Quentin Dupieux

Ah ben tiens ça aiguise ma curiosité

Wrong !

J'ai aimé !

C'est bien plus abouti que Rubber (que j'avais déjà beaucoup aimé). Et tous les petits "défauts" soulevés par Animal, le côté propret-débraillé, la fausse coupe de cheveux bordélique, les trois bouquins, les plans répétitifs, c'était tout le fond du film non ? Le monde aseptisé façon Ikea, un peu d'American Psycho finalement. On dirait une publicité DéclicFraîcheur pour un dentifrice. Et pourtant tout est décalé, de traviole, étrange.

J'aime (et ça me fait rire) ces situations toutes nickel du quotidien, où le fond de la conversation est plutôt juste sous des travers absurdes.

Et puis il est tendre ce film, plein d'envie de communication et de lien avec l'autre. Et de solitude, de perte.

Plein de scènes sont de véritables petits scénarios à eux tout seul, mais parfaitement assemblées ensemble : le gars qui va au boulot, tous les jours, alors qu'il a été viré. Les petites histoires de jardinage avec Victor. Les scénettes d'amour en accéléré qui résume en quelques minutes toutes les angoisses du couple.
...

Il y a encore quelques petits bouts d'hésitation, un peu de rythme bancal, mais ça tient... et ça donne envie d'attendre avec intérêt le prochain.

Quelques images sont très photographiques, notamment celle de début avec cette camionnette qui crame, le camion de pompier auquel sont adossés les pompiers, et un troisième qui lit son journal en déféquant sur la chaussée.
(je ne trouve pas mieux comme photo sur le net...)

Et ça m'a fait penser au travail de Gregory Crewdson.

Réalité

Ou comment Quentin Dupieux est en train de partir loin... et de me perdre...

Toujours ces belles couleurs et ce grain lisse et éthéré de l'image que j'aime.
Toujours ce côté absurde, complètement décalé.
Des histoires dans des histoires dans des histoires.

Mais ça va trop loin, les histoire se perdent, le fil échappe, s'emmêle. Je n'ai pas réussi à garder les wagons accrochés, et je me suis laissée transportée, glissée, petit à petit vers une certaine torpeur.

Ce n'était ni désagréable à voir ou à suivre, ni palpitant.

Dupieux installe le mystère et y reste dedans jusqu'au cou.
Cela devrait plaire à certains, moi ça me laisse trop en marge.

Au prochain Quentin !

Queenie a écrit:

Mais ça va trop loin, les histoire se perdent, le fil échappe, s'emmêle. Je n'ai pas réussi à garder les wagons accrochés, et je me suis laissée transportée, glissée, petit à petit vers une certaine torpeur.

Ce n'était ni désagréable à voir ou à suivre, ni palpitant.

Pareil pour moi sans la torpeur. Je m'étais trompé de ciné et j'ai choisi "Réalité" parce que j'avais bien aimé la B.A. et qu'il y a Chabat. Je ne connaissais pas Quentin Dupieux. Et ça part dans tous les sens, c'est foutraque, mais j'ai bien aimé le film, sans plus, même complètement perdu. Pour moi, c'était une bonne découverte avec cette originale comédie qui glisse vers le fantastique, ou plutôt vers la comédie fantastique . Mais je n'ai toujours rien compris à la finalité. Je n'en ai pas cherché non plus, d'ailleurs.

Je crois que c'est ça : ne pas chercher à comprendre, encore moins la finalité.

Ma torpeur était soit due à mon empathie extrême avec le personnage, le sommeil et les rêves, soit à la musique lancinante en boucle, soit au déjeuner frugal (et la phase digestive qui suit) que je me suis offert avant d'entrer dans la salle.

Drôle de musique, d'ailleurs. Deux notes, pas plus, on aurait dit un jeu d'ordi en fin des années 70 !

si j'ai bien suivi, c'est une boucle piqué dans un morceau de Philip Glass

Réalité



Je m'en branle de Kubrick, Kubrick mes couilles

J'en suis à 40 minutes et c'est tellement laid et mal joué que je risque d'avoir du mal à tenir (allez encore 40 minutes!). Rebelote avec ce surréalisme bon marché qui empile des situations vaguement décalées sans aucune magie. On a l'impression de voir une parodie (volontaire ?) mal filmée (volontairement ? ) d'un film de Lynch (avec un peu de Donnie Darko) mais dénuée de tout mystère et de toute grâce. Et c'est même pas drôle. Décidément pas pour moi. Par contre la musique répétitive façon Philip Glass ou Steve Reich des débuts ne me déplaît pas.

Bon allez j'y retourne, histoire de voir si je ne rate rien.

P.S. Même Carax à côté ça paraît génial. C'est dire! Beurk Beurk Beurk !

Marko a écrit:

Bon allez j'y retourne, histoire de voir si je ne rate rien.

Heureusement qu'il ne dure pas trois heures !

eXPie a écrit:

Marko a écrit:

Bon allez j'y retourne, histoire de voir si je ne rate rien.

Heureusement qu'il ne dure pas trois heures !

Heureusement que je peux lire parfum en même temps

Plus que 23 minutes! (bon j'ai un peu accéléré).

Et voilà! (j'ai encore un peu accéléré...)

Donc effectivement je pense que Dupieux s'amuse à parodier toutes ces fictions qui jouent avec les différents niveaux de réalité (rêve, projection fantasmatique, film dans le film...). La dernière réplique: "C'est comme un eczéma mais à l'intérieur, à l'intérieur de votre tête", dite avec le plus grand sérieux,  est sensée provoquer un fou rire de dérision. C'est le côté potache qui consiste à se moquer des cinéastes dont il s'inspire,  sous l'apparence de l'hommage ou du clin d'oeil,  pour nous dire que tout ça c'est du pipeau, que le cinéma permet de raconter tout en n'importe quoi. Surtout n'importe quoi. Probablement que le cinéma a besoin de trublions pour démolir les beaux châteaux dans le bac à sable mais à trop vouloir filmer le rien cela finit par donner pas grand chose. Ennui!!


Donnie Darko


Donnie Darko version Ratatouille

BimBamBoum.

Faut qu'il se retrouve le Quentin.