Avec Halle Berry.
Obligée de faire un fil pour ce film !
Pour moi, c'est une véritable réussite !
Est-ce que j'étais particulièrement en état pour tomber en plein dedans cette histoire ? Peut-être, mais, en sortant, j'étais presque sur les rotules, et avec juste un Wa dans la bouche.
D'abord...
Faut le dire, un scénario qui ne paye pas de mine (encore un thriller parmi tant d'autres), le casting ne me dit rien de particulier (Halle Berry est une actrice correcte, et ses choix de films idem, mais... sans plus), une affiche que je trouve assez laide.
Et puis, là, y'a un truc qui s'enclenche dès les premières minutes. Pas la peine d'essayer de nous endormir avec un démarrage tout tranquille, un portrait du personnage principal pour nous le rendre sympa, où une caméra qui plane en jolies images sur la ville parce qu'il faut bien "introduire".
Non.
The Call commence direct, comme un coup de poing.
Découverte les deux pieds dedans de La Ruche : l'endroit où les opérateurs de 911 prennent les appels d'urgence, en tous genres, traitent les dossiers en quelques clics. Ça parle vite, efficace, des coups d’œils entre opérateurs qui en disent long comme une péniche de stress, de tension, d’inquiétude, et de petits moments de douceur ou de folie douce. Des mots qui touchent tout de suite, dans l'urgence de la situation.
Jordan (Halle Berry) enchaîne les agressions au couteau de l'oncle sur la mère, l'enfant au téléphone, la petite amie qui a sauté du douzième étage, la personne inconsciente... etc...
Puis vient l'appel qui va tout faire basculer.
(j'en dis pas plus).
Le film a la qualité de nous plonger dedans, et de nous y laisser. A peine le temps de reprendre son souffle qu'on est de nouveau immerger. Quelques digressions très fines, sans mélo, sans nous en faire des wagons, sur les problèmes que rencontre Jordan, sur les incidences psychologiques.
On s'amuse à nous dire : voyez, ça là, on vous le montre deux secondes, vous avez compris, c'est bien ! On repart ! (Dans un autre film, ils n'auraient pas manqué d'en faire des tonnes sur le père flic, le petit copain flic, le trauma, la drogue, la psychothérapie. Là, non. On sait. On avance avec).
La ruche est parfaitement bien ressentie, et l'impression que des millions d'ondes crépitent partout, que la ville est un énorme entremêlements de gens, de forces, d'autorités, qui communiquent entre eux, qui se télescopent, s'entraident, et font.
Si on veut percevoir l'incroyable organisation qui fait qu'une ville est sous la protection d'une collectivité, on voit ce film et on admire (évidemment, on n'échappe pas à le patriotisme - beaux plans de drapeaux américains sur la fin - mais cette fierté d'être pris en charge par tout un ensemble fait du bien et fascine).
Le thriller en lui-même est réellement plein de rebondissements, de tension, de "Bordel mais allez quoi !". A fond, avec la gamine kidnappée, avec l'opératrice tendue, avec le flic qui patauge, avec le tueur massif et déglingué.
Jusqu'au bout, on se demande comment ça va finir. On prie. On sait que ça va "bien" finir, mais on flippe, constamment.
Et... Ouf... la fin... mais incroyable ! Fallait oser. Pas une happy end conventionnelle, en tout cas pour un film américain.
A voir, vraiment.
Ça vaut le coup !
(La dernière fois que j'étais autant prise dans un film thriller d'action, c'était pour Argo. Même intense plaisir des yeux, des oreilles, des doigts crispés sur l'accoudoir)