Lecture en commun : Albert Camus

Pour La Chute, c´est Amsterdam, où l´écrivain avait fait un voyage-éclair de 3 jours en 1954.
Amsterdam et ses canaux circulaires, ses habitants " filant rêveusement sur leurs noires bicyclettes à hauts guidons, cygnes funèbres qui tournent sans trêve, dans tout le pays, autour des mers, le long des canaux"

et bien sûr, Rembrandt, suggéré par CAMUS, dès le premier chapitre.
"A écouter leurs pas lourds, sur la pavé gras, à les voir passer pesamment entre leurs boutiques...Vous êtes comme tout le monde, vous prenez ces braves gens pour une tribu de syndics et de marchands, comptant leurs écus avec leurs chance de vie éternelle, et dont le seul lyrisme consiste à prendre parfois, couverts de longs chapeaux, des leçons d´anatomie? Vous vous trompez."

Je vais commencer "Noces" ce WE.

J'ai remarqué que plein de petits Camus m'attendaient dans ma PAL...
La peste, L'étranger, La chute, Caligula, Le mythe de Sisyphe... je vais commencer par ce dernier, que j'avais déjà lu il y a quelques années. Impression globale positive mais je ne m'en souviens plus dans les détails. Envie d'y replonger, donc.

Pour quiconque a lu Le mythe de Sisyphe et le discours de réception pour le Prix Nobel, Albert Camus a étiré la sauce dans L'homme révolté. Mon idée n'est pas encore faite sur le livre mais c'est mal parti un peu... Métaphysique par ci, métaphysique par là...

Tiens, tiens, on sera peut-être d'accord jacku... Le Mythe de Sisyphe me semble un peu trop... spéculatif. De bonnes intuitions de temps en temps, mais beaucoup de complaisance dans le discours.

Loin de moi, la mauvaise idée de brûler les étapes, mais voici le 3e tableau (présenté  à la fin du roman) dont il est question dans La Chute, et ce dernier- contrairement aux 2 premiers de Rembrandt, qui sont purement descriptifs- sera fondamental pour le dénouement en coup de théâtre de l´histoire que nous raconte CAMUS.
Plus que les 2 précédents ( de Rembrandt), ce dernier est  un élément qui dynamise le récit de Jean-Baptiste Clamance, le juge, héros de Camus.
Ce polyptique, réalisé par les frères Van Eyck ( L´agneau mystique) se compose de 12 panneaux, dont l´un, représentant " Les Justes intègres", fut volé en 1934, on sait par qui, mais ne fut jamais retrouvé. Hitler qui était sur sa piste s´arrangea pour faire ouvrir le cercueil, soupçonnant que son voleur se serait fait enterrer avec le tableau. Bredouille, Adolphe!
Mais ce n´est pas le sujet du livre, quoique... Un tableau avec un nom pareil ( LES JUSTES intègres) on brûle...

Oran suite...
On y trouvera, tout de même quelques avantages:
une cité reposante, une population sympathique et active, une vie des plus calmes..
Doit on s'en réjouir ou le redouter? Je me pose la question.

Avec un pareil titre "la peste" il est permis de s'inquiéter.

Trop calme, trop reposante, trop sympathique et inutilement active.
Quelques pages et Camus nous amène déjà à penser que le bonheur n'existe pas.

J'ai repris hier la lecture de L'homme révolté. Je retrouve davantage ce que j'apprécie chez Camus. Il n'en reste pas moins qu'il s'aventure dans des récifs et des terrains marécageux... Il faut lui donner ça au moins.

Fini de lire Le mythe de Sisyphe que je suis en train de digérer... pas mal, mais très théorique. Dans le même genre, je préfère l'illustration d'une pensée similaire par Cioran, par exemple (encore, oui, désolée).

Et comme j'ai lu La nausée de Sartre presque en même temps :

Citation :

« Les hommes aussi secrètent de l'inhumain. Dans certaines heures de lucidité, l'aspect mécanique de leurs gestes, leur pantomime privée de sens rend stupide tout ce qui les entoure. Un homme parle au téléphone derrière une cloison vitrée; on ne l'entend pas, mais on voit sa mimique sans portée : on se demande pourquoi il vit. Ce malaise devant l'inhumanité de l'homme même, cette incalculable chute devant l'image de ce que nous sommes, cette "nausée" comme l'appelle un auteur de nos jours, c'est aussi l'absurde. De même l'étranger qui, à certaines secondes, vient à notre rencontre dans une glace, le frère familier et pourtant inquiétant que nous retrouvons dans nos propres photographies, c'est encore l'absurde. »

Ma lecture du mythe de Sisyphe date quelque peu, coli. Tout ce que je peux dire, c'est que cette lecture m'avait quelque peu entiché puisqu'elle me permettait de remonter quelques fils intertextuels. C'est encore le cas dans L'homme révolté. Je vous en redonne des nouvelles. Pour Sartre, tout ce que nous pourrons dire... l'empreinte camusienne l'a marqué...

La chute, c´est l´histoire d´un homme (avocat) qui est témoin d´un drame dans lequel il choisit de ne pas intervenir.
Mais si voulez du moins condensé, vous avez le résumé de Darkanny

Merci pour le rappel du résumé de La chute

jack-hubert bukowski a écrit:

Ma lecture du mythe de Sisyphe date quelque peu, coli. Tout ce que je peux dire, c'est que cette lecture m'avait quelque peu entiché puisqu'elle me permettait de remonter quelques fils intertextuels. C'est encore le cas dans L'homme révolté. Je vous en redonne des nouvelles. Pour Sartre, tout ce que nous pourrons dire... l'empreinte camusienne l'a marqué...

Beaucoup d'intertextualité oui...
Et il me donne envie de lire Dostoïevski, le bougre !

Citation :

« Tous les héros de Dostoïevski s’interrogent sur le sens de la vie. C’est en cela qu’ils sont modernes : ils ne craignent pas le ridicule. »

« Si la foi en l’immortalité est si nécessaire à l’être humain (que sans elle il en vienne à se tuer) c’est donc qu’elle est l’état normal de l’humanité. Puisqu’il en est ainsi, l’immortalité de l’âme humaine existe sans aucun doute. »
Journal, Dostoïevski

Citation :

« La surprenante réponse du créateur à ses personnages, de Dostoïeski à Kirilov, peut en effet se résumer ainsi : L’existence est mensongère et elle est éternelle. »

Aaliz, Aériale et Kenavo!   Où êtes vous mes co-lectrices de la peste?
Au secours. Dépêchez vous les rats sont là!
Quelques cas isolés d'une étrange maladie? C'est ce qu'on voudrait nous faire croire...
Qui est donc ce narrateur mystérieux? Restera t il anonyme?
Je ne veux plus être seule à me poser toutes ces questions.   

unmotbleu a écrit:

Aaliz, Aériale et Kenavo!   Où êtes vous mes co-lectrices de la peste?
Au secours. Dépêchez vous les rats sont là!

 je vais commencer la lecture le week-end

unmotbleu a écrit:

Aaliz, Aériale et Kenavo!   Où êtes vous mes co-lectrices de la peste?
Au secours. Dépêchez vous les rats sont là!
Quelques cas isolés  d'une étrange maladie? C'est ce qu'on voudrait nous faire croire...
Qui est donc ce narrateur mystérieux? Restera t il anonyme?
Je ne veux plus être seule à me poser toutes ces questions.   

On est là Unmotbleu  

Mais honte à nous, on t'a laissée seule avec les rats! Je me suis engagée trop vite..j'avais oublié que Karoo venait à moi ce mois-ci, je suis une vile lâcheuse!

(Je vais tâcher de lire en parallèle le soir, mais c'est pas gagné. Je te dirai..)