Jean-Jacques Henner

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Jean-Jacques Henner est né le 5 mars 1829 à Bernwiller, dans le sud de l’Alsace, de parents cultivateurs. Après l’annexion de l’Alsace par l’Empire allemand en 1871, il opte pour la nationalité française mais conserve des liens forts avec sa région d’origine dans laquelle il retourne chaque année. Si l'Alsace est très présente dans son œuvre, il ne peut cependant pas être considéré comme le chef de file d'une école alsacienne ou comme un artiste régionaliste. Outre l’emblématique L’Alsace. Elle attend, il a peint de nombreux paysages de sa région natale, y compris sous une forme idéalisée comme dans Le Rêve ou Nymphe endormie.
Ses tableaux de jeunesse, essentiellement des portraits et des scènes de genre comme La Mère de l’artiste priant devant le corps de sa fille Madeleine, sont caractérisés par un réalisme qui demeurera une constante dans son œuvre.

Le talent de Henner est d’abord remarqué par Charles Goutzwiller, son professeur de dessin au collège d’Altkirch. Il est ensuite l'élève de Gabriel Guérin à Strasbourg. Grâce à l'aide financière du Conseil général du Haut-Rhin, il poursuit ses études à Paris, à l’École des Beaux-Arts et dans les ateliers de Drolling et de Picot. Henner y reçoit une formation traditionnelle qu’il complète par une fréquentation assidue des musées. Il est surtout influencé par la peinture de la Renaissance italienne, notamment par Titien, Raphaël et Corrège. Il apprécie également Holbein, dont il connait Le Christ mort du musée de Bâle, et les peintres français de la première moitié du XIXe siècle comme Ingres, Prud’hon et Corot.

source et suite : musee-henner.fr

Je suis assez en retard pour ces maintenant diffuses impressions mais il y a bien eu visite du petite musée maison atelier du peintre à Paris. (Une petite visite en compagnie de parfumés de choc).

Avant cela nous avions quelques idées. Peintre de liseuses, de portraits énigmatiques de femmes. Quelques thèmes aussi, qui reviennent, et des paysages.



Les paysages ont donc été l'occasion de mettre les pieds dans le petit musée. S'agissant de la maison atelier où le peintre a vécu, maison retapée, on parcourt les lieux et découvre les différentes facettes de sa production avant de finir, en haut, par l'atelier. Il ne reste pas grand chose de mobilier mais de jolis carreaux et une atmosphère aidée par des volumes, des boiseries et quelques points de vues assez agréables entre recoins et dégagements.


On trouve plusieurs influences, du réalisme, du contemporain à lui, une atmosphère qui rappelle les symbolistes pour le côté sombre et vaporeux puis les thèmes classiques ou antiques qui reviennent. A travers les influences on observe, surtout condensé dans ce lieu, une constance évidente.

Citation :

En fait, Henner aura une carrière officielle comblée d’honneurs alors que sa peinture ne correspond pas véritablement à l’idéal prôné par l’Académie. Ses tableaux d’histoire sont critiqués pour leur liberté par rapport au traitement traditionnel du sujet, alors que celui-ci est au cœur de la peinture d’histoire, sommet de la hiérarchie des genres. Contrairement à son contemporain Jean-Paul Laurens ou aux Néo-Grecs comme Jean-Léon Gérôme, Henner n’a pas le goût de la reconstitution historique. Il accorde peu d’importance aux éléments susceptibles d’induire une narration comme le décor ou les costumes, alors que la peinture d’histoire devrait, dans un souci didactique, donner à voir des exemples. Sa peinture n’a pas non plus l’aspect lisse et précis ni cette volonté de séduire le spectateur dont témoignent les œuvres de William Bouguereau ou d’Alexandre Cabanel.
Si l'on ne peut véritablement inscrire Henner dans un aucun mouvement pictural de la seconde moitié du XIXe siècle, sa démarche qui mêle idéalisation, réalisme et référence à la Renaissance italienne, est cependant proche de celle de ses amis sculpteurs, les Néo-Florentins, Paul Dubois et Alexandre Falguière.
À sa mort en 1905, Henner était un artiste reconnu dont l’œuvre était très largement diffusée par la gravure et la photographie. Des tableaux comme L’Alsace. Elle attend ou Fabiola faisaient figure d’icônes. Cette réussite lui a aussi valu d'être abondamment copié.

Pendant l'exposition on passait de quelques portraits "déjà vus" ou ressemblants aux paysages, souvent de petits formats. Paysages d'Alsace ou de son passage en Italie, plus lumineux. Dans mon souvenir il n'y avait pas de grand dépaysement dans les tonalités (je me souviendrais en gris et en vert) mais des équilibres dans une réserve, un soupçon de mystère peut-être bien, celui du choix de la vue, du cadre ou de la ressemblance d'un peintre avec lui-même ? La thématique "nationale" est rarement mise en avant, aussi ce n'est pas inintéressant de voir ça inclus dans les représentations de l'artiste. Quelques natures mortes très simples et très prenantes.


Ensuite on retrouve la famille puis on passe aux thèmes. On voit plusieurs fois le même tableau, les mêmes personnages, les mêmes décors, plus ou moins différents, fins ou brouillés, c'est un peu déconcertant, un peu troublant... rétrospectivement ça concourt certainement à l'atmosphère et au souvenir particulier.


Surtout qu'ensuite l'atelier, à la lumière de sa grande verrière donnant sur la rue, et les grandes toiles dont celles aux thématiques religieuses. Et nous sommes restés assez longtemps, un peu gênés par les reflets, dans cette pièce. Une légère perplexité sans doute. Un autre dépaysement que celui attendu peut-être. Des motifs qui se recoupent ou s'assemblent (récurrence des personnages et paysages, repris comme décors).

Trop simplement on dirait "pas mal mais pas très varié"... mais parfois, très souvent, très jolis (et combien de beaux portraits a-t-il peints ?). Autrement et plus vrai on a assisté à un croisement d'influences, une époque entrevue, avant que des courants ne deviennent des vérités ou un langage, c'est possible aussi. Et puis des motifs, des formes qui reviennent autant, en regard de la neutralité si on peut dire des œuvres, ça amène des questions sur cette neutralité qui devient supposée, le succès d'une forme ou d'un sujet devenant de moins en moins probable comme ultime motivation.

Et puis c'est tous les avantages d'un petit musée pour un "petit" peintre, ça dépasse du format, il y a le temps, l'espace, un moins d'obligation, des choses plus silencieuses qui deviennent plus visible (et pour ceux qui doutent des tarifs, l'entrée est conjuguée, réduction sur l'entrée suivante dans les 48h ? avec le musée d'Orsay, et peut-être un autre).

Et je me souviens aussi du portrait qui est au musée d'Angers... oui, on remarque, on est attiré par ces tableaux.



un tour sur la base Joconde : en commençant par la fin (reproductions visibles) ne fait pas de mal.

animal a écrit:

ah mais oui, depuis qu'un de nos membres (Sopsh, pas trop de messages, mais cela m'a suffit pour m'intriguer) a utilisé cette image en avatar, je connais..
et tout le reste que tu nous présente est très intéressant



intéressant aussi de voir à qui on fait "l'honneur" de se voir représenté sur des timbres poste p.ex.

Merci pour cette découverte, son style me plait beaucoup.

je l'imagine difficilement saturé de monde mais en semaine ce doit être encore plus calme, donc des conditions idéales. si tu n'es pas loin vas y faire un tour ! (et tu nous raconteras).

il doit être bien représenté dans les collections de province aussi.

animal a écrit:

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J'ai l'impression d'avoir vu ce tableau au Musée d'Orsay...C'est possible?

La chaste Suzanne



Le réveil de l'enfant



Hériodade

Rêve J'adore ce tableau



Troublant...Mais le titre?

pia a écrit:

animal a écrit:

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J'ai l'impression d'avoir vu ce tableau au Musée d'Orsay...C'est possible?

tout à fait possible !

(ils font d'ailleurs des billets jumelés/réduc sur les deux musées, valable sur 48h je crois, à vérifier)