Henry James

Du floodage sur le fil de Henry James...
Ca mérite un carton rouge !

(j'ai à nouveau perdu le petit smiley de Kenavo, celui avec la batte de basebal)

Harelde a écrit:

Du floodage sur le fil de Henry James...
Ca mérite un carton rouge !

(j'ai à nouveau perdu le petit smiley de Kenavo, celui avec la batte de basebal)

Tu as raison Harelde ! Il faut  les condamner à des TUP, travaux d' utilité publique : nettoyer le bar par exemple à minuit, accueillir  et consoler les insomniaques, leur faire la lecture jusqu' à endormissment
complet. Et leur faire lire James en mandchou !  

bix229 a écrit:

Harelde a écrit:

Du floodage sur le fil de Henry James...
Ca mérite un carton rouge !

(j'ai à nouveau perdu le petit smiley de Kenavo, celui avec la batte de basebal)

Tu as raison Harelde ! Il faut  les condamner à des TUP, travaux d' utilité publique : nettoyer le bar par exemple à minuit, accueillir  et consoler les insomniaques, leur faire la lecture jusqu' à endormissment
complet. Et leur faire lire James en mandchou !  

   
Même pas peur   

Les mariages



Le colonel Charts, veuf, va se remarier. L’élue est Mrs Churchley. La nouvelle officielle tarde à venir mais Adela Charts, la jeune fille de la maison en est certaine : il n’y a qu’à surprendre le regard du père de famille pour sur la dame – et celui de cette dernière pour le père – pour en être convaincu. La jeune fille s’en ouvre à Godfrey, son frère aîné, alors en pleine révision d’un important concours pour un poste dans la diplomatie. Leur père se rend-t-il compte de la grave offense qu’il commet à l’égard de leur défunte mère ? Adela est très affectée malgré les paroles de consolation du jeune homme.

Quand la date du mariage est enfin fixée, la jeune fille n’y tint plus. Rester les bras croisés est au-dessus de ses forces. Personne ne remplacera sa mère. Personne ne lui prendra cette place qu’elle occupe maintenant sous le toit de son père. Personne ne lui ravira l’influence qu’elle a acquise sur ses deux jeunes sœurs. Elle est décidée à intervenir…

Une courte nouvelle intéressante dans laquelle Adela, révoltée, agit promptement mais sans discernement excessif. Malgré son intelligence, les choses ne sont pas toujours aussi simples et pousser dans un sens entraine parfois davantage que les effets initialement escomptés.

Henry James est un artiste.

La pension Beaurepas



Le théâtre de cette très belle nouvelle est une modeste pension de famille sise sur les bords du lac Léman à Genève. Le narrateur est un jeune américain qui cherche de la matière pour nourrir sa prose. Et quoi de mieux pour observer ses contemporains qu’un tel établissement ?

Un vieux français – Mr Pigeonneau – est déjà installé, ainsi qu’une famille américaine – Les Ruck – composée de Monsieur (un homme dont les affaires sont en fort déclin), de Madame et de Mademoiselle (qui continuent en toute insouciance à mener la vie dispendieuse qu’elles vécurent lorsque les voyants étaient au vert).

De la matière, notre narrateur allait en récolter tout son soûl : on annonçait l’arrivée de Mrs Church et de sa fille qui, après avoir révolutionné une pension voisine par leurs manières exigeantes, changeaient de crèmerie au grand soulagement de la tenancière concurrente.

L’atmosphère feutrée de cette nouvelle est des plus agréables. Une sorte de huis clos intime dans lequel les différents personnages se révélèrent plus complexes qu’il n’y paraissait. Atmosphère vieillotte dans laquelle on imagine un ameublement et une décoration un rien surannés. Des pièces qui pourraient être mieux éclairées. Un décor qui aurait ravi Agatha Christie et dans lequel on attendrait presque un crime.

Une liasse de lettres



Une nouvelle très originale qui tourne autour d’une modeste pension de famille parisienne. La nouvelle regroupe un certain nombre de lettres écrites par les différents pensionnaires. Plus qu’un simple empilement de destins particuliers, ces correspondances se recoupent et se complètent pour décrire la pension elle-même, sa tenancière Madame de Maisonrouge, et les relations qui unissent (ou opposent) les occupants.

Miranda Hope, une jeune fille native du Maine, visite l’Europe sans être accompagnée ni de chaperon ni de domestique. Elle veut découvrir le monde par ses propres moyens et travailler son français. Sans être belle, elle est considérée tour à tour comme une personne impossible ou comme une jeune femme intéressante. Mais sa liberté fait jaser.

Violet Ray, est une très belle new-yorkaise qui voyage avec une mère qui ne quitte pas la chambre. Les hommes sont sous le charme.

Evelyn Vane est anglaise et attend le passage de sa mère qui, venant de Londres, doit passer par Paris pour se rendre à Hyères. Elle est également très belle et prétend connaître une lady authentique – ce qui lui confère un certain prestige.

Léon Verdier est le cousin de la tôlière. Il est nourri et logé en échange de menus services comme d’assurer des leçons particulières de français pour étranger désireux de perfectionner leur maitrise de la langue. Il a les trois jeunes filles dans son collimateur et aimerait les mettre toutes les trois dans son lit (chacune leur tour)… Ce qui donne un aperçu de ce qu’un auteur britannico-américain pense des jeunes français !

La forme épistolaire est très agréable. Au fur et à mesure de la correspondance, le lecteur se fait une vision de plus en plus nette de cette maison et de ses occupants. Leurs souhaits, leurs attentes, leurs certitudes et leurs croyances. Le décalage entre ce que pensent les personnages de leurs comparses et la réalité parfois bien différente.

A lire !

L'enthousiasme de tes posts donne vraiment envie de le lire ce Henry James...

shanidar a écrit:

L'enthousiasme de tes posts donne vraiment envie de le lire ce Henry James...

Harelde est fan, moi aussi, je crois qu'avec Henry James on ne peut pas se tromper. Je pense que tu l'aimerais aussi.
Ma lecture récente de The Master de Colm Toibin et les commentaires enthousiastes de Harelde m'ont donné envie de remettre James en haut de ma PAL.

domreader a écrit:

shanidar a écrit:

L'enthousiasme de tes posts donne vraiment envie de le lire ce Henry James...

Harelde est fan, moi aussi, je crois qu'avec Henry James on ne peut pas se tromper. Je pense que tu l'aimerais aussi.
Ma lecture récente de The Master de Colm Toibin et les commentaires enthousiastes de Harelde m'ont donné envie de remettre James en haut de ma PAL.

Je viens de terminer "Les dépouilles de Poynton" et j'ai toujours autant de plaisir à lire HENRY JAMES : depuis le temps qu'on parle d'une lecture commune ce serait bien !  

domreader a écrit:

shanidar a écrit:

L'enthousiasme de tes posts donne vraiment envie de le lire ce Henry James...

Harelde est fan, moi aussi, je crois qu'avec Henry James on ne peut pas se tromper. Je pense que tu l'aimerais aussi.
Ma lecture récente de The Master de Colm Toibin et les commentaires enthousiastes de Harelde m'ont donné envie de remettre James en haut de ma PAL.

en fait c'est tellement vaste que je ne sais pas par quel bout le prendre (et puis j'ai lu Le tour d'écrou il y a très longtemps et j'étais resté sur ma faim... du coup j'ai laissé tomber, mais c'est une lecture faite dans de mauvaises conditions et qui ne compte pas vraiment j'en suis consciente)...

Harelde, tu ne t'arrêtes plus ! Il faut aussi que je reprenne H. James, j'en ai plein dans ma PAL qui attendent bien gentiment.

Les dépouilles de Poynton

Une aristocrate anglaise a passé sa vie à faire de son château , l'écrin d'une oeuvre d'art .....Chaque parcelle de mobilier témoigne d'une recherche , d'un goût pour l'art et d'un raffinement inégalable .

Lors du décès de son mari , selon la législation en vigueur à l'époque , tous ses biens reviennent à son fils ....
Hors celui-ci , pour le plus grand désarroi de sa mère , semble s'éprendre d'une jeune coquette peu raffinée et naturellement totalement dénuée de sensibilité artistique : en proie à l'un des plus grands tourments de sa vie , son but ultime sera d'essayer d'éviter ce qu'elle considérera comme une mésalliance dans l'unique perspective de mettre hors de portée d'une personne aussi vulgaire l'oeuvre de sa vie.

Dès lors , avec une pugnacité nourrie par sa passion et une absence de sentiments hors du commun , elle manipulera Fleda , jeune fille de peu , (mais qui possède un atout inestimable pour rentrer dans les grâces de Mrs Gereth : celui d'avoir un goût inné pour la beauté artistique !) pour que celle-ci  épouse son fils !


A travers ce court roman , on appréciera le jeu subtil entre les êtres qu'analyse si finement Henry James !
De l'absence de scrupules de cette vieille dame , de la bêtise et l'innocence de son fils pleutre et sans caractère , de la vénalité de la future promise associée à son mauvais goût insolent , du goût du sacrifice de Fleda qui finira par tomber en amour mais qui fera passer sa probité au-delà de ces sentiments ...y trouvant quelques plaisirs dans ce renoncement .... Henry James déploie tout son talent  pour dépeindre avec brio la psychologie de ses personnages  : tout est méandres , détours , supputations , hypothèses et analogies ....
Certes ,   Henry James ne réserve que peu de surprises à ses lecteurs car les intrigues ne sont qu'un support pour s'appliquer  à dépeindre avec une virtuosité exceptionnelle les petitesses , sournoiseries , hypocrisie et faux-semblants de la bourgeoisie et aristocratie de l'époque Victorienne  : mais quel talent pour faire soudre la plus petite des complexités de l'âme ...
En parlant de l'oeuvre d'Henry James ,Maurice Blanchot écrit :

Citation :

« tout est mouvement, effort de découverte et d’investigation, plis, replis, sinuosité, réserve, art qui ne déchiffre pas mais est le chiffre de l’indéchiffrable ».

On ne pourrait mieux définir l'écriture d'HENRY JAMES
A chaque fois ...j'en ressors ....éblouie !  

églantine a écrit:

Les dépouilles de Poynton

A chaque fois ...j'en ressors ....éblouie !  

Ah, toi aussi !

shanidar a écrit:

L'enthousiasme de tes posts donne vraiment envie de le lire ce Henry James...

domreader a écrit:

shanidar a écrit:

L'enthousiasme de tes posts donne vraiment envie de le lire ce Henry James...

Harelde est fan, moi aussi, je crois qu'avec Henry James on ne peut pas se tromper. Je pense que tu l'aimerais aussi.
Ma lecture récente de The Master de Colm Toibin et les commentaires enthousiastes de Harelde m'ont donné envie de remettre James en haut de ma PAL.

Epi a écrit:

Harelde, tu ne t'arrêtes plus ! Il faut aussi que je reprenne H. James, j'en ai plein dans ma PAL qui attendent bien gentiment.

Et bien je suis heureux de voir que mon enthousiasme est contagieux !
  

Le point de vue


Le point de vue (1882)

Ce point de vue est le troisième volet d’un triptyque composé, outre de ce dernier opus, de « la pension Beaurepas » et de « une liasse de lettres » dont il reprend le style épistolaire.

Le lecteur retrouve à bord d’un transatlantique à destination de New York quelques-uns des personnages déjà croisés dans les deux premières parties. Dans les quelques dizaines de livres que j’ai déjà lu de Henry James, cette récurrence dans les personnages est inédite. C’est donc avec surprise que je croise de nouveau la route de Miss Church qui, élevée sur le sol européen, désespérait de fouler un jour son sol natal, ou celle de Louis Leverett dont le lecteur avait fait la connaissance dans la petite pension parisienne de Madame de Maisonrouge.

Qu’ils soient européens ou américains éloignés depuis longtemps de leur pays, chaque protagoniste va, dans une lettre adressée à un tiers, porter un regard sur le Nouveau Monde. Et comparer celui-ci aux rivages qu’ils viennent de quitter.

Si la plupart regrettent l’Europe, sa société hiérarchisée, protectrice et séculaire, et se montrent désorientés voire apeurés par le gigantisme et le libéralisme américains, Marcellus Cockerel – un avocat californien – se permet, dans une lettre à sa sœur, un pamphlet particulièrement virulent à l’égard de l’archaïsme révoltant du Vieux Continent. Un texte violent, cuisant, parfois caustique, parfois teinté d’une amertume dans laquelle le lecteur discerne la haine de l’homme pour une Europe étriquée et dépassée. Une lettre qui a sans doute dû quelques critiques à son auteur habituellement bien plus nuancé.

Trilogie à ne pas manquer et à lire bien évidemment dans l’ordre.