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| [BD] Christian Binet | |
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colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Mer 31 Oct 2012 - 16:31 | |
| Les Bidochon - Tome 5 : Ragots intimes (1983) Combien de temps aura-t-il fallu aux Bidochon pour déchanter ? L’amour –en tout cas la vie de couple- ne leur apporte rien de qu’ils avaient espéré : pour Robert l’assurance d’une ménagère docile et sans états d’âme, livrant moutarde et charcuterie devant la télévision sans réclamer le moindre dû ; pour Raymonde la présence d’un époux attentionné et tendre, réplique du prince charmant dont elle rêvait lorsqu’elle était enfant. Tour à tour, Raymonde et Robert exposent leur point de vue sur leur couple. Ragots intimes, oui, puisque le lecteur se fait le confident de leurs déceptions, de leurs colères et de leurs doutes, déformés à travers le prisme de leur égoïsme. Recueillera-t-il également leurs sentiments positifs ? Il faut croire que la vie de couple n’en apporte aucun car ni Raymonde, ni Robert ne pensent à évoquer cet aspect de leur vie sentimentale. Il suffit que Raymonde tente de rendre sa vie sexuelle plus affriolante en se proposant à Robert avec de nouveaux sous-vêtements pour qu’elle réalise qu’elle s’est trompée de jour de la semaine –entendez : les rapports sexuels ne peuvent avoir lieu un autre jour que le Samedi, en soirée exclusivement. Quand comprendra-t-elle donc enfin que Robert désire seulement la paix et la quiétude d’un foyer qui soit entièrement dévoué à satisfaire ses désirs de paresse et de remplissage d’estomac ? Binet avait déjà commencé à nous convaincre des désavantages de la vie de couple dans Roman d’amour, le premier volume de la série des Bidochon. Mais alors que Robert et Raymonde croyaient encore en la possibilité de former une colocation matrimoniale supportable, cinq volumes plus tard, ils commencent à prendre conscience du caractère irréalisable de leur rêve. Autant le dire tout de suite : ce n’était déjà pas bien beau à voir au début, mais maintenant c’est encore pire ! Entre machisme exacerbé et domination terrorisée, les Bidochon nous apparaissent dans toute leur splendeur animale. Lorsque deux primates restent trop longtemps dans la même cage, ils finissent par se convertir au cannibalisme. Nous n’en sommes pas encore là –la civilisation interdit ce genre de pratique alimentaire- mais la frontière est ténue. Carrément exaltant, ce volume donne du baume au cœur à tous les célibataires, et fera quand même sourire ceux pour qui la vie de couple est encore supportable. Quant aux autres… il serait peut-être temps d’envisager la séparation ?! - Citation :
- - Je… heu… Est-ce que je peux aller à une réunion pour libérer des femmes ?
- Ah, c’est que ça ! - Alors, c’est vrai ? Je peux ? Tu veux bien ? - Bien sûr que je veux bien, pourquoi je voudrais pas ? - Je croyais que ça te mettrait en colère ! - Pourquoi ça ? Tu as droit à des distractions, comme tout le monde ! Va ! Va ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Dim 18 Nov 2012 - 20:28 | |
| Les Bidochon – Tome 6 : En voyage organisé (1984) Le précédent voyage en bord de mer, qui constituait l’objet du volume 2 de la série des Bidochon, avait été trop éprouvant pour Raymonde et Robert. Lâchés dans la nature, ils avaient été pris au dépourvu par l’immensité des distractions auxquelles il était possible de s’adonner. Que faire en priorité ? Et dans quel ordre ? Que faut-il découvrir ? Quels musées faut-il visiter ? Quels plats locaux faut-il goûter ? Comment savoir si on s’est bien amusé ? si on n’a pas perdu son temps ? si on a profité au mieux de ses vacances ? Toutes ces questions sont déterminantes et permettent de savoir si l’argent investi dans les vacances n’a pas été dépensé pour rien… Rentabilité avant toute chose ! Sans doute terrorisés par cet horizon de liberté sans limite, cette fois-ci, les Bidochon ont décidé de confier leurs vacances aux pâtes « Raviolis Patzani ». La responsabilité individuelle se réduit à son strict minimum : il suffit de se présenter à l’aéroport, de rejoindre le groupe (même s’il n’est pas toujours évident de se frayer un chemin parmi la foule sans s’égarer en cours de route) et de laisser faire… Un guide et un organisateur sont là pour veiller au bon déroulement de l’opération « Vacances » : « 14h : Heure du rendez-vous sera ; 14h10 : Les bagages, sur le caddie, empilerons ; 14h15 : Au guichet, les bagages enregistrerons »… Les véritables vacances, c’est peut-être cela : démissionner totalement vis-à-vis de soi-même et de l’organisation de son temps… S’en remettre aux volontés toutes-puissantes et bien intentionnées de dirigeants supérieurs… Si l’enthousiasme règne d’abord dans le groupe (ah ! les joies de la mixité sociale et de sa diversité, du fanfaron à tout va jusqu’à la pleurnicharde Raymonde, en passant par ceux qui ont tout-vu, tout-vécu…), les premiers désavantages de la soumission aux grands ordres ne tardent pas à apparaître. Quel plaisir à goûter aux spécialités locales si elles ne parviennent pas à faire oublier le charme d’une bonne vieille choucroute nationale ? Pourquoi aurait-on envie de se lever de bonne heure si c’est pour visiter une succession de monastères qui se ressemblent tous, alors qu’il aurait été si plaisant de faire le tour des boutiques de souvenirs locaux ? Heureusement, quelques petits imprévus permettent d’immiscer un peu de piquant dans cette mécanique bien huilée et de rendre le voyage plus excitant que prévu… Le dépaysement surgit, brutal, à la vision des vis et boulons utilisés par les autochtones ; la surprise se manifeste à son tour, entière, devant la similitude des postes de télévision employés dans les chambres d’hôtels ; enfin, la tension et l’émotion sont à leurs combles lorsque Robert remarque, après une bonne heure de voyage en car, que son épouse Raymonde a été oubliée dans les bois où tout le monde a été soulager sa vessie lors de l’arrêt précédent… En conclusion ? Un voyage bien plus enthousiasmant et riche en sensations fortes que la vulgaire bluette en bord de mer… Qui l’eut cru ? mais Robert et Raymonde se seraient peut-être tout aussi bien plus au cours d’un séjour d’immersion à l’armée. Règlement, esprit de groupe, horaires stricts : les similitudes sont nombreuses et expliquent peut-être le soulagement ressenti à la fin des vacances… et quelle joie de retrouver enfin la bonne vieille choucroute locale ! - Citation :
- - 8h02 ! On est en retard de deux minutes ! Ca va barder pour nos matricules ! Avec ta manie de rester des heures aux cabinets !
- C’est le changement ! Ici, je suis bloquée ! - T’avais qu’à prendre tes dragées ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Ven 14 Déc 2012 - 14:44 | |
| Les Bidochon – Tome 7 : Assujettis sociaux (1985) Pauvre petit Robert est malade… Cela tombe bien, Raymonde, dont les instincts maternels n’ont jamais pu être assouvis par la possession d’un chérubin attitré, peut mettre son temps à profit pour s’occuper de son petit alité. Mais les moyens dont elle dispose pour exercer sa médecine sont bien modestes : entre sirop, eau de Cologne, suppositoires et Aspirine, Robert Bidochon a le temps de se croire mourir puis ressusciter à une fréquence infernale. Après une nuit agitée et un test d’effort au cours duquel Robert inscrira des performances bien médiocres, le diagnostic s’impose : angine de poitrine. Il faut opérer. « Tu as entendu le docteur comme moi, y en a des milliards dans le monde, des opérations comme la mienne ! » Robert s’échappe pour quelques jours du domicile conjugal afin d’investir l’espace plus anonyme de l’hôpital. Ici, l’on se distingue par ses cicatrices –signe que l’on a survécu au scalpel- mais aussi par la dangerosité de sa pathologie –qui se détermine par la longueur des lettres composant sa dénomination. Après le long sommeil de l’anesthésie, la traque aux distractions devient le nouvel objectif de tout patient. Les médecins blasés –monstres de science- deviennent des objets comiques bien malgré eux et les visites des proches et de la famille, dont le potentiel humoristique est beaucoup plus réduit, permettent malgré tout au temps de s’écouler plus rapidement. A l’extérieur aussi, on continue de clapser selon toute la régularité habituelle –et même davantage qu’à l’hôpital, semblerait-il ! Portant son béret jusqu’au terme de son opération, Robert Bidochon ressort de cette expérience ultime avec la fierté et l’honneur du guerrier vainqueur. Lorsque les Bidochon sont confrontés aux frissons du dernier souffle, le pathétique de leur existence vire au tragi-comique. Robert sortira-t-il métamorphosé suite à cette approche de la mort ? Spirituellement, rien ne semble avoir changé pour lui et nous pouvons présager sans crainte, pour les volumes suivants, de retrouver un Robert tout aussi Bidochon que dans les volumes précédents…si ce n’est qu’à présent, il peut se vanter d’avoir été adoubé à ce titre : « Surtout, penser que l’on est un grand cardiaque ! » - Citation :
Moi, opéré !! Moi, Robert Bidochon ! Tsss… On croit toujours que ces choses-là n’arrivent qu’aux autres, et puis un jour… | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Jeu 10 Jan 2013 - 20:58 | |
| Les Bidochon – Tome 8 : Vent du soir (1987) Pour comprendre d’où provient ce fameux Vent du soir qui donne son titre au 8e volume de la série des Bidochon, il faut savoir que cet album est dédicacé « à tous les airs », avec qui son auteur Binet entretint des rapports « aussi divers qu’enrichissants ». Peut-être cette précision permettra-t-elle d’éclaircir certains aspects de cet étrange volume aux ambitions éthérées… Binet semble bien connaître les « airs ». Sous toutes leurs déclinaisons, il les énumère page après page et évoque… … des « airs » de musique, que Robert tente lamentablement de pianoter sur le clavecin électronique qu’il s’est fait refourguer par un commerçant habile… Pourtant, lors de la démonstration, tout avait l’ « air » si simple : il suffisait d’appuyer sur les touches lumineuses en suivant leur ordre d’apparition ! Devant Raymonde, le processus ne fonctionne plus, et même si elle essaie de prendre l’ « air » intéressé, elle regrette surtout que son pitoyable époux n’ait pas plutôt investi sa cagnotte dans l’achat de quelque chose de plus utile… un mixer, par exemple ? N’oublions pas non plus les « airs » de la grande comédie sociale, ceux que l’on se force à emprunter, ceux qui nous collent de faux sourires et qui nous arrachent le visage… L’ « air » ravi d’être invité à dîner chez les Pelletier, alors qu’une soirée télévision n’aurait peut-être pas été plus désagréable… Mais l’ « air » n’est pas seulement une question de figure, c’est aussi une question de tube digestif. Tant pis s’il faut ici ravaler sa fierté, nous parlerons ici des « airs » intestinaux, dont Robert semble maîtriser la production à quantité industrielle –mais pour ce qui est de la maîtrise de leur émission, il nous faudra en reparler plus tard. Une boîte de cassoulet en conserve, et les « airs gastriques » envahissent les toilettes, les placards et le lit conjugal… Vent du soir… espoir ? Non ! Raymonde ne se donne plus de faux « air » : si elle n’a pas envie, elle n’a pas envie ! Mais Robert est tenace ! Et puis, il est si rapide… Raymonde a plus vite fait de céder que de résister, mais ça ne ressemble plus aux doux « airs » de sérénade que lui jouait son tendre amant aux débuts de leur relation. Entre autres « airs », citons aussi celui qui fait s’agiter la crotte de nez suspendue à sa muqueuse, très gênant lorsqu’il faut adresser ses condoléances à un proche. Bien que rien ne relie les différents chapitres de ce huitième album, sinon ce prétexte de décliner le mot « air » à toutes les sauces, il sera difficile de ne pas les apprécier en fin connaisseur. On continue d’y reconnaître une apathie, un ringardisme et un humour qui prolongent encore cet « air » familier que nous jouent les Bidochon depuis le début de leurs aventures, et qui fait tout le plaisir de la lecture. - Citation :
- Du coup, je lui donne son cadeau ou je lui donne pas ? Vu la tête qu’elle me tire, est-ce que je peux arriver devant elle en lui souhaitant des années à venir aussi heureuses que celles passées ? Elle va accepter mon cadeau du bout des lèvres… A ce prix-là, c’est vraiment du gâchis ! D’un autre côté, si je ne lui offre pas, c’est encore plus gâché ! Gâché pour gâché, autant choisir le moins gâché !
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| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Sam 2 Fév 2013 - 18:18 | |
| Les Bidochon – Tome 9 : Les fous sont lâchés (1987) Robert et Raymonde s’aventurent sur des territoires audacieux. Bidochon, soyez les bienvenus en territoire kafkaïen ! Ne connaissiez-vous pas encore la complexité du système administratif à l’accueil d’un hôpital ? L’ongle incarné de cette pauvre Raymonde s’en souviendra certainement longtemps… Dans un enchaînement de cause à effet contre lequel il semble impossible de lutter, les Bidochon vont goûter jusqu’à plus faim des services tertiaires de la période post-industrielle. L’hôpital, qui avait déjà fait l’objet d’une représentation approfondie dans le volume des Assujettis sociaux, ne sera pas le seul à souffrir du regard affuté de Binet. Les flics mal débroussaillés de la moustache sont dépeints dans toute leur arrogance bornée, illustrant à la perfection ce paradoxe qui voudrait que moins l’on en sait, plus l’on en dit. Les services fiscaux et sociaux s’emmêlent les pinceaux et nous font remuer dans sa tombe notre pauvre vieux Robert, pourtant plus vivant que jamais lorsqu’il s’agit de taper du poing sur les tables. A ce jeu-là, il trouvera toutefois de la concurrence puisque l’on n’entre pas dans les services fiscaux à sa guise : ceux-ci sont en effet gardés par de puissants cerbères d’autant plus incontournables que leur innocente apparence de secrétaire ne laissait rien douter de leur agressivité. Emmené dans ces systèmes labyrinthiques de force plutôt que de gré, Robert finit par perdre la tête. Pour la première fois depuis le début de la série, les Bidochon s’autorisent une incursion vers le côté fantastique de l’existence, ramant péniblement sur des fleuves de paperasses indigestes. Bercés par le murmure des flots, nous nous rappellerons cette question étrange, posée à Raymond par un agent de la sécurité des plus louches : « Et comment l’ongle incarné pouvait-il être au parking si ta femme était dans la voiture ? »…Oui, Binet vire à l’absurde, et s’il arrive à nous prouver que Raymond peut être mort tout en étant vivant, il parvient également à ressusciter Ionesco et son humour désespéré ! Si le thème n’est pas original dans l’œuvre des Bidochon, on ne pourra toutefois pas dénier que son traitement se fait toujours de la manière la plus convaincante possible pour le lecteur… Et gare si vous n’aimez pas ! L’armoire normande –pourfendeuse des ennemis des Bidochon- risquerait bien de meurtrir votre entendement… - Citation :
- - Bon dieu ! Quelle bouillie !! Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Monsieur Merlan vient d’être écrasé par une armoire normande ! - Une quoi ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Sam 23 Fév 2013 - 19:28 | |
| Les Bidochon – Tome 10 : Usagers de la route (1988) « Vroum-Vroum Tu-tût ! » On s’amuse bien au salon de l’automobile… enfin, devrait-on plutôt dire : Robert s’amuse bien, comme tout bon mâle qui se respecte. En effet, ce n’est pas Raymonde qui semble prendre son pied, fidèle corps et âme à son salon de l’automobile à elle : le marché du week-end, où l’on hésite entre des poireaux et des tomates plutôt qu’entre une Rono 5 à la moquette jaune ou une Rono 5 à la moquette verte (40% d’acrylique). Mais pourquoi nos Bidochon sont-ils venus se perdre à l’intérieur de ce grand salon de l’automobile, eux qui peinent déjà à cheminer entre les rayons du supermarché du coin ? Osera-t-on avouer qu’à cause d’un simple joint de culasse usagé, c’est toute leur voiture qu’ils ont dû balancer à la casse ? Quel bon prétexte pour se lancer dans un nouvel achat qui nécessitera des années de remboursement ! Binet en profite pour explorer toutes les turpitudes de la vie routière et démontre ainsi avec brio ce qu’Ivan Illich avait déjà compris et résumé en quelques mots : passé le temps dans les embouteillages, chez le garagiste, à la station-service, au nettoyage automatique…la vitesse moyenne d’un automobiliste ne dépasse pas les 6 km/h –nous faisons aussi bien en tant que piéton ! Mais peut-être les Bidochon sont-ils de piètres marcheurs… Quoiqu’il en soit, leur nouvelle Rono 5 dans le garage, ils semblent se croire dans l’obligation d’en faire bon usage en allant vadrouiller sur les routes, sans autre but bien précis que celui de rattraper le kilométrage de leur précédente titine. Alors qu’on commençait à désespérer de retrouver l’humour dont font habituellement et involontairement preuve les Bidochon, la grande vadrouille sera enfin l’occasion de lancer de profonds débats sur la meilleure façon de réguler le flux sortant de dégueulis de mâdame, sujette au mal de mer.
« En tout cas, ce qui me dépasse, c’est que tu puisses vomir autant !! Toi qui d’habitude est constipée !! »Pas qu’on se marre à fond le cabanon dans ce dixième volume des Bidochon mais enfin, on ne rigole pas avec la sécurité routière et l’obsolescence programmée. Tout cela donne envie de sortir de chez soi et de prendre l’air à pied… en espérant ne pas tomber sur un Robert qui aurait confondu le frein et l’accélérateur… | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Ven 22 Mar 2013 - 13:13 | |
| Les Bidochon – Tome 11 : Matin, midi et soir suivi de matin, midi et soir (1989) O, lassitude des jours qui se suivent et se ressemblent ! On se met en couple et on croit que la vie va devenir plus facile, moins monotone –plus drôle et moins humiliante. Et puis on se réveille un matin et on se rend compte que la journée qui s’annonce ne va être ni plus ni moins différente que celle qui s’est déjà écoulée la veille. Et pire que cette lassitude, on traîne avec soi ce boulet qu’on appelle conjoint. Tartines beurrées, mauvaise haleine, ronchonneries du matin et teint verdâtre, bienvenue dans le pays des sales tronches et des regards noirs. Midi, il faut faire semblant de s’occuper. Après le gratin dauphinois, initiation au jogging –seule incursion du côté de l’originalité, mais incursion désastreuse pour les corps habitués au seul exercice de la télévision. Enfin le soir, et son repos bien mérité, sauf si le premier samedi du mois a sonné. Dans ce cas, il faudra se soumettre à l’obligation conjugale. Mieux c’est simulé, plus vite c’est terminé ; monsieur pourra se remettre à ronfler tranquillement tandis que madame essaiera tant bien que mal de s’endormir malgré les décibels. Avec Matin, midi et soir, Binet nous propose un volume rusé de sa série des Bidochon. Quel thème plus ouvert que celui de la répétition des jours pour nous donner un aperçu des actes les plus anodins mais cependant les plus truculents d’un couple blasé, uni par l’atavisme des habitudes ? En tête-à-tête à l’intérieur de leur appartement, n’étant plus distraits par leurs congénères venus de l’extérieur, Robert et Raymonde révèlent toute la cruauté qu’ils dissimulent habituellement derrière leur hypocrisie civilisée et courtoise. Homme et femme ne semblent pas faits pour s’entendre –plus généralement : ni Robert ni Raymonde ne semblent pouvoir s’entendre avec personne. Sur le thème de la routine et de la banalité, Binet semble intarissable et n’a pas fini de nous livrer ses intarissables trouvailles. A son humour habituel s’ajoute cette fois toute la cruauté nécessaire à ce que les bonnes blagues deviennent des piques acerbes que s’échangent Raymonde et Robert au cours de longs duels absurdes et grotesques. Heureusement que le divorce ne semble pas encore être rentré dans les mœurs des Bidochon. Pour le lecteur, il serait bien triste de les voir se séparer ! - Citation :
- Si tu crois que c’est facile de se lever dans les mauvaises haleines dès le matin !! Déjà que je suis d’un naturel patraque !
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| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Mer 15 Mai 2013 - 13:45 | |
| Les Bidochon – Tome 12 : Téléspectateurs (1991) C’était le bon vieux temps… le temps où il n’y avait encore qu’une télévision par foyer. Combien de batailles, combien de conflits à l’arme blanche se sont déroulés autour de ce monument à la gloire du divertissement ? La télévision concentrait encore tous les fantasmes d’une génération soucieuse de connaître la promotion audiovisuelle, ainsi Père Bidochon atteignant le septième ciel à cette idée : « Moi, simple Robert Bidochon, passer dans l’émission de Patrick Saladier… Que de chemin parcouru !! »A croire que cela ne lui suffit pas de passer dans les planches dessinées de Binet… Raymonde, devant ce déferlement de soumission télévisuelle, représente plutôt la droiture –vertu par manque de vice plutôt que vertu lucide ; désintérêt pour le monde projeté à travers l’écran de la télévision plutôt que rejet conscient de la tyrannie audiovisuelle. En parlant de tyrannie, d’ailleurs, Binet fait fort et pousse à outrance l’insanité des programmes télévisés. Bulletins d’informations sadiques qui se concentrent sur la rediffusion des accidents les plus glauques (« C’est pour te dire où est en train de rouler la tête du pilote ! Sinon, on n’y voit rien dans toute cette fraction de seconde !! »), émissions de divertissements qui ne mentent pas sur leur considération du spectateur (« J’espère que vous êtes un sacré paquet de cons à nous regarder et que vous serez encore plus de cons la prochaine fois… ») ou happenings furieux improvisés chez de pauvres citadins insouciants (en particulier nos Bidochon), la télévision semble avoir déraillé mais à bien y réfléchir, elle n’est pas si surréaliste que ça. Binet s’inspire de nos programmes télévisés les plus connus (et les plus crétins) pour imaginer quelle serait leur évolution possible dans la voie d’un décervelage accru. Tyrannie du zapping oblige, on passe d’une histoire à une autre comme d’un match de foot à un film à l’eau de rose. Toutefois, Binet triomphe là où la télévision réussit rarement : dans la cohérence. Après avoir tenté d’atteindre le bonheur télévisuel en tant que simples spectateurs, Raymonde et Robert vont se rapprocher du climax audiovisuel en se glissant parmi le public d’un plateau, en participant à un débat télévisé, en jouant à un quizz sponsorisé –ceci jusqu’à ce qu’ils finissent par devenir eux-mêmes victimes de cette télévision qui ronge l’intimité de leur couple. « Comme la vie serait plus belle si les télés nous rendaient l’amour qu’on leur porte !! »
Heureusement, ce n’est pas encore le cas (peut-être demain, qui sait ?) et en attendant, Binet et le lecteur peuvent se foutre de la tronche des Bidochon comme Michel Drucker et ses invités se foutent de la nôtre (ceci n’étant, bien sûr, qu’un exemple gratuit pris parmi tant d’autres). Découvrons les coulisses de nos émissions préférées : - Citation :
- - RAYMONDE, C’EST MES HARENGS !
- Quoi ? - C’ETAIT MES HARENGS !! J’AI VU MES HARENGS A LA TELE !!!! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Lun 1 Juil 2013 - 13:56 | |
| Les Bidochon – Tome 13 : La vie de mariage (1993) Après le Roman d’amour et Matin, midi et soir, on croyait déjà tout connaître de la Vie de mariage des Bidochon –la fréquence des pets de Monsieur dans le lit conjugal, les folies bergères du premier samedi du mois ou encore le charme des promenades romantiques dans le labyrinthe des galeries commerciales. Mais nous ignorions encore une chose… le romantisme forcené de Raymonde Bidochon. Est-ce à force d’avoir canalisé ses élans fleur bleue qu’après quinze ans de mariage, Raymonde se prend à nouveau pour une fillette de dix-huit ans, nuisette et paupières battantes comprises ? Robert aura tôt fait de la rappeler à l’ordre : l’illusion n’est plus possible car la force centrifuge (ou un truc du genre) a agi –maudite force centrifuge ! : « C’est que quand elle te tire vers le bas, la force centrifuge, eh bien elle te tire tout le reste avec !! La peau, les fesses, les seins, les joues, les tripes… Tout !! »Si ce n’est pas lamentable de déployer tant de mauvaise foi et de corrompre la science pour la simple tranquillité de s’assurer une soirée comateuse devant la télévision… D’ailleurs, ne serait-ce pas plus romantique d’aller regarder un clair de Lune ? Après les arguments scientifiques, Robert déploie les arguments économiques : pourquoi perdre de l’énergie et du temps pour assister à un spectacle que la télévision dispense avec une qualité visuelle accrue ? Dans cet album, Robert et Raymonde rivalisent d’ingéniosité. A l’œuvre pour nourrir leurs ambitions contraires, s’agissant pour l’un de laisser couler un mariage piteux et s’agissant pour l’autre de s’illusionner de quelques élans amoureux, ils déploient d’une part un argumentaire sinon convaincant, au moins hilarant, et d’autre part des ruses machiavéliques qui semblent issues de grimoires fantômes ( « Il paraît que si on regarde derrière soi avant de manger sa purée, ça donne envie de faire l’amour »). Incompatibles jusqu’au bout, Raymonde et Robert méritaient au moins d’être rassemblés pour lier leur lecteur et cet album à la force d’une alchimie subtile qu’ils ne connaîtront sans doute jamais... - Robert a écrit:
- Tu ferais mieux d’avoir des insomnies le jour, tiens ! Comme ça, au moins, tu pourrais dormir la nuit !
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| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Sam 7 Sep 2013 - 12:45 | |
| Les Bidochon – Tome 14 : Des instants inoubliables (1995) Des instants inoubliables s’ouvre et se parcourt comme l’album de photos familial du couple Bidochon. Chaque histoire se découvre comme si les protagonistes, tendrement réunis (après avoir renforcé leur self-contrôle en s’insultant de salope et d’enculé), redécouvraient les meilleurs moments de leur existence en duo : « Souviens-toi, lorsque nous étions allés ramasser des champignons dans les bois ! Rappelle-toi, lorsque nous avions invité René et Yvonne à faire griller des merguez à la maison ! » Mais au lieu de susciter des souvenirs émouvants, que Binet traduira pour nous en planches de bande dessinée, Robert et Raymonde se rappelleront le panier vide et l’angoisse de la forêt gigantesque, et maudiront le barbecue récalcitrant qui ne fonctionne qu’après maints offrandes au Dieu Merguez. Entre autres moments mémorables, on se souviendra encore de la soirée au restaurant macrobiotique, de la visite chez le gastro-entérologue ou des discussions agressivement amicales du couple, enfermé en huis-clos et réuni autour de la table ou sur le combiné canapé-télé. Si Raymonde et Robert tireront la gueule en refermant leur album photo, rendus moribonds au souvenir d’une vie pourrie marquée par la dualité « enthousiasme made in Robert » et « lucidité moche made in Raymonde », le lecteur en aura pour son plaisir. On se reconnaîtra peut-être dans quelques scènes cruelles mais l’ironie et la distanciation sont telles qu’on ne peut qu’en rire. Jamais répétitif, ces Instants inoubliables forment l’un des albums les plus réussis de la série des Bidochon. - Citation :
- - Dans deux secondes, ça va sentir le printemps !!
- Le printemps ?? - Oui ! Robert dit que quand ça sent la saucisse dans les jardins, c’est que le printemps est revenu !! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Sam 2 Nov 2013 - 14:13 | |
| Les Bidochon – Tome 15 : Bidochon mère (môman) (1997) « Ça n’est pas d’une femme dont Robert a besoin, ah ah ah ! Des femmes, il peut en avoir autant qu’il veut, tandis qu’une mère… »
Ô, admiratrices éperdues de Robert Bidochon, prenez garde : votre principale rivale n’est peut-être pas l’épouse Raymonde mais la mère Bidochon, aussi affectueusement appelée « môman ». Pour déloger cette femme du cœur de Robert, il faudra parier sur autre chose qu’une dispute à propos du programme de télévision. Môman est fermement accrochée à son fils et Robert, tout grand qu’il soit, n’a toujours pas évolué depuis le jour fatidique où il fêta ses douze années. Parce qu’elle s’est coupée le bout du doigt, Robert décolle sa trogne de la télévision et accourt au chevet de môman. La gangrène a bien failli lui enlever sa génitrice ! Mais puisque môman est sauvée, autant en profiter pour passer quelques jours reposants au bercail. Pendant que Robert boit de la grenadine, se déguise en Zorro et fricote avec ses origines, Raymonde mène une vie de boniche. Après tout, une épouse ne sert à rien d’autre. Manuel de manipulation des fils à l’usage des mères, ce volume drôlatique des Bidochon nous met en présence d’un personnage vraiment futé et sournois –peut-être le plus machiavélique de tous les personnages encore jamais rencontrés dans la série. Encore une fois, Binet s’échappe du massacre réaliste en fuyant par le biais du fantastique… Entre une mère qui l’adore en Zorro et une femme qui le préfère en poulpe tentaculaire, Robert aura certainement bien du mal à choisir… - Citation :
- - Robert ! Réveille-toi ! Vite !! Il se passe quelque chose de bizarre avec ta mère.
- Maman ?? - Elle aboie !! - Mais non ! Elle parle en dormant !! C’est pour ça que tu me réveilles !! - OUA OUA - Parce que t’appelles ça « parler », toi !! - Elle se prend pour un chien, c’est normal ! - OUA OUA - Eh bien, moi, ça m’empêche de dormir ! - Elle doit chercher son os !! Quand elle l’aura retrouvé, elle s’arrêtera !! T’as qu’à attendre ! | |
| | | unmotbleu Sage de la littérature
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| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Sam 2 Nov 2013 - 14:43 | |
| En effet la Môman de Robert est une femme abjecte. On le savait déjà depuis Bidochon, roman d'amour. Mais depuis que papa Bidochon est mort elle peut de consacrer exclusivement à son Roro unique et préféré. Malheureusement il y a Raymonde, femme dans laquelle Robert a investi ses économies et qu'il a donc gardée pour ne pas perdre son argent! Merci Coli de rappeler à nos souvenirs (albums de notre jeunesse à nous autres cinquantenaires) l'humour décapant de Christian Binet. Dans l'extrait que tu donnes Môman se prend pour un chien. Le thème du chien est une constante chez cet auteur, non? Voudrais tu nous présenter les albums de Kador? Le seul chien au monde qui lit Kant dans le texte. Et il a fallu que ça tombe sur Robert, le pauuuuuuuuvre. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Lun 4 Nov 2013 - 14:46 | |
| - unmotbleu a écrit:
Dans l'extrait que tu donnes Môman se prend pour un chien. Le thème du chien est une constante chez cet auteur, non?
Voudrais tu nous présenter les albums de Kador? Le seul chien au monde qui lit Kant dans le texte. Et il a fallu que ça tombe sur Robert, le pauuuuuuuuvre. Tu m'en demandes des choses toi ! Binet a fait tellement de séries qui me font envie... Je lirai Kador un jour, c'est certain, quant à savoir si ce sera dans quelques mois ou quelques années... A moins que tu ne veuilles nous présenter les albums de cette série ? (un chien qui lit Kant, quel malheur quand même...) | |
| | | unmotbleu Sage de la littérature
Messages : 1329 Inscription le : 08/03/2013 Age : 65 Localisation : Normandie Rouen
| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Lun 11 Nov 2013 - 12:39 | |
| Meu non, ce n'est pas un malheur! Kador est le seul intellectuel de la famille. Bon, soit, c'est un chien... Un chien, hors du commun et sans doute inadapté à sa vie de chien au grand désespoir de Robert. Il aura tout essayé, le pauvre Robert, lui montrer ce qu'il faut faire pour être un bon chienchien entr'autre. N'oublions pas, non plus, que Kador a pris la place de l'enfant que le couple Bidochon n'aura jamais: Parfois, c'est à la satisfaction de Raymonde qui le chouchoute comme elle peut (ce dont il pourrait se passer quand elle se met en tête de lui préparer une pâtée toute spéciale avec amouuur). Kador est le compagnon le plus raffiné, le plus plaisant et le plus intéressant dont on peut rêver oui mais... Comme chien, je ne suis pas sûre qu'il soit apprécié de son maître, fût il plus évolué que Robert Bidochon. Kador, c'est mon chouch:aime: ou. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: [BD] Christian Binet Ven 3 Jan 2014 - 20:36 | |
| Les Bidochon – Tome 16 : Toniques (1999) Par ennui, dame Bidochon convoque chez elle vendeurs et charlatans en tous genres. Entourée d’une brigade de marchands de piscines, de crocodiles ou de berlines, Raymonde se sent moins seule, mais Robert n’apprécie pas ces affronts lancés au pécule laborieusement amassé. C’est pourquoi il croit permettre à la quiétude de se réinstaller dans son foyer lorsqu’il voit Raymonde se précipiter sur un kit de remise en forme et de remodelage de silhouette. Avec les Bidochon, tout devrait toujours être facile –le mariage, les voyages, les amis- et pourtant, rien ne leur réussit –la monotonie, les surprises, la sympathie. Lorsqu’il est question d’activité physique, il ne faut donc pas s’étonner de voir les deux comparses affalés devant la télévision pendant que des électrodes broient et malaxent leurs lointains souvenirs de muscles. Toutefois, la route conduisant à cet Eldorado de paix est semée d’embûches. Comme toujours, Robert refuse de se fier à la technologie et s’oppose à une Raymonde plus aguerrie que jamais, transportée par le rêve de corps sculpturaux, d’une jeunesse éternelle et d’un mariage plus heureux. « Pourquoi c’est toujours les filles dans les magazines qui ont des corps de rêve et jamais celles dans les lotissements !! »La lutte des classes devenue lutte des corps, Raymonde entraîne Robert contre son gré dans la métamorphose finale. Comme de coutume, l’affront se nourrit des éléments les plus triviaux. Il devient épique, transformant les électrodes en facteurs de mutation malintentionnés, et lyrique lorsque les posters de créatures surréalistes inspirent à la triste Raymonde des odes endiablées. Du canapé au canapé, le chemin est long pour les Bidochon, mais notre détente est excellente. - Citation :
- - C’est incroyable le nombre de calories qu’on peut perdre en faisant du sport !! Regarde ! Un simple marathon et tu en perds huit mille d’un coup !!
- Un simple marathon !! Mais tu sais combien d’années d’entraînement il faut pour faire ton simple marathon ? Ca peut te tuer !! - Sinon, pour les non-sportifs, on peut aussi perdre des calories en pratiquant des tâches quotidiennes. - Ah ! Eh bien ça, c’est déjà plus dans nos cordes ! - Par exemple : « abattre un baobab à la hache », ça fait autant de calories qu’un simple marathon. - Et comment tu veux qu’on fasse ça ?? On a pas de hache !! - Sinon, on peut aussi « creuser un tunnel » ou « pelleter des céréales ». | |
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