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| Doug Peacock [Nature] | |
| | Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Doug Peacock [Nature] Lun 17 Déc 2012 - 20:32 | |
| DOUG PEACOCK est né en 1942, dans le Michigan. Son passage chez les Bérets verts durant la guerre du Vietnam le marque à tout jamais. De retour en Amérique, il consacre plusieurs années à l’observation des grizzlys et à l’exploration des déserts de l’Ouest. Il est depuis devenu une personnalité légendaire du combat écologiste et vit à Livingston, dans le Montana. source : gallmeister.frBibliographie : - The Grizzly Years: In Search of the American Wilderness 1990 --> en français : Mes années grizzly- Baja 1991 - Walking It Off: A Veteran's Chronicle of War And Wilderness 2005 --> en français : Une guerre dans la tête- The Best of Edward Abbey (avec Edward Abbey) 2005 - The Essential Grizzly: The Mingled Fates of Men and Bears Mes années grizzly - quatrième de couverture a écrit:
- Revenu brisé de la guerre du Vietnam, Doug Peacock a trouvé à se reconstruire en passant vingt années de sa vie dans les montagnes de l’Ouest américain, sur les traces d’un formidable prédateur : le grizzly, dont il est à ce jour l’un des plus grands spécialistes au monde. Son récit captivant nous entraîne de l’Alaska à la mer de Cortez, à la découverte d’un animal mystérieux, bien plus proche de nous que nous ne saurions l’imaginer. Dans ses relations avec ses semblables aussi bien qu’avec l’homme et son environnement, le grizzly incarne puissamment liberté et sauvagerie, que menacent pourtant les avancées notre civilisation.
Mes années grizzly est un fabuleux récit d’aventures digne des romans de Jack London. Mais c’est aussi le témoignage exceptionnel d’un homme parti seul à la rencontre de l’Amérique sauvage. ou encore : Mes années grizzly est une histoire d'amour, celle d'un homme qui rentre de la guerre dépossédé de son âme, et qu'il va retrouver à travers l’étude et la protection acharnées du plus grand prédateur de la planète. Selon moi, aucun livre publié cette année ne pourra être plus intéressant que celui-ci.Jim Harrison Peacock est un excellent écrivain, un naturaliste doté d'une sensibilité et d’un regard de romancier. Je me suis surpris à retenir mon souffle en lisant les descriptions de ses rencontres avec les ours.THE CHICAGO TRIBUNE Mes années grizzly est une histoire passionnante sur la nature, et plus encore, une métaphore frappante, un cri de rage contre l’absurde manière dont on ravage la vie sur terre – y compris la vie humaine.Peter Matthiessen Doug Peacok écrit avec un cœur immense, avec verve et éloquence. Il appelle à une révolution de l’esprit par une immersion totale dans le monde naturel. Je le crois, il est digne de foi. Ce livre ne ment pas.Terry Tempest Williams J'y suis venu par la lecture de Rick Bass avec Les derniers grizzlys. Lecture marquante d'un auteur que j'aime bien et qui a copiné et suivi sur la piste des ours ce Doug Peacock. Les deux ont un penchant pour la nature et expriment un besoin de la vivre. Entre les deux livres on trouvera quelques similitudes de forme et de contenu : souvenirs ou journal accompagnés de réflexions plus larges, de points personnels et d'informations sur les ours, la nature ou l'histoire. Mais ce sont deux hommes différents avec des histoires différentes. Doug Peacock avait déjà l'air branché nature sauvage et en solo avant la guerre du Vietnam et c'est vers cette nature qu'il se tourne pour tenter non pas tant de recoller ses morceaux que de conserver ce qu'il en reste. Dans les premières parties du livre cette guerre, il était médic et a essayé de soigner militaires et civils mais a aussi très concrètement combattu et vécu la jungle, est très très présente par des réflexes, des souvenirs, des cauchemars, une impossibilité. Il boit, se drogue, a des attaques de malaria et se déplace ou promène armé. La rencontre fascinante et non maitrisée avec l'ours, le grizzly, le ramène en quelque sorte à un sens. Et c'est cette expérience qu'il raconte. Différentes saisons, différents lieux, et la recherche de l'ours, l'observation, la prise de photos ou de films (pour les sous), pour comprendre, préserver... Les descriptions de nature sont saisissantes et les rencontres avec les ours sidérantes, même sur le papier. Pourtant cette vision de la nature est assez brute, pratique, il y a quelque chose de la confrontation, de l'épreuve de force. Pas forcément avec la nature ou l'animal, avec l'homme aussi. Et Doug Peacock raconte ses longues marches et observations hors des sentiers battus, il raconte aussi ses moments de peur et les histoires d'ours meurtriers. Il rouspète contre les administrations et l'exploitation commerciale de la nature même préservée. C'est qu'en fait pour lui, et il regarde d'assez près l'histoire de son très grand pays et des peuples qui s'y sont succédé, la préservation de la nature passe par des lieux où l'homme ne doit pas être, une acceptation de l'inconnu et du risque. S'il parle de ça c'est conjointement dans ce livre avec le rapport de force de la nature, aveugle, sauvage, dangereux... il y a des victimes mais il y a aussi dans le regard sur ce grand mammifère intelligent et aux individus doués de personnalités diverses, cet animal le plus fort et sans le fusil souvent plus fort que l'homme, la découverte que le rapport de force ne tourne pas systématiquement au tragique. Il y a une grâce indéniable dans ce regard, dans ces dénouements qui reviennent où s'il y a force et violence il y a aussi un laisser faire, un laisser vivre. Et une grande humilité du témoin sauvage qui a écrit tout ça. C'est un livre captivant, très fort, qui en dit très long, sans insister avec simplicité, sur le rapport de l'homme avec la nature, avec sa nature et sur les enjeux de la préservation de la nature, de ce qu'elle peut être et peut vouloir dire. Quelque chose de puissant aussi dans la notion de transmission. J'encourage donc tout le monde à lire cet homme charismatique et parfois inquiétant aux routines et croyances entretenues et à l'écoute. C'est une lecture immense !
Dernière édition par shanidar le Ven 7 Fév 2014 - 16:51, édité 2 fois (Raison : ajout d'une bibliographie) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mar 18 Déc 2012 - 7:46 | |
| Décidément, ces éditions Gallmeister méritent toute notre attention. Ca attendra 2013 mais ça se fera! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mar 18 Déc 2012 - 9:26 | |
| Il vaut mieux avoir lu le Rick Bass avant ou on peut le lire séparément ? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mar 18 Déc 2012 - 14:06 | |
| Aucun problème pour les lire séparément, il y a des ressemblances et une communauté d'esprit mais ce sont deux livres et deux bonshommes différents. Doug Peacock apparait comme le plus extrême des deux, ou le plus différent (d'une improbable moyenne du mode de vie). | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mar 18 Déc 2012 - 15:20 | |
| Je suis convaicu ! J' ai noté Peacocket aussi Rites d' automne : Dan O'Brien. Des livres complémentaires. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mer 19 Déc 2012 - 12:35 | |
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mer 19 Déc 2012 - 13:13 | |
| c'est prévu ! (il y en a un dans "cuisine et littérature" pour patienter). | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mer 19 Déc 2012 - 17:54 | |
| Dans "Littérature et cuisine"? Je connaissais le pâté de ragondin mais pas le pâté d'.... D'acc', j'irai lire alors! Merci le Panda. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Ven 21 Déc 2012 - 22:24 | |
| Une des rencontres du début (pp86-87), la décharge dont il est question est celle d'un parc naturel, Yellowstone (sans vérifier). Il est plusieurs fois questions de ces dépôts et de leur effet sur les habitudes des animaux et aussi leurs réactions. Il est aussi question de leur fermeture et des effets. Le livre couvrant plusieurs années on peut lire aussi, on en a le sentiment, une progression de l'information et des évolutions (ou non) de situations. - Citation :
Un jour, je décidai de consacrer l'après-midi à étudier cette ourse peu ordinaire. Faisant le tour de la décharge, sous le vent, je réussis à m'approcher à moins d'une soixantaine de mètres. Un arbre mort, facile à escalader, m'offrait un poste d'observation relativement sûr. Je grimpai les grosses branches du pin, jusqu'à une hauteur de six mètres environ. L'ourse, entourée par ses quatre petits, cherchait sa nourriture dans un coin du dépôt d'ordures, à l'écart des huit autres grizzlys. Cela faisait à peu près vingt minutes que j'étais assis là quand le vent changea de direction. La femelle se dressa alors sur ses pattes de derrière et se mit à tourner lentement jusqu'à faire face à mon arbre. Je tendis involontairement la main pour attraper une branche au-dessus de moi. L'ourse regarda dans ma direction - elle avait aperçu mon geste. Les grizzlys sont censés avoir une mauvaise vue. Pourtant, comme j'allais le constater à maintes reprises durant les années à venir, ils peuvent saisir le moindre mouvement à une distance incroyable - parfois jusqu'à une centaine de mètres. Sans hésiter, la femelle abandonna ses quatre petits et chargea. En un clin d'œil, elle couvrit la moitié de la distance qui la séparait de l'arbre, puis elle s'arrêta en glissant. Elle se retourna ensuite et courut en bondissant rejoindre ses oursons qu'elle poussa avec son nez afin de les regrouper. Laissant derrière elle ses petits inquiets mais obéissants, elle chargea de nouveau, parcourant cette fois les deux tiers de la distance. Les grizzlys n'étant pas censés savoir grimper aux arbres, je me cramponnai aux branches les plus hautes du pin. Si je n'en dégringolais pas, j'étais probablement en sécurité. La femelle garda sa progéniture bien groupée. Elle releva la tête et s'élança une fois encore, s'approchant à une trentaine de mètres de moi. En l'espace d'une demi-heure, elle revint seize fois à la charge. J'attendis que l'ourse recommence à chercher sa nourriture en me tournant le dos pour me glisser le long du tronc et battre en retraite parmi les arbres. Les ombres de l'après-midi s'allongeaient lorsque j'atteignis le ruisseau et, pour rejoindre mon campement, je suivis des crêtes boisées que les ours empruntaient rarement. Je ne retournai plus jamais à la décharge. Cet endroit me déprimait. Le fait que ces animaux magnifiques se nourrissent des ordures des humains depuis quatre-vingts ans ne représentait pas pour moi une consolation historique. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Ven 21 Déc 2012 - 23:29 | |
| Merci Animal pour ce passage éloquent où les moindres gestes ont leur importance autant chez l'homme que l'animal. C'est impressionnant ce témoignage. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mar 19 Fév 2013 - 20:52 | |
| Merci pour cette découverte Animal. Remarque avec un tel pseudo rien que de plus normal. Il se trouve que je lis ce livre dans les endroits les plus imaginable-ment éloignés des lieux qu'il décrit. Ce n'est pas un roman mais une marche en forêt ou en haute montagne, bref loin très loin de la civilisation. Il ne se passe à proprement parler rien, Peacock, le plus souvent seul suit les ours d'assez loin mais parfois il se fait repérer et la rencontre semble inévitable mais comme vivant dans deux dimensions différentes le choc est évité. La poursuite reprends avec parfois des jours de retard et puis d'un coup il est là tout proche et c'est au poursuivant de reculer... Le grizzly est en fait une divinité qui va son chemin. Les hommes ne le révèrent plus, son territoire se dissout et il tend à disparaître. Est ce planifié? Une étrange magie sourde de ces pages. Il pleut, le vent se lève et on se méfie bien de rester sous le vent... Même à des milliers de km de là! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Mar 19 Fév 2013 - 21:21 | |
| De rien... et merci aux circonstances qui entrainent les lectures des uns et des autres.
Tu exprimes avec justesse la force opaque de ce mystère (qui s'affranchit des kilomètres). C'est difficile d'imaginer se refuser à imaginer ou à ressentir tout simplement même par procuration certains événements, quelque chose de ce rapport sourd (et aveugle ?) à la nature. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Sam 6 Avr 2013 - 17:32 | |
| Mes années grizzlis - Citation :
- De mon point de vue, peut-être un peu tordue, sauvegarder les ours était une idée révolutionnaire : une tentative pour empêcher notre monde de devenir complètement dingue.
Comme animal (et grâce à lui) les pas de Rick Bass m’ont naturellement embarquée chez Peacock, après un petit détour par Pete Fromm. Cette fois j’ai vu plein d’ ours, là où Rick Bass passait beaucoup de temps à les pister. Je les ai vus car Peacock a un talent descriptif plutôt fort, pour faire vivre sous nos yeux ces grosses masses de muscles et de griffes qui fascinent les humains, mais ne s’offrent qu’à quelques observateurs plus respectueux que les autres, en l'occurrence Peacock, un grand solitaire rageux, qui fuit ses cauchemars du Vietnam. - Citation :
- Ceux de ma génération ont manifesté contre la guerre, libérant ainsi leur conscience. Moi, je me suis retiré dans les bois et j'ai eu recours à du vin de mauvaise qualité pour obliger ma mémoire à s'endormir.
Cette nature sauvage et inhospitalière, la rudesse de la vie au grand air sont pour lui comme un cocon salvateur. - Citation :
- Lorsque l'on est assis sur le flanc d’une montagne en pleine tempête, à la recherche de ce que certaines personnes considèrent comme l’animal le plus féroce de ce continent, on éprouve une véritable humilité et une étonnante réceptivité.
Peu à peu, au fil du récit, les pages sur la guerre, aussi évocatrices que celles sur l'aventure-grizzli, se font plus rares, même si des traces continuent à ressurgir jusqu'à la fin du récit. - Citation :
- Cette nuit-là, je dormis profondément. Un sentiment de tolérance et de reconnaissance m’avait envahi, dû probablement au fait de vivre avec l'animal le plus dangereux du continent et d’en accepter les risques inhérents. Je n'étais plus celui qui dominait et je me retrouvais étrangement ouvert et vulnérable.
Et ainsi, Peacock passe 20 ans dans les montagnes à fuir la compagnie des hommes, pas tout à fait celle des femmes. Il n’en règle pas moins ses comptes avec l'impérialisme américain, sa dangereuse tendance à dominer et décimer les hommes et les bêtes. - Citation :
- La façon dont nous nous sommes comportés envers les Indiens, les bisons, les loups et les grizzlis correspond à la manière dont nous avons écrit notre histoire selon des voies convergentes, éclaboussées de sang, qui nous ont conduit où nous en sommes à présent. En dépit du léger remords que nous éprouvons aujourd'hui, nous n'avons aucune excuse.
C’est le portrait d'un impressionnant homme unique, qui voit dans son combat pour sauver les grizzlis une lutte pour une espèce humaine plus libre, plus courageuse, plus chaleureuse. Un homme qui donne à voir et à comprendre des animaux emblématiques entre tous. La forme du récit est celle de brèves annotations mises côte à côte, autour du fil directeur des grizzlis, au fil des saisons, et il ne faut pas en attendre un début et une fin, une progression, mais plutôt l'évocation par petites touches d'une symbiose qui a duré des années entre un homme et la nature. Cette forme m'a finalement un peu lassée, j'ai fini par sauter des passages sur la fin. Il n'en demeure pas moins que Mes années grizzlis restera un livre marquant. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Dim 14 Avr 2013 - 15:56 | |
| Une petite photo? | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Doug Peacock [Nature] Dim 14 Avr 2013 - 20:25 | |
| ah ! oui, surtout que ça manquait cruellement !
et puis c'est bien, je savais que j'avais quelque chose à répondre mais ça ne m'apparaissait pas clairement. Et déclic, à propos de la répétition dans la forme, il y a le côté "un peu pareil" c'est sûr, surtout que le bonhomme y va des ses habitudes et de ses manies et de ses envies comme de ses ruminations ou bonheurs anticipés et puis il a le fait que c'est changé, un peu différent, inattendu, que dans le mouvement de la nature, de sa dégradation ou de la reconstruction ou fluctuation du personnage ce n'est jamais pareil. Et après coup, c'est à dire maintenant, je trouve que ça participe de façon essentielle au livre à ce témoignage d'un rapport à la nature. | |
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