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 Paul Thomas Anderson

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MessageSujet: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 3 Mar 2008 - 16:52

Citation :
Paul Thomas Anderson débute sa carrière en tant qu'assistant de production sur des téléfilms, des clips vidéo et des émissions de jeux télévisées. A 23 ans, il est renvoyer de la section cinéma de l'Université de New York. Il réalise alors son remarqué premier court métrage, Cigarettes and coffee. Il peut ensuite réaliser son premier long métrage : le polar Sydney.

Un an plus tard, il revisite le cinéma pornographique des années 60-70, Boogie Nights lui vaut trois nominations aux Oscars (dont celle du meilleur scénario). La consécration suit avec son film suivant, Magnolia oeuvre chorale et foisonnante, confirme le talent du réalisateur qui reçoit l’Ours d'Or 2000 du Festival de Berlin. Il y retrouve ses comédiens fétiches, dont William H. Macy, Philip Baker Hall, ou encore Philip Seymour Hoffman.

En 2002, il change de registre et réalise une comédie romantique déjantée, avec Punch Drunk Love Ivre D'Amour, avec Adam Sandler et Emily Watson qui lui vaut le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes. Cinéaste aussi rare qu'éclectique, et toujours en pleine ascension, il met cinq ans pour produire et réaliser There Will Be Blood, une fresque ambitieuse sur un magnat du pétrole au début du XXème siècle. Terriblement sombre et violent, le film est nommés huit fois aux oscars dans les catégories les plus prestigieuses. Le film remporte l'Ours d’argent du meilleur réalisateur à Berlin 2008.


Citation :
Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)

Courts métrages
1988 : The Dirk Diggler Story
1993 : Cigarettes & Coffee
2002 : Couch
Longs métrages
1996 : Sydney / Hard Eight Pages 1
1997 : Boogie Nights
1999 : Magnolia Pages 1
2002 : Punch-Drunk Love
2007 : There Will Be Blood Pages 1
2012 : The Master Pages 2

Citation :
Arrêter à la page 2 le 20/01/2013


Dernière édition par Queenie le Jeu 13 Mar 2008 - 10:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 3 Mar 2008 - 16:53

Paul Thomas Anderson 133_85317
THERE WILL BE BLOOD

Année : 2008
Genre : Drame

Avec : Daniel Day-Lewis - Paul Dano
Durée : 2h38
Pays : Etats-Unis

Festival International Du Film De Berlin : Ours d’argent du meilleur réalisateur.
Baftas du meilleur acteur pour Daniel Day-lewis.
Oscar de la meilleure Photographie et du Meilleur Acteur pour Daniel Day-lewis.


Début du XIXème siècle aux Etats-Unis. Daniel Plainview, qui est déjà un foreur connu, entend parler d'un gisement de pétrole en Californie. L'or noir serait partout. Il arrive alors dans une contrée aride où les agriculteurs et éleveurs peinent à tirer de la terre de quoi subsister. Il profite de leur ignorance et leur promet richesse et prospérité s'ils lui vendent leurs terres pour qu'il puisse y forer et en sortir du pétrole. Seulement, si la population semblerait plutôt, l'influence d'une communauté religieuse (La Troisième Révélation) contrôlée par le très charismatique et fervent orateur Eli Sunday.

Ce film aurait dû et aurait pû être la grande fresque historico-sociale qu'on nous promettait. Les critiques mettaient toujours en avant d'abord le fait que ce There Will Be Blood révélait un pan de l'histoire des Etats-Unis peu traité au cinéma et qui pourtant est la base d'une grande partie de leur culture, de ce qui les a aidé à devenir la grande puissance qu'ils sont aujourd'hui. Ensuite ils encensaient Daniel Day-Lewis.

Pour moi, le premier point est complètement raté. D'abord parce que ce film ressemble plus à un biopic surfait, superficiel et au scénario cousu de fils blancs qu'à un film s'intéressant réellement aux incidences psychologiques et historiques que fut certainement la découverte et l'exploitation des puits de pétrole.

En plus, si le jeu de Daniel Day-Lewis mérite l'Oscar du meilleur acteur c'est certainement parce qu'il correspond à tout ce qu'Hollywood encense depuis bien des années maintenant : une palette d'émotions prises sur le vif comme des instantanés mettant en avant la complexité de l'être humain, et toutes les fascinantes facettes qui alimentent une personnalité forte. Seulement... on s'attend tellement à toutes ses réactions, à son évolution, à ses paradoxes, qu'on ne finit que par reconnaître qu'il est parfait dans sa pantomime mais n'y amène rien d'original.
En plus je trouve que des éléments psychologiques étaient plus souvent cités plutôt que jouer - ainsi il Daniel Plainview dit n'aimer personne, détester l'humanité, et à l'arrivée de son frère, dès leur première rencontre, il lui dit que c'est une renaissance... franchement, si on ne me l'avait pas dit qu'il renaissait le Daniel, je l'aurais pas vu. et d'ailleurs, même son histoire de détester tout le monde n'est pas si évident que ça dans les premières parties du film. Heureusement qu'on me le dit puisqu'apparemment c'était trop compliqué à interpréter ou à mettre en scène...

J'ai bien aimé les prestations de Paul Dano (qui joue le prêtre), l'acteur avait un petit côté folie schyzophrène qui rappelait la prestation de Edward Norton dans Peur Primale. Son personnage donnait un reflet intéressant à celui de Plainview, une sorte de miroir déformant révélant de sombres similarités avec l'engeance corrompue et avide qu'est l'humanité.

En fait si There Will Be Blood n'avait pas été aussi longuement mené (et sans talent particulier pour la réalisation de Paul Thomas Anderson) peut-être qu'il ne m'aurait pas semblé si insupportable, mais j'avais tant envie de m'éclipser de la salle pendant les trois derniers quarts d'heure qu'aujourd'hui j'ai du mal à lui et à me pardonner cette perte de temps...
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 3 Mar 2008 - 16:55

j'ai vu il y a quelques années Magnolia, il m'a laissé un souvenir mitigé : je me souviens que je l'avais trouvé intéressant, mais aujourd'hui je ne souviens pas du tout de quoi parlait ou même quelle ambiance se dégageait de cette oeuvre. Peut-être bien que d'ici quelques années There will be blood me laissera la même impression... heureusement j'aurais au moins ma chronique pour me rafraîchir la mémoire.... Shocked
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 3 Mar 2008 - 23:10

Magnolia était magnifique, super bien mis en scène, avec certes de la frime (un plan-séquence assez bluffant, mais Orson Welles aussi frimait un peu dans La soif du Mal, le travelling du début, dans la rue), les très belles chansons d'Aimee Mann, les tableaux de Fiona Apple (euh, là, j'avoue, il faudra que je les revois, ses tableaux), toutes les histoires qui s'entrecroisent. Même Tom Cruise était pas mal, c'est dire le talent du réalisateur.
Et la fin du film, incroyable ! Bluffant ! Scotchant !
Il en fait sans doute trop, c'est vrai, mais quand même.

Pour moi, ça reste son meilleur film, loin devant Boogie Nights ou Punch-Drunk Love (quand même pas mal).

Alors, There Will be blood... J'aime bien l'ironie finale, j'aime beaucoup la musique crissante sur un plan désolé, super cadré, j'aime beaucoup nombre de ses plans, la violence de l'éruption de pétrole (je ne me souvenais pas d'une telle puissance dans mes seuls référentiels à ce propos : Tintin et Lucky Luke).
Ensuite, un film situé dans le passé et qui utilise de la musique contemporaine (le très beau - et très utilisé - Fratres d'Arvo Pärt), ce n'est pas si fréquent (certes, cela n'a rien à voir avec la qualité du film, j'aime juste me lire écrire).

Mais le film est trop long, et il n'y a pas de nécessité dans l'histoire.
Daniel Day Lewis est opaque ; ça peut être source de mystère, de profondeur, alors que c'est ici ma justification de n'importe quel comportement, là je suis bien d'accord avec toi, Queenie, quand tu écris " franchement, si on ne me l'avait pas dit qu'il renaissait le Daniel, je l'aurais pas vu".

Le meilleur du film, finalement (outre les scènes de derrick, le pétrole, le feu), c'est le début, le premier quart d'heure, en gros. Pas de dialogue, juste un homme, un paysage, une musique vrillante.

Paul Dano est bien sans son rôle et celui de son frère.

Je suis partagé, donc. J'aurais aimé l'aimer plus que le film des Frères Coen, qui est un peu vide et vraiment pas leur meilleur.

There will be blood aurait gagné à être raccourci.
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyMar 4 Mar 2008 - 8:42

Merci à vous deux de vos commentaires.

j'avais beaucoup aimé 3 des films où jouait DLL (my left foot, au nom du Père et le dernier des mohicans)

j'espérai donc de ce nouveau film pour lequel il était Oscarisé.
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyMar 4 Mar 2008 - 9:15

eXPie a écrit:
Magnolia était magnifique, super bien mis en scène, avec certes de la frime (un plan-séquence assez bluffant, mais Orson Welles aussi frimait un peu dans La soif du Mal, le travelling du début, dans la rue), les très belles chansons d'Aimee Mann, les tableaux de Fiona Apple (euh, là, j'avoue, il faudra que je les revois, ses tableaux), toutes les histoires qui s'entrecroisent. Même Tom Cruise était pas mal, c'est dire le talent du réalisateur.
Et la fin du film, incroyable ! Bluffant ! Scotchant !
Il en fait sans doute trop, c'est vrai, mais quand même.

bon faudra que j'essaye de le revoir alors!

eXPie a écrit:
Alors, There Will be blood... J'aime bien l'ironie finale, j'aime beaucoup la musique crissante sur un plan désolé, super cadré, j'aime beaucoup nombre de ses plans, la violence de l'éruption de pétrole (je ne me souvenais pas d'une telle puissance dans mes seuls référentiels à ce propos : Tintin et Lucky Luke).
Ensuite, un film situé dans le passé et qui utilise de la musique contemporaine (le très beau - et très utilisé - Fratres d'Arvo Pärt), ce n'est pas si fréquent (certes, cela n'a rien à voir avec la qualité du film, j'aime juste me lire écrire).

Pour la musique je suis d'accord, ça apporte une originalité et une étrangeté dont on n'a pas l'habitude. Je trouvais qu'en plus ça donnait une atmosphère "industrielle" aux images. L'impression d'entendre la ferraille, les pompes, le bois, les marteaux... etc..

Pour les plans, ceux que tu cites sont très bien c'est vrai, mais je ne sais pas... même s'ils sont réussis, pour moi ils sont classiquement réussis, et du coup ne m'ont pas convaincus.

eXPie a écrit:
Le meilleur du film, finalement (outre les scènes de derrick, le pétrole, le feu), c'est le début, le premier quart d'heure, en gros. Pas de dialogue, juste un homme, un paysage, une musique vrillante.

Sans nul doute !! superbe scène d'accroche. Peut être un poil trop longue aussi, quoique.. mais en tout très très forte, angoissante, étouffante.
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptySam 26 Juil 2008 - 21:10

Je viens de finir de voir Magnolia
Paul Thomas Anderson Magnol10

Même avis qu'eXPie, j'ai beaucoup aimé. Tout, la BO, les personnages, le rythme , les acteurs tous excellents ( c'est vrai que Tom Cruise est étonnant..).
Et pourtant, je partais avec un peu de réticence, vu l'abondance de films dits " choral"( chorals? choraux? )réalisés après Short Cuts.
Mais celui ci dure 3 heures, et même s'il y a des ficelles- toujours les mêmes- , je n'y ai pas retrouvé l'impression de "fabriqué" que j'avais eue en voyant Babel.
La scène finale... Shocked . Je regarde le ciel avec angoisse aujourd'hui..

Citation :
les tableaux de Fiona Apple
Pas vus!! Où?? Faut dire que j'étais focalisée sur les grenouilles, je savais que j'allais voir des grenouilles et en cherchais partout ! Pas déçue à ce sujet.. laugh
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyMer 1 Oct 2008 - 21:01

Je vous trouve un peu durs au sujet de There will be blood! Même si j'ai trouvé le film un peu long aussi.
Mais il y a des scènes très bonnes! Le début, bien sûr, et toutes celles avec l'enfant.
Quant à Plainview, je l'ai vu comme une brute ,qui calcule tout ( jusqu'au bébé dont il se sert..) et qui arrive de moins en moins à faire face à tout ce qui lui résiste un tant soi peu, et à cacher ce qu'il est vraiment..
Il parait que l'adaptation du livre de Sinclair est très libre, et le personnage de Daniel Plainview très transformé?

Que veux tu dire, eXpie, par
Citation :
et il n'y a pas de nécessité dans l'histoire.
?
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 26 Jan 2009 - 14:31

THERE WILL BE BLOOD

Le titre était suffisamment évocateur pour que je sache à quoi m'attendre...Mais comme j'avais aimé Magnolia, j'ai souhaité aller voir There will be blood.

Je ne nierai pas que pour qui aime le genre, il puisse s’agir d’un grand film.
J’aurais cependant bien pu m’en passer. Je n’aime pas les films d’horreur!Ici, pas dans le sens où on l’entend habituellement. Mais l’horreur est là cependant, dans les situations, les caractères et les relations entre les personnages.
J’ai trouvé ce film très long et très dur.
Et le jeu de Daniel Day-Lewis a beau lui avoir valu l’Oscar, je n’y pas été sensible. Oserai-je même dire qu’il m’a agacée ? J’ai trouvé qu’il en faisait des tonnes, ce qui n’était pas absolument indispensable à ajouter au rôle de fou démoniaque et cruel, qu’il interprétait. J’ai préféré de loin le jeu, plus subtil à mon goût, de l’autre fou, le pasteur interprété par Paul Dano.
La bande-son, avec musique omniprésente, puissante et discordante, ajoutait à la tension permanente occasionnée par les drames et la violence des faits. C’est trop !
Je suis sortie sonnée…
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 26 Jan 2009 - 15:39

coline a écrit:
THERE WILL BE BLOOD

Et le jeu de Daniel Day-Lewis a beau lui avoir valu l’Oscar, je n’y pas été sensible. Oserai-je même dire qu’il m’a agacée ? J’ai trouvé qu’il en faisait des tonnes, ce qui n’était pas absolument indispensable à ajouter au rôle de fou démoniaque et cruel, qu’il interprétait.

C'est un jeu volontairement outrancier comme Nicholson chez Kubrick ou certains personnages d'Orange mécanique. Une paranoïa monstrueuse, dévorante, vampirique. C'est l'affrontement du faux prédicateur et du vampire. Mais le plus fou c'est qu'il est un tel bloc de haine et de méfiance que je l'ai trouvé presque touchant par moments. Quand il croit retrouver son frère notamment. Là encore il sera trahi et on peut comprendre qu'il souffre aussi terriblement.Je ne peux d'ailleurs pas m'empêcher de penser qu'il a aimé cet enfant adoptif tout en l'exploitant et en le martyrisant. Et la fin est déchirante quand ce fils l'abandonne aussi. Il se suicide littéralement dans une séquence ultraviolente qui pourrait se trouver dans Shining (avec cette salle de bowling). Mais je suis peut-être trop indulgent avec lui. Il reste un monstre effrayant.

Le film est génial et d'une invention permanente. Il commence avec un plan proche de 2001 puis on alterne des scènes distanciées comme dans Barry Lindon avant qu'un lyrisme hallucinant emporte tout dans une séquence d'anthologie, un incendie dantesque, et on termine dans le grotesque d'une vie détruite. Une vision sombre, cynique et désenchantée de la nature humaine (l'homme pantin social comme chez Kubrick encore). L'émotion parfois est peut-être un peu trop maintenue à distance mais quel grand film!

J'ai lu cette critique d'un internaute qui me paraît juste:

Citation :
Sang de la Terre, sang des âmes : deux vampires s'élèvent sous la bénédiction du Dollar et de la Religion. Faux prophète et faux bienfaiteur peuvent maintenant, main dans la main - puis claques dans la gueule - ériger leur civilisation du mensonge. Attention, ça va saigner. Les agneaux sacrifiés, toujours les mêmes : les humbles, prêt à avaler toutes les pâtées pour chien. De toute façon, dans la course à la réussite, les loups, après avoir bouffé tous les bêlants, finissent par se bouffer entre eux, alors bon...

Et puis, il faut bien une surcompensation, puisque tout est faux dans l'ici-bas des vampires : pas de femme, pas de fils, pas de frère, pas de famille, pas de racine, à peine un but, juste un grand vide dans lequel sucer le sang est le seul mode de survie. Pas un être, ni de cœur, ni de sang, qui ne soit autre chose qu'un moyen plutôt qu'une fin. Là est le secret. Et en guise de moteur, une haine exponentielle du genre humain, enflant à mesure qu'enfle une réussite aussi colossale que cynique et désabusée.
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 26 Jan 2009 - 21:19

Mon avis,écrit lors de la sortie du film

Je n'ai lu aucun roman d'Upton Sinclair,le Zola américain auteur de La jungle,Le pétrole(dont est adapté le film).Je connaissais seulement sa collaboration avortée avec Eisenstein lors du séjour de ce dernier en Amérique.Sinclair,grand lutteur,pourrait bien être plus un agitateur d'idées qu'un grand romancier.Il a énormément écrit.Trop?Sa carrière politique n'a pas été couronnée de succès et ses brûlots semblent bien loin.Nous ne statuons pas aujourd'hui, Mesdames et Messieurs,sur l'écrivain Upton Sinclair mais plutôt sur le chef-d'oeuvre annoncé à l'avance par presque toute la presse,le long (très) métrage There will be blood du sieur Paul Thomas Anderson dont je n'ai vu à ce jour aucun autre film.Déjà je suis mal à l'aise quand un film arrive avec un label quasi-officiel de chef-d'oeuvre.Certains termes me semblent ainsi bien galvaudés.

There will be blood démarre très bien et la première heure m'a paru excellente.L'induction du sujet sur les premiers forages pétroliers est bien vue et j'ai vraiment beaucoup aimé une certaine force tellurique qui émane du métal des conduites,du maniement des explosifs,de l'or noir qui s'apprête à embraser le pays et Wall Street.Il s'échappe de toutes ces séquences une véritable poésie de l'ére industrielle débutante qui m'a touché.On sent le bois des derricks respirer comme le coeur d'une grande nation qui s'apprête à l'envol. Monde rude, monde de pionniers,monde d'une grande brutalité,que le cinéma d'Anderson transcrit tout à fait bien et qui n'est pas sans rappeler les classiques américanissimes et ardents comme Griffith ou Ford.Jusque là vous aurez compris que je souscris.L'esprit des collines est là et bien là.Celui de Jack London par exemple et ce n'est pas un mince complément.Pourquoi faut-il que P.T.Anderson commence à s'ennuyer manifestement pour qu'il se mette à la facilité, voire au ridicule lorsqu'il s'apesantit sur la lourdissime dichotomie américaine Dieu et le business?

On est alors très loin du Malin de John Huston d'après Flannery O'Connor.There will be blood trace alors le sillon très couru de la violence croissante chez Plainview,dont l'appétit de réussite n'aura d'égal que le manque de scrupules.En ce sens il y a effectivement un petit air de Kane dans ce personnage de Daniel Day Lewis pour qui le succès n'a pas d'odeur.Mais pas d'odeur nous monte au nez comme disait le grand Jacques et si Daniel Plainview est haïssable son double prédicant l'est tout autant,expédiant ainsi deux figures mythologiques fondatrices de l'Amérique dans les affres d'une mise en scène qui tourne au spectacle de Grand Guignol(je n'ai pas dit Guignol qui n'a rien à voir).Ainsi caricaturés au maximum,outranciers comme jamais,nantis de leur seule déraison bien mal exploitée dans la seconde partie du film,le prospecteur et le pasteur versent dans la fable édifiante finalement très ordinaire.Ne dérangeant personne ce film est pour moi,mes chers confrères critiques,une production relativement toc.Je comprends mal l'engouement journalistique presque unanime.Daniel Day Lewis est bien sûr un bon acteur mais ce rôle est loin d'être le plus intéressant de sa carrière.

Pour conclure cette plaidoirie à charge pour ce film qui ne réclame pas trop de mansuétude eu égard à l'ambition énorme,je parlerai plutôt de prétention,dont il nous est arrivé accompagné,encore une fois presque officiellement,je demanderai au moins le sursis avant de le béatifier.Reprenez-vous mes amis.Un dernier mot:pour l'oscar du meilleur film de bowling je préfère Les tontons flingueurs ou The big Lebowski.
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 26 Jan 2009 - 22:13

Bellonzo a écrit:
mais plutôt sur le chef-d'oeuvre annoncé à l'avance par presque toute la presse,le long (très) métrage There will be blood du sieur Paul Thomas Anderson dont je n'ai vu à ce jour aucun autre film.
Oui, trop long... Magnolia supportait d'être long, There will be blood, je ne crois pas.
De plus, Magnolia est long ; There will be blood est interminable.
Mais le début est rudement bien, toute la scène où Daniel Day Lewis ne parle pas est très éloquente.
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 26 Jan 2009 - 23:13

Marko et Bellonzo...There will be blood vous a rendus lyriques... content

(Il m'a seulement mis dans un état proche de celui-là... hs )


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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyLun 26 Jan 2009 - 23:22

Bellonzo a écrit:
Mon avis,écrit lors de la sortie du film
Pour conclure cette plaidoirie à charge pour ce film qui ne réclame pas trop de mansuétude eu égard à l'ambition énorme,je parlerai plutôt de prétention,dont il nous est arrivé accompagné,encore une fois presque officiellement,je demanderai au moins le sursis avant de le béatifier.Reprenez-vous mes amis.Un dernier mot:pour l'oscar du meilleur film de bowling je préfère Les tontons flingueurs ou The big Lebowski.

Le temps permettra de mieux trancher peut-être. L'ambition et la prétention ne me dérangent pas si le réalisateur est habité et a une vision. Paul Thomas Anderson a quand même à l'évidence un talent phénoménal et un univers unique. C'est un bon début Very Happy
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MessageSujet: Re: Paul Thomas Anderson   Paul Thomas Anderson EmptyMar 20 Avr 2010 - 19:34

Paul Thomas Anderson 18912675

Double mise (Hard eight/Sydney, 1996).

Citation :
Version augmentée d’un court métrage réalisé trois ans auparavant (Cigarettes & Coffee), Double mise, premier long de Paul Thomas Anderson (SYsney ou Hard eight en V.O), tourne autour de la figure énigmatique de Sydney (Philip Baker Hall), vieil homme las aux allures de croque-mort et qui se prend d’amitié pour le jeune John (John C. Reilly) et sa petite amie prostituée (Gwyneth Paltrow).

Un premier film dont l'apparente simplicité du scénario et de la mise en scène est trompeuse. Au fil des minutes, le talent de PTA apparait, encore timide certes mais la façon ont il crée une atmosphère à la Atlantic City (de Louis Malle) et sa formidable direction d'acteurs montrent un cinéaste prometteur. Film biaisé sur la filiation, dans l'univers vicié de Vegas, Double mise est une oeuvre à tiroirs aux nombreuses zones d'ombres. Une sorte de film noir sous les néons des motels et les cliquetis des machines à sous. L'influence revendiquée est celle de Melville, Sydney personnalisant un samouraï vieilli et fatigué dont l'apparente imperméabilité cache un passé sanglant. Il est toujours intéressant de voir le premier essai d'un futur grand cinéaste surtout s'il est imparfait. Double mise, avec ses losers pathétiques et son ambiance trouble, annonce de futurs grands films. Remarquez, c'est toujours plus facile de le dire après coup.

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