Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Erri de Luca [Italie]

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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyDim 2 Oct 2011 - 11:44

Erri de Luca [Italie] - Page 6 De-luc10
A Pompéi, le 4 septembre 2011.

Pas ici, pas maintenant. (Non ora, non qui, 1989). 127 pages. Folio. Traduit de l'italien par Danèle Valin.
C'est un texte autobiographique, le premier livre de l'auteur, qui a paru chez un grand éditeur, Feltrinelli (Docteur Jivago, Le Guépard).
Wikipedia :
Citation :
"Il écrit ses premiers textes sans l'intention de les publier, mais la maladie de son père le décide à envoyer son manuscrit à un éditeur. Erri De Luca souhaitait que son père pour lequel il était, à près de quarante ans, un fils égaré soit fier de lui. À ce père mourant, à ce lecteur passionné qui ne peut plus lire, il a le temps de mettre entre les mains son premier livre comme une manifestation concrète de cette voie nouvelle d'écrivain qu'il a choisie. « Quand j'écris, je chuchote parce que je pense qu'il est resté aveugle même là où il est, et qu'il n'arrive pas à lire la page derrière mon épaule. Il aimait les histoires et je suis encore là pour les lui raconter. » dira-t-il plus tard."
Voici le début du livre :
Citation :
"Tant que la lumière fut dans ses yeux, mon père fit des photographies. Toute une étagère se remplit de nos images prises dans des circonstances particulières ou banales. La récolte dura dix ans, pas plus : des premières années de bien-être à celles de la perte de sa vue. Ainsi reste illustrée jusqu'au détail une époque, peut-être la seule que j'ai réussi àoublier. Les albums, les archives ne soutiennent pas ma mémoire, mais au contraire s'y substituent." (page 9).

Au début, c'est la pauvreté. Les ruelles étroites, le bruit.
Citation :
"Nous ne parlions pas napolitain. Nos parents se défendaient de la pauvreté et du milieu avec l'italien. Ils étaient très seuls et ne recevaient pas d'amis, ne pouvant les accueillir dans un lieu si exigu. La guerre avait détruit tous leurs biens. Ils y laissèrent l'aisance de leur première condition." (page 10).
"Le froid donnait la courante. Je ne l'ai su qu'enfant, et aujourd'hui j'ai comme l'impression d'inventer un fait plus que de l'évoquer. Je l'ai redécouvert par un matin d'hiver alors que je me trouvais, bien des années plus tard, sur la place des cars à Brunico, dans le Sud-Tyrol. Ce froid qui sentait le gel repoussé hors des maisons, les sapins gonflés de neige, le cuir enduit de graisse, les bouffées des cafetières. Je le respirai et me rappelai aussitôt la puanteur de ma rue où la voix gelait dans la gorge des passants, plus personne ne parlait normalement, ils bégayaient tous. Les mains étaient enflées, la dysenterie envahissait l'espace étroit que nous partagions ; chez moi on avait l'habitude de dire : puer de froid. A Brunico je sentis l'arôme parfumé du gel, l'allégresse qu'il peut contenir et que je ne connaissais pas. Je sus que le froid pouvait aussi embaumer. Des cheminées, la fumée s'élevait droite et fine comme l'encens allumé avec art." (page 16).
Ce sont des souvenirs d'enfance racontés par l'homme d'aujourd'hui, comme quelqu'un qui regarderait des photos de son enfance.
Citation :
"Aujourd'hui mon visage fait penser à celui de mon grand-père. Avec le temps je me suis mis à ressembler à sa photo qui était sur la table de chevet de papa." (page 55).

Parfois, l'auteur s'adresse à quelqu'un :
Citation :
"Je scrute des yeux le visage des passants, parmi eux je vois le tien, maman. [...]
Bien vite apparurent les cheveux blancs que tu ne voulus pas teindre, te souciant peu de corriger les détails de ton image. Tu paraissais moins jeune que les femmes de ton âge, mais tu repris l'avantage sur le tard. J'ai vu des femmes tomber dans l'âge suivant comme on rate une marche, par mauvais calcul, pour avoir voulu retenir trop longtemps le précédent." (pages 20-22)
Il y a aussi Filomena, la femme qui fait la cuisine et tient la maison.
"Elle avait des tics de langage religieux qui plaçaient chaque action de la journée sous la tutelle de la Madone omniprésente : où que j'aille, si je l'en informais, elle m'assurait que j'étais accompagné. « Filomé, si on me téléphone, appelle-moi, je suis aux toilettes. » Même dans ce cas, elle me répondait avec confiance : « Va, va mon fils, la Madone t'accompagne - Non, Filomé, aux toilettes, il vaut mieux que j'y aille seul. »" (page 30).


Ce n'est donc pas un roman, plutôt une méditation sur sa vie, l'incompréhension de son père, et tout ce que Erri de Luca n'a réalisé que plus tard (ne serait-ce que les sacrifices financiers de ses parents), les traces que laissent les disparus.
Citation :
"Telle fut leur vie irréductible que nous avons ignorée tant qu'elle fut parmi nous et dont aujourd'hui nous prenons conscience seulement parce que nous l'avons perdue. Je t'en parle, maman, car il en sera de même entre nous." (page 36).

On y trouve beaucoup de thèmes, d'idées, de lieux, qu'Erri De Luca exploitera d'une manière plus romanesque dans ses livres suivants, mais son style si particulier est déjà là.

A noter que la photo de couverture a été prise à la Chartreuse San Martino (Certosa di San Martino) :
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptySam 5 Jan 2013 - 13:18

Tu, mio

Mais que j'aime ce livre !! Presque fini, bien que je le déguste pour mieux lui faire honneur...
J'adore ses personnages. Que de dignité !!

Jamais je n'aurais cru qu'il était issu d'un milieu bourgeois.
Cela n'a certainement pas une grande importance, sinon que tout vibre tant les échanges sont riches et sans artifices. Miam !!

De "Montedidio" on a fait un film, il me semble ou je me trompe...?
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Moushe
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyDim 6 Jan 2013 - 10:43

Le personnage de Caia, sa fantaisie, sa détermination, sa maturité, sa finesse d'esprit, m'a profondément plu.
Un personnage incroyablement positif englobant d'instinct, tous les vents de liberté.

A partir de ce personnage si prometteur, cette ultime fin m'a déçue.
Le charme se rompt, plus rien ne surprend, ne fascine, dans ce roman plein de fraicheur malgré sa gravité.
Une fin gratuite, lourdement attendue et qui se devait donc, obligatoirement dramatique.
Un peu comme si du mal, ne pouvait naître que le mal.

Cette banalité du mal induite par cette aspiration au monde des adultes, me semble hautement grotesque d'autant que le thème de l'empathie sous-tend le roman.

La forme est réelle poétique, innovante, néanmoins l'esprit ne suit pas...
Une fin résolument démodée, à mes yeux, casi formatée ou pseudo-romantique.
Sous couvert de réalisme social, on oublierait presque de dire qu'une crétin n'est qu'un crétin.

Comme quoi démolir une voiture au grand jour, aurait bien moins de sens...
Autant dire que déçue, je le suis quand la liberté serait également celle qu'on se donne...

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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyDim 21 Juil 2013 - 16:25

Erri de Luca [Italie] - Page 6 Liv-3310

Les poissons ne ferment pas les yeux
Citation :
Comme chaque été, l’enfant de la ville qu’était le narrateur descend sur l’île y passer les vacances estivales. Il retrouve cette année le monde des pêcheurs, les plaisirs marins, mais ne peut échapper à la mutation qui a débuté avec son dixième anniversaire. Une fillette fait irruption sur la plage et le pousse à remettre en question son ignorance du verbe aimer que les adultes exagèrent à l’excès selon lui.

A 60 ans, Erri de Luca replonge dans ses souvenirs vieux d'un demi siècle. Plus précisément d'un été sur une île où il a enfin découvert le sens du verbe aimer. Les poissons ne ferment pas les les yeux et le jeune garçon non plus quand il embrasse pour la première fois. La nostalgie façon de Luca a un goût amer et salé, comme la mer. Ce ne pourrait être qu'un roman initiatique comme les autres s'il n'y avait le regard d'un homme mûr sur le môme qu'il a été, déjà différent, déjà à l'écart des autres, déjà réfléchi et posé et étonné que le coeur soit un muscle qui batte aussi fort devant des yeux féminins. Le style d'Erri de Luca est inimitable, il ne se raconte pas, il se déguste, une sérénité mélancolique qui fait toute la poésie de son écriture.
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyLun 14 Avr 2014 - 17:38

Quelques soucis en perspective, bravo pour le courage affiché  bravo .
De l'écrivain et de l'engagement, qu'on porte celui-ci, qu'il navre ou qu'on le combatte, enfin, vous vous ferez votre opinion, c'est vieux comme l'antique, si ce n'est la problématique, du moins le rôle de l'écrivain, s'il doit s'engager...
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MessageSujet: Le tort du soldat de Erri De Luca   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyJeu 1 Mai 2014 - 16:35

Le tort du soldat

Voila un livre court et si long.....une écriture exceptionnelle, l'auteur nous laisse après chaque phrase en écrire mentalement 10 !!, c'est un roman divise en 2 parties : la première un écrivain, la seconde une jeune femme. Elle est avec son père un ancien nazi en fuite (mentale et physique). Celui-ci est envahi par la peur et croit que l’écrivain l'a reconnu alors qu'ils se trouvent dans une auberge.....bon c'est a lire absolument je l ai lu 2 fois !
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animal
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyJeu 1 Mai 2014 - 17:05

j'ai fusionné ton message avec le fil de l'auteur.

tu peux trouver une liste des auteurs chroniqués sur le forum : ici

et n'hésite pas à venir te présenter dans cette rubrique
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monilet
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyVen 9 Mai 2014 - 16:04

je lis lentement, par épisodes, le court "poids du papillon" et j'aime beaucoup cette façon de s'attacher,  très simplement, sans recherche apparente,à l'important, que la vie nous fait oublier.

Un exemple de cette écriture :
" Il avait perdu l'habitude d'être devant une femme, son nez était gêné par l'odeur parfumée dont les femmes marquent l'air. Des humeurs s'étaient réveillées dans son ventre.
Un homme qui ne fréquente pas de femmes oublie qu'elles ont une volonté supérieure. Un homme ne parvient pas à vouloir autant qu'une femme, il pense à autre chose, il s'interrompt, une femme non.
...
Mais une femme est ce fil d'araignée tendu dans un passage, qui se colle aux vêtements et se laisse porter. Elle avait mis sur lui ses pensées et il ne s'en débarrassait pas.
Un homme qui ne fréquente pas de femmes est un homme sans. Il n'est pas un homme un point c'est tout, et rien à ajouter. C'est un homme sans. Il peut l'oublier, mais s'il se retrouve devant une femme, il le sait de nouveau."
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyLun 2 Nov 2015 - 14:59

Juste pour signaler la relaxe d'Erri de Luca le mois dernier, et son merci aux soutiens venus de France, en particulier les pétitionnaires sourire .
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyLun 28 Mar 2016 - 18:25


Trois chevaux

Ce n'est pas ma première lecture de cet écrivain et pas ma dernière, non plus : il me reste plusieurs livres dans ma PAL....mais à chaque rencontre, le même envoûtement opère. L'écriture d'Erri de Luca est riche tout en étant simple mais dense, sonore, poétique, ,il n'y a pas assez d'adjectifs pour la décrire mais le plaisir de la lecture est toujours là.


Trois chevaux qui décrit avec autant de bonheur l'amour des livres - d'occasion ! - l'amour des arbres et du travail de la terre, des rencontres différentes, du vin et du café partagés avec l'autre, et avec autant d'âpreté les souvenirs douloureux d'une vie en Argentine...
Un livre que l'on lit doucement pour tout entendre,pour vivre la solitude du narrateur,pour partager sa tristesse et respirer toutes les senteurs de l'Italie décrite ici.
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyLun 28 Mar 2016 - 20:17

"Trois chevaux qui décrit avec autant de bonheur l'amour des livres - d'occasion ! - l'amour des arbres et du travail de la terre, des rencontres différentes, du vin et du café partagés avec l'autre, et avec autant d'âpreté les souvenirs douloureux d'une vie en Argentine."

"Des livres, l' amour des arbres, des rencontres, du vin et du café partagé"...un excellent programme, Noémie ! bravo
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Noémie
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 EmptyJeu 31 Mar 2016 - 13:27

rire Bix, en effet le meilleur qui soit !
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MessageSujet: Re: Erri de Luca [Italie]   Erri de Luca [Italie] - Page 6 Empty

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