Bruno Réquillart [photographe]

Autoportrait

Bruno Réquillart (né en 1947 à Marcq-en-Baroeul)

Le parcours de Bruno Réquillart débute en 1968 avec des reportages témoignant de l’état d’esprit libertaire et militant propre à sa génération et à son époque. Sa rencontre avec Maurice Béjart et le Ballet du XXe siècle, qu’il photographie pendant trois ans, reste à ce titre emblématique. Mais l’expérience photographique se poursuit bientôt chez lui en marge du document et de la commande pour se concentrer sur le quotidien et sur les lieux qui lui sont familiers.
Sa démarche se fait alors conceptuelle, relève de l’inventaire et de l’accumulation de sujets soi-disant insignifiants (les séries s’intitulent Constats et montrent des éléments urbains : rideaux de fer, panneaux publicitaires, troncs d’arbres, etc.) : “j’avais à l’époque une sorte de boulimie de l’image, je faisais des prises de vues mais je ne développais pas mes négatifs”, raconte-t-il aujourd’hui. Mais sa curiosité visuelle est tout aussi révélatrice d’une histoire personnelle, d’un retour introspectif, d’un besoin “d’état des lieux”. L’entreprise, parsemée de quelques voyages en Europe, s’arrête brusquement en 1981. Persuadé d’en avoir terminé avec la photographie, Bruno Réquillart se consacre alors à la peinture ”pour essayer autre chose” et fait bientôt don à l’État (en 1992) de ses négatifs, de ses diapositives et de ses tirages.

Après une absence d’images qui dure presque vingt ans, s’opèrent un renouveau et un retour à la pratique. Depuis 2000, il photographie les paysages parisiens à l’aide d’un appareil panoramique. La ville, son lieu de vie, est à nouveau scrutée comme un inépuisable matériel visuel mais sa représentation, sans doute en raison du format, s’est enrichie d’innombrables détails, autant de microphénomènes ou d’anecdotes observés lors de ses déambulations.

source

Bruno Réquillart au château de Tours ?

Je partais pour surtout aller voir l'exposition de photographies locales de photographes locaux, la vie du coin des années 40 à presque aujourd'hui. Vendanges, lieux, changements de la ville... je ne devais que jeter un oeil en passant à l'expo Bruno Réquillart, à cause de la photo choisie pour pendouiller sur le mur du dit château :


parce que je suis plein d'a prioris et je me dis que non ça ne va pas être possible la photo sensuelle et libérée en noir et blanc.

Sauf que c'est tout différent de ça. Dans cette expo qui donne une vue sur ses deux périodes on passe des débuts documentaires et un peu convenus à des images à la fois factuelles et très construites (un poil trop centrées ou symétriques pour que je sois tout à fait à l'aise, mais) dans des noirs et blancs granuleux et travaillés et dans lesquelles la profondeur disparait souvent au profit du plan. Ce ne sont pas des tromperies ou trompe l'oeil mais un rapport à l'image cadrée et aplatie, sans être de l'abstraction puisque les sujets sont très concrets.


Le rapport à l'espace se retrouve quand des embrouillaminis végétaux prennent le premier plan de vues de Paris. Je dis chapeau pour la série sur le parc de Versailles, inattendu, grandiose et loin de ce que le lieu et le château peuvent donner d'horriblement écrasant.



Dans la seconde période les jeux de reflets échappent à l'anecdote pour rester dans ce souci de rapport contrariant et inquisiteur à la profondeur et si on découvre aussi de la couleur dans des photos d'oliviers qui réorientent l'horizon, c'est de voir des photos en noir et blanc actuelles ou presque de notre monde en couleur qui se trouve traduit avec autant d'évidence dans un noir et blanc qui appartient à l'image, à la photo plus qu'à l'objet photographié.

Échantillon très très complet dans le petit film(10 minutes environ) qui accompagne l'expo : clic

Et une présentation avec quelques images en plus : jeudepaume.org

J'ai finalement été plus qu'intéressé par cette découverte imprévue. (et relativement déçu par les photos locales).

Le film est très bien, merci Animal!
Tiens, j'ai du rater aussi le château de Tours.. Tours, sa cathédrale, point.

merci pour ce commentaire, bel espace d'expositions, tu nous en a déjà fait d'autres visites dans ce château de Tours, parfois on est récompensé de vivre dans la 'pampa'
tout comme Marie j'aime bien le film qui donne une bonne vue d'ensemble de ses photos... et naturellement le catalogue d'expo vient de s'ajouter à ma liste de Noël

mouais, je reste, malgré les dernières assez bonnes "visites", sceptique sur l'offre de cette pampa dans le domaine (vivement le temple consacré à Olivier Debré...). tu pourras nous dire si le catalogue est assez cohérent !

edit : je peux aussi aller t'en chercher un de catalogue, ça ne doit pas être compliqué  

animal a écrit:

mouais, je reste, malgré les dernières assez bonnes "visites", sceptique sur l'offre de cette pampa dans le domaine (vivement le temple consacré à Olivier Debré...). tu pourras nous dire si le catalogue est assez cohérent !

 et oui, je connais bien les avantages... et désavantages de la pampa

animal a écrit:

edit : je peux aussi aller t'en chercher un de catalogue, ça ne doit pas être compliqué  

merci, c'est très gentil pour l'offre

reçu le catalogue de l'expo qui est sublime... et ainsi j'ai eu l'envie de regrouper quelques messages parsemés ici et là sur le forum pour lui faire son fil...


Versailles, 1977

c'est une de Versailles cette dernière non ?

et bonne idée pour le fil.  

animal a écrit:

c'est une de Versailles cette dernière non ?

oui, tout à fait, je l'ai ajouté dans mon message
j'ai souvent un penchant pour le noir et blanc... mais lui, il arrive à en faire encore une fois des choses tout à fait extra, je suis admirative devant son travail