Exposition Ziem au Petit Palais

Héhé, merci bien.

J'aime bien ce genre de petite expo. Il y a comme qui dirait moins de pression et moins d'obligations. En plus dans le cas de Ziem très productif et avec des visées commerciales on se retrouve avec de beaux exemples de ressemblances, de tendances qu'on peut approcher très directement, très simplement. Il n'y a pas d'aura dévastatrice de l'artiste ou de sujets (religieux ou politiques) qui fassent vraiment dériver l'esprit d'une nonchalante curiosité esthétique et d'une petite envie de voir un coin de voile se soulever.

L'expo donne à voir ce qui ressemble à la production d'un touche à tout doué, qui a essayé les tendances de son temps, et s'est assuré un créneau genre vénitien vaporeux assez consensuel et pas désagréable. Le surcroit de plaisir vient d'une vraie capacité à attraper les couleurs, ce qui est très visibles dans ses aquarelles avec les teintes brunes de l'aube ou cette vue de la cambrousse de Barbizon très "vraie" (référence : souvenir d'au moins vingt ans certes pour Barbizon, mais nostalgie des couleurs de par là pour y avoir grandit, plus haut), qui se marie très bien avec sa délectation orientaliste, qu'on anticipe en passant par venise quand la lumière vient saturer les couleurs. L'éléphant, la caravane, la sultane, le plaisir est évident et communicatif (quand on ne peut s'empêcher d'avoir un petit faible pour cette atmosphère rêvée, lointaine mais avec des détails).

En quelque sorte consensuel et représentatif ce petit voyage est intéressant, un contexte, une illustration d'une époque (accessoirement les vues de Paris campagne ou chantier des contemporains sont particulièrement stimulantes) et non dénué de réjouissance.

Et ce fût un moment très sympathique.