Kim Ki-Duk

J'ai vu (enfin regardé) Locataires. ça m'a moins agacé que Printemps, etc... il y a aussi de belles images, l'actrice est à peu près expressive... on reste curieux vingt minutes... après j'ai eu la sensation de me faire kim ki duk-ifier. moins qu'avec Eté truc muche, mais quand même.

pour moi ce film est resté froid, sans âme, voir énervant quand le type est en prison... grosse guimauve en plastoc vaguement arty : ce qu'il est gentil le petit gars qui dit rien, ce qu'il est méchant le businessman, ce qu'il est corrompu et violent...

je garde quand même, les murs et le plancher de la cellule (pour la leçon philosophique d'harmonie avec l'univers je préfère Steven Segal) et le plan où on découvre l'immeuble où le petit vieux est mort.

c'est fini, ça joue avec la lumière mais je n'y arrive définitivement pas

Merci de remonter ce fil. Je n'ai toujours pas eu l'occasion de voir Souffle, ni Locataires mais c'est l'occasion de réentendre la bande son de L'Arc par Beth Gibbons et grâce à Coline... ICI

J'ai eu la chance de voir le dernier Kim Ki-duk lors d'un voyage à l'étranger. Pas de sortie française programmée pour l'instant.

Sad Dream (Kim Ki-duk, 2008, Corée).
Un homme rêve et une femme somnambule, au même moment, vit la scène dans la réalité. A partir de ce postulat, Kim construit une intrigue tordue comme il les affectionne et pour laquelle il est recommandé de laisser son esprit cartésien au vestiaire. Ce cauchemar, où le réel s'estompe peu à peu (ou peut-être pas), le cinéaste le traite de façon troublante poussant ses feux jusqu'à l'irréparable, aux confins de la folie. C'est toujours sur le fil du rasoir, au risque de tomber dans le ridicule, mais le réalisateur connait son affaire et les codes du fantastique. Fasciné, manipulé, hébété, le spectateur ne peut que demander grâce. Et justement, la grâce, le film l'atteint, dans ses derniers instants. Kim Ki-duk est complètement dingue, mais qui ne l'est pas ?

traversay a écrit:

J'ai eu la chance de voir le dernier Kim Ki-duk lors d'un voyage à l'étranger. Pas de sortie française programmée pour l'instant.

Sad Dream (Kim Ki-duk, 2008, Corée).
Un homme rêve et une femme somnambule, au même moment, vit la scène dans la réalité. A partir de ce postulat, Kim construit une intrigue tordue comme il les affectionne et pour laquelle il est recommandé de laisser son esprit cartésien au vestiaire. Ce cauchemar, où le réel s'estompe peu à peu (ou peut-être pas), le cinéaste le traite de façon troublante poussant ses feux jusqu'à l'irréparable, aux confins de la folie. C'est toujours sur le fil du rasoir, au risque de tomber dans le ridicule, mais le réalisateur connait son affaire et les codes du fantastique. Fasciné, manipulé, hébété, le spectateur ne peut que demander grâce. Et justement, la grâce, le film l'atteint, dans ses derniers instants. Kim Ki-duk est complètement dingue, mais qui ne l'est pas ?

Sorti ce mercredi sous le titre Dream. Très mauvaise presse, d'ailleurs, ce qui ne m'étonne pas. Ridicule ou fascinant, à vous de voir !

Dream.

Pari réussi du truc qui s'équilibre entre le barré et l'ultra sombre. Traversay en a assez bien parlé. Il reste qu'il n'est pas passionnant ce dernier Kim ki-duk. Mais troublant, c'est certain. il va encore un peu plus loin dans la mise en scène des névroses humaines. Jpense que c'est un film qui se regarde et se réfléchit un peu.

Les images sont terribles, les acteurs parfaits, la musique peut-être un chouia trop omniprésente pour moi.

Arirang
Présenté à Cannes en 2011, le film sortira (peut-être) en salles en 2012.

Traumatisé par un accident, qui aurait pu être mortel, sur son dernier tournage, Kim Ki-duk s'est isolé depuis trois ans dans une cabane sans confort, dans les montagnes coréennes. Arirang, filmé à l'aide d'une petite caméra, le montre dans son quotidien : cuisinant, se lavant les dents, bricolant et, surtout ... parlant longuement en un monologue interminable. Le cinéaste s'interroge sur sa dépression, sur le sens de la (sa) vie et de son métier, dans un exercice d'auto-thérapie et d'auto-apitoiement qu'il met lui-même en scène sans aide extérieure. Il s'auto-interviewe, pleure comme un veau, chante à tue tête. Bizarrement, ce n'est pas aussi ennuyeux que redouté, même si la logorrhée de Kim est parfois soulante. Un drôle de film, qui n'est pas un documentaire, plutôt une sorte de journal intime vidéo, pas passionnante, égocentrique, parfois amusante et touchante. Au moins, ce n'est jamais grotesque.

traversay a écrit:

Traumatisé par un accident, qui aurait pu être mortel, sur son dernier tournage, Kim Ki-duk s'est isolé depuis trois ans dans une cabane sans confort, dans les montagnes coréennes.

Ah oui, tiens, je ne savais pas, je ne suis pas à jour dans sa filmographie. Tu sais ce qui lui était arrivé ? Il n'a pas traversé sans regarder, lui (je pense à Angelopoulos).
Finalement, c'est dangereux, un tournage.

Non, c'est l'une de ses actrices, dans une scène de pendaison un peu trop réaliste, qui a failli y passer.

traversay a écrit:

Non, c'est l'une de ses actrices, dans une scène de pendaison un peu trop réaliste, qui a failli y passer.

Ouh là. C'est pire quand ce sont les autres qui risquent d'y passer à cause de soi...

Queenie a écrit:

LOCATAIRES

Citation :

Tae-suk arpente les rues à moto. Il pénètre et occupe des maisons délaissées par leurs propriétaires, sans jamais rien y voler. Un jour, il s'installe en silence dans une maison aisée où loge Sun-houa, une femme maltraitée par son mari. C'est alors que débute une histoire d'amour surréaliste...

Ce film est superbe, tout en nuance, silence, et tendresse. On suit ces deux êtres, lui personnage lunaire, evanescent, elle blessée, perdue, mélancolique. Tous deux vont changer au contact de l'autre, vont évoluer doucement jusqu'à trouver leur équilibre.

J'ai trouvé ce film vraiment très beau, d'abord pénétrer chez les coréens, découvrir ces multiples lieux, du plus pauvre appartement à la plus luxueuse villa, en passant par la maison zen, et la construction moderne et sans saveur. Tous les espaces prennent vie, et j'ai trouvé très touchant cette façon qu'à Tae-suk de "remercier" pour avoir squatté chez les gens : ainsi il répare une horloge, une chaîne stéréo, il lave du linge, arrose les plantes.
Il laisse juste quelques traces de son passage, comme un fantôme, une présence bénéfique.
Elle, elle est plus torturée, plus blessée, et prend des risques, change des choses très visibles, mais par ces changements elle n'essaye pas de marquer son passage, plutôt de se reconstruire, se comprendre, exprimer son mal être et sa douleur.

LA fin est également très troublante, faisant passer le film du réalisme onirique à la métaphore fantastique.
un petit bijou.

Vu hier. Rien à ajouter. Il faut que je trouve tous les films de ce réalisateur !

« Nous somme tous des maisons vides, attendant ardemment que quelqu’un vienne ouvrir la porte qui nous libère... » (Kim Ki-Duk)

C'est joli...

Une analyse intéressante :

Citation :

L’accessoire sert autant à la représentation de la classe bourgeoise - que Kim Ki-Duk dénonce ici et qui s’adonne à son passe temps préféré, à l’instar de son voisin nippon - qu’à représenter l’origine de la violence, accidentelle où vengeresse. C’est en tapant une balle de façon monotone que Tae-suk provoque par hasard un accident mortel en pleine rue. Un peu plus tard, il se vengera auprès du boxeur qui l’avait tabassé, en frappant vers lui des balles de golf à distance, tout comme le mari de Sun-houa se vengera sur Tae-suk, sous l’oeil complaisant du policier. Mais c’est aussi l’objet qui empêche la communication entre les deux personnages, ce que Sun-houa tente délicatement de faire comprendre, en s’interposant face au jeu de Tae-suk qui frappe une balle à longueur de journée, canalisant sa frustration.

Tout l'article chez Sancho does Asia

Pieta

Citation :

Abandonné à sa naissance, Kang-do est un homme seul qui n’a ni famille, ni ami. Recouvreur de dettes sans pitié et sans compassion, il menace ou mutile les personnes endettées dans un quartier destiné à être rasé. Un jour, Kang-do reçoit la visite d’une femme qu’il ne connaît pas et qui lui dit être sa mère. Pour la première fois de sa vie, le doute s’installe en lui…

Il ne vaut mieux pas découvrir Kim Ki-duk avec Pieta, Lion d'or pour le moins surprenant, qui marque le retour du réalisateur coréen après une grave dépression racontée sous forme d'auto-documentaire dans l'inédit et perturbant Arirang. Quelques qualificatifs pour évoquer Pieta : excessif, sordide, insupportable, crépusculaire, malsain : la liste n'est pas exhaustive. Une histoire de rédemption et de sauvetage oedipien qui frise la caricature grotesque et accentue le caractère tordu des scenarii qu'affectionne Kim. Il y a malgré tout dans cet objet éprouvant un côté fascinant car auto-destructeur et jusqu'au-boutiste. Fallait-il pour autant céder à des scènes de mutilation répétitives et à une ultra violence qui confine au sadisme ? Comme si Kim Ki-duk prenait un plaisir extrême à humilier ses personnages, les plus démunis surtout, symboles de la crise économique. Son cinéma n'a jamais brillé par sa sobriété, à de rares exceptions près. Ici, sa façon d'enfoncer le clou a quelque chose de délibérément complaisant qui crée un malaise certain. Evidemment, c'est voulu. Et alors ?

On semble loin de Printemps, été, automne, hiver...

Très loin, coline