Les Cavaliers (1971)
Une adaptation assez fidèle et donc trop courte du roman de Joseph Kessel. Décors afghans en grand dès l'introduction (mais quand même moins beau que La passe du diable) et une scène de buzkashi (ce sport à cheval où plusieurs cavaliers s'affrontent pour s'emparer d'une carcasse de chèvre ou autre bestiole d'une taille approchante avant de la déposer dans un cercle) révélatrice, comme les différents combats d'animaux qui parsèment le film, de la folie furieuse qui est un des esprits de cette histoire.
Uraz (Omar Sharif) fils de Tursen (Jack Palance) se casse la jambe au grand tournoi du roi à Kaboul et digère très mal l'épisode. Pour rentrer chez lui il prend la route la plus courte et surtout la pire. Risquant d'y passer il promet de léguer son cheval Jahil à son fidèle écuyer... ce qui le pousse dans une sorte de rage autodestructrice à l'acculer à la trahison.
Le principe d'une épopée sauvage qui repousse l'orgueil dans ses pires limites est bien conservé et la tension vive entre le père et le fils est bien entretenue. Je regrette juste que le duo entre le cavalier blessé et son écuyer soit moins à l'honneur. Deux fois plus long et tout aussi fidèle et avec en plus ses très impressionnantes scènes à cheval le film aurait eu tout du monument cinématographique... tout en restant un peu caché malgré tout.
Plus que de gros défauts le film tel qu'il est porte déjà sa fidélité à l'atmosphère très particulière du livre qui ne laisse pas beaucoup de place aux entrées en douceur et aux personnages qui se doivent d'être inaccessibles (ce qui est rendu d'autant plus évident par le contrepoint féminin du film).