Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Arthur Koestler [Hongrie]

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shanidar
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GrandGousierGuerin
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Aaliz
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GrandGousierGuerin
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyVen 6 Sep 2013 - 18:37

@Aaliz : Superbe commentaire ... Merci ... Je découvre donc ce Spartacus à la richesse inattendue !
Je note sur mes tabulae ...
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptySam 7 Sep 2013 - 18:00

Aaliz, j'ai également l'intention de lire la bio de Laval sur Koestler, mais avant j'aimerai lire encore d'autres romans de cet auteur... Tout comme toi je découvre avec beaucoup de plaisir un écrivain qui évoque avec charme des idées extrêmement intéressantes et d'actualités. Un penseur qui semble avoir plus ou moins épuisé toutes les utopies de son temps...
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shanidar
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyVen 24 Jan 2014 - 10:14

Vous pouvez lire ici les commentaires en lien avec la lecture commune faite de La lie de la terre
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shanidar
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyVen 24 Jan 2014 - 10:17

Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 Lalied10 La lie de la terre


Comme il est difficile pour un intellectuel de gauche d'être confronté à l'absurdité de l'administration française ou à la bêtise humaine de soldats sans culture.

Comme il est rare de lire un écrivain qui déploie sa propre histoire avec lucidité et amertume.

La lie de la terre, ce sont ces hommes réfugiés en France dans les années 30, ils viennent d'Allemagne ou d'Autriche, de Hongrie ou d'Espagne, ils fuient les régimes fascistes, ils sont volontairement exilés et désirent continuer leur combat anti fasciste dans le pays des droits de l'homme… quelle erreur… dont certains, à qui ce livre est dédié, en sont morts.

A travers ce qui est, tour à tour, un récit autobiographique et la transcription du journal qu'il écrit jour après jour, Koestler nous livre une partie de ses angoisses, ses interrogations, ses profondes déceptions, ses fuites, son internement abusif, ses désillusions… Lui qui croit en l'homme va être confronté, non pas seulement à l'inhumanité, mais à la bêtise, à l'individualisme forcené, à la crédulité et au fascisme affiché d'une France dont la parole se libère. A ce titre d'ailleurs, ce livre peut être mis en regard de notre propre société.

Un livre à méditer donc. Pour ce qu'il nous dit de l'horreur d'un système lorsque ses rouages sont confiés à des criminels  et que des hommes honnêtes se voient précipiter dans un univers absurdement kafkaïen et mortel. Car il ne faut pas oublier que chaque jour, K. jouait sa vie à la roulette dite russe mais ici bien française. A méditer aussi pour ce qu'il dénonce de notre temps d'aujourd'hui, de nos gouvernants, du pouvoir des journaux, des mensonges que l'air du temps répand comme des mauvaises graines. Un livre qui pose la question de l'attitude de la France face au nazisme, de sa si rapide capitulation et de ses camps disséminés dans le sud de la France où attendent des hommes que la Gestapo veut.

Un livre effrayant pour ce qu'il raconte des petites compromissions de chacun, des pots-de-vin, du renoncement des petits comme des grands. Mais un livre qui s'achève sur une note d'espoir, ce qu'il faut saluer !
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Bédoulène
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptySam 15 Fév 2014 - 11:51

suite à la LC

Le récit de Koestler est un véritable documentaire sur l’histoire ; celle de la France  pendant la période de la seconde guerre mondiale et plus précisément de 1939 à 1941 date à laquelle il parviendra à rejoindre l’Angleterre.
Mais c’est surtout l’histoire d’Hommes qui comme lui ont dû  fuir leur pays, en proie au fascisme, parce qu'ils étaient Juifs ou communistes et rejoint la France"dernier rempart européen de la liberté".Mais ces Hommes persécutés ont été  « Poursuivi comme le dit K. de Berlin à Paris et rattrapé en France par "la lente procession funèbre avec ses drapeaux où paresse l'araignée noire". Quelle image terrible !
et offerts par le gouvernement français à la Gestapo comme tant d'autres moins connus.

Durant une brève période sans turbulence d’avant la déclaration de guerre,  Koestler goûte aux douceurs  du  sud de la France avec sa compagne.  Dès qu’isl rejoignent Paris, ils apprennent que la chasse aux Etrangers a commencé ; après avoir été arrêté et trimbalé de commissariat en camp  de regroupement Koestler est  interné au Camp du Vernet dans les Pyrénnées.
Son récit sur les conditions de survie dans ce camp est dramatique ; comment l’Administration française a-t-elle pu agir ainsi ? le lecteur en est bouleversé, et le citoyen français honteux.
Nous le suivrons après avoir été relâché, mais  obligé de se cacher, de fuir vers la zone libre  à travers les vicissitudes en cette période d’ »apocalypse », jusqu’à Marseille où il réussira à s’embarquer vers l’Angleterre.

Koestler nous livre ses sentiments envers le Parti communiste français,  et la Russie
"Le plus exaspérant chez nos communistes était la difficulté pour  nous de les détester. Ils n'avaient aucun des vices traditionnels que nous méprisions ; ils ne volaient pas, et ne cafardaient pas, ils n'étaient ni corrompus ni égoïstes, ils éclataient de vertus. Leur seul défaut était que l'intoxication systématique par la dialectique stalinienne les avaient rendus daltoniens en ce qui concernait leur logique et leur éthique. C'était leur seul défaut, mais un défaut désastreux."  

"Cependant, ceci ne s'applique qu'aux simples soldats prolétaires du parti communiste. Il y avait dans la baraque trente-trois quelques chefs du parti communiste allemand pour qui le contraire était vrai. Il était difficile de ne pas les détester."

"Nos sentiments envers la Russie étaient ceux d'un homme qui a divorcé d'avec une femme très aimée ; il la hait et, pourtant, c'est encore une sorte de consolation pour lui de savoir qu'elle est là, sur la même planète, jeune et vivante." Mais, maintenant, elle était morte. Aucune mort n'est aussi triste et aussi définitive que la mort d'une illusion."


la gauche européenne,
"Une des raisons de la banqueroute de la gauche européenne fut son impossibilité à réaliser combien les distinctions de classes sont profondément enracinées dans la mentalité des individus. Ils pensaient qu'ils pouvaient traiter comme un simple préjugé ce qui, en réalité, était devenu un réflexe condition né du genre humain."

le gouvernement français,
"La guerre avait enfin ouvert à la bureaucratie un débouché à sa traditionnelle xénophobie, mais dans notre cas, un nouveau motif s'y ajoutait. La bureaucratie était pro-Bonnet et pro-Munich et bien qu'elle ne fût pas consciemment pro-Hitler, elle avait pratiquement et tout bien considéré une Weltanschauung fasciste. Elle haïssait tous les réfugiés fauteurs de guerre, qui, d'après elle, avaient entraîné la paisible France dans cette guerre."

Les français,

Qui dans leurs propos sont fascistes ou en devenir !


Koestler écrit en parlant de l'Angleterre comme de la France

"Non, il ne voulaient pas de nous, même pas comme chair à canon. Notre seule contribution à cette guerre, qui était notre guerre beaucoup plus que la leur, était rester derrière les barbelés. Ils nous avaient volé notre guerre. Ils nous l'avaient volée et l'avaient perdue ; maintenant les Français allaient s'en laver les mains avec le savon fasciste tandis que nous serions écrasés et enterrés sous les décombres."


Une réflexion ironique et amère :
"Les antifascistes étaient évidemment très gênants dans une guerre contre le fascisme. Nous étions les indésirables et j'en avais assez d'offrir des services dont personne ne voulait."

Je retiens aussi la dernière phrase de l'appendice :

"Mais peut-être les historiens futurs déterreront-ils leur histoire pour conter l'épopée des Brigades Internationales et de mon vieux camp de concentration ; et peut-être changeront-ils l'étiquette qu'on leur a collée et les appelleront-ils ce qu'ils furent réellement : "Le sel de la terre".

Mais je crains que ce souhait ne se soit pas avéré quand je vois la montée des partis nationalistes en europe


Dernière édition par Bédoulène le Mar 18 Fév 2014 - 11:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyLun 17 Fév 2014 - 10:24

Merci pour ce commentaire Bédoulène et pour les citations, qui montrent bien la liberté intellectuelle de Koestler, son originalité et sa rigueur.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyJeu 27 Fév 2014 - 11:44

je poursuis ma découverte de Koestler avec :

Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 Koestl11Croisade sans croix


Quelques chiffres pour commencer :
Peter Slavek a vingt-deux ans. Nous sommes en 1941. Il a déjà passé 3 années de sa vie en prison. Il a été torturé pendant 4 jours. Il a trois brulures de cigares sur le corps, une au talon, une à la cuisse, la dernière au jarret. Il les touche le soir avant de s'endormir pour éviter de faire le Mauvais Rêve.

 
Peter a pu s'enfuir de son pays occupé par les nazis et cherche à gagner l'Angleterre pour s'engager. Il n'a pas de passeport et les délais pour obtenir un visa sont longs. Mr Wilson lui conseille de tenter l'Amérique… Mais Peter a quelque chose à prouver, à se prouver et n'a qu'une seule obsession : partir se battre.
En croisant des compatriotes en attente eux aussi d'un visa, on apprend que Peter est chez lui, dans son pays, un héros. Jeune intellectuel communiste, il a été emprisonné et torturé pour ses idées mais il n'a pas trahi !
 
A bout de forces et affamé, Peter est ramassé dans la rue comme un chien errant par une ancienne amie de sa mère, le docteur Sonia Bolgard, psychanalyste de son état, femme carnivore dans les fantasmes du garçon et femme déracinée, vivant dans le présent, capable de s'adapter à toutes les situations et intelligente. Chez elle, Peter va retrouver une jeune veuve croisée  le matin de son arrivée à Neutralia (c'est ainsi que s'appelle le pays dans lequel tant de réfugiés attendent leurs visas). Il va tomber fou amoureux d'Odette, laquelle ne répondant pas à ses avances se voit forcée à 'passer à la casserole', scène violente qui replace le livre dans un contexte social où les femmes n'avaient aucun droit sur leur propre corps mais devaient le soumettre, de gré ou bien de force au désir de l'homme… Après dix jours de batifolage, Peter est de plus en plus amoureux et Odette qui semble ne s'intéresser que vaguement au jeune homme part pour l'Amérique.
Pour Peter, c'est le drame et le voilà, lui le héros, le jeune mâle guerrier, cloué au lit, incapable de contrecarrer la crise d'hystérie qui lui fait perdre l'usage d'une de ses jambes.
Il faudra le travail patient de Sonia pour venir en aide au jeune neurasthénique et le libérer du Mauvais Rêve.

Et c'est là que le roman prend tout son intérêt et toute son ampleur. Abordant les sujets de la culpabilité, de l'honneur, de la trahison (car il a trahi Peter), de l'inconscient, des pulsions enfantines, Koestler nous fait le portrait d'une jeunesse sacrifiée et scarifiée. Mettant en parallèle l'expérience médicale de la psychanalyse et les connaissances purement physiologique d'un vieux médecin, il questionne la relation de la psychiatrie aux grands mythes des hommes. Mais loin de faire appel à un Œdipe défaillant, Koestler a l'intelligence de mettre dans la bouche de Sonia une dénonciation aux accents nietzschéens du religieux (en inventant le péché, l'homme a perdu le droit de s'amuser) et des grandes vertus (honneur, gloire, morale) qui le poussent vers la mort, le sacrifice et le martyre. Sonia fait un travail de sape énergisant et inquiétant, poursuivant ce que la découverte de l'amour a commencé à fêler chez Peter.
Enfin on assiste lors de la rencontre entre Peter revenu de tous ses idéaux et Bernard, jeune nazi plein de fougue, à une confrontation qui tient de la controverse et nous volons alors dans le ciel des idées, que sait si bien manier Koestler.
Alors ? Peter rejoindra-t-il Odette aux States, cèdera-t-il à la culpabilité et à ses pulsions destructrices et s'engagera-t-il dans l'armée anglaise ou acceptera-t-il de travailler avec le nazi Bernard ?

Croisade sans croix est le roman d'un jeune homme qui voyant tous ses rêves le fuir ne peut s'empêcher d'avancer et si les raisons d'agir sont bonne ou mauvaise peu importe ce qui compte c'est l'engagement pour ce que l'on croit être juste.
 
Je n'en dis pas plus mais je suis loin d'avoir fait le tour de toutes les idées amassées dans ce livre qui, à bien des égards est absolument passionnant et toujours stimulant dans ces interrogations.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyJeu 27 Fév 2014 - 13:06

je te rejoindrai certainement plus tard sur ce livre

merci pour ton commentaire qui comme toujours me fait envie et surtout de nous laisser sur une question !
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyJeu 27 Fév 2014 - 16:47

dans ce livre Koestler soulève aussi une question qui a dû être primordiale pour lui à savoir : comment un intellectuel peut-il représenter le prolétariat, lequel cherche par tous les moyens à échapper à sa condition ?

Bédou, je croyais que tu allais continuer plutôt du côté des œuvres autobiographiques ? Je compte lire en mars : Hiéroglyphes, qui en fait partie.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyVen 28 Fév 2014 - 8:44

je serai d'accord mais plutot sur avril
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyVen 28 Fév 2014 - 10:21

Bédoulène a écrit:
je serai d'accord mais plutot sur avril

c'est noté !
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyJeu 17 Avr 2014 - 22:25

Hiéroglyphes

Je crois qu'un petit commentaire  s'impose, pour les détails, permettez-moi de vous renvoyer à la lecture commune ICI

Le premier tome relate l'engagement de Koestler au PC Allemand, l'auteur prévient le lecteur  " Il m'a été impossible de ressusciter l'enthousiasme naïf de cette époque : j'ai pu en analyser les cendres, mais non en ranimer la flamme" .

Cependant l'euphorie se dévoile  tout de même dans  certaines phrases, et notamment  par la critique qu'il en fera plus tard, dans les qualificatifs qu'il emploie "C'est cet aspect actif, brave et chevaleresque du communisme qui m'attira, avec des millions d'autres, dans le Parti, et qui compensa nos déceptions."

chapitre 1 : Euphorie :  l'engagement au Parti, la vie du P communisme Allemand, la foi, l'espérance en la Russie Soviétique, la montée du fascisme.

L'endoctrinement au Parti, résulte de  la dialectique, l'obéissance aux  directives du Komintern, les mesures extrêmes  de sécurité,  la perte d'identité, de l'individu ; le Parti est l'Unité.

Il écrira « La doctrine marxiste est une drogue, comme l’arsenic ou la strychnine, qui, prise à petites doses, peut avoir un effet stimulant, à doses plus élevées un effet paralysant sur le système créateur.

A propos du Parti communiste Allemand  : "Après le 20 juillet 1932, il était évident pour tout le monde, sauf pour nous, que le K.P.D., le plus fort des partis communistes d'Europe, était un géant châtré dont les rodomontades ne servaient qu'à masquer la virilité perdue."

Le PC Allemand se prépare à la clandestinité qui se profile à la montée du fascisme. Koestler contrairement aux autres membres, procède son engagement en demandant par écrit son adhésion au Parti.

L'antinomie entre les socialistes et les communistes est très vive et s'exerce au détriment de la gauche.

Les luttes entre les nazis et les communistes sont fréquentes,  parfois armées, des traquenards où tombent les camarades de Koestler. Lui sera employé à la propagande et par son métier de journaliste à relater ce qu'il entend et peut servir au Parti.


Chapitre 2 : Utopie : Koestler part en Russie, il doit taire son appartenance au parti pour accréditer les articles qu'il doit écrire pour vanter le Plan Quinquenal, il visite la Russie d'Europe et la Russie d'Asie ; il tombe en période de famine, mais la Terreur n'a pas encore commencé au fur et à mesure de son voyage il découvre une Russie de pénuries de tous ordres, lui en souffre moins car les "étrangers" s'approvisionnent à une coopérative privée.

Il comprendra plus tard son attitude là-bas : « J’avais des yeux pour voir, et un esprit conditionné pour éliminer ce qu’ils voyaient. Cette « censure intérieure » est plus sûre et efficace que n’importe quelle censure officielle. »

l ’explication de K. quant au fait que des intellectuels tels que lui soient restés plusieurs années au PC alors même que malgré leur aveuglement ils avaient des doutes, des crises comme il le dit, devant certains faits, il s’avère que d’autres évènements encore plus ignobles (Hitler pour l’Allemagne, Franco pour l’Espagne) les ont confortés de rester dans cette idéologie.

Tome 2 : Exil

Koestler quitte la Russie, mais ayant appris l'accession au pouvoir d'Hitler part pour la France. Ces écrits sont régulièrement refusé par le Parti car trop de sentiments romantiques et  bourgeois.  Koestler est complètement démuni de tout ce qui permet de vivre (argent, logemement etc...) mais c'est presque pour lui une renaissance  ; il résume ainsi son attitude pendant cette période :

"Si je m'abandonne souvent à des accès d'abattement, les véritables catastrophes me remplissent en général d'une espèce d'exaltation. Et, bien que, je sois jalousement attaché ç ce que je possède et qu'une perte partielle - une chemise volée, une tache sur un meuble - m'irrite et m'attriste, la perte totale de tous mes biens fit naître en moi, les trois fois où la chose se produisit, un sentiment de libération, l'excitatiion d'un nouveau départ. Cela fait partie, j'imagine, du tempérament apocalyptique, du type de mentalité qui aspire à tout ou rien, tempérament qui manque de force dans les crises mineures mais s'épanouit dans les catastrophes."


Koestler fait une analyse très réaliste des raisons qui ont amené l'Occident à la seconde guerre mondiale : tous coupables, droite ou gauche, gouvernements, à des degrés différents "ont eut dit qu'ils étaient tous associés dans un pacte de suicide européen."

La guerre civile débute en Espagne, Koestler y part, pour le Parti, comme "reporter" pour 2 journaux, il se servira de la mission de l'un ou de l'autre au gré de la situation, à sa 2ème mission il est arrêté et emprisonné, il ne doit sa liberté qu'à l'intervention collective de plusieurs intellectuels et scientifiques, ainsi qu'à sa femme dont il est séparé d'ailleurs. En prison il se découvre une paix intérieure qu'il attribue à "l'écriture invisible" comme il appelle cette nouvelle spiritualité (para-psychologie par exemple, expériences sensorielles).

Koestler écrit 3 livres "alimentaire"sur la sexualité, édités par ses cousins.

Le processus de retrait de Koestler par rapport au Parti s'est inscrit dans son esprit sans qu'il en prenne conscience mais après avoir eu connaissance de la Terreur installée en Russie, avoir perdu tant d'amis, il sait qu'il ne pourra plus avaler tous les mensonges, que le dernier lien s'est rompu en apprenant le pacte Hitler/Staline.

" Je devins de plus en plus conscient d'une dette écrasante à payer. Le Zéro et l'Infini que je commençais à écrire l'année suivante en fut un premier règlement."

et vis à vis de Dorothy qui a grandement contribué à sa libération d'Espagne :

"Je découvris que j'avais, sans le savoir, contracté une autre dette, une dette personnelle, impossible à payer."


Après une série de conférence en Angleterre où il exprime ouvertement son sentiment sur ceux (POUM) que le Komintern  accuse de trahison, Koestler rédige sa lettre de démission au Parti,  mais la termine par une déclaration de fidélité à l'Union Soviétique.

Etonnant, mais pourtant pas incompréhensible à la lecture de  l'aveu qui suit et dont on peut retrouver l'esprit chez Ignazio Silone et certainement d'autres ex-communistes.

"J'avais vingt-six ans quand j'adhérai au parti communiste, et trente-trois quand je le quittai. Les années intermédiaires avaient été des années décisives, tant par la saison de la vie qu'elles remplirent que par la façon dont elles la remplirent d'un objet unique. Jamais auparavant, ni depuis, l'existence ne me sembla aussi débordante de sens que pendant ces sept ans. Elle avait la supériorité d'une belle erreur sur une vérité sordide."

Après sa démission du PC, Koestler a été en butte aux attaques du Parti, notamment pour son livre révélateur sur les procès de Moscou : "Le zéro et l'Infini". Son livre est attaqué notamment par l'un de ceux qui avait fait partie du collectif de sa défense alors qu'il été emprisonné Frédéric Joliot-Curie.


Koestler part pour un reportage, passant par la Grèce, Alexandrie, il découvre dans ces pays des luttes, il restera 2 mois et demi en Palestine. Pays où il s'est rendu 11 ans auparavant,

A l'époque à propos des sionistes
"Il ne s'agissait plus de se demander si le sionisme était une idée bienfaisante ou non. Ils savaient que les chambres à gaz étaient proches. Ils avaient dépassé le stade de la discussion. Quand on les provoquait, ils montraient les dents."

La terreur arabe s'exprimait par intermittence.

Entre 42 et 48 Koestler fit plusieurs séjours, écrivit 2 livres, fit des conférences, plaida la cause du partage comme seul moyen de mettre fin à l'horreur.

Koestler s'établit définitivement dans" la paisible Angleterre" , mais visita plusieurs pays, il était à présent un écrivain connu.



c'était une très bonne lecture, mais j'en sors bouleversée et épuisée. Dans le deuxième Tome je trouve que Koestler revient trop souvent sur le passé déjà évoqué et l'on perd donc la chronologie ce qui à mon avis nuit un peu à la cohérence des évènements.

Mais j'aime l'honnêteté de Koestler, son analyse, je suis sensible à sa "névrose d'anxiété", sa timidité, je veux le connaître mieux encore, je lirai donc d'autres livres.................................mais après une pause car j'ai besoin de digérer cette période très troublée.

Si Koestler a trouvé en l' "écriture invisible" une nouvelle spiritualité, je suis sure  que l' héritage du parti communiste s'est inscrit avec  une "encre indélébile".


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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyDim 20 Avr 2014 - 15:02

Hiéroglyphes Tome 2

J´ai fini Hiéroglyphes Tome 2. Je regrette de ne pas avoir pu me procurer le Tome 1, mais malgré tout j´ai pu entrer sans trop de difficultés dans le Tome 2, sans que les éléments du Tome 1 ne se révèlent indispensables pour comprendre.

Koestler, parle donc dans ce livre autobiographique, de son engagement dans le parti Communiste pendant la montée du Fascisme avant et pendant la 2ème guerre mondiale. Une lecture qui aurait pu être difficile pour moi n’étant absolument spécialiste de cette partie de l’histoire. Epoque si vaste en évènements individuels et collectifs. Mais, l’écriture de Koestler m’a plu, et m’a ouvert les yeux sur les différentes ramifications du parti qui existaient. Il a côtoyé un tel nombre d’intellectuels engagés, a vécu un tel nombre de prises de risques, d’incarcérations, a voyagé, changé de pays, de langues, qu'on aurait pu avoir peur de se perdre, ou ne penser qu’à une énumération de faits, de noms bien ennuyeux pour un novice. Mais il a su apporter sa patte personnelle, et nous intéresser à telle personnage rencontré, ou telle situation vécue.

Il a vécu comme il dit : "L’histoire typique d’un intellectuel d’Europe centrale à l’âge totalitaire."

On découvre un homme droit, un brin chevaleresque parfois, et qui agit selon sa conscience. Un homme avec une grande faculté d’analyse, de réflexion. Un homme plein de paradoxes, dont il fait une bonne synthèse dans son épilogue. On se demande, en lisant Hiéroglyphes comment, en restant fidèle à lui-même jusque dans son engagement, il a réussi à survivre et à contourner les problèmes tout en les affrontant de plein fouet. On suit dans le bouquin, sa recherche métaphysique de ce qu’est le communisme, de ce qu’il représente pour lui, pour le monde, et on suit sa désaffection et sa déception alors que comme il dit :

J’eus, après ma rupture avec le parti, plus d’amis qu’avant. Mais les amitiés individuelles ne pouvaient remplacer la conscience d’appartenir à une fraternité internationale embrassant le monde entier ; ni le sentiment rassurant, réchauffant, d’une solidarité collective qui donnait à cette masse énorme et amorphe la cohésion et l’intimité d’une famille.

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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyMar 22 Avr 2014 - 16:29

J' ai retrouvé Croisade sans croix.

Je vais déjà essayer de savoir si je l' ai lu dans le temps...
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 EmptyMar 22 Avr 2014 - 18:04

Si j'ai bien compris, il va revenir dans ce roman sur sa rencontre avec Maria (à qui il donnera un autre nom dans le bouquin) qui l'a beaucoup marquée.
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MessageSujet: Re: Arthur Koestler [Hongrie]   Arthur Koestler [Hongrie] - Page 2 Empty

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Arthur Koestler [Hongrie]
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