Jules Vallès

Il faudrait se demander pourquoi cette lecture a moins de retentissement aujourd'hui qu'aux époques où vous l'avez connue...

Quelle passion Constance ! Se procurer les exemplaires du journal suite à cette lecture... !

bix229 a écrit:

J
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette époque, sur les épisodes, les personnages, les divisions
de ceux qui y participèrent, les témoignages ne manquent pas.

J'ai commencé à écouter Henri Guillemin pour combler mes lacunes...

colimasson a écrit:

Il faudrait se demander pourquoi cette lecture a moins de retentissement aujourd'hui qu'aux époques où vous l'avez connue...
Quelle passion Constance ! Se procurer les exemplaires du journal suite à cette lecture...  !

En 68, les rues bruissaient de brassages d'idées.  

Il me le reste à lire cet opus de L'insurgé, mais je suivrai le conseil de coli et me remettrai en mémoire le moment historique de la Commune de Paris avant de le lire pour mieux en profiter.

Constance a écrit:

colimasson a écrit:

Il faudrait se demander pourquoi cette lecture a moins de retentissement aujourd'hui qu'aux époques où vous l'avez connue...
Quelle passion Constance ! Se procurer les exemplaires du journal suite à cette lecture...  !

En 68, les rues bruissaient de brassages d'idées.  

Et quelques décennies plus tard... l'impression de rester plutôt seuls à brasser des idées qui se tarissent rapidement  

domreader a écrit:

Il me le reste à lire cet opus de L'insurgé, mais je suivrai le conseil de coli et me remettrai en mémoire le  moment historique de la Commune de Paris avant de le lire pour mieux en profiter.

Si tu veux :

La trilogie de Jules Vallès vaut assurément son pesant d'or.
Que d'acuité dans le regard ! Que d'authenticité dans l'engagement !
Existe-t-il encore des caractères aussi trempés que le sien ?

J'ai lu le premier volet à 15/16 ans peut-être. Je m'étais promis de finir.
Je poursuis avec Le bachelier.
Et d'emblée, le style me saute à la figure !
C'est vivant, frais, humain, drôle et riche !
Il répond à lui seul à cette question "pourquoi aime-t-on la littérature ?".
Eh bien, justement, car chaque écrivain est unique !
Ils ne sont pas interchangeables.
J. Vallès ne ressemble à personne.

D'un coup, je me trouve jeune, alerte et peut-être un brin utopique.  

Bain de jouvence.  

J'ai hâte de lire l'Insurgé, sur un épisode soigneusement censuré dans ce pays.

L'enfant



j'ai lu "l'enfant de Jules Vallès cette année, suite à "Enfance" de Maxime Gorki, pensé enchaîner avec "Enfance" de Nathalie Sarraute (lu par mon fils aîné cette année pour les besoins de l'école, pas du tout la même enfance que celle de Gorki si j'ai compris).
le livre m'a plu. son enfance manifestement est pourrie mais il ne la raconte pas sur un ton geignard, au contraire avec beaucoup d'humour, de détachement.
immanquablement sa mère très stricte et peu affectueuse m'a évoqué celle de "vipère au poing" de Hervé Bazin. mais son portrait évolue au gré des années. elle finit par ne plus le battre puis par être décrite surtout par sa radinerie et son côté provincial (l'auteur adolescent et sa mère dans la capitale, sa mère qui discute les additions dans les restos, excellent).
le regard de l'auteur enfant unique sur le couple de ses parents est savoureux aussi. la gestion de l'argent du ménage, les déménagements, les disputes conjugales, le soupçon d'infidélité de son père.
ce qui m'a aussi intéressé, c'est le fait que l'auteur ait été battu, que cela semble courant, aussi bien dans les familles qu'à l'école. comme en Russie à la même époque ("enfance" de Maxime Gorki, où les enfants sont battus à tout propos). mais qu'il y a aussi des familles où les enfants ne sont pas battus (des voisins, famille de cordonniers). et à l'opposé, des familles où les enfants sont battus quotidiennement, parfois à mort (fille d'un collègue de son père, éminent professeur). c'est le point culminant du livre en matière d'émotions. moment où Jules exprime ouvertement sa révolte face au silence de ses parents et à l'impunité du père.

j'ai l'insurgé déniché dans les livres de mon frères, donc bientôt (mais je commencerai par le premier volume)

je reviendrai sur ce fil le jour où j'aurai lu "le bachelier". idem pour "l'insurgé". visionné à une époque une partie du "feuilleton historique" de Henri Guillemin sur la Commune mais m'y suis perdue (pour un tas de raisons). j'espère des livres de Vallès une nouvelle approche de la Commune, plus fructueuse cette fois.

C' est mon prof de philo qui m' a fait connaitre Jules Valles -et bien d' autres choses. Et j' ai pensé à lui souvent.

Je trouve qu'il n'a pas son pareil pour décrire cet âge, que nous avons tous vécu, d'idéalisme frondeur, mêlant ardeur, joie et pourtant désillusions.

On sait (plus tard !) que ces dernières finissent par tout balayer.

tina a écrit:

pourtant désillusions.

On sait (plus tard !) que ces dernières finissent par tout balayer.

Il ya de la jeunesse ici !
Et d'incorrigibles utopistes
J'ai découvert Jules Vallès en CM2 grâce à mon instituteur avec  le livre de lecture suivie L'enfant : j'avais adoré ..........

Donc Le bachelier et L'Insurgé, lus à la suite, après la lecture de l'Enfant, il y a plus de 20 ans.

Je suis touchée par la vie de cet homme, sa plume alerte, ses engagements et ses douleurs, accrochées à lui, comme des ombres.

J'ai littéralement vécu avec lui, assisté aux assauts, au malheur, à la misère.

Ayant eu la mauvaise idée de chercher des infos sur la Commune, je suis tombée sur des clichés de fusilllés.

Le choc.

Ce n'est pas hier, ici ou là, c'est éternellement et maintenant, ce combat perdu d'avance.

Entre les pouilleux, les puissants.

Mais ressort chez JV un fort sentiment : celui de la noblesse humaine.

De son irréductible sens de la justice.

C'est bouleversant.


..

heureusement Eglantine qu'il y a d'incorrigibles utopistes !

de plus en plus envie de le lire J. Vallès

Bédoulène a écrit:

heureusement Eglantine qu'il y a d'incorrigibles utopistes !

de plus en plus envie de le lire J. Vallès

Pas de problème, ça devrait t' emballer !
Mais c' est encore mieux de le lire jeune, Vallès montre le chemin de la nécessaire révolte.