Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Expositions vues par les parfumés

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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyVen 29 Aoû 2014 - 23:00

Expositions vues par les parfumés - Page 18 18_beh10

Unedited History
Iran 1960-2014

du 16/05/2014 au 24/08/2014

Citation :
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente à l’ARC UNEDITED HISTORY, Iran 1960-2014. Composée de plus de 200 oeuvres pour la plupart inédites en France, l’exposition offre un nouveau regard sur l’art et la culture visuelle en Iran des années 1960 à aujourd’hui. L’exposition interroge l’histoire contemporaine de ce pays sous forme de séquences : les années 1960-1970, l’époque de la révolution de 1979 et la guerre Iran-Irak (1980-1988), puis de l’après-guerre à aujourd’hui.

L’exposition rassemble une vingtaine d’artistes issus des années 1960-1970 ainsi que de la plus jeune génération. Elle met en perspective les médiums de la peinture, de la photographie et du cinéma mais aussi des éléments centraux de la culture visuelle moderne iranienne (affiches et documents : du Festival des arts de Shiraz-Persépolis à la période de la révolution et de la guerre Iran-Irak). Qu’ils soient déjà historiques (Bahman Mohassess, Behdjat Sadr, Kaveh Golestan, Bahman Jalali) ou issus de la scène contemporaine (Barbad Golshiri, Arash Hanaei…), tous ont construit leur oeuvre sur une relation critique aux médiums et aux formes.
D’une génération à l’autre, ces artistes contribuent à repenser la manière dont s’est écrite l’histoire politique et culturelle de leur pays. L’exposition et le livre qui l’accompagne invitent à élargir notre perception de l’Iran et de sa modernité.
mam.paris.fr

Rappels historiques en début de parcours : avant révolution, révolution (79), guerre (80-88), après/maintenant.

Et l'exposition suit ces tranches : une période moderne et prospère avec caricatures et peintures abstraites, affiches et restes du Festival des Arts de Shiraz-Persepolis, affiches de la révolution, photos puis photos, dessins, monuments funéraires.

Les rappels aident à se conditionner et la structure de l'expo avec ses divisions marquées permet de ne pas perdre le fil. Ceci dit, ça reste très mystérieux. La première phase appelle des échos de l'art moderne occidental, les restes trop fouillis d'un festival très ouvert culturellement : traditions du pays et d'ailleurs, recherche formelle, émulation. Ensuite viennent les films et les photos de la période de la révolution dont on sent ma force sociale, dont on ressent des tensions de réappropriations d'images. Puis la guerre, photos documentaires souvent très dures. Une identité en réaction au drame... La période moderne qui laisse une très large place à des artistes en exil mélange des moyen qui marquent moins à des photos plus distanciées qui échappent plus facilement à celui qui n'en connait pas assez. Les matériaux pour pierre tombale et quelques portraits font quand même mouche. En filigrane une image du guerrier et du martyr plus complexe que les affiches qui en sont faites se trame.

Intéressant mais on s'y perd facilement, la structure de l'expo a aussi ses désavantages et la grande tranche multimédias autour de la révolution fait un break dans lequel on perd comme souvent avec ces trucs là, beaucoup. Et puis sur la fin on a l'impression de perdre un peu de vue le pays (à la différence de ce qui peut se passer avec le cinéma de là-bas).

Il m'en restera quelques images fortes et d'autres étonnantes (le festival encore comme une dernière manifestation d'une grande vivacité culturelle à la sauce persane, une part de mythe) mais aussi beaucoup de confusion, d'incertitudes et de mystère.
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyLun 1 Sep 2014 - 21:13

Harunobu, un poète du féminin (exposition du 18/06/2014 au 22/09/2014).

Deux fois par an, le musée Guimet sort quelques estampes de ses vastes réserves et nous les présente. Cette fois-ci, nous avons 44 (sur quelque chose comme 70 possédées par le musée) estampes de Harunobu Suzuki (vers 1725-1770).

Citation :
"Harunobu, dont l’Oeuvre s’épanouit entre 1764 et 1770 avec le développement des images calendrier (egoyomi), est une figure insigne de l’histoire de l’estampe japonaise et un de ses maîtres les plus singuliers. Son travail faisant le lien entre la production antérieure d’images rehaussées de deux couleurs et celles présentant une polychromie enrichie, se démarque de celui des artistes de l’école Torii caractérisé par leurs portraits d’acteurs de kabuki : son Oeuvre s’attarde à la description de subtiles images féminines à la polychromie délicate.
Sur le plan technique, Harunobu expérimente en effet le procédé de l’estampe polychrome, nishiki-e, jouant des impressions aux couleurs multiples ou de gaufrages sophistiqués ; il se concentre sur des pigments qui lui ouvrent la voie de la couleur dans son plein épanouissement."
(http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-en-cours/harunobu-un-poete-du-feminin )

Voici comment l'exposition se présente, dans la rotonde du deuxième étage du musée Guimet :

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-10-p      ]Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-20-p      Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-40-p      Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-30-p

"Si cerner quelques dates de son existence n'est pas chose simple, situer Harunobu dans le cours de l'histoire de l'ukiyo-e est plus aisé, puisqu'il occupe sans doute possible cette position singulière de passeur entre un univers presque archaïque de l'image imprimée en nombre limité de couleurs, et l'espace ouvert, désormais sans limites, de la xylogravure polychrome, né autour du nouvel an de 1765, qui se prolonge et s'épanouit, sans changement technique fondamental au moins, jusqu'à la fin de l'époque d'Edo." (Hélène Bayou, conservateur en chef au Musée des arts asiatiques-Guimet ; extrait du catalogue).
Les estampes avec plusieurs couleurs, même en nombre limité, ont été rendues possibles grâce à un petit truc, que l'on trouve dans la chronologie fournie dans l'exposition (et dans le catalogue) "vers l'année 1750" :
"L'apparition d'un repère gravé sur chaque planche d'impression, le kentô, permet un positionnement identique de la feuille de papier à chaque passage d'impression, et facilite donc l'avènement d'une technique d'impression polychrome."

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Kiyohiro-torii-p
Torii Kiyohiro (actif de 1737-1776) : couple d'acteurs de kabuki avec un chat. Impression bicolore en rouge beni et vert, benizuri-e.

Le passage des estampes bicolores à des estampes plus massivement polychromes s'est effectué entre 1764 et 1765, grâce à l'édition de calendriers. Pourquoi et comment ?

"L'avènement du calendrier lunisolaire en 1685 [remplaçant le système d'origine chinoise] aboutit à la création d'un calendrier, plusieurs fois révisé au cours des XVIII° et XIX° siècles, faisant alterner mois longs (trente jours) et mois courts (vingt-neuf jours), selon un ordre chronologique variable d'une année sur l'autre. La complexité du système, sa variabilité d'une année à l'autre [...] engendrèrent la publication de calendriers imprimés (Daishô reki) dont l'usage se fit autant nécessaire que ludique. Par le biais de l'introduction d'images plus ou moins cryptées, ces calendriers se firent au cours du XVIII° siècle supports de jeux visuels mêlant subtilement signes et images, suscitant à la fois recherche graphique et résonance littéraire. Les egoyomi, images-calendriers, sont ainsi la version purement imagée de ces calendriers, introduisant simplement au coeur d'une image imprimée la mention d'une suite de mois longs et courts pour une année donnée.
La pratique entraîna une surenchère de jeux intellectuels et poétiques séduisant nombre d'amateurs, ainsi que l'échange privé, à l'entrée dans la nouvelle année, de telles images luxueusement imprimées." (extrait du catalogue).

A l'occasion du passage à la deuxième année de l'ère Meiwa (1765), Harunobu fut sollicité. Ces calendriers étaient commandités et parfois conçus par des membres de cercles littéraires. Les clients étaient généralement aisés.

Les images-calendriers egoyomi sont le résultat d'une surenchère qualitative : papier, pigments de haute qualité... et polychromie. Ainsi qu'un très fort goût de l'allusion littéraire, de la métaphore.

Par la suite, les bois gravés ont été récupérés pour une édition commerciale : les nishiki-e ("images de brocart") qui succèdent aux images-calendriers egoyomi.


Voici quelques estampes polychromes nishiki-e visibles à l'exposition :


Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-fumer-p
Harunobu Suzuki: conversation autour du nécessaire à fumer. Estampe-calendrier egoyomi.Légers gaufrages (karazuri). (1766). Ces gaufrages sont bien visibles en "vrai".

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-cascade-p     Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-moines-p   
Harunobu Suzuki : La cascade de Nuno Biki (1665-1770). A droite : Représentation parodique (mitate-e) des moines zen Kanzan et Jittoku. Impression sur fond marbré. (1765-1770).

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-beaute-p
Haronubu Suzuki : une page du livre Ehon Seirô Bijin Awase (Livre illustré de beautés comparées des maisons vertes). Format koban. (1770).


Deux estampes au format hashira-e (traduit généralement par "estampe-pilier") :

    Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-paysage-p     Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harunobu-mutamagawa-p
Haronubu Suzuki : à gauche : Paysage. Impression ishizuri-e (littéralement "estampes sur pierre", ou estampage) (1764-1769) ; à droite : série Fûzoku Mutamagawa (Six rivières Joyaux sur un mode contemporain), La rivière Ide dans la province de Yamashiro. Poème de Fujiwara no Shunzei (1114-1204). Impression polychrome nishiki-e. 1769-1770.
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyDim 7 Sep 2014 - 15:41

Très intéressant. Je vais surement y aller bientôt!
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyDim 7 Sep 2014 - 15:55

Tout autre chose...

Jheronimus Bosch Art Center

L’expo se passe dans une église au centre de Den Bosch. Toutes les œuvres sont des répliques et il nous est dit à l’entrée que l’on peut tout toucher. Mais personne ne le fait, trop habitué à ne jamais le faire quel qu’en soit le musée. L’expo permanente commence par un petit film informatif, sans son, en Anglais et Néerlandais. Dans l’église se trouvent, ou sont accrochées, au plafond des sculptures tirés des œuvres de Bosch. Quelques dessins originaux dans un coin, très beaux qui sont, soit des dessins finis et complets, soit des essais de dessins que l’on retrouve dans ses œuvres. Puis il faut prendre l’ascenseur. La première chose intéressante que l’on trouve au cinquième étage est le panorama de  la ville. A ne pas faire pour ceux qui ont le vertige. Puis en descendant on trouve donc, toutes les répliques de ses œuvres. Il est indiqué dans quel musée les originaux sont exposés. On peut ouvrir les retables et prendre des photos qui ne donnent malheureusement pas grand-chose. Toutes les répliques sont sous verre, et l’église étant assez sombre, les photos doivent se faire avec flash, ce qui crée des reflets. On descend jusque dans la crypte où l’atelier de Bosch est reconstitué. Et pourquoi dans la crypte? Pour donner l’illusion d’un sous-sol  qui donnait sur la place du marché, d’où Bosch peignait à la seule lumière d’une petite fenêtre et de bougies. Explication un peu étrange et qui m’a fait me poser des questions. Puis quand le guide a fait le parallèle avec Amsterdam, je me suis remémorée les sous-sols que l’on trouve là-bas et dont les fenêtres se trouvent au niveau de la rue.

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Tout en haut...Au loin l'église Sint Jan qui a beaucoup comptée pour Jeroen Bosch. On peut aller dehors mais je n'ai pas pu, j'ai un vertige terrible.

J'ai pris quelques photos des répliques des oeuvres exposées mais elles sont râtées. Je vous mets donc d'autres images trouvées sur internet de ces oeuvres.

D'une même oeuvre:

Fermée:

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Tuin-d10

La création du monde. Troisième jour. Les gens savaient à cette époque que la terre était ronde mais croyaient tout de même encore qu'elle était plate. Bosch a fait un mélange pour que pour que tout le monde s'y retrouve. Le tableau est sombre puisque le soleil et la lune n'avaient pas encore été créées.

Quand on ouvre:

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Boschk10

Le jardin de la luxure

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Downlo14

Les sept péchés capitaux: La colère, l'orgueil, la paresse, la gourmandise, l'envie, la luxure et l'avarice.

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Downlo15

La montée des saints au paradis (déjà un tunnel avec une lumière au bout? Certains avaient décrit des expériences de mort imminente?   sourire )


Dernière édition par pia le Dim 7 Sep 2014 - 16:38, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyDim 7 Sep 2014 - 15:57

oh ! une église dans laquelle on a le droit de grimper ? surpris
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyDim 7 Sep 2014 - 16:02

Oui on a le droit d'aller tout en haut sans surveillance et dans un ascenseur de luxe!! Razz

Mais on peut aussi prendre l'escalier....J'en ai eu des palpitations!
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptySam 27 Sep 2014 - 23:44

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Dubreu10

Citation :
PEINDRE L'AMÉRIQUE
LES ARTISTES DU NOUVEAU MONDE (1830-1900)
DU 27 JUIN AU 26 OCTOBRE 2014


A l’occasion de son 30e anniversaire, la Fondation de l’Hermitage présente, en été 2014, une exposition exceptionnelle consacrée à la peinture américaine du XIXe siècle. Centrée autour du paysage, du portrait et de la nature morte, cette manifestation réunit un ensemble d’œuvres réalisées entre 1830 et 1900, et pour la plupart présentées pour la première fois en Europe.
Durant cette période cruciale de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique, les artistes se distancient peu à peu de leurs modèles européens et développent un art novateur. Par sa vitalité et sa singularité, la création artistique américaine accompagne activement l’émergence d’une nouvelle identité nationale et démocratique.

Ce projet marque une nouvelle étape dans l’exploration de l’art américain que la Fondation de l’Hermitage a initiée avec l’exposition Andy Warhol (1995), suivie de L’impressionnisme américain (2002) et Edward Hopper (2010). Il s’inscrit aussi dans un cycle d’expositions dédiées aux grands centres de l’art occidental au XIXe siècle, dont les jalons furent Impressions du Nord. La peinture scandinave (2005), La Belgique dévoilée (2007) et, plus récemment, El Modernismo. De Sorolla à Picasso (2011).

Encore peu connue du grand public européen, la peinture américaine, dont l’essor fut considérable au XIXe siècle, est présentée au travers de plus de 70 œuvres. Le paysage est à l’honneur, avec les œuvres des artistes de la Hudson River School (Thomas Cole, Jasper F. Cropsey, Albert Bierstadt, Frederic E. Church et Thomas Moran) et du mouvement luministe (John Kensett, Fitz Henry Lane). Aux côtés de plusieurs portraits d’Amérindiens peints par George Catlin sont également réunis des scènes de la vie quotidienne et des portraits réalisés par les peintres réalistes Thomas Eakins et Richard C. Woodville. Enfin, des tableaux de William M. Harnett, John F. Peto et John Haberle illustrent le renouvellement profondément original du genre de la nature morte.

La grande majorité des œuvres provient de musées américains de premier plan (Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Philadelphie, National Gallery of Art de Washington) et d’importants musées européens (Museo Thyssen-Bornemisza à Madrid, Musée d’Orsay et Musée du Quai Branly à Paris). Des tableaux phares de la Terra Foundation for American Art de Chicago viennent compléter cette sélection rigoureuse et de très haut niveau.

Commissariat : Dr William Hauptman, historien de l'art
source : Fondation de l’Hermitage

Une exposition à la fois accessible, modeste, frustrante et stimulante. Stimulante parce qu'il y a derrière son sujet au moins une grande énigme ou grand mystère, et pire quand on crève de curiosité de pouvoir regarder des tableaux comme du Bierstadt en vrai.

Plutôt par thèmes et mouvements que chronologique, mais un peu chronologique quand même, on sent l'ambition de proposer au visiteur un panorama large. Si les plaquettes s'en tiennent au minimum entre les biographies des principaux artistes et de quelques thèmes : Hudson River, natures mortes, portraits, indiens ou au-delà des frontières, il y a une diffuse impression d'ensemble qui est moins explicite mais qui suit son chemin dans l'esprit du spectateur.

Il y a un rapport direct avec la peinture européenne, plusieurs des peintres ayant d'ailleurs étudié en Europe, et une volonté mal définie peut-être de s'en affranchir. Dans le rendu technique on sent la parenté, tout comme dans certains choix de sujets, que ce soit par une approche naturaliste ou les paysages, cependant ça peut avoir l'air plus accessible. Moins ou pas de références à un genre ou une culture classique ? Des vanités "modernes" qui auraient troqué la tête de mort pour le dollar ou le colt ?

Difficile à dire. Cette accessibilité se retrouve dans la volonté de peindre un monde souvent harmonieux, une nature plus fraîche que conflictuelle. Même les sujets plus nuancés comme certaines natures mortes en trompe l’œil qui sont loin d'être innocentes peuvent s'aborder facilement. (Peut-être une autre forme de trompe l’œil du à une association du western au divertissement).

On ressent une sorte d'émerveillement du quotidien qui fait le grand écart entre la petite maison dans la prairie et la vie citadine, jusque dans les portraits qui vont faire émerger des héros alternatifs, frais, volontaires, crânes.

Difficiles à situer également les parenthèses indiennes de l'exposition entre photos et peintures, énigme documentaire qui se fond dans une trame culturel, à la fois zone d'ombre et influence.

Et puis la dernière salle qui associe le documentaire des nouvelles frontières de l'Alaska et des contrées tropicales à un sens du merveilleux ou de l'émerveillé. Autant les icebergs ou mer démontées laissent à penser que ce n'est pas facile autant la beauté frappe avec une étonnante limpidité qui est loin d'être aussi bête ou simple qu'on ne pourrait vouloir le trouver. J'aurais voulu voir plus de un tableau d'Albert Bierstadt (et pas un avec de la mer) mais je me suis consolé Frederic Edwin Church.

Au final un petit peu de tout et la certitude qu'on aurait du avoir droit à plus pour que l'exposition tienne vraiment ses promesses. Et j'aurais dans tous les cas bien du mal à me prononcer sur le contenu théorique de la lecture proposée par cette expo... mais je ne regrette pas, loin de là.

(Enfin, ça ne m'avait pas autant frappé mais dans la collection de chinoiseries d'en bas il y a des merveilles à pleurer... )


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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyLun 29 Sep 2014 - 13:25

Maline a écrit:
Lausanne présente en cet été 2014 plusieurs expositions qui valent d’être découvertes, la « magie du paysage russe » et les artistes américains du XIXe siècle m’étaient connus jusqu’à présent que sous la forme de reproductions dans des livres d’art.

Donc vu la semaine dernière « MAGIE DU PAYSAGE RUSSE – Chefs-d’œuvre de la galerie nationale Trétiakov, Moscou »

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Homepa10

10 salles, 10 thèmes, c’est très lisible avec la forêt, la mer et la montagne, les chemins, les villes, le ciel, les nocturnes et le passage des saisons. En même temps les peintres rendent compte d’une histoire en mouvement, essaient de forger une nouvelle identité nationale par la peinture de paysages et des hommes qui les habitent.
Ces peintres russes du XIXe siècle appartiennent essentiellement au mouvement des peintres « ambulants » car ils choisissaient des sujets près du peuple et présentaient des expositions itinérantes. Artistes novateurs alors, ils cherchent à illustrer les spécificités de la terre russe, autant dire de l’âme russe. Leurs noms entre autres Ivan Chichkine, Isaac Lévitan ou Vassili Pérov. Leur opposant fut l’Académie de Saint-Pétersbourg qui prônait des sujets mythologiques ou bibliques.

Le dossier de presse (en format pdf) présente à la fin une douzaine de photos parmi les tableaux exposés, juste pour vous donner envie de les découvrir à Lausanne ou plus tard, et avec un peu plus de chance que moi, directement à Moscou.

Certes, quelques tableaux frôlent le kitsch des cerfs bramants mais c’est l’exception. En plus, j’ai beaucoup apprécié que la présentation des peintures évoque des textes littéraires, surtout des grands poètes russes comme Pouchkine, et que l’audio-guide fait entendre une musique qui accompagne à merveille la promenade muséale.

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Nikola10

C'est terriblement impressionnant, dès la première salle qui a pour thème la forêt. Du figuratif avec un sens maniaque du détail et du rendu réaliste, avec des dominantes très fortes dans les couleurs et des profondeurs intenses qui permettent de ne pas limiter l'objet du tableau aux sujets de premiers plans.

Il y a aussi des nocturnes effrayants et des paysages enneigés qui frôlent l'infini. La tonalité sociale et le réalisme des villes ou habitats, et des traces d'occupations de l'homme construisent malgré le nombre des peintres représentés une impression d'ensemble assez cohérente. Beau ou inquiétant, ou les deux à la fois, il y a toute une tension due au travail perçu, à la somme des détails, qui apparaît comme une condition première du vertige provoqué par les toiles qu'il s'agissent de marines, de plaines ou d'autres choses.

Difficile à oublier.

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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyLun 29 Sep 2014 - 21:33

animal a écrit:
Difficile à oublier.
Merci pour les reproductions ! Ce ne sont pas des peintres bien connus chez nous (Alexandre Kisseliov...)

J'aurais été curieux de les voir en vrai... Généralement l'effet n'est pas du tout le même en reproduction (papier ou électronique).
(bon, j'irai à Moscou... un jour)
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyLun 29 Sep 2014 - 21:42

Kawabata à la Maison de la Culture du Japon. (27 septembre 2014)

Yasunari Kawabata et la « beauté du Japon » - Tradition et modernisme. Exposition du 16/09/2014 au 31/10/2014. Entrée libre.
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Kawabata-beaute-p

Citation :
"Proposée par le Musée de la littérature moderne japonaise (Nihon Kindai Bungaku-kan) à Tokyo, et coorganisée par la Maison de la culture du Japon à Paris, cette exposition présente, pour la première fois en France et en Europe, l’univers de l’écrivain Yasunari Kawabata (1899-1972), prix Nobel de littérature 1968.

L’itinéraire conduit des débuts d’un jeune auteur moderniste de la fin des années 1920, aux chefs-d’œuvre publiés après-guerre : Pays de neige, Le Grondement de la montagne, Nuée d’oiseaux blancs, Kyôto, Les Belles endormies.

Sont exposés des manuscrits, premières éditions, tableaux et objets précieux de la collection Kawabata. Un choix de citations évoque les liens étroits qu’entretient l’œuvre avec la beauté des lieux (Tokyo, Kyoto, Kamakura), la poésie des saisons, et l’ombre de la mort. Ces images tissent une approche singulière du monde comme énigme, dans un questionnement de portée universelle.
L’exposition, en deux parties, se compose de cinq sections :

I. Images du 20e siècle : « Le modernisme et Asakusa », « Kawabata et Kyoto », « L’atelier d’un écrivain » (Hall d’accueil du rez-de-chaussée)
II. L’univers des romans : « L’inspiration de Kamakura », « Une esthétique de la mort ». (Foyer de la grande salle)"
( http://www.mcjp.fr/francais/expositions/yasunari-kawabata-et-la-beaute-du/yasunari-kawabata-et-la-beaute-du )
Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6788-p


Après des repères chronologiques, un panneau évoque le grand séisme de 1923, puis la reconstruction de Tokyo, et notamment la renaissance du quartier d'Asakusa.
Citation :
"Kawabata arpente les ruines de ces lieux qu'il aimait fréquenter et, depuis le parc d'Ueno, il voit brûler l'un des monuments les plus marquants d'Asakusa : la tour à douze étages. Sept ans plus tard, en décembre 1930, Kawabata publie Chronique d'Asakusa, un roman à multiples entrées qui décrit la renaissance du quartier autour d'une bande de voyous menée par une jeune fille fascinante et retorse." (panneau).
Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6793-p


On peut ensuite voir la première édition intégrale en 16 volumes de l'oeuvre de Kawabata, illustrée par le peintre de style japonais (et non occidental, donc) Yukihiko Yasuda (1884-1978) :
Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6782-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6784-p
 

Un panneau est consacré au modernisme au Japon, et aborde le film Une Page folle, de Teinosuke Kinugasa (1896-1982), sur un scénario de Kawabata, dont des photogrammes sont exposés.
Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6785-p    Expositions vues par les parfumés - Page 18 Harue-koga-feux-p    Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6823-p       
Au milieu, Harue Koga : Feux d’artifice, 1927. Huile sur toile, 91 x 61cm. Cadeau de l’artiste à Kawabata. Collection Fondation Kawabata.
A droite, Kawabata avec sa famille dans la pièce ornée au mur du tableau Feux d'Artifice, 1948. Photo de Tadahiko Hayasahi.


Expositions vues par les parfumés - Page 18 Kawabata-hayashi-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6819-p    Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6814a-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6815-p
Portrait de Kawabata regardant Une main de femme d'Auguste Rodin, 1948. Photographie de Tadahiko Hayashi.


Puis vient la partie consacrée à Kawabata et Kyôto.

Kawabata, né à Osaka (qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Kyoto), s'était installé du côté de Tokyo. Pourtant, au début des années 1960, il décida d'écrire un roman : Kyôto. "Plutôt que les personnages ou l'intrigue, ce seront sans doute les us et coutumes que je placerai au coeur du roman", écrit-il dans une adresse au lecteur.
Il loue une maison à Kyoto, visite les lieux célèbres.
Citation :
"Il est en quelque sorte l'observateur d'un ancien Japon en train de disparaître - l'effet d'évanescence étant renforcé par l'intoxication aux somnifères dont souffre l'écrivain.
C'est sur ses conseils que son ami, Kaii Higashiyama (1908-1999), se met à peindre une série de paysages de Kyoto, plus tard reproduite dans le recueil Quatre saisons de Kyoto (Kyôraku shiki, 1969). Le tableau Première neige sur Kitayama appartient à cette série et représente les cryptomères maintes fois décrits dans le roman Kyôto. Il a été offert par Higashima à Kawabata en l'honneur de son prix Nobel de littérature." (panneau).

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Kitayama-hatsuyuki-p    Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6807-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6813-p
A gauche, Kaii Higashiyama (東山 魁夷) : Première neige sur Kitayama, peinture sur papier washi. 1968. 89 x 130 cm. Cadeau de l’artiste à Kawabata en l’honneur de son prix Nobel. Collection Fondation Kawabata.
Au milieu, portrait de Kawabata devant des cryptomères, 1962.
A droite, un extrait de Kyôto.


Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6808-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6809-p
A gauche : Ustensiles pour la cérémonie du thé et tasse de Shino (74 x 14 cm ; oeuvre du potier Tokuro Kato, 1898-1985). A droite : Kyôto, première édition. Shinchosha, 1962.


Ensuite vient la partie intitulée L'Atelier d'un écrivain :
Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6812-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6833-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6830-p     
Au milieu : Kawabata à son bureau, 1948, photographie de Tadahiko Hayashi.
A droite, photographie du bureau de Kawabata à Kamakura.


Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6834-p   Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6829-p
Instruments de travail : cendrier en porcelaine (oeuvre de Kenkichi Tomimoto) ; pinceaux et suzuri (pierre à encre), stylo, presse-papier. Manuscrit du Grondement de la montagne, première page, 1949.


Expositions vues par les parfumés - Page 18 DSCN6838-p
La partie en sous-sol présente principalement de très belles photos de films tirés d'oeuvres de Kawabata.


Une exposition intéressante pour les amateurs de Kawabata.


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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyLun 29 Sep 2014 - 21:48

comme d'hab plein de choses dans wikimedia commons.

les reproductions ne sont pas si mal mais c'est clair qu'en vrai on en voit plus, surtout qu'au musée elles sont franchement bien éclairées (mélanges de spots et de lumière naturelle tamisée), contrastes, vivacité des couleurs, détails, la sensation de profondeur.

et les textures, sur le paysage avec glace et neige on entendrait les pas entre les craquements et la neige un peu fondue. c'est une folie.
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyMar 30 Sep 2014 - 11:25

eXPie a écrit:
Kawabata à la Maison de la Culture du Japon. (27 septembre 2014)

Yasunari Kawabata et la « beauté du Japon » - Tradition et modernisme. Exposition du 16/09/2014 au 31/10/2014. Entrée libre.
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Kawabata-beaute-p

[...]
Une exposition intéressante pour les amateurs de Kawabata.

Oh merci eXPIe de ce commentaire si détaillé et bien illustré...Quand je me suis retrouvée dans le train du retour, je me suis dit tout à coup "Mais?...Et l'expo Kawabata?...."
Allant au spectacle je ne me suis même pas accordé le temps de la visiter!
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyMar 30 Sep 2014 - 15:28

Niki de St Phalle - GRAND PALAIS

Je suis ressortie très éblouie par cette forte personnalité et par les oeuvres.  coeur

Il y en a assez peu mais leur monumentalité suffit à recréer l'univers à la flois flamboyant et violent de l'artiste, dont les interviews émaillent le parcours.
D'abord elle : une plastique de poupée pour un discours ferme et engagé, matriarcal et matiériste. Elle ne conte pas fleurette, elle lutte. Sa beauté et son intelligence frappent et font naître le respect quand elle se mue en guerrière, armée d'une carabine, tirant sur les cibles élaborées par elle, des poches de peinture éclatant et faisant littéralement saigner les oeuvres. C'est magistral, symbolique et très déroutant. Surtout quand la cible représente la forme paternelle, avec du rouge au coeur qu'on veut détruire, et la silhouette fantomatique de l'homme qui commet l'irréparable.

Cette femme crie et hurle sa douleur d'enfant violée. C'est une bombe.

Troublants aussi les tableaux visionnaires : un des années 60, en noir et blanc, montrant des avions fonçant sur des buildings américains (!) ou un portrait de Kennedy avec coulure ocre (il sera assassiné 6 jours plus tard).

L'artiste est un prophète, chacun le sait.

En parallèle à cette "obscurité", il y a la joie et la vie des Nanas, l'inventivité, la fantaisie, la poèsie et de nombreuses références culturelles (Mexique), un refuge dans le monde de l'enfance (voir les nombreux jouets utilisés dans les sculptures).

Ne pas rater les mariées, littéralement accablées par leur condition. Titanesques, courbées. Elles m'ont fait peur.

Toute la sensibilité de l'artiste s'est aussi exprimée dans de délicats bijoux : à base de marbre, d'émaux, d'or... C'est d'une délicatesse.

Femme rebelle, absorbant les tourments du monde, éructant les siens, victime debout et fière.

Belle leçon de vie.

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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyVen 3 Oct 2014 - 22:35

Hokusai au Grand Palais. Du 1er octobre au 18 janvier 2015 (mais : relâche du 21 au 30 novembre 2014). Les horaires sont très sympas :
Lundi : 10h - 20h ; mercredi, jeudi, vendredi : 10h - 22h ; samedi : 9h - 22h Dimanche : 9h - 20h.

Il y a beaucoup à voir. Les estampes très connues n'arrivent que vers la fin, à l'étage. Elle sont très belles, bien sûr. Mais le plus intéressant, c'est ce qu'on ne connaît pas.

Il semble (source : http://www.20minutes.fr/culture/1452975-20141001-hokusai-grand-palais-images-exposition-flottante  ) :

Citation :
Par ailleurs, certaines œuvres particulièrement fragiles, comme les peintures sur soie, ou prêtées de façon très exceptionnelle ne seront exposées que quatre semaines, puis remplacées.
[...]
«Pour certaines œuvres très connues comme les fameuses estampes du monde flottant, dont la Vague ou le Fuji rouge, nous avons des tirages de remplacement.» Les peintures sur soie et sur papier seront, elles, remplacées par des œuvres «comparables».
[...]
«C’est compliqué mais c’était la seule façon d’avoir ces chefs-d’œuvre. Il n’y aura peut-être plus jamais d’exposition Hokusai de ce niveau.»"
En effet, certaines oeuvres présentées ne quitteront plus le Japon. Pour les estampes, il y a des tirages différents, mais pour les oeuvres sur soie...

En voici quelques-unes (mal photographiées, avec mon portable : ce n'était pas autorisé, pour éviter que les gens ne mettent le flash). La première, ce sont des pruniers en fleurs, si je ne dis pas de bêtises.
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2021  Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2022

Les oeuvres sont très nombreuses : estampes, peintures, livres divers (guides de tous ordres, y compris pour apprendre à danser, avec illustrations de Hokusai !)
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2023   Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2024    Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2025

Avant de monter à l'étage, une vidéo de 8 minutes montre comment on fait une estampe :
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2026

On monte l'escalier. Du haut des marches, un Hokusai géant nous contemple :
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2027

Et on passe à l'étage. Là, des petits personnages hokusaiens nous accueillent en s'agitant tout partout sur les murs et le plafond...
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Encore quelques peintures sur soie :
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2029  Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2031

Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2030

Salle avec les estampes "du monde flottant", ainsi que les Vues, la Vague, le Mont Fuji, etc. Les fantômes s'y trouvent aussi.
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2032

En fin d'exposition se trouvent deux reproductions de fresques. Une en noir et blanc (parce que l'oeuvre originale a été détruite dans le tremblement de terre de 1923 et qu'il ne nous reste qu'une photo), et l'autre :
Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2033   Expositions vues par les parfumés - Page 18 Img_2034

Une exposition extrêmement copieuse, extrêmement intéressante, le genre d'expo qui fait date.
Autant les estampes sont bien connues (les voir en vrai, c'est autre chose qu'en reproduction, mais il se trouve pas mal d'exemplaires dans nombre de musées), autant les mangas et les peintures, on a beaucoup moins l'occasion d'en voir en vrai.

Voir le fil consacré à Hokusai : https://parfumdelivres.niceboard.com/t2872-hokusai


Dernière édition par eXPie le Ven 3 Oct 2014 - 23:27, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 EmptyVen 3 Oct 2014 - 22:38

Ca a l'air passionnant, en effet, merci pour ce petit reportage. Je ne connaissais pas ses oeuvres sur soie, c'est fou comme le tissu apporte d'emblée un côté raffiné et délicat.
Je ne savais pas non plus qu'il avait peint des fresques, la dernière image est assez saisissante.
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MessageSujet: Re: Expositions vues par les parfumés   Expositions vues par les parfumés - Page 18 Empty

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