'ai vu plusieurs fois, l'expo).


Vu ce soir l'expo La Cité Interdite au Louvre. Très belles pièces chinoises, les peintures sont vraiment bien aussi, et nettement mieux que sur les reproductions.

Citation :

L’exposition retrace l’évolution de la Cité interdite selon un parcours chronologique construit autour des grands empereurs qui ont dirigé la Chine du milieu du XIIIe siècle au milieu du XIXe siècle.
Les cent trente oeuvres majeures prêtées par la Chine – peintures, vases, coupes, laques, costumes d’apparat, tenues militaires ou calligraphies – sont mises en perspective avec les figures emblématiques de l’histoire impériale chinoise.

(source : ici

)

Oeuvres picturales, mais aussi vêtements somptueux, flèches, arcs...

Le parallèle avec les oeuvres françaises, par contre, est nettement moins intéressant. Les oeuvres présentées, du genre Hubert Robert de série, ne faisaient vraiment pas le poids. Cela permet de passer vite et de consacrer plus de temps aux oeuvres chinoises. Il y a notamment un rouleau de deux cents mètres, je crois (seule une partie était déroulée) avec plein de personnages en pleine activité dans la ville, et plus loin la foule qui va assister à une revue dirigée par l'Empereur, assis. C'est remarquable, on pense à un Brueghel chinois, avec cette foule... On peut y rester très longtemps.

L'influence de la peinture européenne sur la peinture chinoise est intéressante, par contre. Certaines oeuvres sont manifestement peintes par des Chinois, à l'exception de l'empereur, ou bien des animaux (notamment les chevaux) que les peintres occidentaux présents à la cours de l'Empereur savaient rendre plus "vrais", plus détaillés.

L'exposition se finit le 9 janvier.

Vu l'exposition Pompéi au Musée Maillol. C'est la dernière semaine.
Sur le chemin, une manifestation qui choisit de faire passer son message avec un peu de provocation.


Il y a du monde, il y a de la queue. Certains en profitent pour réviser leurs classiques.


Pour ceux qui sont déjà allés à Pompéi et ont pu visiter le musée archéologique de Naples, cette exposition n'apporte pas grand chose. Mais c'est toujours agréable de (re)voir en vrai quelques fresques, objets...
Pour les autres, c'est moins loin que l'Italie, et voir en vrai quelques fresques, c'est toujours bien.

Ah, je n'ai pas eu le temps d'y aller ! Lâchement, je me suis dit que mon découverte Gallimard sur le sujet servirait de palliatif.
Mais pas le temps non plus !
J'ai regardé les programmes parisiens pour les mois à venir, au Louvre, à Orsay, à la Pinacothèque, etc... Pour l'instant, rien ne me fait vraiment craquer sauf Leonard au Louvre au printemps, sauf que je me demande dans quelle mesure ça n'est pas une arnaque dans le sens où ils ne font pas vraiment venir beaucoup d'oeuvres.

Rien à voir avec la "vraie" expo de Londres. Donc, wait and see.

@eXPie
Merci pour ces photos d'ambiance

vraiment bien aimé l'exposition consacrée à Aleksi Gallen-Kallela, quelque chose d'assez varié, d'assez puissant et qui a pris dans plusieurs directions... je vais essayer d'y revenir plus en détail d'ici la fin de la semaine. intéressant et stimulant.

On est à la fin de la semaine (sifflote)
Parce que j'aimerais beaucoup en savoir plus, vu l'image postée.

je commence à ressentir un manque atroce de motivation mais je tâcherai de faire un effort (et pour Jacques Villon aussi il faudrait).

animal a écrit:

je commence à ressentir un manque atroce de motivation mais je tâcherai de faire un effort (et pour Jacques Villon aussi il faudrait).

Je pourrais aussi gratouiller quelque chose ce week-end, ceci dit...


En tout cas, je n'étais pas retournée à Orsay depuis sa réouverture, après les travaux.
Le fond est maintenant d'un gris sombre, ça fait... curieux. Ca ne nuit pas aux tableaux individuellement, mais j'ai eu l'impression de baigner dans du grisâtre.


Peut-être que le soleil ne dardant pas violemment ses rayons à travers les vitres du haut, cela contribuait à cette impression de griserie, je ne sais pas.
Chaque toile individuellement ressort bien. C'est la vue globale qui semble plus tristounette, un peu sévère.

Bon, là ça n'a rien à voir, c'était juste pour le plaisir :

darkanny a écrit:

Je voudrais voir Berenice Abbott au Jeu de Paume

J'y suis allée un samedi aprem.. et si, c'était blindé.. 35 minutes de queue (ça passe encore), mais du mal à lire les panneaux, carambolage devant certaines oeuvres
et j'ai totalement zappé le documentaire (trop d'attente), alors que la fois dernière, sur Cahun, c'était le truc qui éclairait le plus...

Tente le samedi matin ! (faut voir que l'autre expo temporaire sur Ai Weiwei attire aussi du monde)

ça devrait pouvoir se faire
En même temps c'est bien qu'il y ait du monde.

Expo Cima da Conegliano, au palais du Luxembourg.

Un IMMENSE peintre à ne pas rater, qui forme le socle, avec les Bellini et V. Carpaccio de la Renaissance Vénitienne.
En y ajoutant une sensibilité, une émotion sacrée très impressionnantes.
Trait d'union entre les peintres dits "narratifs" que je viens de citer et les plus allégoriques comme Giorgione, Cima impose un style nourri des canons classiques, avec des figures monumentales baignant dans des lumières diaphanes, nacrées ou cuivrées, annonçant aussi bien L. Lotto que Titien .
Egalement un coloriste puissant et audacieux. Le tout auréolé d'une sorte de grâce très personnelle.
Bref, toute la splendeur Vénitienne à lui tout seul !

Ici, quelques exemples : http://www.museeduluxembourg.fr/fr/expositions/p_exposition-10/parcours-numerique/thematique-prologue/

A noter : à part les peintures religieuses (dont un Christ déchirant), il a eu des commandes profanes et incarne aussi l'idéal humaniste de l'époque.

Cette expo réhabilite un grand artiste trop caché par les titans Vénitiens qui le suivront.

Il y a peu d'oeuvres à voir, mais c'est extatique.

Quelle femme étonnante que cette Artemisia Gentileschi, fille du maître baroque du même nom !
Quelle femme libre, déroutante et immensément douée pour la peinture de haut niveau !

Le musée Maillol nous présente ses grands formats et j'ai été vivement impressionnée.

Tant par la profondeur des sentiments exprimés, que par la recherche chromatique et l'extraordinaire plasticité des corps et des tissus.
Cette femme ayant vécu à Rome, Florence et surtout à Naples (où elle posséda un atelier de renom et des élèves en grand nombre) a su absorber diverses influences, dont celles du maniérisme, de Michel Ange, de Caravage et des écoles nordiques même. Elle a rencontré Vouet et a assimilé sa gaieté colorée !

Mais elle en a tiré un style spécial : monumental et pourtant intime quand il s'agit de souligner la douleur des personnages, leur recueillement et leur retenue.

J'ai été happée par des tableaux fascinants. Surtout ceux de Cléopâtre, Lucrèce, Madeleine... Tant de destins tourmentés et violents, qui ne peuvent que faire écho à son drame personnel : un viol.

Et pourtant ! Comme son art a dû la sauver du désespoir ! On sent une hauteur de vue, une ampleur du geste, un envol qui transcendent les codes baroques pour interpeller plus profondément le spectateur.

C'est une peinture virile, parfois tendre, souvent animée d'un souffle puissant. Quand Artemisia disait qu'elle avait "l'âme de César dans un corps de femme", je veux bien la croire !

On sent la virtuose, la conquérante, l'érudite qui se fait pourtant suave dans les sentiments maternels (voir ses vierges à l'enfant émouvantes) ou religieux (un SUBLIME petit tableau peint sur pierre, sur le lapis-lazuli, donne à voir un David pensif penché sur la tête de Samson, à ses pieds. J'en suis restée bouche bée. Tant de délicatesse dans le pinceau de cette femme peintre, fatalement endurcie par son traumatisme).

Une grande peintre pour une grande femme et il me tarde de lire Alexandra Lapierre qui a romancé sa vie.

Authentique moment d'émotion et de surprise.