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| Miguel-Angel Asturias [Guatemala] | |
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+6shanidar bix229 eXPie coline GrandGousierGuerin Sigismond 10 participants | |
Auteur | Message |
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GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Ven 7 Juin 2013 - 8:30 | |
| Toujours aussi intéressants tes commentaires Sigismond ! | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 17 Juin 2013 - 2:11 | |
| Le larron qui ne croyait pas au ciel. Titre original: Maladrón.
Ecrit à Paris, en 1967-1968, première publication en langue originale (espagnol) en 1969, à Buenos Aires. J'ai un faible pour ce roman-là, en particulier, celui qu'écrivait Asturias en recevant le Nobel, sentiment conforté par une fraîche relecture, qui doit être ma troisième pour ce qui est de le lire intégralement: Nul doute qu'il provoque une résonance particulière en moi, même si, dans l'hypothèse où je me sentirais tenu au commentaire objectif, il n'y a pas de raison particulière de le hisser plus haut que, par exemple et entre autres, une certaine mulâtresse, ou monsieur le président, ou hommes de maïs... Le titre: Curieusement rendu, en français, par l'alambiqué et lourdingue "le larron qui ne croyait pas au ciel", par coquetterie de traducteur ou d'éditeur sans doute. Maladrón signifie "mauvais larron", et c'est du reste ainsi qu'est traduit le mot maladrón au fil de l'ouvrage, aussi souvent qu'Asturias l'emploie, c'est-à-dire jusqu'à plusieurs fois par chapitre (je suis allé vérifier en vitesse, en zig-zag, via une édition en langue originale). Ce larron "mauvais" est un personnage très précis des Evangiles. Deux larrons sont crucifiés en même temps que Jésus. La Tradition les retient sous les noms de Gesmas ou Gestas pour le mauvais larron, et de Dismas (Saint Dismas, fêté le 25 mars) pour le bon larron. Dans l'ouvrage, Asturias dénomme ce mauvais larron Baboue. Vous en trouverez d'innombrables représentations, dans nos églises, calvaires et musées. Mais comment distinguer Dismas de Gesmas ? Facile ! - Spoiler:
C'est, parfois, évident, comme ici: Sinon la convention est la suivante: Le bon larron est, en général, représenté à la droite du Christ (à dextre) et le mauvais à la gauche (à senestre). Si le Christ est représenté penchant la tête (fréquent) c'est un indice symbolisant son inclinaison du côté du bon larron. Il la penche quasi toujours à sa droite. C'est également le principe qui prévaut (prévaudrait) lorsqu'aucune des trois croix n'est ornée (en ce cas, celle de droite est celle du bon larron). Enfin, lorsque le bon et le mauvais larron ne sont pas représentés tout à fait à l'identique, le bon a une attitude de Saint, ou proche de la représentation d'un Saint, et le mauvais apparaît tordu, souffrant, congestionné, grimaçant, etc... Depuis quelques siècles en Occident (les Lumières) le fil de la signification du mauvais larron a renoué avec l'interprétation qu'en faisaient les Pères de l'Eglise, les premiers Chrétiens (qui la réservait pour les peuples parmi lesquels ils vivaient, en premier lieu les Romains - voir Saint Augustin, la Cité de Dieu): Le co-condamné qui objurgue le Christ de se sauver et de le sauver, s'il est vraiment Fils de Dieu, doute donc, in fine, à l'unisson de la foule qui condamna Jésus. Finissant par l'injurier. Donc en ne connaissant pas les Béatitudes, le Sermon sur la Montagne, en n'ayant rien compris de l'enseignement Christique, puisque la domination du monde, comme utiliser sa position de Fils du Père à des fins personnelles, font partie des tentations fomentées par le Malin lorsque le Christ se retira au Désert pour y être éprouvé par le Diable, et auxquelles il renonce -évidemment direz-vous- sortant donc victorieux et délivrant une clef majeure de son enseignement. Le mauvais larron est 'homme auquel l'accès direct au Christ est donné, mais qui le repousse. Image-symbole rendue plus forte encore avec le larron lui aussi crucifié, sur le point de trépasser. Selon une grille de lecture pas forcément tirée par les cheveux, Gestas n'est-il pas, aujourd'hui, le "culte identifiable", icône de l'athée ou agnostique occidental, hédoniste, jouisseur, scientiste, individualiste, opportuniste, égocentré et bassement matérialiste ("monsieur tout-le-monde") ?
Asturias avait déjà esquissé un personnage secondaire d'adorateur du mauvais larron, le pharmacien de Tierrapaulita dans une certaine mulâtresse. Mais il le fait finir a-théologiquement dévoyé, en quelque sorte, dans l'issue suivante: "plutôt l'enfer que le néant" ! Et donc sur une allégeance aux diables qui gouvernent cette étrange cité, parce qu'en dernier recours, et le point est soulevable hors contexte de ce livre et de ce personnage, le pire est le néant, la perte de toute espérance pour un être mortel (l'espérance entendue au sens Chrétien, qui est une des vertus théologales). Reprenant le thème, qu'il avait à peine suggéré et pas du tout dégrossi, Asturias le travaille enfin... En ouverture, sur la page de garde et en lettres capitales, comme un frontispice à un monument, Asturias prévient, et cette phrase se retrouve à trois ou quatre reprises dans l'ouvrage: - Citation :
- Eux et les cerfs, eux et les dindons bleus
Peuplaient ce monde de délice. D'une autre planète, par la mer, Des êtres outrageux arrivèrent... Le sujet:A l'époque des premières avancées des conquistadores en terre maya/quiché, commandés par Alonso Gomez de Loarca, une poignée de soldats, est supposée rester dans la cordillère des Andes Vertes pour garder des prisonniers et protéger l'arrière-garde, tandis que la troupe file en direction de la côte. Parmi ceux-ci, un quarteron de déserteurs ( "Face d'Ange", Duero Agudo, Quino Armijo et Blas Zenteno) part à la recherche d'un passage interrompant l'isthme, voie maritime qu'ils pressentent à la confusion qui naît d'une illusion d'optique ressentie depuis quelque haut sommet: les océans atlantique et pacifique se rejoignent tout près de là où ils se trouvent, et il y a gros à gagner à en être les découvreurs. Le livre s'ouvre sur la déroute d'un peuple natif, du fait de la supériorité des conquistadores (les "Teules"), qui possèdent chevaux et armes à feu, couplée à l'obstination du chef de leurs opposants, Caibilbalàn, être qui se veut rationnel, "scientifique" mettons, en matière de stratégie de guerre. Caibilbalàn finira déchu puis changé en un nahual de la plus basse espèce, une taupe. Nos déserteurs descendent de la cordillère et arrivent dans un pays de marais (l'eau est un élément capital dans ce livre, il y aurait une étude entière à réaliser là-dessus) et tombent sur un groupe d'"indiens-requins", gazouillant dans un arbre d'énormes dimensions. Première évocation de Zaduc (= Sadoc), personnage-référent évoqué dans le livre comme le passeur du culte du mauvais larron, connu par Duero "Le Borgne" Agudo sur le vaisseau qui l'a amené d'Espagne. Tout comme en matière de liturgie du culte du mauvais larron, ces indiens-là pratiquent un culte grimacier... Les personnages:Singularité, on a du mal à dégager un "héros", à tout le moins un "personnage principal", un "premier rôle", dirait-on au théâtre ou au cinéma. NB: Ne pas ouvrir ce spoiler si vous comptez lire ce livre:
- Spoiler:
* "Face d'Ange" Le Capitaine: Le gradé "droit", le Soldat Chrétien. Lui veut vraiment tenir ses hommes et trouver le passage marin. "Face d'Ange méritait bien son nom, avec son visage de cire, ses quatre poils au menton et son corps volatil" (chapitre VII). Asturias lui fait dire: "Ma tombe ce sera les Andes, les Andes Vertes, car s'il m'arrive de mourir je continuerai de chercher mort sous la terre ce que je n'y ai pas trouvé vivant" (chapitre V). Amoureux de Trinis, alias Maria-Trinidad, alias Titil-Ic. Il défend ses hommes et Titil-Ic par plaidoirie, quand, recueillis par "une poignée d'indiens baptisés" (chapitre XI), deux de ceux-ci et celle-ci sont en très fâcheuse posture et menacés. Puis s'enfuit avec eux (ce n'est pas précisé, mais par amour pour Titil-Ic doublé de l'envie de continuer seul ou en petit comité sa mission). Croyant être sous le coup d'un sortilège de la part des deux "tarentulés", arrivé au lac de boue et au futur emplacement de la Vallée du Mauvais Larron, il ne descend plus de cheval et part, seul, dans une magnifique et fébrile description Asturienne, mener sa quête chimérique, finit par tomber de cheval et ne lâche pas la bride dans l'agonie... J'ai du mal à me représenter Face d'Ange autrement que sous les traits d'un Klaus Kinski dans Aguirre ou la colère de Dieu. Un Kinski moins grand, moins corpulent, moins anguleux de traits toutefois. Et pourtant je n'ai pas revu ce film depuis une bonne vingtaine d'années, sûrement bien plus ! Drôle d'interférence dans mon imaginaire ? Peut-être pas tellement. Outre que les fameuses scènes finales filmées par Herzog ont de curieuses correspondances avec la sortie du personnage de Face d'Ange du récit, les dates de parution de ce roman et celles du tournage par Herzog sont très proches, et Asturias est alors au faîte de sa renommée. Il faudrait poser la question d'une éventuelle influence d'Herzog par Asturias à Werner Herzog un de ces jours, si cela n'a pas déjà été fait (d'autres que moi ont dû, depuis longtemps, faire ce rapprochement). * Duero Agudo "Le Borgne": "L e Borgne, un surnom qui faisait se retrancher Duero Agudo dans une humiliation pleine de rancune envers qui le prononçait, découvrit que les natifs de ces contrrées des Andes gesticulaient, convulsés, singeurs, devant leurs dieux; et comme sur le galion qui l'avait amené aux Indes, soixante jours de navigation, il avait connu un petit homme nommé Zaduc qui, au lieu de prier, grimaçait devant une croix faite de toiles d'araignées - Zaduc en quittant le port de Santa Maria, ne s'était pas confessé non plus et n'avait pas communié -, il consentit à dire à ses compagnons que les gens d'ici s'abandonnaient à la même hérésie que Zaduc." (chapitre VIII). C'est le passeur, qui se porte volontaire pour être piqué par une tarentule sans que cela lui soit demandé, alors que le volontaire est déjà choisi. Il est le passeur de cet étrange culte en ces terres-là. C'est le théoricien et le grand-prêtre-théologien en quelque sorte. Tout en restant un soldat, soudard farouche. "Agudo" signifie aigu au sens de pointu. * Titil-Ic: Indienne convertie, passerelle entre les hommes; pas seulement traductrice. Un oiseau cenzontle apprivoisé la suit partout. Amante de "Face d'Ange", puis complice et mère de l'enfant du libidineux ex-aveugle Antolin Linares. " Non maître, Titil-Ic est éclipse de lune, de lune dans des ténèbres de grêlons" (chapitre XIV). C'est celle qui décide la petite escouade à désigner un volontaire pour une piqûre de tarentule, afin d'y voir plus clair. "Une femme qui est feuille au toucher, fleur par l'odeur, fruit sous les lèvres et épine quand vient le désir de la posséder". Rôle axial dans ce roman. Sa disparition finale, avec son bébé, prête à toutes les imaginations. Cette subtile disparition-là, à la fin, avec le bébé, en dépit de toutes les recherches, donne envie de poursuivre l'écriture du roman pour soi seul. * Lorenzo Ladrada: Surgit de sa montagne aurifère sur le début du final du roman. Révélateur mais révélé par Baboue. Il sculpte la croix de ce dernier, à coups de dague ayant servi à verser le sang, et son oeuvre est tellement parfaite que Le Borgne veut lui couper les mains afin qu'elles ne puissent plus servir. Ultime témoin de cette histoire. Assassin de son maître, affabulateur mais protecteur, sa vérité (à distinguer de La Vérité) lui sera mise en évidence par Baboue. Et l'on découvre, tout à fait à la fin, sa vraie quête, qui n'est pas celle d'un "routier" ou d'un "capitaine", mais qui est de fonder une famille avec Ttil-Ic et l'enfant qu'elle a conçu avec Antolin Linares. Tout ça pour ça. Et on laisse passer, sans hêler, José-Maria de Heredia et son fameux: "...routiers et capitaines Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.
Ils allaient conquérir le fabuleux métal" Une autre forme de Conquistador, la conscience ténébreuse et lourde, l'avenir devant, de l'or, beaucoup d'or et tellement de soif inextinguible par l'or... * Blas Zenteno: Un gaillard, plutôt géant, surnommé "Redoublas". "Se distinguait par son poil hirsute et son parler vertigineux, jaillis l'un et l'autre de son corps de géant" (chapitre VIII). Premier "tarentulé". Etait quelque peu au fait du Mauvais Larron avant de croiser la route du Borgne. La Tarentelle, vieille danse européenne probablement d'origine paganiste sinon païenne, était "inventée" pour guérir les "tarentulés". Pas seulement suiveur ou demi-fou, si ce n'est trois quart fou. * Antolin Linares Cespedillos: Guéri de sa cécité par la grâce du Mauvais Larron, son rôle est double ou plus ( "trouble" ?). Il a gardé le sens du toucher propre aux aveugles et se fait, dans de sensuelles rencontres, arpenter le corps par de petits écureuils qui le parcourent en totalité. Converti au Mauvais Larron par l'évidence du miracle, il n'y adhère pas tout à fait, souhaitant que son enfant soit Chrétiennement baptisé, et aussi -surtout- peu enclin à perdre sa part d'au-delà, celle du croyant, sans laquelle la vie ne vaut sûrement pas d'être vécue. Sur la fin, jugeant Lestrada en concurrent alors que les deux sont échappés (Antolin en compagnie de son bébé et de sa mère), et concluant que Lestrada cherche à le gagner de vitesse et le rouler, il agonisera dans un pet qui est ridicule (on attendait, avec les Indiens, le Géant des Tremblements de Terre). Cespedillos = Seis Pedillos, autrement dit six pets ? * Frère Damien Canisares: Le plus chtarbé du lot, qui pourtant ne donne pas dans le bas niveau. Ridicule paranoïaque directeur de conscience, et juge de paix ou plutôt de guerre, ne voulant pas s'abaisser lorsqu'il s'agit de condamner. Périra des suites d'une vision extatique dont il ne se relèvera jamais, celle du mauvais larron et du Christ en croix. N'en disons pas plus ! * Caibilbalàn: Le hiérarque Maya. Buté sur son idée de ce que doit être la guerre, en se passant de la magie et des escarmouches et autres guérillas, il est contesté par ses principaux chefs de guerre et bien sûr par les prêtres et sorciers. Ces façons de combattre ne sont pas assez "rationelles" dans ce monde Maya de vers l'an 1600, pour Caibilbalàn: "- On m'a appris l'art des batailles, insiste le valeureux Caibilbalàn. En écartant tout ce qui ne dépendait pas de l'homme !" (chapitre VI) . On sait qu'à la différence des sociétés Aztèques, Toltèques, Incas par exemple, les Mayas n'étaient pas une société unie et centralisée. En fait il s'agissait de micro-villes/clans, ou états/nations, aux territoires mouvants, en guerre perpétuelle, pas forcément des batailles rangées mobilisant l'ensemble des guerriers, du reste. Mais un grand monarque Maya doit être un guerrier qui mène son peuple à la victoire, seule façon de ne pas disparaître. Son choix d'un guet-apens, éventé par un traître, est un fiasco, son retrait dans la forteresse "imprenable" de son peuple échoue aussi. Destitué au pus bas rang possible. * Güinakil: L' Indien qui évente le plan des adorateurs du Mauvais Larron (qui voulaient le confondre avec les rites offerts au culte du Dieu Maya des tremblements de terre), et fait capoter les rêves de ceux-ci, qui mourront d'une mort tout ce qu'il y a de plus traditionnelle selon les principes Mayas. A Güinakil une clef importante du roman, lorsqu'il dit: " - Il n'y aura pas d'autres fers ni d'autres croix ! Si la première, avec ce Dieu qui n'avait rien à voir avec les biens matériels et la richesse de ce monde, a coûté tant de fleuves de larmes, tant de mers de sang, tant de montagne d'or et de pierres précieuses, à quel prix nous aurait-il fallu contenter ce deuxième crucifié, bandit de grand chemin, pour lequel on doit profiter ici-bas de tout ce qui est à l'homme ? ...Si le Dieu de la première croix, le rêveur, le songe-creux, nous a valu la désolation, l'abandon, l'esclavage et la ruine, qu'aurions-nous pu attendre de ce deuxième crucifié, pratique, cynique et voleur ? Si, avec la première crois, celle du juste, tout ne fut que rapines, viols, bûchers et pendaisons, qu'aurions-nous pu attendre de la croix d'un hors-la-loi, d'un brigand ? ... Et les tambours géants frappés à un rythme de tonnerre, après avoir mordu avec leurs dents pointues, se remettaient à mordre avec les bouches sans dents des échos..." (chapitre XXVII) . * Zaduc de Cordoue: Rencontré sur le galion de l'aller par Le Borgne, et dont Blas Zenteno avait ouï dire également, c'est la référence suprême en matière de culte du mauvais larron. Il figure dans ce roman uniquement par évocation, ne fait pas partie des personnages de l'action. "Zaduc militait dans la secte des saduccéens grimaciers, pour lesquels le Mauvais Larron était le véritable martre du Golgotha, crucifié comme voleur alors qu'il était philosophe et scribe, expert en politique, et descendant des Grands Prêtres; on l'avait attaché à une croix, on l'avait transformé en bête humaine, lui, un stoïcien, presque un épicurien, comme l'avait prouvé son impassibilité dans le supplice et l'apathie totale qu'il avait montrée en se taisant sur sa personnalité et en acceptant la mort anonyme"(chapitre VIII) . * Baboue: Des fois que nous lecteurs n'ayons pas bien compris, les Dieux du Panthéon Maya comme le Dieu des Chrétiens sont inopérants dans ce roman. Ce n'est pas le cas du Mauvais Larron ! Le chef d'oeuvre, la statue de Ladrada, sculptée à la dague de pirate ayant versé le sang, par un assassin dans le dos de sang-froid, s'anime, parle. Mieux, elle dit la vérité. En particulier "ses quatre vérités" au propre auteur de la statue.
Dernière édition par Sigismond le Jeu 20 Juin 2013 - 14:57, édité 9 fois | |
| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 17 Juin 2013 - 8:41 | |
| Magique ! J'ai dégusté tes commentaires avec mon petit café du matin : à mettre à la rubrique du kif du jour Et bravo pour le boulot effectué ! J'espère avoir Asturias dans ma prochaine livraison surprise ... | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Mar 18 Juin 2013 - 15:05 | |
| Merci GrandGousierGuérin, désolé je vais éditer une fois de plus - la dernière sans doute- très bientôt, c'est imminent, mais je subis la double conjonction d'un enfant malade et d'une charge inhabituelle, conjoncturelle et imprévisible au niveau du travail. Excessive en tous cas.
Par ailleurs: En fait, peut-être est-ce un travers de relatif néo-parfumé, il est plus aisé, je m'en rends compte, de poser quelques lignes sur un livre qui n'a été qu'humble compagnon de chevet ou de passage que pour un ouvrage qu'on apprécie, allez qu'on aime vraiment. Disons que je ne voudrais pas mal en parler, ou trop superficiellement, et je ne suis pas très content de ce que j'ai, avec une certaine pénibilité, asséné à propos du "Larron qui...".
Par ailleurs 2: Sur un plan technico-forumistique, je balbutie la touche "brouillon", et en fait lorsqu'on édite un brouillon on a droit à une seule chance, on ne peut pas convertir un brouillon en un nouveau brouillon. Il semble qu'il faille un post tout neuf. Je viens donc d'avoir l'idée suivante: En copiant-collant ledit brouillon, et en le postant comme si c'était un brand new message, sait-on si cela fonctionne ? | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Mar 18 Juin 2013 - 21:55 | |
| - Sigismond a écrit:
- Merci GrandGousierGuérin, désolé je vais éditer une fois de plus - la dernière sans doute- très bientôt, c'est imminent, mais je subis la double conjonction d'un enfant malade et d'une charge inhabituelle, conjoncturelle et imprévisible au niveau du travail. Excessive en tous cas.
Par ailleurs: En fait, peut-être est-ce un travers de relatif néo-parfumé, il est plus aisé, je m'en rends compte, de poser quelques lignes sur un livre qui n'a été qu'humble compagnon de chevet ou de passage que pour un ouvrage qu'on apprécie, allez qu'on aime vraiment. Disons que je ne voudrais pas mal en parler, ou trop superficiellement, et je ne suis pas très content de ce que j'ai, avec une certaine pénibilité, asséné à propos du "Larron qui...".
Par ailleurs 2: Sur un plan technico-forumistique, je balbutie la touche "brouillon", et en fait lorsqu'on édite un brouillon on a droit à une seule chance, on ne peut pas convertir un brouillon en un nouveau brouillon. Il semble qu'il faille un post tout neuf. Je viens donc d'avoir l'idée suivante: En copiant-collant ledit brouillon, et en le postant comme si c'était un brand new message, sait-on si cela fonctionne ? euh je le trouve pertinent, riche et incitatif ce commentaire sur Le Mauvais Larron mais c'est toujours difficile de se relire ou d'avoir un avis extérieur (objectif)... Par expérience, je crois savoir qu'en effet il est plus facile de parler d'une 'agréable' lecture que d'une lecture qui te transforme, te transgresse, te malmène et t'émeut. Mais tu m'as donné, avec tes mots à toi, ton émoi, tes exigences, l'envie de découvrir Asturias. La découverte ne se fera peut-être pas tout de suite, mais elle se fera, grâce à toi. Je te souhaite un peu de temps pour venir nous parler encore de tes coup au cœur et de tes émerveillements ! (pour les questions techniques, j'utilise le OneNote de Windows seven qui me permet de travailler mes commentaires comme je veux, puis je poste sur Parfum, après de nombreuses relectures)(bon là je n'arrive pas à faire fonctionner le spoiler !! arghhh) | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Mar 18 Juin 2013 - 22:00 | |
| je mise sur le oui pour le copier-coller (une des dernières valeurs refuges de la technique). | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Mer 19 Juin 2013 - 4:20 | |
| - Citation :
- Mais tu m'as donné, avec tes mots à toi, ton émoi, tes exigences, l'envie de découvrir Asturias. La découverte ne se fera peut-être pas tout de suite, mais elle se fera, grâce à toi.
Moi de-même, Sigismond! Il ne reste qu'un exemplaire sur ma librairie en ligne. Peut être qu'il parviendra jusqu'à Moorea, et peut être même que je le lirai ! Comme j'ai lu, rien à voir mais j'y pense à l'instant , le très beau roman Axel de Bo Carpelan conseillé par Marko ( voir aussi la signature d'eXPie sur l'invention des couleurs.)
Et après, il partira à la bibliothèque , et sera lu par d'autres... | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Jeu 20 Juin 2013 - 15:46 | |
| Merci beaucoup à tous ! Ci-dessous un lien universitaire intéressant, très intéressant, sur "Le Larron...", même si je ne tombe pas à l'identique sur 100% des conclusions. Mais à l'usage "de los Perfumados", les Parfumés hispanisant seulement, je n'ai pas trouvé de version française. http://www.redalyc.org/articulo.oa?id=10503601 Sinon: Tu as dit "couleurs", Marie ? On est enfin en train d'appréhender les secrets du "bleu maya", auquel Asturias fait de fréquentes allusions, et qu'il n'est pas interdit d'imaginer, par exemple et entre autres, dans l'extrait en bas de message. http://news.fr.msn.com/m6-actualite/monde/ies-les-secrets-des-mayas-r%C3%A9v%C3%A9l%C3%A9s?page=3 http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/actu/d/chimie-mayas-maitrisaient-ils-plusieurs-nuances-bleu-45647/#xtor=RSS-8 Petit extrait du "larron qui ne croyait pas au Ciel": Ici, le rendu contrasté est obtenu par la généreuse palette de couleurs et d'animaux, l'opposition frais/chaud avec un Asturias toujours à l'aise quand il s'agit d'effervescence foisonnante (description de la "forêt sauvage"). C'est le moment, dans le roman, d'introduire l'exil de Caibilbalàn: - Chapitre VII a écrit:
- Être confiné au pays du Lacandon et du singe c'est être exilé sur une autre planète. Les Andes Vertes - son ombilic, son miroir, sa jeunesse, sa vie...étaient le pays des pics, des collines, des ravins, des ravines, des filons, des chemins de glaise vermeille, de l'eau fraîche, pure, virginale, presque givrée, un pays couvert des pins. Des pins sur les cimes sèches, des pins dans les profondeurs, des pins sur les pins, jusqu'à cet endroit où l'horizon prend son vol et fuit comme un immense oiseau bleu ces pins qui le tenaient en cage sous le ciel d'un indigo glacé et intense.
Le pays lacandon - son exil, sa vieillesse et peut-être sa mort -, c'est la forêt chaude, humide, l'eau croupie, la savane sans fin, les sagouins sociables, les singes velus, les serpents à barbe jaune, les cerfs, les villes de pierre blanche, enterrées, l'escrime terrifiante des défenses des sangliers, le tremblement de la forêt et le foudroiement des arbres, palmiers et ingas abattus au passage des tapirs qui s'ouvrent un chemin au plus inextricable des fourrés, comme des trombes, sans compter la course, l'aguet et la succion sanglante du paresseux, mammifère blanc à tête blanche, moustachu, féroce, ni les familles de cantiles, la venimeuse tamagàs, la gueule-rouge, la mortelle blanche-queue, le serpent-velours, ni les dindons dorés, les dindons bleus, les canards plongeurs qui disparaissent au moindre bruit comme si le miroir de l'eau les avalait, les aras bleu-noir ou vert-jaune, les aigles lointains...
Caibilbalàn, guerrier-taupe, pénètre dans la grotte aux colonnes de feu. Des milliers et des milliers de fourmis rouges luttent pour contenir un fleuve de soufre qui entre dans une grotte bleue comme la nuit. Lutte de couleurs. Le rouge barrant la route au jaune pour qu'il n'envahisse pas le bleu. Lutte de substances. Le sang barrant la route à l'incendie pour qu'il n'atteigne pas la mer si douce. Des milliers de fourmis, innombrables, obstinées, compactes, essaient de contenir l'avance du minerai jaune qui cherche l'évent des turquoises submergées. | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 22 Juil 2013 - 15:42 | |
| Trois des quatre soleils.Une oeuvre située sur le tard de l'auteur, parue en 1971. Je la classe, sans savoir si c'est à bon droit, parmi les parutions de poésie d'Asturias. On peut en discuter bien sûr, mais dans l'intention je range là à l'instar de la divine comédie, de Dante, parmi les ouvrages de poésie, par exemple (toutes proportions gardées et l'exemple ayant uniquement valeur analogique de classement, ne déduisez pas ce que je n'ai en aucun cas voulu dire !). Laissons Asturias présenter lui-même l'ambition, le projet du livre, qui est...vaste, à tout le moins: - Miguel-Angel Asturias a écrit:
- J'ai senti personnellement qu'il fallait étendre le problème de la création de l'écriture. C'est pourquoi je ne raconte pas ma propre évolution, mais celle des éléments du monde.
Ce qui m'intéresse, c'est de retrouver la façon magique par laquelle ma création s'unit à la création permanente du monde, comment le chaos s'ordonne pour donner naissance à la vie. Avec "Trois des quatre soleils", je retrouve le chemin que j'ai suivi à travers les mythes et les légendes de mon peuple. Les Indiens mayas ont déjà vécu quatre soleils. Chaque soleil représente une phase de la vie des planètes. Le premier soleil est celui où le ciel et la mer se sont séparés de la terre. Dans le deuxième soleil, a eu lieu l'apparition de l'homme qui, selon les Indiens, est fait de maïs. Le troisième soleil a disparu. Est-ce l'Atalantide ? Le quatrième soleil est celui de la conquête, c'est-à-dire de l'esclavage... Disons-le tout net, je me faisais une joie de cette relecture. Des souvenirs de profusions, de splendeurs, de légèreté, d'explorations scripturales en terra incognita... Las, j'ai eu du mal. Une relecture que je n'aurais pas dû faire. Sans doute une troisième lecture, espacée dans le temps, y remettra bon ordre. En effet, je me suis accroché à des surcroîts luxuriants, ai eu du mal à maintenir ma concentration et ma disponibilité d'esprit, mal servi par la chaleur et l'édition dont je dispose, pourtant considérée en général comme plutôt prestigieuse: ( Flammarion - "champs", collection "les sentiers de la création, éditions d'art Albert Skira") dotée d'une iconographie trop riche et parfois mal à propos (songez que l'illustration reproduite en première de couverture ci-dessus est un détail de bouclier couvert de plumes du XVème, certes, mais un bouclier...Aztèque !). Sont mélangées sans vergogne des illustrations tous azimuts extirpés de l'ensemble des civilisations pré-colombiennes, juxtaposées par hasard (?), comme si les illustrations provenaient d'un jeu de cartes battu et coupé. Ne pouvait-on faire moins, mieux et... Maya ? Ci-dessous un lien vers une étude, signée Dorita Nouhaud, une inévitable spécialiste qu'on rencontre vite sitôt qu'on s'attache à Asturias en Fance, allez aux pages 152 à 158: - Dorita Nouhaud, La Brûlure de cinq soleils:
http://books.google.fr/books?id=PASj1xLP1zoC&pg=PA152&lpg=PA152&dq=trois+des+quatre+soleils+asturias&source=bl&ots=OD2y8vRT4m&sig=avtWEfgP_qnQENkuIdTUMNqTS7E&hl=fr&sa=X&ei=_CrtUbHcIuTt0gXH0YCQDg&ved=0CEsQ6AEwBjgK#v=onepage&q=trois%20des%20quatre%20soleils%20asturias&f=false
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| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 22 Juil 2013 - 16:49 | |
| Bravo Sigismond d'oser rayer le poli parfait et attractif que tu avais achevé dans tes commentaires précédents. Cela n'en donne pour moi que plus de valeur à tes propos ! Si j'ai bien compris, une césure s'impose et chacun doit partir à l'aventure (toi de livres, Asturias de lecteurs ....) pour fêter allégrement vos retrouvailles. Quelles sont les nouvelles pistes que tu comptes ouvrir ? Est-ce-que la jungle de ce forum te sera utile dans ton choix ? En tout cas, je te le souhaite ! | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 29 Juil 2013 - 16:45 | |
| Dans son introduction, Sigismond conseillait de découvrir Asturias en lisant Monsieur le Président, roman publié en 1946 et seulement le second de l'auteur. J'ai suivi ce conseil, et bien m'en a pris, je suis aux anges grâce à Angel Asturias (et Sigismond). Non seulement, je découvre un auteur dont la prose absolument unique ravit l'esprit mais dont le regard simple et intense sur le monde qu'il explore est un gage d'honnêteté et de clairvoyance. Clairvoyance ? Pas si sur… Car Miguel Angel Asturias ne semble pas voir la réalité exactement comme les autres et ses mots pour la retranscrire sont d'une rare originalité, d'une totale et brillante liberté… Lire Asturias est à ce niveau un véritable régal pour les sens, une plongée dans un univers délirant, ou les fous, les militaires, les brigands et les hommes honorables sont bien souvent les mêmes… Monsieur le Président reprend les vieilles histoires de bandits, de révolutions et d'amour contrarié dont la littérature fait œuvre depuis des millénaires, mais là où le récit pourrait être convenu, Asturias sait, par le biais d'un regard toujours neuf, réinventer les mots qui parlent au lecteur une langue inconnue, unique, ensorcelante. Asturias dans ce roman, raconte l'histoire d'un favori qui tombe amoureux de la fille de l'ennemi du régime… Au cœur du récit, patiente la figure spectrale et effrayante du Président, homme de tous les possibles et des pires en particulier. Le destin des uns comme des autres se trouve dans les mains d'un fou sinistre, d'un type odieux, pénible, repoussant. Et, alors qu'un mendiant également fou se débat et finit par tuer, le Président va se servir de cette mort pour faire tomber ses ennemis et aussi ses amis… au moins ceux qui le gênent. Dans ce roman sans pitié, les descriptions des personnages sont non seulement absolument inoubliables mais également d'une profonde et tendre et troublante humanité (de la femme dont le nourrisson meurt dans ses bras, de la matrone qui gère son troupeau de filles pour le bon plaisir des militaires, du marionnettiste et de son impossible épouse, du favori Miguel Visage d'Ange aussi beau qu'il est méchant, le carnaval décrit par Asturias devient immédiatement légende, entre faconde inébranlable et tendresse absolue). Bref, il s'agit d'un livre qui ressemble dans la vie d'un lecteur à un 'petit' miracle, dont l'écriture inclassable et la verve latine (ah quel humour dans le désespoir) me donne envie de poursuivre cette rencontre à la fois insolite et marquante. Merci à Sigismond pour l'ouverture de ce fil et son bel engouement. Un extrait pour le plaisir : Aux détonations et aux hurlements du Pantin, à la fuite de Vasquez et de son copain, mal vêtues de lune, les rues couraient les rues, sans bien savoir ce qui était arrivé, et les arbres de la place en perdaient les doigts de désespoir, ne pouvant dire par le vent, à travers les fils téléphoniques, ce qui venait de ce passer. Les rues apparaissaient à tous les coins, s'interrogeant quant au lieu du crime, et comme désorientées, les unes couraient vers les quartiers du centre, les autres vers les faubourgs. Non, ça ne s'était pas passé dans la ruelle du Juif, zigzaguante et houleuse, comme tracée par un ivrogne ! Pas dans la ruelle des Escuintilla, autrefois marquée par les hauts faits des élèves de l'Ecole Militaire qui y étrennaient leurs épées dans le lard de gendarmes malandrins, renouvelant des histoires de mousquetaires et de chevalerie ! Pas dans la ruelle du Roi, la préférée des joueurs, et dont on raconte que nul ne passe sans saluer le roi ! Pas dans la ruelle de Sainte-Thérèse, à population peu amène et forte pente ! Pas dans la ruelle du Lapin, ni du côté de la Fontaine de la Havane, ni du côté des Cinq-Rues, ni du côté du Martiniquais !...
Ça s'était passé Place Centrale, là où l'eau était toujours lave que je lave les vespasiennes avec un je ne sais quoi de pleurs, les sentinelles martèlent que je martèle le sol avec la crosse de leurs fusils, la nuit tourne que je tourne dans la voûte glacée du ciel avec la Cathédrale et le ciel. (…)
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| | | GrandGousierGuerin Sage de la littérature
Messages : 2669 Inscription le : 02/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 29 Juil 2013 - 17:13 | |
| Superbe commentaire Shanidar ! Comptes-tu prochainement lire un autre opus d'Asturias ? | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Lun 29 Juil 2013 - 22:19 | |
| - GrandGousierGuerin a écrit:
- Superbe commentaire Shanidar !
Comptes-tu prochainement lire un autre opus d'Asturias ? Ce sera sans l'ombre d'un doute : Hommes de maïs, car c'est le seul autre exemplaire d'une oeuvre d'Asturias à la bibliothèque que je fréquente... | |
| | | Sigismond Agilité postale
Messages : 875 Inscription le : 25/03/2013
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Mer 31 Juil 2013 - 16:01 | |
| Quel beau commentaire, Shanidar ! Ravi que ce roman t'ai plu, certes je n'aurai su si bien en parler, non par envie de le faire, mais par limite, bornage, incapacité ! Merci de souligner le côté latin, ou latino-americano, tu me l'ouvres, je ne le remarque pas, moins par ignorance que par le fait que je baigne assez dedans (NB: la plupart de mes messages sont écrits avec l'accent, ce qui ne passe pas à la transcription ). Ecriture ensorcelante est une excellente qualification, d'ailleurs si tu te lances dans "maiceros" / hommes de maïs ça va vite renchérir ! Sur les derniers chapitres d' hommes de maïs, par brèves séquences, je fais une analogie avec Soupault/Breton des Champs Magnétiques, n'étant plus tout à fait sûr qu'Asturias contrôle encore sa plume. Avec le recul, je crois pourtant que si, disons que j'en ai, sans preuves, l'intime conviction. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Miguel-Angel Asturias [Guatemala] Mer 31 Juil 2013 - 23:29 | |
| - Sigismond a écrit:
- Quel beau commentaire, Shanidar !
Ravi que ce roman t'ai plu, certes je n'aurai su si bien en parler, non par envie de le faire, mais par limite, bornage, incapacité !
Merci de souligner le côté latin, ou latino-americano, tu me l'ouvres, je ne le remarque pas, moins par ignorance que par le fait que je baigne assez dedans (NB: la plupart de mes messages sont écrits avec l'accent, ce qui ne passe pas à la transcription ).
Ecriture ensorcelante est une excellente qualification, d'ailleurs si tu te lances dans "maiceros" / hommes de maïs ça va vite renchérir ! Sur les derniers chapitres d'hommes de maïs, par brèves séquences, je fais une analogie avec Soupault/Breton des Champs Magnétiques, n'étant plus tout à fait sûr qu'Asturias contrôle encore sa plume. Avec le recul, je crois pourtant que si, disons que j'en ai, sans preuves, l'intime conviction. J'ai été très marquée et séduite par l'utilisation récurrente qu'Asturias fait du regard, de la manière dont l'oeil se pose, ou dont il fixe, interroge, prend en compte l'autre. Je trouve cette position très originale par rapport à la littérature européenne, mais réellement l'écriture d'Asturias est absolument unique. J'aime beaucoup les Champs Magnétiques de Soupault/Breton (j'aime d'ailleurs à peu près toute la production surréaliste), je suis donc encore plus curieuse de découvre ces hommes de maïs si intriguant ! Mais comme je regrette de ne pas pouvoir lire ces livres dans leur langue originelle !!! | |
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