Denis Johnson

Bédoulène a fait un résumé complet de l'intrigue policière en page 2. Je vais donc éviter la redite. :p

La particularité de l'oeuvre se situe dans la fragmentation du récit (plusieurs chapitres datés qui se rapprochent petit à petit de la date où l'événement capital du récit se déroule (c'est une fois la lecture terminée que les différents éléments prennent sens), dans l'alternance entre le récit des personnages : lorsqu'il est centré sur Fairchild, on a affaire à un récit à la première personne et les pensées du personnage sont retranscrites telles qu'elles. Lorsqu'il s'agit des autres personnages, le récit se fait à la troisième personne. En effet, l'écriture du récit est construite autour du manuscrit du journal de Fairchild d'où l'apparition du « je » dans les pages qui lui sont dédiées ainsi que l'exactitude de ses pensées.

Les personnages ne sont pas heureux et la fin n'est pas faite pour être belle. Ici, nous sommes dans un univers policier et toute l'intrigue est construite de manière à rappeler une enquête. Il y a un jeu de cache cache entre les tueurs de Harry Lally et leur « proie » Nelson Fairchild. Mais, ce n'est pas tant le dénouement habituel qui est intéressant ici que les thématiques qui sont développées en fond : le rapport à la mort vécu différemment par chaque personnage, la solitude, l'importance de la religion, de la drogue et du mysticisme dans la déformation de la réalité. Tous les personnages de ce roman sont perturbés, ce sont des individus névrosés voire psychotiques, qui ont un rapport à la réalité très particulier.