Expositions vues par les parfumés

Pour continuer et changer un peu, deux Manet des années 1860 : Le Liseur (1861) et Le Combat du « Kearsage » et de l'«Alabama» (1864).
               


Claude Monet : Les Galettes (1882), collection particulière ; à droite : Eglise de Varengeville, effet du matin (1882). Collection particulière.
           
C'est aussi l'occasion de revoir de très belles oeuvres du Musée d'Orsay, et notamment ce Monet : Méditation (Madame Monet au canapé), vers 1871.



Un Berthe Morisot : Femme à sa toilette (1875) :


A propos de cette toile : "En revanche, Hoschedé acheta chez Durand-Ruel Femme à sa toilette, scène d'intérieur inondée de lumière et traitée à grands traits, huile sur toile, 46 × 38 cm, collection particulière. Certains critiques d'art, Arthur Baignières surtout, commentaient l'évolution de son style en regrettant qu'elle poussât aussi loin la recherche impressionniste : « Elle pousse le système impressionniste à l'extrême et nous le regrettons d'autant plus qu'elle possède des qualités rares comme coloriste. Plusieurs de ses toiles représentent des vues de l'île de Wight et on ne peut pas les reconnaître (…) Mademoiselle Morisot est une impressionniste si convaincue qu'elle peut peindre jusqu'au mouvement de chaque chose inanimée. »" (Wikipedia )

Voici trois oeuvres de Renoir, mais seule la photographie de la toile de droite était autorisée.


Il s'agit de Jeune fille endormie, ou La Jeune fille au chat (1880)
          
         

Voici la toile du milieu : La Terrasse (Les Deux Sœurs), 1881. (on pourra lire l'analyse en anglais sur : http://en.wikipedia.org/wiki/Two_Sisters_(On_the_Terrace) ).


La toile de gauche est (comme toutes les oeuvres, en fait), nettement plus belle en vrai. Il s'agit de La Tasse de thé (vers 1877-1878), toile avec laquelle "Renoir fait son retour au Salon, exposition annuelle à laquelle les impressionnistes avaient décidé de ne plus participer depuis 1874. Ce tableau, éclatante démonstration d'un savoir-faire de portraitiste, reste pourtant vingt ans chez Renoir avant d'être acquis en 1897 par Durand-Ruel. Le marchand conserve l'oeuvre dans sa collection personnelle, malgré l'intérêt manifesté par les musées allemands de Mannheim et de Francfort." (notice du musée). Collection particulière... ça laisse rêveur.


Il commence à y avoir du monde : groupes du troisième âge et groupes du premier âge (des classes). Un vigile disait que les meilleures heures, pour être tranquille, c'est entre 12h00 et 14h00, ou en soirée.


On voit, au fond, les trois "danses" réunies (Danse à Bougival du Musée des beaux-arts de Boston ; mais aussi les deux du Musée d'Orsay : Danse à la ville et Danse à la campagne), qui datent des alentours de 1883.
Voici la Danse à Bougival qui provient de Boston et qui est reproduite sur l'affiche de l'exposition - la boucle est bouclée :


Il est temps de partir. Je suis très loin d'être un inconditionnel de Renoir, mais les Renoir présentés (ainsi que les Monet) étaient de première qualité.

Une très, très belle exposition.

De mon côté, j'ai vu Rhodes au Louvre.

Toutes les nationalités ont fait des découvertes archéologiques dans cette île connue pour sa mixité culturelle, que l'on suit aisément sur les céramiques. Géométriques, orientalisantes, de facture crêtoise, chypriote ou égyptienne. Les Italiens ont même baptisé un style sinueux de style spaghettis !

Le poulpe stylisé reste le grand héros de cette imagerie. Contexte marin oblige.

L'expo retrace une dizaine de siècles. Evidemment, on nage dans le flou car qui connaît l'histoire de Rhodes ?

Ce n'est pas du tout didactique, il faut s'y faire.

On est face à l'aridité habituelle de l'archéologie, science à la fois magique (des siècles nous contemplent ou...l'inverse !) et abstraite (sans imagination, autant rester chez soi à cuisiner les spaghettis, justement)

On a découvert de remarquables pièces funéraires en or, imbibées des mêmes influences éclectiques et c'est un ravissement pour les yeux. Une technicité parfaite pour un art lilliputien.

La statuaire est présentée aussi. Idem.

J'avoue n'avoir pas été touchée par tout cela, car l'époque est méconnue, même par les spécialistes et surtout, on ne voit pas une vraie identité.

Je veux dire qu'à force d'absorber formellement ce que font les autres, on se demande qui étaient ces Rhodiens.

D'habiles artisans, mais encore ?

Bref, pas de grandes émotions pour moi sur ce coup là.

tina a écrit:

J'avoue n'avoir pas été touchée par tout cela, car l'époque est méconnue, même par les spécialistes et surtout, on ne voit pas une vraie identité.

Je veux dire qu'à force d'absorber formellement ce que font les autres, on se demande qui étaient ces Rhodiens.

D'habiles artisans, mais encore ?

Bref, pas de grandes émotions pour moi sur ce coup là.

J'en parlerai peut-être un petit peu plus dans les prochains jours (avec de meilleures photos que celles discrètement "volées" - pas le droit de photographier !- ci-dessous), mais j'ai ressenti un peu la même chose que toi. Rhodes, c'est un carrefour avec plein de produits qui viennent d'un peu partout et qu'on nous montre. Et on se demande d'où elles proviennent exactement.
Il y a quand même quelques belles choses, mais souvent plus belles en photo, en grand, qu'en vrai. Ce qui m'a vraiment intéressé, c'est la partie Flaubertienne, voir la pièce qui l'a inspiré pour un costume de Salammbô :

  
A droite, la lettre de Flaubert.

Ah t'as raison, j'ai oublié de le mentionner.

Y a presque que ça qu'on pigeait !

tina a écrit:

Ah t'as raison, j'ai oublié de le mentionner.

Y a presque que ça qu'on pigeait !

C'est sûr qu'on était en terrain de connaissance, là !

Édouard Debat-Ponsan au musée des beaux-arts de Tours.

Une expo qui met en avant surtout des portraits de famille et des paysages familiers avant de laisser la place à des scènes de paysannerie puis à Istamboul avant de revenir vers les paysages familiers et la Loire (et ce coin là quoi). Et un crochet par l'affaire Dreyfus.

Pas forcément de gros choc mais un savoir-faire voir talent incontestable, en petit, moyen ou plus grand format c'est le plus souvent (ça marche un peu moins avec les vaches) lumineux, joli, voire à juste titre "charmant". Une hybridation tranquille de réalisme et d'impressionnisme. On peut faire un parallèle avec du Caillebotte, "en plus tranquille", ce qui peut être un mal mais un bien aussi par certains côtés.

Quelques tout petits formats à l'exécution rapide témoigne toujours d'une attention sincère pour le paysage et la lumière, souvent un premier plan avec des touches verticales avec derrière une profondeur de verdure et de ciels en aplats très doux. (Pour un peu on penserait que ça a pu hypnotiser son petit fils  Olivier Debré).

Le musée a mis les petits plats dans les moins petits pour cette néanmoins petite expo mais c'est assez réussi (mur aux couleurs qui vont avec les tableaux, arrangement des salles avec quelques panneaux.

Malheureusement au passage on perd pas mal au niveau des collections permanentes car c'est la quasi totalité de l'étage "moderne" qui y passe. Et puis malgré le peu de monde on a parfois l'impression d'être au café à l'heure de pointe, il y a du bruit. Et l'accueil est "frais", sauf exception (tiens pas forcément de pluriel à mettre).

Et heureusement on a toujours les primitifs et quelques sculptures de cette période...

Oh, c'est joli ! J'aime bien surtout ce tableau de massage.
Le bleu du mur me plaît beaucoup.
Et la composition avec deux personnes est magnifique.
Je note le nom du peintre.
Merci Animal.

c'est un de ces morceaux (re)connus ce massage. puisque ça te plait on prolonge la visite (avec ce qu'on trouve en ligne) :

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Moi aussi, j'ai fait un peu de recherche sur l'internet.
C'est très sympa ses peintures de la vie de paysans avec des vaches.
Mais c'est mystérieux et impressionnant "La Vérité qui sort d'un puits" !
C'est fort comme image.
Je ne connaissais pas le proverbe "La vérité est au fond d'un puits".

LES HAN - Musée Guimet


Exposition de qualité exceptionnelle, bien aérée et éclairée, à voir absolument.    

Elle porte sur une longue période de 4 siècles et expose le mobilier funéraire de riches tombes impériales ou princières.
On y reconnaît l'artisanat de bronze, de jade et de céramique typique de la Chine : avec de belles lignes serpentines.
Les objets sont "construits de courbes", pourrait-on dire...

Tout ce mobilier est composé de substituts d'animaux (ultra réalistes), d'armées, de fantassins (aux chevaux magnifiques, bien plus beaux que ceux des Tangs ultérieurs, plus lourds), des petits personnages acrobates, danseurs ou joueurs...
C'est d'une vivacité incroyable.

Certes, on assiste au mode de vie de l'élite, très raffinée et éprise de beauté. Mais l'aspect quotidien est présent aussi grâce aux bijoux, peignes ou miroirs. Les dames étaient de vraies coquettes !

Sont évoqués également le papier (naissance vers 150), l'architecture, la calligraphie, le travail du textile et la fameuse route de la soie, qui ouvre aux influences romaines.

Je suis ressortie éblouie par cette civilisation brillante. Les Hans constituent un empire unifié (il l'était à leur arrivée), mais font prospérer et pacifier les fameux 7 royaumes antérieurs (malgré quelques rebellions ici ou là).

A noter une ahurissante momie de jade et d'or.

Ces objets sont tous d'une facture rare et on mesure la chance qu'on a de les avoir en France, prêtés par les institutions chinoises.

D'autant que l'ensemble a été préparé en moins d'un an.

Merci, tina, pour tes impressions Cette semaine j'ai déjà été attirée par un article dans Le Monde pour visiter le musée Guimet et cette exposition, mais là je n'hésite plus. Mon carnet commence à se remplir pour janvier.

Oui, et faut pas oublier les Mayas au quai Branly - que je garde pour janvier.
Idem pour la Grèce à St Germain en Laye, mais là, pas de nocturne, je ne peux vraiment pas me libérer.

Petite exposition de photos ; "Tuija Lindström : Un rêve s’il en fut jamais." à l'Institut Suédois de Paris. " Du 04/11/2014 au 18/01/2015. Entrée libre.

Citation :

Ce focus sur le travail réalisé entre 1980 et 1987 par Tuija Lindström, l’une des plus éminentes photographes en Suède, comprend aussi bien des images devenues icônes que des photos inédites. Sa fascination pour les possibilités inhérentes à la photographie et son besoin de remettre en question les normes de cet art ont longtemps été le moteur de sa création. Dans les années 1980, elle cherche de nouvelles manières d’interpréter des thèmes classiques comme le paysage, le portrait, le nu et la nature morte.

Ceci est particulièrement visible dans ses photos de femmes. En préférant représenter des femmes éloignées des canons de beauté, Tuija Lindström s’oppose au regard masculin souvent enclin à sexualiser la nudité féminine. Il en émane une singularité donnant tout son sens au thème choisi pour le Mois de la Photo : « Au cœur de l’intime ».

Née en Finlande, Tuija Lindström vit et travaille en Suède depuis 1975. Elle est la première femme nommée Professeur à l’Ecole supérieure de la photographie de l’Université de Göteborg, poste qu’elle occupe jusqu’en 2002.

( https://paris.si.se/agenda/tuija-lindstrom-un-reve-sil-en-fut-jamais/ )

Les photos sont très diverses. Beaucoup de nus, mais aussi des gens qui ont l'air d'avoir été rencontrés dans la rue, un tout petit peu de surréalisme (le zèbre ci-dessous), ou de natures mortes géométrisantes. Il y a de bonnes photos dedans, mais j'ai quand même vu l'expo assez vite.

       

D'autres photos à voir sur : http://www.mep-fr.org/evenement/tuija-lindstrom/

Citation :

"Les Mayas de l’époque préhispanique, créateurs d’une civilisation fascinante, ont laissé à la postérité des dizaines de cités révélant une architecture remarquable, une sculpture d’une grande perfection technique, de nombreuses fresques, des constructions, des vases de céramique et un registre détaillé de leurs croyances religieuses, de leurs rituels, de leur vie en communauté, de leurs habitudes et de leur histoire.
Cette exposition permet d’apprécier le legs des Mayas à l’humanité. Suivant un ordre thématique – le rapport à la nature, le pouvoir des cités, les rites funéraires -, elle donne à voir les divers aspects de cette culture ainsi que son génie créatif. L’exposition cherche à la fois à dresser un panorama général et à montrer la variété des styles et les réussites esthétiques des différents groupes mayas, chacun d’eux avec sa propre langue et sa propre expressivité."

( http://www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/a-l-affiche/mayas.html )

L'exposition présente quelque 400 oeuvres.
 

On commence avec une grande oeuvre qui montre une scarification. On verra par la suite que ces rites d'automutilation occupaient une place importante chez les Mayas.

"Pour les Mayas, la beauté passait par la modification du corps dès l'enfance. Les mères liaient la tête de leur bébé entre deux planches de bois pour l'aplatir et suspendaient un caillou au bout d'un fil entre les yeux de l'enfant pour le faire loucher.
Les hommes comme les femmes portaient les cheveux longs. A l'âge adulte, les nobles pouvaient limer leurs dentes en forme de pointe ou de « T», ou les orner d'incrustations de petites perles de jade, de pyrite ou d'obsidienne.

[...] Le sang était considéré comme la source de vie. Selon les mythes, les hommes ont été créés avec du maïs et du sang divin ; en échange, ils devaient offrir leur propre sang pour nourrir les divinités. [...] L'autosacrifice était pratiqué par les rois, les reines et les membres de la noblesse qui se perçaient les parties génitales, la langue ou les joues pour offrir leu sang. Tout un chacun pouvait en faire de même et se percer le lobe des oreilles pour recueillir quelques gouttes de sang pour les dieux." (notice)

On aura de nombreuses illustrations de tout ceci.

            

Premier thème : l'homme et la nature.

               



              

Un grand classique :la représentation de prisonnier :