Michael Cunningham

Michael Cunningham est né en 1952 à Cincinnati, dans l'Ohio. C'est La maison du bout du monde (1990), traduite en quinze langues, qui lui apporte la consécration littéraire.

Après De chair et de sang(1995), Les heures ont reçu le prix Pulitzer et le Pen Faulkner (1999).


Bibliographie


1990 La Maison du bout du monde,
1995  De chair et de sang,
1998  Les Heures,
2005  Le Livre des jours,
2010  Crépuscule,

Les heures

Je suis déçue!...J'ai espéré jusqu'au bout que ce roman finirait par me prendre et me transporter mais le miracle n'a pas eu lieu...
Je l'ai trouvé plutôt agréable à lire mais je n'ai pas vraiment senti d'empathie avec les personnages, ou seulement à de rares moments.
La construction qui se veut originale m'a surtout semblée artificielle.
Reste tout de même l'hommage à Virginia Woolf et quelques bons passages...Je vais essayer de me rattrapper un peu en complétant mon commentaire...

Je crois sincèrement que j’ai préféré le film de Stephen Daldry, The Hours avec Julianne Moore, Meryl Streep et Nicole Kidman !

La maison du bout du monde-

Citation :

Une oeuvre immédiatement saluée à sa parution (Les Presses de la Renaissance, 1992) comme le roman culte d'une génération, d'emblée comparé par la critique à Gatsby le magnifique.- Un roman d'une rare force dramatique, qui, à travers le destin de quatre héros, couvre vingt-cinq ans de l'histoire contemporaine : des extravagances des années 70 à la perte de repères de notre époque.- Le portrait nuancé et subtil d'une génération - héritière de Woodstock et de la révolution sexuelle - qui, dans la tourmente de cette fin de siècle, revendique le droit au bonheur et cherche sa terre d'élection à l'écart des normes établies.- Un roman émouvant, un récit à quatre voix habilement construit, servi par un écriture remarquable.- Des héros bouleversants de sincérité.

J'ai retrouvé le post que j'en avais fait voilà plus d'un an sur un autre forum et vous le copie ici:

C'est l'histoire de Jonathan et Bobby. Le premier est sensible et solitaire. Il a un frère ainé Carlton, tête brûlée et amateur d'acides. Au cours de leurs échappées, ils se retrouvent dans un cimetière anbandonné où son frère lui apprend la vie et l'initie à la dope... Lors d'un accident stupide alors qu'il est défoncé, Carlton transperce une baie vitrée et se tue. Jonathan ,devenu adolescent fait la connaissance de Bobby au lycée, un jeune un peu paumé, un peu différent, comme lui, avec qui il va fumer des joints, découvrir les voyages intérieurs et celui de la musique rock, puis se révéler son homosexualité. Tous deux s'ouvrent à la vie et finissent par devenir les deux moitiés d'un même moule.

Quelqus années plus tard, Jonathan parti à New.York pour y faire ses études, Bobby retrouve une famille au sein de celle même de son ami . Huit ans après,il part le rejoindre à NY où ce dernier partage le toit de Clare, son ainée de 10 ans, et avec laquelle il feint une vie de couple. Ensemble ils vont vivre une nouvelle expérience à trois ,échafaudant toutes sortes de projets y compris celui d'un enfant, brisant ainsi les codes imposés par la société et en réinvantant de nouveaux...Mais trouver sa place sans y sacrifier ses propres valeurs n'est-ce pas utopique?

J'ai aimé l'écriture de Cunningham qui, en nous donnant une vision intérieure de chaque personnage, réussit à nous communiquer leurs doutes et leurs faiblesses. Il y a une belle analyse psychologique de chacun et on s'attache à eux, surtout dans la 1ère partie. Mais l'ensemble ne m'a pas paru plausible.
J'ai eu plus de mal à comprendre leur revirement (la fuite à la fin de la première partie alors que tout ne va pas si mal) et j'en ai eu encore plus à m'identifier à leurs errances par la suite.

Alice est sans doute le caractère qui m'a le plus touchée. Emouvante dans son rôle de mère tentant de trouver sa place une fois son fils grandi, elle voit ensuite son quotidien se ternir insidieusement, l'amour se retrouvant définitivement absent de sa morne existence, son mari préférant l'obscurité de sa salle de cinéma à une vie de couple partagée...

En résumé, une belle analyse psychologique au départ, mais des questionnements qui ne m'ont pas vraiment convaicue, trop éloignés de la réalité pour emporter l'ensemble. Transparaît cependant la fragilité des êtres dans un monde changeant, bousculé par l'esprit de liberté sexuelle et l'évolution des moeurs.

Un peu à l'image de cette phrase qui résume le tout : "Les humains respirent un instant et meurt sans toujours réussir à donner un sens à tout celà ".

j'avais été tellement emballée par The Hours, le film, que comme beaucoup je m'étais promis de lire le livre, ou au moins un livre de Cunningham. Et puis, commençant à en parler autour de moi, j'ai entendu pas mal de critiques négatives qui rejoignent les votres, Coline et Aériale.
Donc, aujourdh'ui, c'est décidé, je ne lirai pas du Cunningham (à moins bien sûr que celà change )

Queenie a écrit:

Donc, aujourdh'ui, c'est décidé, je ne lirai pas du Cunningham (à moins bien sûr que celà change )

Oui, laisse toi une porte de sortie car je ne te dirais pas çà Queenie.
Je pense malgré tout que ses personnages sont très bien analysés et que par exemple le personage de Jonathan est très fort: il reste parmi ceux qui m'ont durablement marquée...
J'ai vraiment trouvé la première partie excellente, donc rien que pour cela tu devrais essayer. Cunningham fait partie des bons auteurs et il t'en restera toujours quelque chose.
Après, je ressens à peu près la même chose que Coline: il tombe un peu dans l'artificiel, le racoleur parfois. Et forcément on n'entre moins en empathie avec ses héros, on ne comprends plus leurs réactions...on les perd un peu, dommage...:|

Queenie a écrit:

j'avais été tellement emballée par The Hours, le film, que comme beaucoup je m'étais promis de lire le livre, ou au moins un livre de Cunningham. Et puis, commençant à en parler autour de moi, j'ai entendu pas mal de critiques négatives qui rejoignent les votres, Coline et Aériale.

Ah bon...Tant mieux...ça me rassure...
Je croyais que tout le monde le considérait comme un chef d'oeuvre alors j'étais un peu "complexée" par mon point de vue...:)
Le film est vraiment très très réussi...
Pour une fois, pourrait-on dire de regarder le film et de laisser de côté le roman?:)
Oh...il n'est pas si mal que ça le roman tout de même...:?:
Oui...mais pas terrible terrible...

Après avoir lu De chair et de sang, je dirais que le problème de Cunningham, c’est qu’il en fait toujours trop, il est continuellement dans la surenchère d’événements, de situations…son toujours "crescendo" lui fait perdre parfois, voire souvent, la logique de son récit, et ça finit par lasser…

Il me semble que j'avais nettement préféré La maison du bout du monde, au très célèbre Les heures, dont la construction m'avait parue assez artificielle.
Quant au film, je l'ai vu, et il ne m'a laissé aucun souvenir.......

J'ai eu du mal à entrer dans ces histoires parallèles "les heures" et j'ai trouvé le va et vient entre ces personnages assez usant.
Cunningham a une belle écriture. Mais chaque histoire traitée individuellement aurait largement suffi à mon bonheur. Il me semble qu'à trop vouloir compliquer, Cunningham perd en intensité.
Pourtant l'intensité est là parfois car il y a de vraiment de belles pages.

mimi a écrit:

Pourtant l'intensité est là parfois car il y a de vraiment de belles pages.

Si tu aimes l'écriture de cet auteur - donne-lui une chance avec un autre de ses livres. Il est tellement mieux dans ceux-là.. je ne comprend toujours pas, pourquoi le succès est venu avec "Les heures"

kenavo a écrit:

.. je ne comprend toujours pas, pourquoi le succès est venu avec "Les heures"

C'est sans doute la référence à Virginia Woolf, mais il vaut cent fois mieux lire Mrs Dalloway que Les heures.

Stell_A a écrit:

kenavo a écrit:

.. je ne comprend toujours pas, pourquoi le succès est venu avec "Les heures"

C'est sans doute la référence à Virginia Woolf, mais il vaut cent fois mieux lire Mrs Dalloway que Les heures.

Oui, tout à fait d'accord.
Le problème était - tous ceux qui se sont mis à lire ce livre à cause de cette référence à Virginia Woolf et qui étaient ensuite déçu, ne vont probablement plus donner une autre chance à cet auteur.. et ceux qui ont bien aimé ce livre, ne vont pas reconnaître la voix de Michael Cunningham dans ses autres livres
(meilleure solution - voir seulement le film du livre "The Hours" (qui est quand même bien réussi) et lire les autres livre de cet auteur )

Je lis dans Le Magazine Littéraire:

"Michael Cunningham l'a avoué à plusieurs reprises: il n' y a pas selon lui de frontières établies entre le monde des livres, celui du cinéma et, par exemple, l'opéra. C'est à une diva, très queer, que l'auteur des Heures a donc décidé de s'attaquer. Son prochain roman devrait avoir pour héros Freddie Mercury, ex-leader du groupe Queen."

coline a écrit:

Je lis dans Le Magazine Littéraire:

"Michael Cunningham l'a avoué à plusieurs reprises: il n' y a pas selon lui de frontières établies entre le monde des livres, celui du cinéma et, par exemple, l'opéra. C'est à une diva, très queer, que l'auteur des Heures a donc décidé de s'attaquer. Son prochain roman devrait avoir pour héros Freddie Mercury, ex-leader du groupe Queen."

Je crois ce sera alors le moment pour moi de quitter Monsieur Cunningham pour quelques mois