Expositions vues par les parfumés

J'imagine qu'il y avait la foule ?
J'irai, mais plus tard, après la cohue.
Idem pour Hopper.
J'ai vu Vasarely ce WE, au Musée en herbe. Il reste quand même étonnant aussi, cet homme là.

Raphaël - Louvre

Le parti de l'expo. est de présenter les dernières années de travail du maître. Un moment où son art a intégré l'influence de Leonard (carnation, clair-obscur, certaines expressions, univers minéral...) qu'il admirait, de Michel-Ange, son rival (il a complètement absorbé sa réflexion sur le corps), le paysage nordique et son atmosphère cristalline et certains aspects graphiques de Dürer.
Bien sûr, tout cela (qui est énorme !) ne serait rien sans l'identité propre à Raphaël : douceur des visages, psychologie des figures, travail chromatique et j'en passe, personne n'a besoin d'être convaincu de sa maestria.
Il y a les salles présentant son travail au Vatican, très spectaculaire, par des dessins.
Le but final est de décortiquer son classicisme (étiquette un peu étroite qu'on lui colle toujours), que le peintre a largement su nuancer, voire dépasser.
Les bases du maniérisme sont aussi posées avec lui.
Giulio Romano incarnera la maturité de ce mouvement fascinant et si singulier.
Il y a aussi une salle de tapisseries d'après Raphaël, de nombreux dessins, d'une maîtrise inouïe, et enfin, on termine sur ses portraits dont l'inénarrable Baldassare Castiglione, chef d'oeuvre total, absolu, insurpassable, que l'artiste a dessiné d'un seul trait (oui, ça paraît fou mais les radios sont irréfutables).
A noter que ses élèves, dont le proche Luca Penni et le talentueux Giulio Romano bénéficient aussi de salles spécifiques.

C'est vraiment à voir quand on veut se faire une idée concrète de ce qu'est le génie !

Fauché à 37 ans...




Les arts de l'Islam - Louvre

Salles déjà ouvertes malgré l'annonce officielle. Je m'y suis ruée, mais j'étais loin d'être seule, c'était à peu près irrespirable. L'espace est immense, bien conçu, par pays (Iran, Inde, Turquie, etc...).
Je n'ai pas pu approcher les enluminures.
De somptueuses céramiques d'Iznik, magnifiques couteaux d'Inde, et j'en passe mais j'y retournerai plus tard car il m'a manqué le silence.
Les cartels sont concis, ce qui rebutera plus d'un visiteur, car l'histoire des dynasties est plutôt complexe. En tout cas, déjà un beau succès de fréquentation.


Enfin, pour ceux qui seront dispos, Pamuk sera présent à l'auditorium du musée le 27/10 à 17h et le 28/10 aussi. Ca laisse rêveur...

J'avais très envie d'aller voir cette exposition. Et tes impressions ne font que confirmer ce choix.
Merci Tina.

Vu l'exposition Hopper.
On passe vite sur la salle quasiment obscure qui ne sert pas à grand chose, puis on a autre chose que du Hopper,notamment quelques toiles de Valloton pas moches du tout ("collection privée", ça calme), quelques toiles impressionnistes pas mauvais mais pas exceptionnelles, et puis ça hier, c'est Hopper. Ça commence piano, il y a aussi d'autres peintres, notamment de Charles Burchfield. Pas inintéressant du tout.

Toute une salle de gravures de Hopper, très intéressantes (je les préfère à ses aquarelles, également bien représentées dans l'expo).

Night Shadows.


Cat Boat.


House Tops, 1921

Et puis il y a bien sûr toutes ses toiles. Enfin, toutes, sans doute pas, mais un grand nombre, et toutes les connues. Ca fait bizarre de les voir en vrai, mais bizarre dans le bon sens : elles sont comme on se les imaginait, mais en mieux. Lumineuses. C'est assez extraordinaire de les voir réunies.

J'y retournerai, pour voir si l'effet de surprise passé, j'y trouve toujours autant de beauté.

Il n'y avais pas énormément de monde ; j'y suis allé vers 18h15. La grève SNCF a peut-être joué. Aucune attente grâce à la petite carte magique.

(c'est presque cruel ce que tu dis du début de l'expo pour quelqu'un qui ne compte pas la voir).

animal a écrit:

(c'est presque cruel ce que tu dis du début de l'expo pour quelqu'un qui ne compte pas la voir).

Je noterai le titre de la toile que j'ai préférée ; on doit bien pouvoir trouver une reproduction sur le net, et peut-être une reproduction pas moche...

eXPie a écrit:

Lumineuses.

Une sensation assez mystérieuse.
J'ai ressenti la même chose à Beaubourg devant les Kandinsky (entre autres)...
Alors, savoir faire des éclairagistes ou magie de la peinture elle même?

Igor a écrit:

eXPie a écrit:

Lumineuses.

Une sensation assez mystérieuse.
J'ai ressenti la même chose à Beaubourg devant les Kandinsky (entre autres)...
Alors, savoir faire des éclairagistes ou magie de la peinture elle même?

C'est vrai que je m'étais posé la question. C'est sûr que ça joue beaucoup, l'éclairage. Peut-être qu'un certain type de couleurs et un certain type de peinture (l'huile) rendent bien.

En même temps, c'est bien à ça qu'on reconnait un grand peintre. Je veux dire : le tableau doit irradier.

Surtout que l'effet de lumière sur les sujets ou objets était un des principes fondamentaux de la peinture de Hopper.

Igor a écrit:

eXPie a écrit:

Lumineuses.

Une sensation assez mystérieuse.
J'ai ressenti la même chose à Beaubourg devant les Kandinsky (entre autres)...
Alors, savoir faire des éclairagistes ou magie de la peinture elle même?

Je suis d'accord avec ce que tu dis à propos de Kandinsky à Beaubourg...Cette expo m'avait subjuguée

Canaletto au Musée Maillol.

Il y a deux expositions Canaletto actuellement, une à Maillol, et l'autre à Jacquemart-André.

Pourquoi deux expositions ? Et quelle différence entre les deux ?
Réponse dans l'article de Libération (dont le titre est bien beau : "Canaletto, avec vue sur les lacunes") :

Citation :

Cette rivalité est aggravée par l’absence de direction scientifique de la Fondation Maillol, qui voit se succéder depuis quelque temps des faux parfois grossiers, souvent prêtés par des marchands ou collectionneurs italiens, heureux de créer ainsi un pedigree pour leur bien. Un grand historien de l’art italien, sans lien avec aucune des parties, résume la situation : «La commissaire de Jacquemart-André, même si elle a la réputation d’une personnalité difficile, est une vraie experte. Celle de Maillol, Annalisa Scarpa, est une conservatrice de qualité, une personne extrêmement estimable, malheureusement, elle n’est pas spécialiste de Canaletto. Comme les prêts étaient difficiles, la sélection, au final, est effectivement très contestable.»

Aaaah ! On comprend mieux pourquoi tant de toiles proviennent de collections privées !
Petits filous !

La présentation se veut thématique, mais n'est vraiment pas claire. Les explications sont souvent du blabla, et quand elles parlent par exemple de la période où Canaletto a travaillé en Angleterre, elles n'en disent pas grand chose. Et on a des oeuvres de Canaletto. Un certain nombre... mais pas un nombre certain. En effet, il y a potentiellement tromperie sur la marchandise, pour ainsi dire.
En effet, toujours extrait de l'article de Libé :

Citation :

Venus de Londres, de Saint-Pétersbourg ou du musée de Venise, plusieurs paysages ne souffrent pas contestation. Mais, outre des datations discutables, l’exposition compte entre une dizaine et une quinzaine de copies d’époque, de pièces de mauvaise qualité et même de faux, le chiffre variant selon les experts. Elle commence par un médiocre portrait dont rien ne dit qu’il s’agit du visage de Canaletto et par deux tableaux attribués à Guardi, que la critique ne reconnaît pas comme tels.

Pour rigoler, la fin de l'article :

Citation :

A quel point l’image des artistes en sort-elle brouillée ? Parmi les tableaux validés par ce comité, se trouve une grande vue attribuée à Bernardo Canal, le père du jeune prodige. En regardant bien, le visiteur verra sur un portail la date de l’œuvre : 1753 (ou 1758, le dernier chiffre n’est pas tout à fait lisible). Le peintre aurait eu bien du mal à en être l’auteur, étant mort en 1744.

Bref, on pourra penser qu'il s'agit d'escroquerie, ou bien d'amateurisme. Dans les deux cas, est-ce pardonnable ?

A part ça, il y a des toiles pas moches du tout. Il est intéressant de voir deux toiles peintes à 10 ans d'intervalles, et quasiment identiques. Mais... la deuxième toile est-elle bien un Canaletto, ou bien une copie, ce qui expliquerait qu'elle lui ressemble tellement ?

Musée Maillol. Suite.
Exposition "Pixi. L'univers Pixi d'Alexis Poliakoff". Du 10 octobre 2012 au 10 février 2013.


Alexis Poliakoff est le fils du peintre Serge Poliakoff (1900-1969), qui jouit d'une bonne renommée.


Gaston.


L'atelier de l'artiste.

Dans le fond, on voit une peinture caractéristique de Poliakoff père.




Le banquet des trente ans de Pixi. Pièce originale en cours d'approbation créée pour l'exposition Pixi au musée Maillol.


Tout cela est gentillet et bien sympathique. C'est déjà pas mal.

Au magasin du musée, on peut acheter quelques Pixi, notamment celui-ci, créé à l'occasion de l'exposition Canaletto : le gondolier étourdi, le stordito, est tombé du tableau :

ah c'est marrant, Pixi veut dire en monde germanophone qu'une chose:

les Pixi-livres:



les premiers livres qu'on offre aux enfants, c'est tout petit et mimi, des images et une petite histoire sur quelques pages.. depuis plus de 50 ans tous les enfants dans le monde germanophone ont grandit avec ses pixi livres

C'est amusant !

Par contre, les Pixi de Poliakoff ne sont pas très connus en France... Je connaissais les oeuvres de son père, mais lui, pas du tout...