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 Edgar Morin [Sociologie]

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MessageSujet: Edgar Morin [Sociologie]   Edgar Morin [Sociologie] EmptyVen 21 Sep 2012 - 11:28

Edgar Morin [Sociologie] Edgar_10

Edgar Nahoum, dit Edgar Morin, né à Paris le 8 juillet 1921, est un sociologue et philosophe français.

Il obtient en 1942 une licence en histoire et géographie et une licence en droit puis entre dans la Résistance. Il adopte alors le pseudonyme de Morin, qu’il garde par la suite. À la Libération, il écrit L’An zéro de l’Allemagne où il décrit la situation du peuple allemand de cette époque. Ce livre a été apprécié en particulier par Maurice Thorez qui l'invite à écrire dans la revue Les Lettres françaises. À partir de 1949, il s’éloigne du Parti communiste français, dont il est exclu peu après, en tant que résistant antistalinien. En 1955, il anime un comité contre la guerre d'Algérie. Il défend, en particulier, Messali Hadj, puis intègre l'Union de la gauche socialiste (UGS), qui participa en 1960 à la création du Parti socialiste unifié (PSU).

Sur les conseils de Georges Friedmann et avec l'appui de Maurice Merleau-Ponty, de Vladimir Jankélévitch et de Pierre George, il entre au CNRS en 1950. Il y conduit en 1965 notamment l'une des premières études d’ethnologie dans la société française contemporaine. Il s'intéresse très vite aux pratiques culturelles qui sont encore émergentes et mal considérées par les intellectuels : L'Esprit du temps (1960), La Rumeur d'Orléans (1969).

Il cofonde la revue Arguments en 1956. Il fonde (codirecteur de 1973 à 1989) et dirige le CECMAS (Centre d'études des communications de masse), qui publie des recherches sur la télévision, la chanson dans la revue Communications qu’il dirige et qui paraît encore aujourd’hui.

Durant les années 1960, il part deux ans en Amérique latine où il enseigne à la Faculté latino-américaine des sciences sociales. En 1969, il est invité à l'Institut Salk de San Diego. Il y rencontre Jacques Monod, l'auteur du Hasard et la Nécessité et y conçoit les fondements de la pensée complexe et de ce qui deviendra sa Méthode.

Aujourd'hui directeur de recherche émérite au CNRS, Edgar Morin est docteur honoris causa de plusieurs universités à travers le monde. Son travail exerce une forte influence sur la réflexion contemporaine, notamment dans le monde méditerranéen et en Amérique latine, et jusqu'en Chine, Corée, Japon. Il a créé et préside l’Association pour la pensée complexe, l'APC. Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI.

Athée, il considère le monothéisme comme un « fléau de l'humanité » et apprécie le bouddhisme, entre autres, car c'est une religion sans dieu.

Il définit sa façon de penser comme « co-constructiviste »1 en précisant : « c’est-à-dire que je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ».
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MessageSujet: Re: Edgar Morin [Sociologie]   Edgar Morin [Sociologie] EmptyVen 21 Sep 2012 - 11:28

Deux concepts d'Edgar Morin que je trouve particulièrement intéressants :

L'inéliminabilité d'incertitudes, selon trois principes :
« - le premier est cérébral : la connaissance n'est jamais un reflet du réel, mais toujours traduction et reconstruction, c'est-à-dire comportant risque d'erreur ;
- le second est physique : la connaissance des faits est toujours tributaire de l'interprétation ;
- le troisième est épistémologique : il découle de la crise des fondements de certitude en philosophie (à partir de Nietzsche) puis en science (à partir de Bachelard et Popper).
Connaître et penser, ce n'est pas arriver à une vérité absolument certaine, c'est dialoguer avec l'incertitude. » (La tête bien faite)

L'unidualité de l'homme : « être à la fois biologique, naturel et cérébral d'une part, culturel, social et spirituel de l'autre, l'un étant inséparable de l'autre », ce qui en fait un être fondamentalement ambivalent, à la fois homo sapiens et homo demens. (Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur).

Ce dernier titre est en ligne ici : Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur.

Voici la présentation introductive des sept savoirs :

1 : Les cécités de la connaissance : l’erreur et l’illusion
- Il est remarquable que l’éducation qui vise à communiquer les connaissances soit aveugle sur ce qu’est la connaissance humaine, ses dispositifs, ses infirmités, ses difficultés, ses propensions à l’erreur comme à l’illusion, et ne se préoccupe nullement de faire connaître ce qu’est connaître.
- En effet, la connaissance ne peut être considérée comme un outil ready made, que l’on peut utiliser sans examiner sa nature. Aussi la connaissance de la connaissance doit-elle apparaître comme une nécessité première qui servirait de préparation à l’affrontement des risques permanents d’erreur et d’illusion, qui ne cessent de parasiter l’esprit humain. Il s’agit d’armer chaque esprit dans le combat vital pour la lucidité.
- Il est nécessaire d’introduire et de développer dans l’enseignement l’étude des caractères cérébraux, mentaux, culturels des connaissances humaines, de ses processus et de ses modalités, des dispositions tant psychiques que culturelles qui lui font risquer l’erreur ou l’illusion.

2 : Les principes d’une connaissance pertinente
- Il y a un problème capital, toujours méconnu, qui est celui de la nécessité de promouvoir une connaissance capable de saisir les problèmes globaux et fondamentaux pour y inscrire les connaissances partielles et locales.
- La suprématie d’une connaissance fragmentée selon les disciplines rend souvent incapable d’opérer le lien entre les parties et les totalités et doit faire place à un mode de connaissance capable de saisir ses objets dans leurs contextes, leurs complexes, leurs ensembles.
- Il est nécessaire de développer l’aptitude naturelle de l’esprit humain à situer toutes ses informations dans un contexte et un ensemble. Il est nécessaire d’enseigner les méthodes qui permettent de saisir les relations mutuelles et influences réciproques entre parties et tout dans un monde complexe.

3 : Enseigner la condition humaine
- L’être humain est à la fois physique, biologique, psychique, culturel, social, historique. C’est cette unité complexe de la nature humaine qui est complètement désintégrée dans l’enseignement, à travers les disciplines, et il est devenu impossible d’apprendre ce que signifie être humain. Il faut la restaurer, de façon à ce que chacun, où qu’il soit, prenne connaissance et conscience à la fois de son identité complexe et de son identité commune avec tous les autres humains.
- Ainsi, la condition humaine devrait être un objet essentiel de tout enseignement.
- Ce chapitre indique comment il est possible, à partir des disciplines actuelles, de reconnaître l’unité et la complexité humaines en rassemblant et organisant des connaissances dispersées dans les sciences de la nature, les sciences humaines, la littérature et la philosophie, et de montrer le lien indissoluble entre l’unité et la diversité de tout ce qui est humain.

4 : Enseigner l’identité terrienne
- Le destin désormais planétaire du genre humain est une autre réalité clé ignoré par l’enseignement. La connaissance des développements de l’ère planétaire qui vont s’accroître dans le XXIe siècle, et la reconnaissance de l’identité terrienne, qui sera de plus en plus indispensable pour chacun et pour tous, doivent devenir un des objets majeurs de l’enseignement.
- Il convient d’enseigner l’histoire de l’ère planétaire, qui commence avec la communication de tous les continents au XVIe siècle, et de montrer comment sont devenues inter-solidaires toutes les parties du monde sans pourtant occulter les oppressions et dominations qui ont ravagé l’humanité et n’ont pas disparu.
- Il faudra indiquer le complexe de crise planétaire qui marque le XXe siècle, montrant que tous les humains, désormais confrontés aux mêmes problèmes de vie et de mort, vivent une même communauté de destin.

5 : Affronter les incertitudes
- Les sciences nous ont fait acquérir beaucoup de certitudes, mais nous ont également révélé au cours du XXe siècle d’innombrables domaines d’incertitudes. L’enseignement devrait comporter un enseignement des incertitudes qui sont apparues dans les sciences physiques (microphysiques, thermodynamique, cosmologie), les sciences de l’évolution biologique et les sciences historiques.
- Il faudrait enseigner des principes de stratégie, qui permettent d’affronter les aléas, l’inattendu et l’incertain, et de modifier leur développement, en vertu des informations acquises en cours de route. Il faut apprendre à naviguer dans un océan d’incertitudes à travers des archipels de certitude.
- La formule du poète grec Euripide, vieille de vingt-cinq siècles, est plus actuelle que jamais : « L’attendu ne s’accomplit pas, et à l’inattendu un dieu ouvre la porte ». L’abandon des conceptions déterministes de l’histoire humaine qui croyaient pouvoir prédire notre futur, l’examen des grands événements et accidents de notre siècle qui furent tous inattendus, le caractère désormais inconnu de l’aventure humaine doivent nous inciter à préparer les esprits à s’attendre à l’inattendu pour l’affronter. Il est nécessaire que tous ceux qui ont la charge d’enseigner se portent aux avant-postes de l’incertitude de nos temps.

6 : Enseigner la compréhension
- La compréhension est à la fois moyen et fin de la communication humaine. Or, l’éducation à la compréhension est absente de nos enseignements. La planète nécessite dans tous les sens des compréhensions mutuelles. Étant donné l’importance de l’éducation à la compréhension, à tous les niveaux éducatifs et à tous les âges, le développement de la compréhension nécessite une réforme des mentalités. Telle doit être l'œuvre pour l’éducation du futur.
- La compréhension mutuelle entre humains, aussi bien proches qu’étrangers, est désormais vitale pour que les relations humaines sortent de leur état barbare d’incompréhension.
- D’où la nécessité d’étudier l’incompréhension, dans ses racines, ses modalités et ses effets. Une telle étude est d’autant plus nécessaire qu’elle porterait, non sur les symptômes, mais sur les causes des racismes, xénophobies, mépris. Elle constituerait en même temps une des bases les plus sûres de l’éducation pour la paix, à laquelle nous sommes attachés par fondation et vocation.

7 : L ‘éthique du genre humain
- L’enseignement doit amener à une « anthropo-éthique » par la considération du caractère ternaire de la condition humaine, qui est d’être à la fois individu - société - espèce. Dans ce sens, l’éthique individu/espèce nécessite un contrôle mutuel de la société par l’individu et de l’individu par la société, c’est-à-dire la démocratie ; l’éthique individu - espèce appelle au XXIe siècle la citoyenneté terrestre.
- L’éthique ne saurait être enseignée par des leçons de morale. Elle doit se former dans les esprits à partir de la conscience que l'humain est à la fois individu, partie d’une société, partie d’une espèce. Nous portons en chacun de nous cette triple réalité. Aussi, tout développement vraiment humain doit-il comporter le développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et de la conscience d’appartenir à l’espèce humaine.
- À partir de cela s’esquissent les deux grandes finalités éthico-politiques du nouveau millénaire : établir une relation de contrôle mutuel entre la société et les individus par la démocratie, accomplir l'Humanité comme communauté planétaire. L’enseignement doit contribuer, non seulement à une prise de conscience de notre Terre-Patrie, mais aussi permettre que cette conscience se traduise en une volonté de réaliser la citoyenneté terrienne. »
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MessageSujet: Re: Edgar Morin [Sociologie]   Edgar Morin [Sociologie] EmptyVen 21 Sep 2012 - 15:26

Une vraiment bonne idée, Mezza voce ! Morin est un grand philosophe doublé d' un humaniste pein d' idées brillantes, positives, optimistes et dans le domaine du possible.

Un homme que l' intelligence et la vitalité ont rendu beau à nonante et quelques années...Edgar Morin [Sociologie] 56221
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