Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Jonathan Coe

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chrisdusud
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyJeu 8 Jan 2009 - 20:51

sentinelle a écrit:
Pour en revenir à Douglas Kennedy, j'avais bien aimé Les charmes discrets de la vie conjugale mais j'ai l'impression que c'est son meilleur roman jypeurien
Mais franchement, Jonathan Coe, c'est autre chose mais pour s'en apercevoir, lisez les romans que je vous recommande innocent


Je ne deteste pas Douglas Kennedy. J'ai lu quelques uns de ses bouquins et cela se laisse lire...(sauf la femme du Vème que je n'ai pas du tout aimé). La ressemblance avec Jonathan Coe se situe pour moi dans cette écriture lineaire sans relief et une similitude dans le fond à travers des personnages qui se ressemblent.
Mais lorsque j'ai lu un livre très fort et dense j'ai besoin souvent d'alterner avec un livre de ce genre.
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyJeu 8 Jan 2009 - 22:28

Une écriture lineaire sans relief et une similitude dans le fond à travers des personnages qui se ressemblent ?
As-tu lu Testament à l'anglaise ? Je n'y ai pas du tout retrouvé ce que tu dis plus haut surpris
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Marko
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Marko


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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 15:56

La Pluie, avant qu'elle tombe est en librairie. 250 pages seulement, c'est bien pour le week-end! Very Happy

Le titre est tiré d'un album de Michael Gibbs et il est question dans le livre d'une musique qui s'inspire de l'album Slow Life de Théo Travis (musicien Jazz qui a joué avec David Sylvian). A se procurer sur youtube pour se mettre dans l'ambiance avant de commencer?

jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 Bythew10 jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 4824410

Theo Travis: Live
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kenavo
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 17:33

Puisque vous n'arrêtez pas d'en parler.. et que je reçois même des mp qui me le conseille diablotin je vais jeter un oeil à ce livre..
Ici pour l'instant un commentaire du Monde d'aujourd'hui

"La Pluie, avant qu'elle tombe", de Jonathan Coe : l'album du destin selon Jonathan Coe

Le Monde des Livres 08/01/09
Florence Noiville


Rationalistes s'abstenir. Le dernier roman de l'Anglais Jonathan Coe risque fort d'irriter tous ceux qui ne jurent que par le libre arbitre et l'idée que, au fond, "on est ce qu'on veut". Car le thème de Coe - attention, on a bien dit thème et non thèse, l'auteur étant trop habile pour asséner quelque vérité que ce soit - le thème de ce roman, donc, est tout autre. Il suggère l'existence d'un fil invisible qui courrait de génération en génération. Comme un lien souterrain reliant les individus, orientant leurs destinées et les façonnant à leur insu.

L'idée n'est pas neuve. Nerval, déjà, parlait de l'influence que peuvent avoir sur nous "des êtres que l'on n'a pas connus, des situations que l'on n'a pas vécues", mais qui pourtant modèlent nos vies. C'est exactement ce que Jonathan Coe met en scène dans La Pluie avant qu'elle tombe. L'histoire de trois générations de femmes, Beatrix, Thea et Imogen, irrémédiablement liées par la frustration, la rage, la violence des relations mère-fille et un désir de vivre qui, de façon récurrente, va transformer leur destin en drame. "Comme Beatrix, Thea et Imogen étaient vulnérables à l'amour, voilà le mot ; profondément, mortellement vulnérables."

Au début du livre, Rosamond, ancienne dactylo dans une maison d'édition, vient de se suicider. Elle lègue à Imogen, une arrière-petite-cousine aveugle, quatre cassettes de quatre-vingt-dix minutes qu'elle a soigneusement enregistrées à son intention, où elle commente vingt photos par ordre chronologique. Le lecteur se trouve ainsi placé devant un album de famille imaginaire, dont Jonathan Coe tournerait les pages avec malice et où chaque image s'éclaire à travers la voix d'une morte.

L'image et le son. La grande astuce de Jonathan Coe, c'est de jouer avec cette mémoire d'outre-tombe, ses trous, ses hésitations, ses tremblés, ses accélérations ou ses défaillances, pour distiller le suspense qui nous mènera finalement à ce secret bien gardé : la raison pour laquelle Imogen a perdu la vue.

DESTRUCTION PSYCHIQUE

Au passage, petite et grande histoire s'entrecroisent. L'Angleterre sous le Blitz, la vie rurale dans le comté du Shropshire après la guerre, l'homosexualité féminine dans les années 1970, un concert dans une église londonienne aujourd'hui : la bande magnétique est aussi celle du temps qui passe. Avec ces questions en filigrane : pourquoi chez certains êtres la destruction psychique est-elle programmée dès l'enfance ? Pourquoi ces femmes sont-elles aussi aveugles - c'est le cas de le dire - à l'engrenage de malheurs qu'elles reproduisent malgré elles ? Est-ce, comme le suggère Jonathan Coe, parce que la mémoire efface l'intolérable ? Parce que "l'esprit aussi a ses fusibles" ? "Il n'y avait pas de désordre, il n'y avait pas de hasard, écrit l'auteur. Il y avait un ordre, une cohérence à déchiffrer." Mais lequel ?

On reste un peu sur sa faim dans les dix dernières pages. Au moment de nous donner les clés, Coe file à l'anglaise, si l'on ose dire. Un coup de téléphone, et le bel édifice s'effondre. On lui pardonne la pirouette, néanmoins - sans doute n'avait-il pas d'autre conclusion possible. Et puis, en attendant, on a découvert un nouveau Jonathan Coe. Non pas celui des grandes fresques politiques et ironiques du temps du thatchérisme ou du blairisme. Non pas celui de Testament à l'anglaise ou de Bienvenue au Club (tous deux chez Gallimard), ces ouvrages tellement ancrés dans la vie politique de l'Angleterre qu'on avait l'impression de les lire d'un oeil tandis qu'on aurait feuilleté le Times de l'autre.

Non, ce que l'on découvre dans La Pluie, avant qu'elle tombe, c'est un nouveau Jonathan Coe. Plus feutré, plus intime, et se promenant avec une admirable aisance dans l'obscur labyrinthe de la psyché féminine. Un Coe subversif aussi. N'hésitant pas à pointer les contradictions du discours ambiant - celui qui affirme que chacun est seul responsable de son existence, et qui sous couvert d'épanouissement personnel exige de tous l'excellence et le sans-faute.

A la sortie de ce livre en Grande-Bretagne, un critique du Guardian remarquait que, si le nom de Coe n'avait pas été imprimé sur la couverture, personne n'aurait pu le reconnaître. Preuve que, moins prévisible que les personnages de son histoire, l'écrivain, lui au moins, ne roule pas sur les rails de la prédestination.


Source: ICI
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chrisdusud
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 17:49

sentinelle a écrit:
Une écriture lineaire sans relief et une similitude dans le fond à travers des personnages qui se ressemblent ?
As-tu lu Testament à l'anglaise ? Je n'y ai pas du tout retrouvé ce que tu dis plus haut surpris

Bon d'accord j'y suis allée un peu fort! Mais sincèrement je pense c'est agréable à lire, j'aime bien les lire mais ce ne sont pas des livres qui me marquent.
J'y ajouterai aussi D. Lodge.
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 20:10

Décidément, on arrivera pas à tomber d'accord chrisdusud laugh
J'aime bien aussi D. Lodge mais je trouve que son style se différencie également de celui de D. Kennedy et Jonathan Coe jypeurien

Comme je ne sais pas si tu as lu ou non Testament à l'anglaise, je te le conseille vivement, c'est son meilleur à ce jour, très caustique et mordant mais combien jouissif oui
Et très marquant aussi innocent


Dernière édition par sentinelle le Ven 9 Jan 2009 - 20:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 20:14

Merci pour la critique du monde Kenav, il me donne envie ce roman miammiam
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 21:55

Je n'avais pas encore fait attention à cet auteur, mais maintenant que j'ai lu tous vos commentaires, j'ai l'impression qu'il va m'intéresser.
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:07

Trouvé sur le net :

Citation :

Depuis Testament à l'anglaise, La Maison du sommeil et Bienvenue au club, il ne cesse de peaufiner l'œuvre la plus subtile d'outre-Manche, au coude-à-coude avec Ian McEwan.

Il a deux qualités: la générosité du regard et la douceur d'une prose de pure flanelle. Et deux sources d'inspiration: la fuite du temps et l'amertume qu'elle engendre, lorsque se fracassent les idéaux. Quant aux scénarios du Britannique, ils relèvent de la marqueterie: intrigues savamment ramifiées, partitions bruissantes de voix multiples, entrelacs d'affaires publiques et de vies privées, vertigineuses chorégraphies où le hasard n'est que le masque de la nécessité, c'est tout cela que distille la plume virtuose de Coe. Avec La pluie, avant qu'elle tombe, il se surpasse pour écrire un roman mélancolique, tchekhovien, où quatre femmes cousent et décousent leurs destins sur une trame familiale qui ne cessera de se déchirer.
Source : Le temps.ch

Il nous dit aussi :

Citation :
Cette fois, c'est un théâtre intime qu'il explore, en revenant à sa grande hantise - la question du temps.

«Tous mes romans, explique-t-il, ont à voir avec ça, avec les différentes manières qu'ont les gens de s'accommoder du passage inexorable du temps et du fait que nous n'y pouvons rien changer. Inévitablement, cela provoque de terribles désillusions parce que nos visions d'avenir sont toujours idéales, alors que la réalité est un cruel processus de réduction de cet idéal.»
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:18

Rien que pour contrarier Sentinelle diablotin je dirais que je n'ai pas trouvé du tout Testament à l'anglaise marquant, la preuve c'est qu'un an et demi après je ne m'en souviens pas du tout rire
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:20

Mais non, mais non, cela ne me contrarie pas du tout jemetate laugh

conciliabule Non mais sans blague, j'ai du mal à te croire là Shocked

Vous savez quoi les parfumés, il ne vous reste plus qu'à le lire, tout simplement, histoire de vous faire votre propre opinion Cool
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chrisdusud
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:38

sentinelle a écrit:
Décidément, on arrivera pas à tomber d'accord chrisdusud laugh
J'aime bien aussi D. Lodge mais je trouve que son style se différencie également de celui de D. Kennedy et Jonathan Coe jypeurien

Comme je ne sais pas si tu as lu ou non Testament à l'anglaise, je te le conseille vivement, c'est son meilleur à ce jour, très caustique et mordant mais combien jouissif oui
Et très marquant aussi innocent

Ok !Je vais le lire !
(Et heureusement que tout le monde n'a pas les mêmes goùts que moi.... Very Happy )
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptySam 10 Jan 2009 - 10:54

Lu ce matin dans Le monde des livres cette critique qui me fait penser que peut-être son dernier roman La pluie avant qu'elle ne tombe, est une occasion pour se refaire une opinion Wink

Citation :
Ce que l'on découvre dans La pluie avant qu'elle ne tombe c'est un nouveau Jonathan Coe, Plus feutré, plus intime, et se promenant avec une admirable aisance dans l'obscur labyrinthe de la psyché féminine. Un Coe subversif aussi. N'hésitant pas pointer les contradictions du discours ambiant- celui qui affirme que chacun est seul responsable de son existence, et qui sous couvert d'épanouissement personnel exige de tous l'excellence et le sans faute.
L'idée me plait Wink

En même temps la suite de l'article parait dire qu'il n'est pas significatif de son style ...Alors faudra en lire d'autres pour vraiment savoir en fait laugh
Citation :
A la sortie de ce livre en Grande Bretagne un critique du Guardian remarquait que si le nom de Coe n'avait pas été imprimé sur la couverture, personne n'aurait pu le reconnaître. Preuve que, moins prévisible que les personnages de son histoire, l'écrivain, lui au moins, ne roule pas sur les rails de la prédestination-Florence Noiville


Edit: Sorry, je n'ai pas vu que Kenavo avait recopié tout l'article!
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptySam 10 Jan 2009 - 12:06

En fait, il change assez souvent de style : La maison du sommeil est totalement différent de Testament à l'anglaise, qui doit être vu comme une grande satyre de notre société. Qui eux sont également différents des romans Bienvenue au club et de sa suite Le cercle fermé, où nous retrouvons une reconstitution d'une époque donnée (les années 70 et 90) mais aussi des personnages attachants qui prennent leur marque et qui vieillissent, avec le cortège des questions que peuvent se poser comme "qu"avons-nous fait de nos idéaux".

J'ai l'impression que son dernier La pluie avant qu'elle ne tombe est plus intimiste et qu'il laisse de côté sa propension à la critique sociale et politique.

Quoi qu'il en soit, on vient de me l'offrir miammiam
Et s'il en vaut la peine (ce que je ne doute pas), il sera prochainement proposer au cerclage Cool
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Marko
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MessageSujet: Re: Jonathan Coe   jonathan coe - Jonathan Coe - Page 3 EmptySam 10 Jan 2009 - 12:18

sentinelle a écrit:

J'ai l'impression que son dernier La pluie avant qu'elle ne tombe est plus intimiste et qu'il laisse de côté sa propension à la critique sociale et politique.

Il semble s'inspirer pour son personnage principal de l'écrivain Rosamond Lehmann célèbre pour son roman Poussière où elle évoque son homosexualité et les difficultés que cela représentait à son époque.
Et ce parallèle donne un peu l'impression que "La pluie avant qu'elle tombe" est une sorte de The Hours avec cette mise en abîme entre un écrivain célèbre, un personnage qui l'incarne et une lectrice (ou ici une confidente aveugle).

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