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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Cécile Wajsbrot est une romancière, traductrice et essayiste française contemporaine.
Biographie Cécile Wajsbrot est née à Paris en 1954. Elle travaille d'abord comme professeur agrégé de Lettres modernes avant de quitter l'Éducation nationale et de se lancer dans le journalisme free-lance et dans la traduction, métiers qui lui permettent d'écrire. Elle collabore aux revues Autrement, Les Nouvelles littéraires et Le Magazine littéraire. Elle vit aujourd'hui tantôt à Paris, tantôt à Berlin. Ses romans établissent une relation entre un passé difficile et des histoires individuelles fortes. Le silence et la souffrance de ses personnages résonnent en chaque lecteur. source: wikipedia
Bibliographie
Romans 1982 Une vie à soi, 1993 Atlantique, 1995 Le Désir d'équateur, 1996 Mariane Klinger, 1997 La Trahison, 1998 Voyage à Saint-Thomas, 1999 Le Visiteur, 2001 Nation par Barbès, 2002 Nocturnes, 2002 Caspar-Friedrich-Strasse, 2005 Mémorial, 2007 Conversations avec le maître, 2008 L'île aux musées, 2013 Sentinelles,
Essais 1989 Violet Trefusis, biographie, préface de François Mitterrand, 1991 Europe centrale, avec Sébastien Reichmann, 1991 L'Histoire à la lettre, avec Jacques Hassoun, 1999 Pour la littérature, 2004 Beaune la Rolande,
Traductions 1993 Les Vagues, Virginia Woolf,
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Mer 27 Fév 2013 - 14:35
Une vie à soi, Atlantique, Le désir d’équateur et La trahison sont les quatre livres de Cécile Wajsbrot que j’ai lue avant de venir sur Parfum. Depuis, l’opportunité ne s’est plus présentée de lui ouvrir un fil.
Mais voilà que j’ai entamé son cycle Haute Mer, cela me donne envie de lui ouvrir enfin ce fil !
Citation :
Haute Mer est une série autour de l’œuvre, sa création comme sa réception. Chaque roman est consacré à un art différent : la musique (Conversations avec le maître) ; la peinture et la sculpture (L’Île aux musées) ; la vidéo (Sentinelles). L’art unifie les romans parus et à venir : les personnages principaux en sont des artistes fictifs dont Cécile Wajsbrot imagine l’univers et les œuvres, dans cet entre-deux qui semble gouverner sa vie comme son œuvre. Cécile Wajsbrot est en pleine écriture du suivant. Sans doute sera-t-il centré sur des images et des notes, interrogation oblique de l’écriture. Haute Mer est une navigation au long cours mais aussi une dérive, à la conquête du roman, défini comme « un espace à conquérir, une Amérique dont les frontières ne cessent de reculer ». Ce qui explique le choix de ce « titre métaphorique qui n’engage pas un contenu mais qui écarte la tentation de revenir au port ». source
Et comme elle le dit elle-même dans la postface du livre Conversations avec le maître :
Ce roman est le premier d’une série autour de ce thème – l’œuvre d’art et sa réception. […] Dans cette série de romans, je voudrais explorer la question de la création, prenant en compte, certes, le point de vue du créateur, mais aussi le point de vue des autres, ceux que nous sommes tous – auditeurs de musique, visiteurs de galeries ou d’expositions, et lecteurs.
Dernière édition par kenavo le Mer 27 Fév 2013 - 14:44, édité 1 fois
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Mer 27 Fév 2013 - 14:35
Conversation avec le maître
Citation :
Présentation de l’éditeur Dans un café parisien, un homme d'une cinquantaine d'années, compositeur, fait signe à une jeune femme qu'il invite chez lui pour converser. Chaque après-midi, elle vient prendre le thé avec celui qu'elle appelle le maître. Ils parlent de musique, de solitude, de l'hostilité du monde qui les entoure. Leurs rencontres cesseront brutalement. Deux ans plus tard, un inconnu apprend à la jeune femme la disparition du musicien et lui demande de rassembler les souvenirs de ces conversations, tenues au fil de cet hiver où le tsunami fit tant de victimes.
Avant de commencer un livre de cette auteur, faudra se faire avec cette idée :
Citation :
Vous avez dit quelque part que vous n’aimiez pas les romans romanesques. Quel est donc le genre de roman que vous écrivez ? Pouvez-vous caractériser votre méthode, votre style ? « Pour moi un roman romanesque, ça veut dire un roman qui raconte simplement une histoire, et dans lequel l’action est le plus important. Ce que j’essaie de faire c’est de faire des romans, j’appellerais ça ‘romans littéraires’. C’est-à-dire où il y a à la fois un contenu et un travail sur la forme qui ne soit pas quelque chose d’expérimental, dans le sens où je ne cherche pas à écrire des choses où seule l’écriture compte, mais qui ne soient pas non plus comme les romans traditionnels ou académiques avec un déroulement simple. C’est un peu difficile à expliquer parce que c’est un peu difficile à faire aussi. A chaque fois que je commence un roman je me pose la question de la forme et à chaque fois j’essaie de trouver une forme qui corresponde au contenu. » source et suite
Ainsi on se retrouve dans un étrange univers. Roman, certes, mais pas du genre ‘habituel’ Beaucoup d’idées, des dialogues autour de la musique (puisque ce volet est consacré à cet art), mais en quelque sorte le lecteur « atterrit » dans une situation et reçoit très peu d’indices pour concrétiser les personnages. Le plus important reste les pensées de la personne principale et ses conversations avec le maître. Bien que ce ne sont pas trop des conversations, plutôt des ‘monologues’ d’un musicien :
Il manque l’événement, disait le maître, malgré noter difficulté de vivre, malgré tous les malheurs. J’ai essayé Tien’anmen, la Bosnie, le Soudan, le Rwanda, j’ai essayé les massacres des villages d’Algérie, j’ai essayé l’Intifada, le Cambodge, l’Iran, à chaque fermeture des frontières, à chaque invasion armée, j’espérais mais ma musique se perdait dans le fracas des chars et des bombardiers, trop de bruit, pas assez de sons, une confusion dont il ne sortait rien, tant de morts inutiles. Je vous choque, disait-il, je vous donne l’impression de ne penser qu’à moi, à mon œuvre, de ne pas avoir de cœur mais je garde mon cœur pour composer, Vous ne pouvez pas comprendre, vous ignorez ce qu’est l’art. [...] Voyez-vous, disait le maître, la musique porte plus que d’autres arts l’expression de la catastrophe. Vous qui pensez qu’elle ne parle de rien, regardez le nombre d’œuvres musicale3s qui font référence à la guerre, de tout temps, certes, mais surtout au XXe siècle. Pourquoi la musique plus que la littérature ou la peinture ? À cause de son caractère immatériel, vous ne pouvez rien saisir, vous ne pouvez pas le toucher comme vous pouvez toucher une toile ou un livre, vous ne pouvez que vous laisser envahir, comme dans la guerre, c’est une question de vie et de mort, comme dans la catastrophe, car il s’agit du corps, vous ne percevez la musique que par le corps, et le corps éprouve tout des évènements qui nous encerclent, et quand le corps ne se défend pas, il enregistre et restitue. Nous pouvons fermer les yeux mais pas les oreilles. Ainsi nous sommes ouverts au monde acoustique par force. Souvent, il nous agresse, on se plaint qu’il y a trop de bruit et trop peu de silence, mais il y a aussi ce qui nous charme, ce qui nous enrichit, les voix que nous aimons, les bruits qui nous avertissent d’un danger.
J’étais pendant longtemps réticent de lire ce livre, parce qu’il y aussi le sujet du Tsunami du 26/12/2004 et je me méfiais un peu de cela. Mais j’aurais dû être plus rassurée de son talent. Elle maitrise très bien d’intégrer cet événement dans le roman. Et j’ai ajouté à sa bibliographie aussi sa traduction de Virginia Woolf, Les Vagues, qu’elle cite dans une interview que j’ai vue d’elle sur Dailymotion. Ce sujet lui est important, ainsi elle a aussi nommé ce cycle Haute Mer. Et puisqu’il y en a eu depuis tous les temps, on peut s’imaginer que l’origine de cette œuvre d’art est en fin de compte aussi une vague d’un tsunami…
J’écoute une musique paisible dont j’imagine celle du maître proche. Le morceau s’appelle White Landscapes et il est inspiré par trois tableaux décrivant un paysage de neige. Il se compose de trois mouvements courts, « Divination par la neige », « Calme dans la neige » et « Disparition de la neige ». Originellement écrits pour un trio comprenant une flûte, une harpe, un basson, ils sont interprétés à la flûte, à la harpe et au violoncelle. La harpe évoque la neige, j’aime la lenteur des mouvements et la simplicité de la mélodie sous-tendue par les cordes, l’absence de complexité apparente. C’est une musique de Takashi Yoshimatsu, ses concertos portent des noms de fleurs, les morceaux parlent d’oiseaux…
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Mer 27 Fév 2013 - 14:35
L’île aux musées
Citation :
Présentation de l’éditeur Entre l'île aux Musées à Berlin, et le jardin de Tuileries, à Paris, deux couples se déchirent et se séparent le temps d'un week-end... Durant cette période de transition, les voix énigmatiques de statues s'élèvent pour évoquer l'histoire des lieux chargés d'art et de tragédies. S'y mêlent celles, réelles, des personnages. Au milieu d'une foule indifférente et des traces de décombres se tissent peu à peu des liens personnels qui conduiront à la réconciliation.
Grand, grand coup de cœur pour ce livre. Plus que ce que la 4e de couverture inspire, il ne s’agit pas pour autant d’une histoire de « relations », mais comme toujours chez Cécile Wajsbrot, elle crée un cadre pour pouvoir poser son ‘vrai’ livre.
2e volet du cycle Haute Mer, il y a la sculpture au milieu de ce livre. Mais aussi la peinture avec un des personnages qui est peintre. Mais ce sont surtout des sculptures qu’elle nomme, et il y en a toute une série, j’ai eu des problèmes de ne vous montrer qu’une, j’aurais envie de les intégrer tous dans ce commentaire, tellement elle a bien choisi ces œuvres dont elle parle.
Mais plus que parler des sculptures, elle leur donne une voix, un chœur commun, un « nous » qui montre une vue des sculptures sur les humains. C’est bluffant et très perspicace. En plus qu’ils donnent beaucoup de détails historiques, surtout lors des parties à Berlin, sur l’île des musées.
Il faut s’habituer tout au long de ce livre à trouver qui est en train de parler, Cécile Wajsbrot donne la parole à quatre personnes, deux femmes, deux hommes, deux à Berlin, deux à Paris et en plus les sculptures qui s’entremêlent. Elle change de lieu et de personne parlant aussi vite, en cours de quelques paragraphes… mais après quelques pages on s’y habitue et s’est un énorme plaisir de plonger dans cette « vague »… sublime !!
Henri Vidal, Caïn venant de tuer son frère Abel
La main droite couvre presque entièrement son visage. Veut-il ne plus voir ou ne plus être vu ? On le regarde, pourtant, et en le regardant, on ne peut s’empêcher de se demander quelle main a tué. Celle qui est le long du corps et paraît impuissante ou celle qui cache le visage et semble avoir honte ? Les deux ? Est-ce le crime qui l’afflige ou le châtiment ? Tu seras un errant parcourant la terre, dit Yahvé. Est-il besoin d’une voix divine pour appeler, où est ton frère Abel ? Est-il besoin qu’une voix s’exclame, qu’as-tu fait ! N’est-ce pas la voix intérieure qui surgit et assaille le criminel dégrisé, revenu à la réalité lorsqu’il est trop tard ? C’est le moment d’après, juste après. Caïn se cache le visage pour ne pas voir ce qu’il a fait, pour ne pas voir Abel qui gît à ses pieds, Abel qui n’est pas représenté – le socle est vide mais ce vide et les yeux cachés parlent plus que tout regard, que toute présence. Un errant parcourant la terre – qui essaie déjà de fuir loin du crime, même s’il sait toute fuite inutile puisque l’image qu’il souhaiterait effacer en se couvrant le visage ne s’efface pas. Avant toute condamnation il s’est lui-même condamné. Errant sur la terre, et n’ayant plus le droit de cultiver le sol, il invente la ville, cet espace où la terre est recouverte, où l’horizon est de bois et de pierre, c’est là qu’il veut vivre ou plutôt qu’il peut vivre – la ville cache le crime. Depuis vingt-cinq ans, la statue habite le jardin des Tuileries – ni tout à fait la ville ni tout à fait les champs, un entre-deux où peut-être comme les passants qui vont et viennent, il se reposerait enfin. Mais le jardin aussi lui est interdit – ses parents ont déjà été chassés du paradis.
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Mer 27 Fév 2013 - 19:04
Merci, kenavo, pour ce fil sur Cécile Wajsbrot que j'apprécie tout autant comme auteur que comme traductrice de l'allemand et de l'anglais en français. Alors qu'elle traduit des auteurs classiques anglais (Sir Arthur Conan Doyle à côté de Virginia Woolf et de Violet Trefusis), elle choisit des contemporains en allemand (e.g. Marcel Beyer, Wolfgang Büscher, Stefan Heym mais aussi Gerd Ledig).
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Mer 27 Fév 2013 - 21:26
ah oui Maline, si tu ne l'as pas lu, je ne peux que te recommander L'île aux musées, tu t'y connais mieux que tout autre parfumé et je dirais que tu vas profiter encore plus de cette lecture puisque tu connais les lieux (et ceux de Paris te seront certainement aussi très connus)! j'ai fait cette lecture près de l'ordinateur pour voir les images des sculptures dont elle parle sur écran et j'ai une furieuse envie de visiter une expo "sculptures" !
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Jeu 28 Fév 2013 - 8:56
Kenavo, tu as eu une excellente approche pour lire le roman de Cécile Wajsbrot. Les sculptures me parlent toujours d’avantage que les tableaux. Du temps où j’avais une carte à l’année pour entrer dans les musées, j’aimais flâner dans le musée Bode dont les pièces possèdent une taille plus humaine que celles du musée de Pergame juste à côté.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Ven 1 Mar 2013 - 19:47
Sentinelles
Citation :
Présentation de l’éditeur Conversations un soir de vernissage à Beaubourg ; l'exposition est consacrée à un vidéaste. Les invités se croisent, s'évaluent, superficiels, ironiques. Il y a aussi l'artiste, une amie, un admirateur, et d'autres - figures d'un théâtre d'ombres. Devant les écrans de contrôle, quelqu'un veille. Mais il suffit d'un incident technique pour faire déraper la soirée. Le monde réel vacille, s'efface, une autre réalité apparaît.
- La vidéo est un art narcissique. - Ont dit certains. - Ont pratiqué certains.
Je n’ai pas plus d’affinités pour l’art vidéo que pour la composition en musique, au contraire, encore moins. Et je n’aurais probablement pas opté de lire ce livre, si ce n’était le 3e volet du cycle Haute Mer dans lequel je suis depuis quelques jours immergée !
La rencontre n’était pas mal, mais ne m’inspire pas non plus de longs éloges.
J’aime bien son approche de nous montrer aussi bien un peu « l’histoire » de cet art, tout léger, en passant, très informatif, que le cercle de gens qui se rendent aux vernissages. Ils sont assez bien montrés par les dialogues dont elle nous fait auditeur.
D’ailleurs, tout le livre n’est que dialogue, sans qu’on sache toujours qui parle. De ce côté elle donne en effet un peu de « travail » au lecteur. Mais je dois dire que je ressors avec quelques bonnes vues sur cet art et même si je ne vais pas en devenir fan, je vais certainement m’y intéresser de temps en temps.
Tout comme pour les sculptures, elle donne pas mal de références. Mais contrairement aux peintures et sculptures qu’on peut assez facilement trouver sur le net, cela n’est pas la même chose pour les vidéos… en voici un que j’ai trouvé et qui passe pas mal
Gillian McIver, The First Experimental City
- Des images travaillées, des couleurs saturées, accusées, irréelles. - Un texte des années cinquante, Ivan Chtcheglov – un texte sur l’urbanisme.
Illustration de couverture : Daniel Pommereulle, Objet de prémonition, 1974-1975 Pot de peinture, lames de scalpels, lames en acier, feuilles de plomb et peinture 61 x 41,5 x 36 cm Photographie: Rurik Dmitrienko Courtesy Galerie Christophe Gaillard Adagp, Paris, 2013
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Sam 6 Sep 2014 - 9:55
Totale Eclipse
Citation :
Présentation de l’éditeur À Paris, dans le café où elle a l'habitude d'aller, la narratrice entend une chanson qui la plonge dans le souvenir d'une histoire, le souvenir de sentiments auxquels elle croyait avoir renoncé. Photographe, elle est aussi dans un moment de perte d'inspiration. Une rencontre imprévue la replonge dans les affres de l'amour, en même temps qu'elle lui ouvre de nouvelles pistes de réflexions artistiques. La création et la vie se mêlent, l'une servant l'autre. Mais l'équilibre ne risque-t-il pas de s'inverser en cours de route ?
Cette photographe, en manque d’inspiration, se laisse guider par des chansons qui forment une certaine biographie de sa vie… et elle ouvre son juke-box personnel pour le lecteur. Chaque chapitre porte comme titre une chanson. On y retrouve du Leonard Cohen, Bob Dylan, Joan Baez, Bruce Springsteen, Patti Smith, Radiohead et plein d’autres. À partir de ces chansons/les albums sur lesquels elles se trouvaient, elle raconte des anecdotes de sa vie, mais surtout aussi de la vie des chanteurs.
Le jour après que j’ai découvert cette image de John Hillard,
je découvre chez Cécile Wajsbrot que Leonard Cohen a donné à une de ses chansons le titre « Famous blue raincoat » (fameux imperméable bleu). Impossible de ne pas voir apparaître cette image de Hillard dans ma tête, bien que l’habit dans cette image n’est pas bleu du tout. Mais à partir de maintenant ces deux vont exister comme pair dans ma tête.
Et voilà aussi un peu ce qui se passe dans ce livre. La narratrice saute parfois du coq à l’âne, mais il y a une suite logique dans ses pensées… c’est simplement l’auteur qui adore emmener son lecteur pour un voyage dans les synapses de sa tête. Je peux comprendre qu’il y a des lecteurs qui n’aiment pas du tout un tel texte, moi j’adore. En plus à partir d’un certain moment c’est moi qui commence de ‘sortir’ du livre pour aboutir à d’autres idées.
p.ex. elle dit à un moment donné que « Personne » est un mot étrange… ce qui me fait penser à ce mot. Et en effet, dans toutes les langues que je connais, il y a deux mots pour désigner Personne=un être humain et personne=aucun. Surtout en anglais c’est le plus marquant : Somebody (quelqu’un, some-body= un corps) et Nobody (aucun, no-body=pas de corps).
Ainsi cette lecture n’était pas seulement un voyage dans plein de mots, images, chansons que Cécile Wajsbrot a décrit, mais par la suite une continuation dans mes propres prolongements. Réjouissant !
Extrait
« Quand la réalité devient trop cruelle, trop dure, je choisis un morceau que j'aime et je plonge dans un océan familier, les guitares électriques, la batterie soulignent le rythme de ma nage, rien d'autre n'existe, ni ceux qui m'ont blessée ni ceux qui pourraient adoucir le sort, rien que la voix de quelqu'un qui me raconte sa vie, une histoire qu'il ou elle a vécue, ou qu'un ami, une amie lui a racontée, une scène à laquelle il ou elle a assisté. »
chanson d’hommage à Amy Winehouse
Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Sam 6 Sep 2014 - 16:52
kenavo a écrit:
Cette photographe, en manque d’inspiration, se laisse guider par des chansons qui forment une certaine biographie de sa vie… et elle ouvre son juke-box personnel pour le lecteur. Chaque chapitre porte comme titre une chanson. On y retrouve du Leonard Cohen, Bob Dylan, Joan Baez, Bruce Springsteen, Patti Smith, Radiohead et plein d’autres. À partir de ces chansons/les albums sur lesquels elles se trouvaient, elle raconte des anecdotes de sa vie, mais surtout aussi de la vie des chanteurs.
Oula, ça c'est pour moi! Je sens que ça va me plaire...
Et j'ai trop aimé son court texte sur la reprise de Bruce Sprinsteen postée sur le fil U2.
Bien joué Kena, tu sais capter l'attention, et merci pour ton commentaire très appétissant!
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Sam 6 Sep 2014 - 21:22
Aeriale a écrit:
Et j'ai trop aimé son court texte sur la reprise de Bruce Sprinsteen postée sur le fil U2
il y a tout plein de ces petites anecdotes/histoires dans le livre... je les ai bien aimé, appris de nouvelles choses... mais malheureusement ses chapitres avec la mort de John Lennon respectivement Amy Winehouse vont me rester probablement le plus en tête...
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Sam 25 Avr 2015 - 9:40
Ce soir lecture avec Cécile Wajsbrot qui vient de sortir un nouveau livre, Berliner Ensemble, ancré de part son titre dans la géographie urbaine alors que la couverture se présente très simplement.
Dernière édition par Maline le Dim 26 Avr 2015 - 18:12, édité 1 fois (Raison : L'encre n'est pas l'ancre, se relire ne nuit jamais.)
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Dim 26 Avr 2015 - 6:44
tu vas nous en dire plus? et merci pour l'annonce de ce nouveau livre, je l'ai ajouté à ma LAL
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Dim 26 Avr 2015 - 9:16
Tout ce que tu dis sur cet auteur est intéressant Kenavo. J'essaierai de trouver son livre sur l'art video par exemple.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Cécile Wajsbrot Lun 27 Avr 2015 - 6:19
oui, une forme d'art que tu aimes bien, tu pourrais aussi apprécier cette lecture