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| Sylvie Germain | |
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Auteur | Message |
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Nathria Sage de la littérature
Messages : 2867 Inscription le : 18/06/2008 Age : 57
| Sujet: Re: Sylvie Germain Dim 30 Aoû 2009 - 19:53 | |
| - Marko a écrit:
- On pourra aussi y lire du vide et ne rien ressentir.
Oui, j'ai lu, je l'ai fini sans comprendre la fin, mais ce texte ne m'a pas laissé de réflexions personnelles. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 1:29 | |
| Commentaire de Hors Champ toujours pas prêt...Je n'avance pas... Tout le monde rentre de vacances et nous n'arrêrons pas de fêter les retrouvailles...C'est pas mal non plus...Je trouve ceci dans le livre : L’univers de S. Germain. Cet extrait présente le double avantage de répondre à mon interrogation sur l’évolution vers un style plus épuré de Sylvie Germain et de rappeler une nouvelle fois le nom d’Etty Hillesum ( Une vie bouleversée, Lettres de Westerbork) à laquelle Sylvie Germain a consacré l’un de ses ouvrages : « Lorsque j’écris, je ne me pose jamais la question de savoir si mon style se transforme, si je dois en changer. L’évolution se fait d’elle-même, les choix échappent à la conscience et à la volonté, ils résultent d’un travail obscur qui s’accomplit au plus profond de soi, au fil du temps. On n’a pas beaucoup d’idées neuves au cours de sa vie, on tourne autour de quelques thèmes, on gravite autour d’un champ de forces, de questions, qui s’est constitué très tôt, dans l’enfance, puis sédimenté.[…]Ce qui compte, c’est qu’il soit fécond, toujours actif, inspirant pour l’écriture. Mais on ne peut pas l’aborder toujours de la même manière, par le même angle et avec les mêmes outils. Il faut varier les points de perspective et le mode d’approche pour découvrir d’autres aspects de ce champ de questions et d’étonnement, trouver de nouveaux éclairages, réadapter ses outils d’exploration. Cela est valable pour la philosophie, et également pour les peintres, les musiciens, tous les artistes. Pour tout le monde, en fait. Sinon on se sclérose, le champ s’assèche, la force se dissout. […] Je suis partie d’une écriture plutôt foisonnante, déroulant de longues phrases, mêlant avec allégresse le réel et un certain fantastique. Cela m’était tout à fait naturel, spontané. Après plusieurs romans portés par cet élan, je suis passée progressivement à une écriture moins exubérante, plus condensée, plus dépouillée peut-être. Et puis, on est souvent attiré par ce qui est très différent de nous, ainsi Etty Hillesum déclarant, dans son Journal, qu’elle rêvait de parvenir à une écriture aussi épurée, légère, que l’art des estampes japonaises ; elle voulait écrire avec « beaucoup d’espace autour de peu de mots », « tracer quelques mots sur un fond de silence ». En apparence, cette grâce du vide, de l’économie radicale, de la suggestion subtile, semblait à l’opposé de son écriture qui, au début de son Journal, est encore très loquace, assez désordonnée, et cependant d’emblée très forte. Mais le silence, « l’espace inspiré » auxquels elle aspirait en écriture, elle les portait déjà en elle, confusément au début, puis de façon de plus en plus lumineuses. Elle aurait certainement atteint son idéal d’écriture si le temps lui en avait été donné. Peut-être y était-elle parvenue, mais la suite de son Journal a disparu avec elle à Auschwitz... »Sylvie Germain ( L’univers de S. Germain. Colloque de Cerisy 2007) | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 19:20 | |
| Bon...désolée...je suis incapable de faire court ...J'espère que ce sera au moins lisible... Surtout , ceux qui n'ont pas encore lu le roman, ne lisez pas ce qui est noté en spoiler! HORS CHAMP Tout le monde le sait, il s’agit dans ce roman, de la disparition (désintégration : destruction, dés-intégration) d’un homme de 49 ans, Aurélien, de son effacement progressif dans un temps très réduit, une semaine, du dimanche au samedi. On peut le lire comme un conte fantastique qui n’est pas sans rappeler La métamorphose de Kafka (où le héros se trouve, lui, changé en insecte monstrueux). Il est peu probable de devenir, de cette manière, transparent en sept jours aux yeux de tout son entourage ! C’est rassurant de se dire que la chose est impossible…Et on va trouver inventif d’avoir imaginé une telle histoire. Oui mais voilà…L’on avance dans la lecture en se sentant de plus en plus mal à l’aise… Parce que le récit nous met sous les yeux, comme sous ceux d’Aurélien qui les voit, en miroir, dans la rue « les gens sans domicile (…)souvent très amochés, le visage tuméfié, la peau rougie-bleuie de mauvais vin, violacée de sang tourné, verdie comme si un peu de mort s’était déjà glissée et épandue sous l’épiderme.[…] « ces gueules de carnaval qui n’attirent pas particulièrement l’attention…» . Ou parce qu’au détour d’un passage, nous vient le furtif sentiment d’avoir vécu peut-être soi-même, oh momentanément bien sûr! une expérience de disparition…Et le souvenir d’anciennes angoisses surgit : celles d’un jour où nous avions le sentiment de ne plus exister car nous n’existions plus sous le regard d’un être aimé, d’un ami, d’une assemblée…Livrés à une longue ou vaine attente, à un deuil, oubliés, abandonnés, niés… L’effacement des êtres n’est pas un thème nouveau dans l’œuvre de Sylvie Germain: pour ce que je connais, il y a effacement des êtres dans Opéra muet, dans La pleurante des rues de Prague, dans Immensités, dans La chanson des Mal-Aimants, Magnus, L’inaperçu. Dans ces romans, les personnages, des êtres « minimes », étaient en crise et des rencontres les ramenaient parfois sur le chemin de l’ « existence ». Aurélien, lui, au début n’est pas particulièrement en crise. C’est un bel homme. Il a un amour, une profession, une mère, des copains… C’est lorsqu’il devient transparent à leurs yeux qu’il s’efface… Il s’interroge mais pendant plusieurs jours ne s’en inquiète pas vraiment... C’est le lecteur qui s’inquiète pour lui, se demandant comment cela peut bien finir, le redoutant… Car « On ne meurt pas complètement tant qu’il reste au moins un vivant pour se souvenir de vous- de qui vous étiez, que vous avez existé- quand vous-même avez disparu. »Au final, d’Aurélien, qui va s’en souvenir ? J’ai eu plusieurs lectures de ce roman…et je pense sincèrement que c’est la preuve d’une vraie richesse que de pouvoir offrir plusieurs lectures. C’est pourquoi je ne serai pas aussi sévère que Marko , bien que je sois, comme lui, déçue, de ne retrouver qu’à certains moments le lyrisme, le baroque, l’excès et la poésie qui m’a tellement plu d’emblée chez Sylvie Germain. Un sentiment qui s’accentue depuis Magnus… Dans ce dernier récit, Hors champ, des plus épurés, dans cette écriture qui est sans doute celle de l’effacement, subsiste par moments l’écriture poétique et foisonnante que j’aime. C’est comme un élan, comme une improvisation lyrique qui m’enchante, parce qu’elle se détache d’autant plus sur l’épure ( jusqu’au dénuement) du nouveau style. Par ailleurs, une fois de plus, Sylvie Germain « m’embarque ». Non seulement dans une histoire mais aussi dans une réflexion. J’ai d’abord pensé qu’elle n’était pas si dramatique cette histoire d’homme qui disparaît. Car en même temps qu’il s’efface, il gagne en humanité et en acuité du regard sur lui-même, sur ceux qui l’entourent et sur le monde tout autour. Comme si sa transparence (sa solitude, le vide, le silence) lui permettait de voir mieux et plus justement . Plus il disparaît, plus il devient attentif à l’Autre. Ainsi voit-il plus clairement (comme nous, lecteurs) la superficialité, voire la vacuité, de ses relations avec ses collègues…Il réalise l’importance au contraire de la demande faite par son amie d’avoir un enfant… Il sent la nécessité qu’il y a à s’approcher de ceux qui nous font, de honte, détourner notre regard et passer à distance… Juste avant d’être soufflé par un courant d’air hors du salon, il a vu dans les yeux de son demi-frère demi-mort une couleur qu’il n’avait jamais décelée judque-là et il l’entend même siffler… Juste avant qu’il disparaisse, sa mère exprime l’importance qu’avait pour elle la maternité, le regret et le manque de ne l’avoir pas vécue …Je marque un temps d’arrêt à ce moment-là : n’a-t-elle pas été assez mère ? Ou bien lui n’a-t-il pas été assez fils ? … En tout cas il est tard …Il a perdu la capacité à se faire entendre d’elle. Et voici qu’elle se tord le ventre lorsqu’une ventriloque fait jaillir son cri : « Maman, je suis là ! Souviens-toi de moi, je suis ton fils ! Aurélien, ton fils, ton unique, entends-tu ? ». - Spoiler:
A ce moment pour moi, tout est là…
Ou plutôt dans les premières pages que j’ai lues trop vite, avide que j’étais d’avancer dans cette histoire.
Que sait-on de cette mère ? Une orpheline, au nom imprononçable, dont le père est « mort d’une balle dans la nuque, avec des milliers d’autres hommes, dans une forêt du nom de Katyn » En avril 40. Dont la mère a « fini en prison, aux confins orientaux du pays, et avait disparu à son tour sans laisser de traces. » La mère d’Aurélien n’a d’eux « que les souvenirs passionnément celés dans sa mémoire ». Elle est « née dans une Atlantide ». Plus personne ne la connaissait.
Cela doit bien laisser des traces un tel passé... Aurélien n’a sans doute pas seulement hérité d’une habitude alimentaire qui le fait, comme son grand-père manger « au petit-déjeûner du fromage et des cornichons. ». Héritage bien visible et bien dérisoire
Et le père d’Aurélien ? Un homme sur lequel la mère ne peut mettre un nom. Un homme surgi « entre chien-et-loup ». Un « amant fulgurant magnifié aux dimensions d’un mythe. ». Aussitôt disparu lui aussi sans laisser de traces…
Me revient alors cette phrase de La pleurante des rues de Prague: “ Nous sommes faits de la chair des autres. ». De celle de la mère bien sûr…et par elle, de celle d’autres encore…de ceux qui nous ont précédés dans notre histoire. Nous les portons en nous et c’est parfois un poids bien lourd.
Dans les premières heures de sa disparition, Aurélien s’étonne, trouve des explications à ce qui lui arrive, il peut même en jouer…
Déjà le lundi, Aurélien s’attarde sur cette citation inscrite sur l’affiche du film La vie est belle de Capra: « Each man’s life touches so many others lives, and when he isn’t around, he leaves an awful hole”
Et à partir du mardi, un sentiment l’assaille.
C’est « un chagrin d’enfant ». « Son corps, très obscurément, réclame sa part de bienveillance, de dorlotage ». « Une faim qui l’a saisi à son réveil, un moment apaisée par un petit-déjeûner plantureux, le tenaille à nouveau mais ne se satisfait d’aucune boisson, d’aucune nourriture, elle ne vient pas de l’estomac, plutôt de toutes les fibres de sa chair, elle monte de loin, du fond de l’enfance. » Une question lui a été posée par sa compagne. Vont-ils décider d'avoir un enfant? Devant cette question, Aurélien a été ramené inconsciemment à sa propre enfance...A l'absence, au vide, au manque du regard de ses parents...
Faisant allusion déjà à une nouvelle de Kafka ( A cheval sur le seau à charbon) dans La Pleurante des rues de Prague, Sylvie Germain écrivait: "Il arrive toujours un moment où l'on se retrouve en selle sur un manque, sur un trou résonnant. Et il suffit alors que l'autre, auprès duquel précisément on venait mendier attention et secours, réponse à nos questions, pitié enfin, agite son mouchoir avec désinvolture ou sa main d'un air agacé, pour que nous soyons aussitôt propulsés aux confins des mers de glace."Sylvie Germain est toujours d’une attention extrême à l'humain. Au fil de son œuvre, elle nous donne son regard plein de tendresse sur les personnages « minimes », les rejetés de la société, les disgraciés, les oubliés de l’amour. Ceux auxquels elle rend hommage en ces mots : « A ceux-là Nulle couleur n’a été offerte. Ils vivent en fantômes dans un monde achromatique. Ils somnambulent sur la terre A contre-ciel à contre-tout. » (BLANC) Une façon romanesque mais profonde, généreuse et sensible de continuer à écrire sur le thème qui fut le sujet de sa thèse de philosophie : Perspectives sur le visage. Trans-gression ; dé-création ; trans-figuration. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 19:44 | |
| Ton analyse se révèle plus intéressante que ce que j'ai lu. Et cette perception lucide du monde environnant que permet l'effacement on peut tous en faire l'expérience à travers le deuil, la dépression, la maladie... Encore une fois c'est moins le thème qu'elle aborde qui me repousse que la façon dont elle l'écrit. Mais je devais être mal disposé en le lisant. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 19:59 | |
| - Marko a écrit:
- Ton analyse se révèle plus intéressante que ce que j'ai lu. Et cette perception lucide du monde environnant que permet l'effacement on peut tous en faire l'expérience à travers le deuil, la dépression, la maladie... Encore une fois c'est moins le thème qu'elle aborde qui me repousse que la façon dont elle l'écrit. Mais je devais être mal disposé en le lisant.
Je crois que tu étais vraiment mal disposé!... Mais je comprends tout à fait ce que tu as ressenti... Le style t'a "bloqué"...Et comme tu m'avais prévenue, j'ai tout fait pour "passer au-dessus"de cette déception-là et j'ai été finalement agréablement surprise... Je t'en remercie donc... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 20:04 | |
| - Nathria a écrit:
- L' écriture ne me gêne pas plus que ça, c'est plutôt le contexte car plus j'avançais dans ma lecture, moins je comprenais où se situait le personnage principal...
Pour ceux qui l'ont lu:
- Spoiler:
J'ai cru qu'il était mort, puis j'ai bien compris qu'il s'effaçait mais je pensais que c'était la perception des autres à son égard parce que d'une certaine manière, il était mort à leurs yeux. Je suis quand même restée avec l'idée qu'il était mort. Mais cette version ne colle pas... Je n'arrive pas à me trouver une fin convaincante... Le fait qu'il s'efface aux yeux des autres "juste comme ça" ne marche pas non plus: il n'a "pas le "profil" (j'imagine qu'on effacerait plus facilement quelqu'un dont on ne reconnait pas les codes, enfin, ça reste un avis personnel). Je ne sais pas quoi faire de ma fin (ou de ma faim? ) Et je n'arrive pas à me contenter de rester entre plusieurs lectures pour ce texte-là...
Bonne idée, Coline, de comparer nos lectures... Nathria, ça y est, j'ai donné ma (mes) lecture(s) de Hors champ...On va pouvoir en discuter... Et j'espère qu'il y en aura d'autres pour le lire afin qu'on continue l'échange... Lucrétius...Qu'est-ce que tu en dis, toi, de ma lecture? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 20:04 | |
| - Citation :
- Ou parce qu’au détour d’un passage, nous vient le furtif sentiment d’avoir vécu peut-être soi-même, oh momentanément bien sûr! une expérience de disparition…Et le souvenir d’anciennes angoisses surgit : celles d’un jour où nous avions le sentiment de ne plus exister car nous n’existions plus sous le regard d’un être aimé, d’un ami, d’une assemblée…Livrés à une longue ou vaine attente, à un deuil, oubliés, abandonnés, niés…
- Citation :
Aurélien, lui, au début n’est pas particulièrement en crise. C’est un bel homme. Il a un amour, une profession, une mère, des copains… Oui, il rentre dans le cadre. Il est "normal".(horrible mot au passage qui sous entend beaucoup de choses...) Il pourrait être n'importe qui. - Citation :
- C’est lorsqu’il devient transparent à leurs yeux qu’il s’efface…
Il s’interroge mais pendant plusieurs jours ne s’en inquiète pas vraiment... C’est le lecteur qui s’inquiète pour lui, se demandant comment cela peut bien finir, le redoutant… Car « On ne meurt pas complètement tant qu’il reste au moins un vivant pour se souvenir de vous- de qui vous étiez, que vous avez existé- quand vous-même avez disparu. » Au final, d’Aurélien, qui va s’en souvenir ?
C'est intéressant le thème de la mémoire, de l'oublie. Est-ce trahir que d'oublier certaines choses? Que resta-t-il de nous? De notre vie? Si ce n'est un souvenir dans la mémoire d'un Autre. Est-ce qu'on vit à travers les gens, est-ce que l'on survivra même mort à travers eux? Sans les Autres, vit on vraiment, ou finit on par disparaître? A-t-on besoin de l'Autre à tout prix pour exister? N'est-ce pas une partie de nous que l'on cherche en l'Autre et qui nous échappe? N'a-t-on pas aussi besoin de ce miroir, car il est dur d'aller de Soi à Soi et l'Autre dans cette recherche de notre Moi, nous est indispensable? Un comportement égoïste alors? - Citation :
- Par ailleurs, une fois de plus, Sylvie Germain « m’embarque ». Non seulement dans une histoire mais aussi dans une réflexion.
Une réflexion. C'est ça que j'aime chez les écrivains plus même que l'histoire. - Citation :
- Faisant allusion déjà à une nouvelle de Kafka (A cheval sur le seau à charbon) dans La Pleurante des rues de Prague, Sylvie Germain écrivait:
"Il arrive toujours un moment où l'on se retrouve en selle sur un manque, sur un trou résonnant. Et il suffit alors que l'autre, auprès duquel précisément on venait mendier attention et secours, réponse à nos questions, pitié enfin, agite son mouchoir avec désinvolture ou sa main d'un air agacé, pour que nous soyons aussitôt propulsés aux confins des mers de glace." Dommage que je ne connaisse pas Kafka... - Citation :
- Sylvie Germain est toujours d’une attention extrême à l'humain.
Au fil de son œuvre, elle nous donne son regard plein de tendresse sur les personnages « minimes », les rejetés de la société, les disgraciés, les oubliés de l’amour. Ceux auxquels elle rend hommage en ces mots : « A ceux-là Nulle couleur n’a été offerte. Ils vivent en fantômes dans un monde achromatique. Ils somnambulent sur la terre A contre-ciel à contre-tout. » (BLANC)
Une façon romanesque mais profonde, généreuse et sensible de continuer à écrire sur le thème qui fut le sujet de sa thèse de philosophie : Perspectives sur le visage. Trans-gression ; dé-création ; trans-figuration. Tu me donnes envie de lire, coline. Ton résumé en tout cas en vaut la peine. L'humain est ce qui importe le plus, j'aime les livres qui l'analyse avec poésie, intelligence et lucidité. Et tu me donnes l'impression que c'est le cas!
Dernière édition par Lara le Lun 31 Aoû 2009 - 20:10, édité 3 fois |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 20:05 | |
| - Marko a écrit:
- Ton analyse se révèle plus intéressante que ce que j'ai lu. Et cette perception lucide du monde environnant que permet l'effacement on peut tous en faire l'expérience à travers le deuil, la dépression, la maladie...
Et ma lecture en spoiler?...Est-cequ'elle te paraît à côté de la plaque?... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 20:27 | |
| - Lara a écrit:
-
- Citation :
- Faisant allusion déjà à une nouvelle de Kafka (A cheval sur le seau à charbon) dans La Pleurante des rues de Prague, Sylvie Germain écrivait:
"Il arrive toujours un moment où l'on se retrouve en selle sur un manque, sur un trou résonnant. Et il suffit alors que l'autre, auprès duquel précisément on venait mendier attention et secours, réponse à nos questions, pitié enfin, agite son mouchoir avec désinvolture ou sa main d'un air agacé, pour que nous soyons aussitôt propulsés aux confins des mers de glace." Dommage que je ne connaisse pas Kafka...
Si quelqu'un pouvait mettre le passage de La Pleurante qui évoque cette nouvelle de Kafka ce serait bien... C'est très long à recopier maisavec un logiciel OCR ce doit être plus rapide...J'en ai un , je ne sais pas m'en servir | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 20:44 | |
| - coline a écrit:
- Si quelqu'un pouvait mettre le passage de La Pleurante qui évoque cette nouvelle de Kafka ce serait bien...
C'est très long à recopier maisavec un logiciel OCR ce doit être plus rapide...J'en ai un , je ne sais pas m'en servir Je ne sais pas ce qu'est un logiciel OCR et je ne sais pas exactement ce que tu veux. Mais embête toi pas Coline. Je lirai Kafka. |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 21:54 | |
| | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Sylvie Germain Lun 31 Aoû 2009 - 23:56 | |
| - coline a écrit:
- Marko a écrit:
- Ton analyse se révèle plus intéressante que ce que j'ai lu. Et cette perception lucide du monde environnant que permet l'effacement on peut tous en faire l'expérience à travers le deuil, la dépression, la maladie...
Et ma lecture en spoiler?...Est-cequ'elle te paraît à côté de la plaque?... Non c'est très juste! Et tu as pris le temps de bien percevoir tout ce quelle voulait transmettre. Le livre est riche même si le style ne suit pas toujours. Mais c'est que tu finirais par me donner envie de le relire! | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Sylvie Germain Mar 1 Sep 2009 - 2:10 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sylvie Germain Mar 1 Sep 2009 - 11:24 | |
| Bulle! Mais je vous dis ne vous embêtez pas. Je lirai plus tard.
Dernière édition par Lara le Mar 1 Sep 2009 - 11:30, édité 1 fois |
| | | rivela Zen littéraire
Messages : 3875 Inscription le : 06/01/2009 Localisation : Entre lacs et montagnes
| Sujet: Re: Sylvie Germain Mar 1 Sep 2009 - 11:24 | |
| Beau commentaire du livre Coline, les quelques extraits que tu as mis sont intéressant et donne envie de lire ce livre. et quelle ressource tu as, à peine lu déjà un commentaire complet du livre, moi qui me ronge les ongles pendant 2 heures à réfléchir sur ce que je peux écrire, mince. Et Lara 15 ans qui fait une brillante démonstration en répondant à ton commentaire. Ah!! je déprime. Bon je file au bar manger du chocolat et boire une bière ou un café. | |
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| | | | Sylvie Germain | |
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