Bretagne dans tous ses états

Ce matin, un journaliste
qui nous fait découvrir La Bretagne

Le mercredi 22 août 2007

Coups de coeur pour la Bretagne

Jean-Sébastien Gagnon

La Presse

Dinard, Saint-Cast Le Guildo, Kergoff, Quiberon ou Plouhinec : La Presse a vécu le doux plaisir du dépaysement en des terres familières, la Bretagne. Deux mille kilomètres de côtes, six coups de coeur.

Le cap Sizun et la pointe du Raz

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«Dernier stop avant l'Amérique.» Ce panneau, planté devant la pointe du Raz, rappelle au visiteur qu'il est sur le point d'atteindre, dans cet immense parc bordant l'Atlantique, l'une des extrémités du continent européen.

La région où gît ce Grand Site de France - une appellation destinée à protéger le secteur de l'appétit des développeurs - se nomme d'ailleurs le Finistère, littéralement la fin de la Terre, ou Pen Ar Bed, la tête de Terre en breton.

C'est dans ce coin dépeuplé de Bretagne que se conjugue le mieux le spectacle du ciel, de la côte et de l'océan. La pointe du Raz doit d'abord sa notoriété à l'éperon rocheux sur lequel s'abîment les flots, pointant vers le phare de la Vierge et au loin, le spectre de l'île de Sein.

Et pour peu que l'on quitte la Maison du site - sorte de centre d'interprétation de la faune et de la flore côtière - on atteint de longs sentiers déserts, juchés sur de hautes crêtes surgissant de la mer. La côte est d'ailleurs sillonnée par les Sentiers de Grande Randonnée, les fameux GR qui permettent de franchir à la marche près de 40 000 kilomètres sur le territoire français.

Le cap Sizun comprend aussi la pointe du Van, moins fréquentée que sa jumelle du Raz, et la baie des Trépassés, très belle plage préservée où seul siège l'hôtel de la Baie, un refuge d'où on peut observer les phoques jouant dans la mer.

À cinq kilomètres de là, à Plogoff, La Presse a dormi à la ferme de Kerguidy Izella (02.98.70.35.60), l'un des plus beaux Bed and Breakfast de la région. Les propriétaires de ce havre de paix, Annick et Jean-Noël Le Bars, sont des célébrités locales, eux dont les visages ornent certaines publicités du cap Sizun.

La péninsule de Quiberon
Voici une région qui ne pourrait être qu'une plage. Parfaite. Quatorze kilomètres de sable s'avançant dans la mer, reliés par un mince fil de bitume au continent. De chaque côté de cette île inachevée, des plages et des dunes à perte de vue, à l'ouest, livrées aux éléments et à la mer, à l'est, plus calmes et policées. Au plus fort de l'été, l'endroit est envahi par les touristes. Mais le reste de l'année, c'est le paradis de la mer et du farniente.

La Presse y a vu des surfeurs déjouant des rouleaux déconseillés aux baigneurs, des chars à voile filant sur les vastes étendues de sable libérées par la marée, et des marins récoltant les huîtres en eaux profondes ou naviguant vers Belle-Île-en-Mer, la plus grande des îles bretonnes.

Au coeur de Quiberon, le village, on achète du cidre, des conserves et des terrines de crabe pour un pique-nique sur la plage, et pourquoi pas, une nuit de camping sauvage sous l'oeil complaisant des pêcheurs à la ligne.

On quitte l'endroit à regret, sachant qu'il est probablement impossible de trouver mieux ailleurs pour qui le soleil est une religion.

Guérande
Petite ville ceinturée de murailles, Guérande ramène ses visiteurs aux premiers âges de la Bretagne. Fondée au VIe siècle, la cité s'est faite siège épiscopal en l'an 800, avant d'héberger la duchesse Anne, reine de France et patronne de Bretagne, en 1488.

La ville est entourée des marais salants qui font sa renommée depuis fort longtemps : les paludiers y pratiquent leur art depuis plus de 1000 ans ! La récolte du sel, entièrement manuelle, a lieu entre juin et septembre.

Flâner dans Guérande, c'est plonger dans des temps lointains qui rappellent Carcassonne, sans les clichés médiévaux un peu lourds. C'est siffler dans le déclin du jour une pinte d'Ar-Men, bière ambrée à base de blé noir, sous le vol fou des hirondelles.

En soirée, rendez-vous sur la terrasse du Vieux Logis, place de la Spalette, pour un repas d'huîtres et de viandes braisées : 70 euros tout compris, même le vin.

Pour le logis, La Presse suggère Le Tricot (02.40.24.90.72), un manoir du XVIIIe siècle avec chambres d'époque, mais surtout La Guérandière (02.40.62.17.15), hôtel particulier construit vers 1800 et doté de seulement quatre chambres.

Saint-Malo et la Côte d'Émeraude

De loin, elle ressemble à un Vieux Québec pelotonné contre la mer. Les hauts murs de pierre grise, les fenêtres aux carreaux bien droits, les pavés tassés comme dans un cageot de pommes : Saint-Malo évoque le départ d'une grande aventure qui finira par accoucher de la Belle Province.

C'est ici que Jacques Cartier est né, et qu'il a lancé ses vaisseaux en direction du Nouveau Continent. En flânant dans ses ruelles, on tombe vite sur la place du Québec, un square dominant la mer et inauguré par René Lévesque en 1984.

La ville, détruite à 80 % pendant la Deuxième Guerre mondiale, a été reconstruite avec une allure d'antan. Tout semble authentique, les cafés et leurs jolies terrasses, les marchands de dentelle et de fruits de mer. Tellement, parfois, qu'on se demande si ce n'est pas là qu'un aimable décor. Pourtant, une église, une école, un cabinet de dentistes ou d'avocats confirment qu'une vie s'agite bel et bien en son sein.

D'autres lui préfèrent Dinard, ville soeur juchée sur l'autre rive de la Rance et considérée, pour la beauté de ses plages ou le charme de ses villas, comme l'un des joyaux de la Côte d'Émeraude. La Presse suggère aussi Saint-Brieuc, Pléneuf et surtout Saint-Cast Le Guildo, vaste port de plaisance fort de sept belles plages, désertes en juin mais envahies par les navigateurs en été.

À Saint-Malo, La Presse a séjourné à l'hôtel Les Acacias (02.99.56.01.19), un établissement familial dont les chambres confortables donnent sur la mer. Situé un peu en retrait de la ville fortifiée, l'hôtel deux étoiles pratique aussi des tarifs plus commodes.

Le vent
Pour quiconque rêve de voile, la Bretagne est un passage obligé. Bien sûr, l'ensemble de l'estuaire breton se prête à la navigation. Mais surtout, la force des marées, des courants et la difficulté des plans d'eau en font une école sans pareil.

«Si tu te débrouilles en Bretagne, tu peux t'en tirer n'importe où», dit Marc Forget, médecin québécois qui a fait ses classes à l'école des Glénans, l'une des adresses les plus réputées au monde. Peu coûteuse, avec des installations à Brest, Paimpol et Concarneau, la formule des Glénans permet de passer ses brevets de navigation jusqu'au grade de moniteur. «Il faut aimer l'ambiance un peu boy-scout, prévient Marc Forget. On doit être prêt à faire le moussaillon, laver la vaisselle, torcher le bateau, peu importe son revenu ou son statut social.»

Plus flexible, la formule mise au point par la Ligue de Bretagne de voile et installée sur 36 plages de la péninsule (www.reseauppp.com) permet de s'initier au sport en fonction de ses goûts et de son rythme.

Le quart de la flotte nationale, qui compte 56 000 voiliers, est immatriculé en Bretagne. Pour voir la crème de la crème, il faut s'arrêter à La Trinité-sur-Mer, près du golfe du Morbihan. Dans cet ancien port de pêche, où il ne flotte plus que deux chalutiers, on peut souvent croiser des marins de légende comme Olivier de Kersauzon et Florence Arthaud. Y mouillent en tout temps des Formule 1 de la voile, des bêtes haut perchées qui tiennent plus de la gazelle que du bateau.

Grâce à un vent constant, des plages vastes et souvent désertes, la Bretagne est un paradis du kitesurf qui s'ignore. On s'imagine facilement déployer un cerf-volant de 9 ou 12 mètres sans craindre pour la sécurité du voisin. Mais La Presse n'a croisé qu'une école, faisant aussi office de centre de location, à Saint-Pierre Quiberon (Côte Sauvage, 02.97.52.39.90). Des centres de kitesurf logeraient aussi à Saint-Malo, Plounéour-Trez et Saint-Cast.

Les huîtres

C'est par les huîtres que les Bretons quittent leur gêne culinaire.

Hormis la crêpe éternelle, il n'existe pas de grande tradition gastronomique en Bretagne. Pas de fromage connu, pas d'identité vinicole. Rien. Un comble pour une région qui se dit le grenier de la France. Et qui s'explique, selon les historiens, par la pauvreté qui a marqué les lieux aux XVIIIe et XIXe siècles.

Mais les huîtres... Minérales ou crémeuses, cultivées au sol, sur table ou en eaux profondes, elles sont partout. Pas un chemin qui n'annonce une production conchycole, tellement qu'on s'y prend à garder couteaux et citrons dans le coffre à gants.

L'omniprésence des huîtres souligne aussi la mort d'un mythe : il n'y a pas de saison pour consommer le sain biploïde. Exit les mois en «-bre». Ici, la creuse et la plate se dégustent toute l'année, en décembre comme en mai. La différence ne tiendrait qu'à la difficulté du transport.

De Bretagne proviennent la majorité des huîtres de France, elle-même au premier rang européen. Mais les crustacés quittent rarement l'Hexagone : seulement 5 % de la production bretonne - 42 500 tonnes! - est vendue à l'étranger, essentiellement en Italie.

Ici, une aventure conchycole s'arrête nécessairement à Riec-sur-Bélon, berceau d'une petite plate au goût de noisette dont la saveur parfaite tient au mélange d'eaux douces et salées. À l'ombre du Château de Bélon, on se glisse de fines no. 4, rehaussées par juste ce qu'il faut de Muscadet. Pour les cracks de l'huître, c'est la fin du voyage, la petite Mecque du mollusque.

Super ce reportage des Cousins canadiens!
En plus cela m' adonné envie de faire des crêpes...allez zou c'est parti!

Quelques photos prises à Pont-Melvez, sur les hauteurs des ménés (montagnes en breton)....

Les éoliennes deviennent familières et décoratives

Quand le passé rencontre la haute technologie.....

Un chemin creux comme on en rêve....il ne manque plus que les korrigans

Bonjour Chatperlipopette
au fait, j'adore ton avatar
chaque fois que je le vois , je pense au chat botté


les éoliennes poussent commes des petits pains partout
détruit bien souvent le paysage bucolique....

C'est une illustration du "Chat botté"

Chatperlipopette a écrit:

C'est une illustration du "Chat botté"

habituellement je le voyais habillé ainsi
http://www.oomu.org/fichier.php?id=2020

mais je préfère de loin l'habillement de ton avatar
lui donne un air romantique

J'aime ce kiosque à musique et dès que j'ai l'occasion de le photographier....
ce matin, très tôt (il était 8h05), pas un chat dans le jardin public, seuls les camélias en fin de floraison, gouttant après une nuit pluvieuse, veillaient sur le kiosque. Le soleil pointait juste le bout de ses rayons et le calme citadin précieux!

Chatperlipopette a écrit:

J'aime ce kiosque à musique et dès que j'ai l'occasion de le photographier..

Tu as bien fait Chap'...il est d'un romantisme

aériale a écrit:

Tu as bien fait Chap'...il est d'un romantisme

tout à fait d'accord.. des photos trop jolies!!

Chatperlipopette a écrit:

J'adore celle la

En regardant les photos prises en Février dernier, j'ai retrouvé ceci:



Une curiosité bretonne (Bretagne terre évangélisée et croyante!)


La Nativité revisitée et rendue très humaine...le sacré peut se trouver dans le quotidien. Je n'ai pu m'empêcher d'être émue par ce joli spectacle d'un sentiment religieux profond.

Le presbytère et son calvaire de granit


L'anse d'un calme serein, à marée montante, en fin d'après-midi hivernal ensoleillé....moment propice à la méditation

Chatperlipopette a écrit:

L'anse d'un calme serein, à marée montante, en fin d'après-midi hivernal ensoleillé....moment propice à la méditation

Je le savais depuis longtemps - mais maintenant c'est plus qu'officiel - je suis masochiste.. où sinon pourquoi je me promène sur ce fil??
C'est bon que le départ est prévu pour... aujourd'hui en 8
Merci pour toutes ces jolies impressions