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| Georges Courteline | |
| | Auteur | Message |
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Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
| Sujet: Georges Courteline Lun 20 Mai 2013 - 20:36 | |
| GEORGES COURTELINEnom de plume de Georges Victor Marcel Moinaux ou Moineau (25 juin 1858 - 25 juin 1929) - Citation :
- Georges Courteline, de son vrai nom Georges Victor Marcel Moinaux, vit à Paris bien qu'il soit né à Tours. L'éducation sévère qu'il reçoit au Collège de Maux fait naître en lui un sentiment de révolte contre la discipline et les institutions. Et son expérience dans le dur régiment de Bar-le-Duc ne le réconcilie pas avec les règlements. Cette période sera une source d'inspiration pour ses célèbres satires : 'Les Gaîtés de l'Escadron', 'Le Train de 8 Heures 47' et 'Lidoire'. Après des débuts difficiles où il écrit pour divers journaux, il se fait remarquer par Flammarion. Ainsi il peut donner libre court à sa verve satirique et s'amuse à traquer l'idiotie. La fonction publique, pour laquelle il travaille en tant qu'employé de l’administration des cultes, est aussi une de ses cibles. [Source :evene.fr]
Georges Courteline est né à Tours, mais il est surtout Montmartrois, élevé sente de la Fontenelle (aujourd’hui rue du Chevalier-de-La-Barre), dans une maison et un jardin dont il ne reste que deux tableaux peints par Courteline, qui s'y est montré peintre du dimanche. C’est peut-être la raison de son attachement aux peintres naïfs comme le Douanier Rousseau qu’il collectionna avant de les vendre et de découvrir comment les bourgeois les adulaient. Montmartre reste sa patrie, de la sente de la Fontenelle au 5 rue d'Orchampt, la maison de son premier mariage, qui lui inspire, dit-on, « La Paix chez soi ». Courteline se marie une deuxième fois et déménage, 89 rue Lepic, puis 43 avenue de Saint-Mandé. D’après ses biographes (Roland Dorgelès, Albert Dubeux, Emmanuel Haymann), Marie-Jeanne, en fidèle compagne jusqu’à sa mort, lui construit un intérieur où le bourgeois, que cachait naturellement le bohème, découvre la vie ordonnée, apaisée. On pensera aussi aux décorations comme la Légion d’Honneur et à l'académie Goncourt. Pourquoi les eût-il méprisées ? Courteline n'est pas mort. Combien de fois ne l’entend-on pas encore de nos jours, soit en parlant de l’administration ou de la bêtise petite-bourgeoise, soit pour fustiger la vie militaire, l'absurdité de la guerre. Ecrivain humoriste, Courteline a fait une carrière littéraire exponentielle mais rapidement tarie (de 1886 à 1912, des Gaîtés de l'escadron aux Linottes). Georges Courteline, devenu membre de l'Académie Goncourt, avouait : « Mon métier d'écrivain, dont j'ai eu le malheur de reconnaître l'inanité, ne m'intéresse plus depuis longtemps, et je l'ai exercé jusqu'à quarante-cinq ans avec le zèle d'un chien qu'on fouette, dans l'espoir de pouvoir enfin ne plus travailler qu'à mon heure, même ne plus travailler du tout. » Le théâtre de Courteline est à lire et surtout à voir sur scène. On découvre alors un styliste hors pair, un amoureux de la belle ouvrage, entièrement au service d'une forme parfaite et courte de la comédie de bon sens. Et, c’est sûr, le bon sens on en a bien besoin de nos jours. Œuvres : Les Gaietés de l'escadron, 1886 Le 51e Chasseurs, 1887 Les Femmes d'amis, 1888 Le Train de 8 heures 47, 1888 Madelon, Margot et Cie, 1890 Potiron, 1890 Messieurs les ronds-de-cuir, 1893 Boubouroche, 1893 Ah ! Jeunesse !, 1894 Ombres Parisiennes3, 1894 La Peur des coups, 1895 La vie de caserne, 1895 Un client sérieux, 1896 Hortense, couche-toi !, 1897 Monsieur Badin, 1897 L'Extra-Lucide, 1897 Une lettre chargée, 1897 Théodore cherche des allumettes, 1897 La Voiture versée, 1897 Gros Chagrins, 1897 Les Boulingrin, 1898 Le gendarme est sans pitié, 1899 Le commissaire est bon enfant, 1900 L'Article 3304, 1900 Les Marionnettes de la vie, 1900 Sigismond, 1901 Les Balances, 1901 La Paix chez soi, 1903 L'illustre Piégelé, 1904 L'Ami des Lois, 1904 Ah Jeunesse !, 1904 Facéties de Jean de La Butte, 1904 Les tire-au-cul : les gaîtés de l'escadron, 1904 Coco, Coco et Toto, 1905 La Conversion d'Alceste, 1905 Le Petit Malade, 1905 Le père Machin-Chouette : les gaîtés de l'escadron, 1905 Les Fourneaux, 1905 La Cruche, 1909 Les Linottes, 1912 Le Gora, 1920 Le Droit aux étrennes Godefroy, pièce en un acte avec une musique de Claude Terrasse [Souce : wikipedia] | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Georges Courteline Lun 20 Mai 2013 - 21:41 | |
| Mille mercis pour ce fil Maline ! | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Georges Courteline Lun 20 Mai 2013 - 22:47 | |
| On m'a fait lire, une année au collège ( je ne me souviens plus en quelle classe) un client sérieux dont il ne me reste rien aujourd'hui, à part le titre. Je ne sais même plus si j'ai aimé ou pas, compris ou pas, lu en entier ou pas........ | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Georges Courteline Ven 12 Juil 2013 - 19:05 | |
| Messieurs les ronds-de-cuir (1893) Messieurs les ronds de cuir s’agitent, en précurseurs bien sentis d’une société de services qui prendra véritablement son essor huit décennies plus tard, dans le sillage d’une administration sans laquelle leur personnalité n’aurait pu se déployer avec panache. Qu’il s’agisse d’une nature contestataire, obséquieuse, gâteuse ou romantique, l’enfermement administratif exacerbera les tendances les plus fines ou grossières de chaque personnage. George Courteline ne cherche pas à se montrer subtil : l’administration est un cirque qui ne s’assume pas, et plus la démonstration sera voyante, plus elle sera pertinente. Piochant parmi des journées aléatoires prises sur le courant de plusieurs mois afin de nous montrer la constance imperturbable des caractères les plus hétéroclites, George Courteline nous fait fanfaronner un patron gentillet, véritable figure d’avant-garde du paternalisme, pour lequel se dévoue un Saint-Homme éperdu, présent dans les bureaux de l’aube jusqu’à la nuit et allant même jusqu’à négliger ses jours fériés, au contraire d’un Lahrier qui enterre famille et amis pour justifier ses absences. Letondu, débile profond qui confond administration et centre thermal fait gigoter ses pieds dans une bassine d’eau chaude savonneuse, tandis que La Hourmerie, précis dans son travail comme dans ses détestations, aimerait licencier à tout va les incapables qui l’entourent, si Monsieur le Directeur voulait bien s’en donner la peine… Comme il existe l’administration kafkaïenne, il devrait exister l’administration courtelienne. Plus du tout angoissante, car non offensive et débonnaire, l’administration courtelienne se contenterait d’être ce que ses employés ont bien voulu en faire : une inutilité qui se cache derrière la paperasse et l’immensité de son organisation : « Les uns (ce sont les rédacteurs) rédigent des lettres qui ne signifient rien ; et les autres (ce sont les expéditionnaires) les recopient. Là-dessus arrivent les commis d’ordre, lesquels timbrent de bleu les pièces du dossier, enregistrent les expéditions, et envoient le tout à des gens qui n’en lisent pas le premier mot. Voilà. Le personnel des bureaux coûte plusieurs centaines de millions à l’Etat. »Contrairement à l’administration kafkaïenne, les employés ne sont pas piégés par un système aliénant en soi : ce sont les employés, par la somme de leurs défauts, piégés dans un individualisme exacerbé, qui rendent l’administration absurde pour qui n’en ferait pas partie. La force de l’écriture, bien que légèrement mordante, en perd un peu de son audace. Les blagues les plus virulentes restent seulement gentilles. Comment expliquer cela ? Sans doute George Courteline a-t-il été trop clairvoyant et a-t-il relevé trop précisément les limites de la bureaucratie telles que nous avons aujourd’hui l’habitude de les dénoncer. Et c’est dans ce style un peu discordant, entre forme datée et fond d’actualité, que George Courteline résumera tout cet absurde système : « Voyons, raisonnablement, à quoi est-ce que nous sommes bons, vous, moi, et les milliers de messiers qui vivent du budget des administrations ? A rien du tout, vous le savez parfaitement, qu’à compliquer un tas d’affaires qui iraient toutes seules sans cela. Ne voilà-t-il pas de belle besogne ! »Lecture du texte : ICI | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Georges Courteline Dim 28 Juil 2013 - 19:50 | |
| Coco, Coco et Toto (1905) Est-ce l’histoire d’un bégaiement qui ferait se dédoubler une seule et même personne, ou est-ce l’irruption impromptue d’une tierce personne dans ce petit couple bourgeois, qui donne au titre de leurs aventures cette composante triplée là où l’on s’attendrait plus décemment à un romantique Coco et Toto ? L’œuvre est courte et composée de petits chapitres indépendants. Avec un peu de volonté et d’imagination, on pourrait les lier les uns aux autres et retracer le parcours de la formation de ce couple. L’exercice nécessite un peu de souplesse mais fait également ses preuves. Après s’être gentiment moqué des employés de l’administration dans Messieurs les ronds-de-cuir, Georges Courteline tourne ici en dérision ce petit couple bourgeois qui se taquine gentiment dans la chaumière… Il est question de choux, de galeries d’art ou d’enfant aux mains palmées. Sur le programme, ces perspectives ont l’air follement appétissantes et on imagine déjà du fantastique bien touillé, dissimulant une subtile critique assénée avec un brin de cynisme. En réalité, comme l’écrira Georges Courteline à propos des dialogues tenus par ses personnages : « c’était assez spirituel, comme vous pouvez voir ! Oh, je ne dis pas que ce fût à se rouler, naturellement !... mais enfin, c’était gentillet, c’était drôlet, quoi ! »Voici tout résumé le programme des aventures de Coco, Coco et Toto. Leurs noms mignons, leurs petites querelles bouffonnes et leurs échanges de haute volée nous font sourire, prenant parfois le risque de nous lasser avant même d’être achevées, mais échappant de justesse à cette condamnation grâce à la bonhommie de Georges Courteline. Il s’agit ici de virevolter gentiment d’une page à l’autre sans prétention et de se dire que le jour où Coco, Coco et Toto se fâcheront vraiment, ce ne sera pas à cause de Courteline. Un petit exemple de cet humour cocotoesque : - Citation :
- De la pâle ruelle du lit où il s’étirait frileusement en attendant que l’heure sonnât de se lever pour le travail :
- Chou ! cria Monsieur à Madame allongée à son côté, puisque tu as fini de le lire, passe-moi donc le journal, que je voie les nouvelles. - Non ! répondit sèchement Madame. Les choux ne sont pas faits pour passer les journaux. | |
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| | | | Georges Courteline | |
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