Le concert du jour

coline a écrit:

Tu es toujours là où il faut!

On a de la chance sur Lille avec cette nouvelle salle aux normes des grandes salles européennes. Et une programmation qui donne la place à bien des découvertes. Les prix ont un peu monté mais il y en a pour toutes les bourses.

Jean Sibelius (1865 - 1957)
Concerto pour violon et orchestra en ré mineur, opus 47

Gustav Mahler (1860 – 1911)
Symphonie n°1 en ré majeur, Titan

Alexandra Soumm, violon
Tito Muñoz, direction

C'est une très jeune femme que l'on voit arriver sur scène, un Guadagnini datant de 1785 dans les mains. Elle a la fougue de la jeunesse, mais déjà la sensibilité de la maturité instrumentale. Le concerto pour violon de Sibelius demande de l'énergie, de la virtuosité, et lyrisme. Il y avait tout cela, et davantage encore..ce petit quelque chose qui vous laisse un peu bête sur votre siège.
On attend toujours beaucoup d'une oeuvre que l'on aime particulièrement, et que l'on écoute souvent. ( c'est d'ailleurs un de mes tous premiers achats musicaux). Ce soir là c'était au delà de ce au quoi je m'attendais.

Le mouvement le plus connu

En seconde partie, l'OSLN s'attaquait à un autre monument symphonique, la Titan.... celle où l'on peut entendre les premières notes de Frère Jacques dans le troisième mouvement. Venir à Mahler ne fut pas naturel pour moi; il m'a fallu du temps pour l'apprivoiser ( un peu comme Wagner); cela ne va pas de soi. Mais quand on trouve la clé, s'ouvre à alors un monde magique.
Tito munoz tient parfaitement cet orchestre qui ira jusqu'au plus profond de lui même, arrachant au public un tonnerre d'applaudissement, et pas que.....

Beau concert de l'Orchestre de Paris ce soir, avec comme pièce de résistance La symphonie concertante de Szymanowski avec Piotr Anderszewski au piano. Extrait avec Arthur Rubinstein, à qui l'oeuvre est dédiée :

J'aurais bien emprunté le tunnel de téléportation pour assister à vos concerts respectifs

Pour moi ce sera demain soir à Bruxelles avant mon départ en vacances. Au programme: La 7e de Sibelius (je vais décoller avant l'heure!) et le concerto pour violon de Mendelssohn (Richard Strauss en prime avec les Métamorphoses). Eivind Gullberg Jensen à la direction et Augustin Dumay au violon. Commentaire à mon retour dans 15 jours.

Concert fantastique hier soir au Nouveau Siècle après la tellurique 7e de Sibelius à Bruxelles:

"Canzone dei ricordi" de Giuseppe Martucci avec la soprano Anna Caterina Antonacci. Une musique post-romantique séduisante sans être inoubliable. De belles mélodies servies par cette chanteuse italienne incroyablement sexy dans une robe moulante entièrement en cuir ! Je n'avais jamais vu ça.

La siderante "6e symphonie" dite "tragique" de Mahler qui est une des choses les plus géniales qu'on puisse entendre. D'une puissance sonore et rythmique à rester cloué au fauteuil et d'une beauté orchestrale magique dans des moments à entrer en lévitation. Les sonorités de Célesta, de harpes, de cloches diverses (dont des cloches de vaches) enchantent jusqu'à ces 3 coups de marteau geant d'une violence inouïe qui marquent les 3 coups du destin. C'est grandiose, sublime, inoubliable. 1h20 de sidération musicale. Faut le voir pour le croire! Mahler semble vouloir explorer toutes les combinaisons sonores possibles. On est constamment en éveil, surpris, ébloui par son génie musical. Courrez voir cette symphonie si elle passe à proximité.

Berg disait qu'il n'y a qu'une 6e avec la pastorale. Celle de Mahler. Radical mais je le comprends.

J'ai assisté hier à un concert de l'Orchestre de Paris. Au pupitre Thomas Hegelbrock (très très bien). Un programme des plus alléchants : la rare Ouverture de concert de Szymanowski, le troisième concerto pour piano de Bartok, et pour finir la deuxième symphonie de Schumann. Soliste : Radu Lupu. Je ne l'avais jamais entendu en vrai dans une salle. Et j'ai été complètement subjuguée. Une telle finesse et expressivité. Un toucher absolument fabuleux. Je vais faire une razzia dans sa discographie. Et surtout essayer d'assister à des concerts au maximum. Quel talent !

Hier soir, salle Poirel, c'est en pleine Mittel Europa que l'OSNL m'a emportée.

Tout d'abord avec les Danses de Galánta de Zoltán Kodály. Il y avait à la fois du ryhme, du lyrisme, l'âme tzigane à fleur de peau, tout le charme slave. Cinq pièces que je découvrais, pour mon plus grand bonheur, et avec la gène de ne pas intéresser suffisamment à ce compositeur dont les quelques œuvres déjà entendues m'ont laissé d'excellents souvenirs.

Puis, direction la Pologne de Kamierz Serocki (1922-1981) pour l'interprétation très réussie de son concerto pour trombone par le jeune et talentueux Fabrice Millischer. Le trombone est assez rarement joué en solo en musique symphonique ; on en oublierait presque le velouté du son de cet instrument. Le concerto était construit non pas en 3 mais 4 mouvements, comme une symphonie, avec des cadences laissant à l'instrumentiste le loisir de s'exprimer . Fabrice Millisher a offert en bis une superbe adaptation de la Pavane pour une infante défunte de Ravel

Enfin pour dernière étape du voyage, ce fut Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Une oeuvre envoutante à souhait, mettait en lumière Laurent Caussé, 1er violon e super-soliste de L'OSNL, et dont les aigus tout en délicatesse me donnaient la chair de poule.



Le tout dirigé par le suisse Daniel Klajner, dont je me souviens encore parfaitement de la ville more qu'il avait dirigé chez nous.......

Enfin, le charme slave chez un Hongrois, cela fait bizarre, Mimi.

Hier, sous la pluie, à 10m d'Arlette (qui porte la même couleur de teinture que la star citée dessous)
ANNE SYLVESTRE !
79 ans, encore plus pleine de love, encore plus drôle.
Et plus en forme que lors de son jubilé. Certains sont épargnés par l'âge.

Grand moment d'émotion.
J'ai même caché une larme.

Très belle mise en appétit hier matin avec le concert apéritif. Le concept est simple, à l'heure du kir, ou du Porto, les musiciens de l'orchestre sortent de l’anonymat pour jouer en formation de chambre des oeuvres ou des transcriptions d'oeuvres.
Au programme :

*un quatuor pour clarinette et cordes de Penderecki distillant une douce mélancolie.
* Une sonate de Couperin qui m'a scotcher sur mon siège tant la flute à bec, le clavecin et les cordes étaient en harmonie.
* Un concerto pour hautbois et violon de Telemann . Compositeur le plus prolifique du répertoire, Telemann est un contemporain de Bach
* Transcription pour cuivres d'une toccata et fugue de Bach, celle en ré mineur, très connue
La connaissant à l'orgue, instrument pour lequel Bach l'a composée, je fus très surprise du résultat ;c'est assez tonitruant comme sonorité; pas vraiment déplaisant, mais ...à l'orgue c'est telement plus poignant.....

Super soirée au Nouveau Siècle à Lille avec le sublimissime oratorio de Prokofiev Ivan Le Terrible sous la direction de Alexander Vakoulsky et le choeur de La Capella de St Pétersbourg. Quelle musique magnifique capable de la plus infinie nuance comme de la plus grande puissance. On a des frissons partout et les larmes aux yeux pendant 1 heure. La salle s'est levée à la fin pour ovationner les musiciens. Une soirée que je n'oublierai pas.

En première partie la 1ere symphonie de Vassili Kalinnikov qui sans être géniale proposait une belle musique romantique avec un final intense. Sur le moment on est sous le charme mais Ivan le Terrible le pulvérise littéralement par sa beauté inouïe.

Je pense que je ne lirai ou verrai rien ce mois-ci qui puisse égaler un tel spectacle.

Extraits de Ivan Le Terrible:

Comment se fait-il que je ne découvre ce fil qu'aujourd'hui, alors que je vais régulièrement au concert    Les fonds du forum recèlent de ces trésors   

Maline a écrit:

Comment se fait-il que je ne découvre ce fil qu'aujourd'hui, alors que je vais régulièrement au concert    Les fonds du forum recèlent de ces trésors   

Je guetterai tes commentaires...

Marko a écrit:

Je guetterai tes commentaires...

Alors, rendez-vous dans un mois pour Semyon Bychkov au pupitre de l'orchestre philharmonique de Berlin et un concert pour piano et orchestre de Mozart (avec Menahem Pressler comme soliste) et la 11e symphonie de Dimitri Chostakovitch « L’année 1905 ».

J'ai donc vu la création du concerto "Dreamtime" de Philippe Hersant avec Emmanuel Pahud...

Un enchantement du début à la fin de ces 20 minutes ininterrompues. Des sonorités immédiatement fascinantes, intemporelles, pluri-ethniques, créant des ondulations, des échos, des ricochets sonores, poussant la flûte (instrument primitif par excellence) de la ligne mélodique pentatonique du début aux confins de l'expressivité (laissant Emmanuel Pahud littéralement à bout de souffle ) dans une explosion rythmique finale intense avant l'apaisement. Un public conquis et reconnaissant (beaucoup d'asiatiques présents d'ailleurs dans la salle). Un moment de pure magie qui sera retransmis sur France Musique le 4 février à 14h. Il faut absolument que je trouve un moyen d'enregistrer la radio. Ils n'ont jamais enregistré son concerto pour harpe que j'avais beaucoup aimé il y a 4 ans environ. Espérons que la notoriété de Pahud aidera à la sortie d'un cd.