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| Agnès Desarthe | |
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+9Madame B. topocl Marie bix229 domreader monilet Sahkti coline Chatperlipopette 13 participants | |
Auteur | Message |
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topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mar 23 Avr 2013 - 10:31 | |
| Le remplaçant
Agnès Desarthe nous parle de Boris-Barush-Bouz, dit triple B, celui qui remplaça son grand-père mort à Auschwitz, homme plutôt falot, mais qui eut le mérite d’être la, et de savoir se faire aimer. Cela donne à l'auteur, comme souvent dans ce genre de récits, l’occasion de parler d'elle-même, de son enfance, du poids des secrets, et de Janus Korczak, l’instituteur du ghetto de Varsovie qui comme Boris, s'occupa des enfants des autres. C'est pas épais, souvent drôle, souvent tendre, plutôt agréable à lire, mais cela ne laissera pas un souvenir impérissable.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Ven 26 Avr 2013 - 14:38 | |
| Une partie de chasse Où il est prouvé qu' une bonne idée et une myriade de petites idées ne suffisent pas à faire un bon bouquin La bonne idée, c’est dans une partie de chasse qui tourne mal, de faire intervenir un lapin comme chœur antique ; cela donne un premier chapitre hilarant et quelques apartés rigolotes entre ledit lapin et le protagoniste gentil. Pour le reste, cela part dans tous les sens, plein d’anecdotes rigolotes/originales/décoratives qui sont survolées et où donc rien n’accroche. Et puis les aristocrates sont des vilains, le passé du héros est un cliché digne de Sans famille, certains épisodes sont improbables et les excès n’arrêtent pas Agnès Désarthe… . Je ne sais trop si le livre se veut conte philosophique ou galéjade et cette absence de choix est une faiblesse de plus. Pfff… | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Ven 26 Avr 2013 - 18:55 | |
| - topocl a écrit:
- Une partie de chasse
Où il est prouvé qu' une bonne idée et une myriade de petites idées ne suffisent pas à faire un bon bouquin La bonne idée, c’est dans une partie de chasse qui tourne mal, de faire intervenir un lapin comme chœur antique ; cela donne un premier chapitre hilarant et quelques apartés rigolotes entre ledit lapin et le protagoniste gentil. Pour le reste, cela part dans tous les sens, plein d’anecdotes rigolotes/originales/décoratives qui sont survolées et où donc rien n’accroche. Et puis les aristocrates sont des vilains, le passé du héros est un cliché digne de Sans famille, certains épisodes sont improbables et les excès n’arrêtent pas Agnès Désarthe… . Je ne sais trop si le livre se veut conte philosophique ou galéjade et cette absence de choix est une faiblesse de plus. Pfff…
"Pfff..." : tu vas certainement te dire que je suis gonflée de ne retenir de ton commentaire que cette onomatopée mais c'est ce que j'ai ressenti quand j'ai essayé de lire ce livre (que je n'ai jamais réussi à terminer, aussi je ne peux pas trop en parler). Pfff comme un soupir de découragement face à cette fable qui tourne vite au ridicule et pfff comme quelque chose qui se serait dispersé dans l'air et dont il ne resterait plus rien. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Ven 26 Avr 2013 - 19:02 | |
| Euh... J'ai fini, mais honnêtement sur la fin je suis allée TRES vite. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Sam 27 Avr 2013 - 9:04 | |
| Même ressenti que vous deux Maddy et topocl! J'ai lu ce roman cet été dans le cadre de la sélection Fnac et ce dont je me souviens surtout c'est effectivement l' idée du début avec les confidences du lapin et celle du chasseur (malgré lui, on peut dire) la petite poésie autour... Desarthe a des idées, un style bien à elle, j'avais bien aimé les rapports de force et la façon dont elle joue avec le lecteur mais dans la deuxième partie (suite à l'accident) j'ai trouvé que ça devenait vraiment brumeux et confus. Plus trop de souvenirs donc, hormis ceux-ci, dommage que le manque de maîtrise gâche l'ensemble | |
| | | Madame B. Zen littéraire
Messages : 5352 Inscription le : 17/07/2008 Age : 51
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Sam 27 Avr 2013 - 17:37 | |
| - topocl a écrit:
- Euh... J'ai fini, mais honnêtement sur la fin je suis allée TRES vite.
Comme je te comprends . - Aeriale a écrit:
- Même ressenti que vous deux Maddy et topocl! J'ai lu ce roman cet été dans le cadre de la sélection Fnac et ce dont je me souviens surtout c'est effectivement l' idée du début avec les confidences du lapin et celle du chasseur (malgré lui, on peut dire) la petite poésie autour...
Desarthe a des idées, un style bien à elle, j'avais bien aimé les rapports de force et la façon dont elle joue avec le lecteur mais dans la deuxième partie (suite à l'accident) j'ai trouvé que ça devenait vraiment brumeux et confus. Plus trop de souvenirs donc, hormis ceux-ci, dommage que le manque de maîtrise gâche l'ensemble "Brumeux et confus" c'est ça (dès le début pour moi). | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mar 3 Sep 2013 - 4:20 | |
| Comment j'ai appris à lireStock - Citation :
- « Apprendre à lire a été, pour moi, une des choses les plus faciles et les plus difficiles. Cela s’est passé très vite, en quelques semaines ; mais aussi très lentement, sur plusieurs décennies.
Déchiffrer une suite de lettres, la traduire en sons fut un jeu, comprendre à quoi cela servait fut une traversée souvent âpre, et, jusqu’à l’écriture de ce livre, profondément énigmatique. » Comment apprend-on à lire ? Comment notre désir de lecture peut-il être entravé ? Comment l’écriture peut-elle rendre meilleur lecteur ? Cheminant à travers ses souvenirs, Agnès Desarthe mène une enquête passionnante, puisant au coeur d’un secret : celui de n’avoir pas aimé lire pendant longtemps. Je n'ai aucun problème avec la lecture. j'ai un problème avec les livres.Il me faudra plus de dix ans ( ce qui, en début de vie, est comparable à l'éternité) pour le résoudre.Beaucoup plus de dix ans, en fait, car Agnès Desarthe , normalienne, agrégée d'anglais, romancière et traductrice a quand même réussi à integrer l'ENS sans avoir lu aucun livre du programme: La bibliographie qu'on nous remet à la rentrée compte ( rien que pour le français) une soixantaine de titres. Il m'apparaît, en toute logique, qu'on ne peut pas lire autant d'ouvrages en une année, surtout lorsque, comme moi, on est atteint de " librophobie". Je décide donc de n'en lire aucun par souci d'équité, par esprit de justice.Arnaud Viviant , assez méchant par ailleurs- il ne se cachait pas de ne pas aimer Agnès Desarthe : c'est une bourge, suprême insulte- a reconnu, au Masque , que c'était tout à fait possible. Et c'était une vraie phobie: Il est hors de question que cela pénètre en moi. Mais pas pour tous les livres.. et ceci dès l'enfance, mais peut être plus intéressant à l'adolescence. Ainsi puis-je expliquer pourquoi Phèdre me parle alors que Madame Bovary me navre. nous lisons ces deux oeuvres en classe de seconde.L'une m'enchante, l'autre m'assomme.Une femme mûre ( elle a l'âge de nos mères, autant dire qu'elle est vieille) est amoureuse d'un homme qui n'est pas son mari..Je considère, à l'époque, que ce genre d'histoire devraient être interdites aux moins de dix-huit ans. Non parce qu'elles sont immorales ou choquantes, mais parce qu'elles ne nous intéressent pas; nous n'avons pas envie d'échafauder quelque rêverie que ce soit sur la sexualité de nos mères...Avec Phèdre, c'est la même chose, mais c'est différent. Une femme mariée tombe amoureuse, mais cette fois-ci, ce n'est pas une bourgeoise pleurnicheuse, ce n'est pas une vieille qui a des regrets, ce n'est pas une histoire, c'est La Jeune Fille et la Mort de Schubert. De la musique.En fait, elle résiste au contenu, elle ne tolère que la forme. C'est un livre très personnel , enquête sur son propre trajet par rapport à la lecture, qui renvoie bien sûr à d'autres choses, les origines, les traumatismes en tous genres dans les parcours scolaires ( notamment rencontrés par les petites filles dans certaines cours de récréation), les programmes, une ode à certains enseignants qui font qu'un jour , un déclic se fait. J'ai beaucoup aimé tout ce qui concerne l'enfance et l'adolescence, ce qu'elle écrit sur la traduction. La découverte des causes réelles de ce rejet de la lecture est un peu plus, à mon sens , laborieusement amenée. Et j'aime beaucoup la dernière phrase: A présent que lire est devenu mon occupation principale, mon obsession, mon plus grand plaisir, ma plus fiable ressource, je sais que le métier que j'ai choisi, le métier d'écrire n'a servi et ne sert qu'une seule cause: accéder enfin et encore à la lecture, qui est à la fois le lieu de l'altérité apaisée et celui de la résolution, jamais achevée, de l'énigme que constitue pour chacun sa propre histoire. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mar 3 Sep 2013 - 9:21 | |
| Marie, tu sembles soulever une problématique intéressante ici avec l'évocation de ce dernier livre d'Agnès Desarthe. Je vais être plus attentif d'ici là! :) | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mar 3 Sep 2013 - 20:34 | |
| Quelle problématique, JFB, celle de la difficulté pour certains de lire? | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mer 4 Sep 2013 - 8:11 | |
| - Marie a écrit:
- Quelle problématique, JFB, celle de la difficulté pour certains de lire?
Ce n'est pas le fait de lire qui est le problème en soi, mais plutôt de savoir comment appréhender la lecture. À divers degrés, il est possible d'éprouver ceci. Que nous soyons boulimiques de lectures ou encore rats de bibliothèque, ça ne compte pas tellement non plus. Lire est un monde en soi. | |
| | | Mirabelle Envolée postale
Messages : 107 Inscription le : 06/04/2010 Age : 41 Localisation : Vers l'infini et au-delà
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mer 16 Oct 2013 - 15:11 | |
| Je viens dire mon émerveillement de Mangez-moi, petit chef d'oeuvre de finesse et de délicatesse, éclaboussé d'humanité. A chaque phrase nait une émotion et quelle palette dans l'écriture comme vous avez pu vous en rendre compte avec les extraits cités précédemment. Tout est juste avec grâce et mesure. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mer 2 Sep 2015 - 9:36 | |
| Ce cœur changeant (2015) Rose a une petite vingtaine lorsqu’elle arrive à Paris. À l’orée du XXème siècle, une époque qui se modernise, où les mœurs changent, et où les repères n’existent plus, la jeune fille tente de trouver sa place. Et de se trouver. Issue d’une famille aisée, elle a grandit sans l’affection de ses parents. Et a appris tout ce qu’elle sait de sa nounou ultra protectrice : Zelada. Rose sait faire le ménage à la perfection, a un grand savoir en botanique, sait parler trois langues… mais n’a absolument aucune connaissance en la nature humaine. Sans argent, Rose va compter sur la chance, et la bonté des gens qu’elle va croiser. Bonté toute relative… L’écriture d’Agnès Desarthe, à la fois légère et riche, pleine de détails et aérienne, fait voyager le lecteur et l’immerge dans la vie de cette jeune femme innocente, naïve, fragile et terriblement attendrissante, qui suit les élans de son cœur. On découvre son existence ballotée, de la plus grande pauvreté au faste exubérant, entre tendresse et solitude, de l’Afrique à la France, en passant par le Danemark. Des portraits de personnages toujours sur la brèche, empêtrés dans les convenances, se cherchant eux-mêmes. Ce sont aussi des pans de l’histoire de la France que nous traversons, l’ombre de Richard Dreyfus, la silhouette de Nadar, le piquant des années folles, les coulisses de l’opéra Garnier, les troubles de la Grande Guerre… Un roman d’une grande maîtrise dans sa construction, utilisant les retours en arrière pour éclairer le présent, passant aisément de l’humour à la tragédie, du mélodrame à l’insouciance, du milieu mondain aux bas-fonds parisiens. Un livre qui se dévore littéralement. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Mer 25 Nov 2015 - 14:08 | |
| -Ce coeur changeant-
L'histoire de Rose, jeune fille candide, délaissée par une mère passablement timbrée et dépourvue de coeur, et un père dépassé, débarquant seule à Paris sans autre approche de la vie que celle reçue de sa nounou, est prenante, c'est vrai, mais je n'ai pas été aussi transportée que Queenie.
Pourtant l'écriture est légère, très originale, il y a une touche particulière qui fait que l'on s'embarque facilement dans ce récit où les péripéties abondent: Rose n'en finit pas de tomber de charybde en scylla et de renaître de sa misère (affective et matérielle) chaque fois sauvée par un destin imprévisible. On revisite l'Histoire, avec comme décor les Années folles et les fumeries d'opium, un Paris fastueux entaché aussi de déchéance. Tout cela contribue à donner au roman une allure baroque, déroutante, qui séduit bien sûr. Mais j'ai eu une impression de trop plein, le livre posé. Comme si l'originalité à tout prix devait prévaloir sur le fond, et le style sur l'humain. Emportée par sa fougue, Agnès Deshartes a un peu oublié de nous parler vraiment de Rose, de ses tourments intérieurs, de sa détresse. C'est un peu comme si elle n'était restée qu'une spectatrice de l'existence, une enfant ballottée par les évènements jamais totalement réelle, je n'ai pas ressenti la tendresse dont parle Queenie. Rose est bien le prétexte à une histoire rocambolesque, et qui nous parle de l'émancipation des femmes, mais pour moi il y manque quelque chose d'essentiel, l'émotion.
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Sam 28 Nov 2015 - 9:09 | |
| C'est ce que j'ai aimé. Cette mise en retrait, qui m'a touchée. Et je trouve qu'il y a beaucoup à lire entre les lignes.
Mais, je comprends ton impression (et puis si elle avait eu une guitare, et qu'elle avait été très rock'n roll tu l'aurais kiffée Rose !) | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Agnès Desarthe Sam 28 Nov 2015 - 15:20 | |
| - Queenie a écrit:
- Mais, je comprends ton impression (et puis si elle avait eu une guitare, et qu'elle avait été très rock'n roll tu l'aurais kiffée Rose !)
Eclat de rire! Mais oui, c'est bien possible! Ca manquait de riffs tout ça je l'aurais bien vue sous les traits de Mylène Farmer, Rose, par exemple, à la fois fragile et forte ;-) | |
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| | | | Agnès Desarthe | |
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