The Lunchbox [Ritesh Batra]

The Lunchbox
écrit et réalisé par Ritesh Batra (Inde)

Sélection Semaine de la Critique (Cannes 2013).

Date de sortie : 11 décembre 2013

Avec :

   
Nimrat Kaur


   
Irrfan Khan  

Bien plus romantique que Meetic, la lunchbox !
Il est de tradition qu’à Bombay les employés de bureau se voient livrer à leur travail une lunchbox (gamelle de repas) préparée par des restaurants spécialisés ou par leur épouse à la maison. Ainsi des millions de lunchboxes sont portées chaque jour par les « dabbawallahs », livreurs spécialisés qui ne se trompent jamais…ou presque !

Dans un immense bureau, Saajan, un homme solitaire et revêche est sur le point de prendre sa retraite.
Dans sa cuisine, conseillée par la voisine du dessus (qu’on ne voit jamais), Illa, une belle jeune femme au foyer, prépare avec amour les meilleurs repas pour un  mari qui lui accorde bien peu d’attentions et la délaisse. Une cuisine aux parfums de tendresse et de peine.
Chaque soir, lorsque son mari rentre, elle espère, en vain, des compliments jusqu’au jour où il lui dit qu’il en assez de manger tous les jours du  chou-fleur…Or Illa n’a pas cuisiné de chou-fleur !
C’est donc qu’il y a eu erreur dans la distribution !

Illa ne dit rien à son mari mais ajoute dans la lunchbox un petit mot qui parvient à Saajan, puisque c’est lui qui reçoit les repas qu’elle prépare.
Il s’en suivra par écrit un échange quotidien entre ces deux êtres isolés.
Le rêve prend place.
Je n’en dirai pas plus.

Il faut voir ce film charmant et mélancolique, aux personnages attachants, il fait du bien.
On en ressort plus heureux, avec un regard tendre et espérant sur la nature humaine, la possibilité de communiquer avec l’autre si différent, et de voir que la communication épanouit les êtres.
C’est si peu de dire cela, un peu « bateau », cliché… et pourtant c’est la force de ce film de le rappeler.
Le message est plus percutant encore lorsqu’il arrive, dans un festival,  après un certain nombre de films reflets de la noirceur, la violence et la désespérance de notre époque.

Bien dit coline ! Le film est une sorte de variation sur le thème de The Shop around the Corner, cette merveille de Lubitsch. J'y reviendrai lors de sa sortie. Ce Feel good Curry est absolument irrésistible.

traversay a écrit:

Ce Feel good Curry est absolument irrésistible.

Plus j'y repense et plus je réalise que c'est mon plus gros coup de cœur de ce festival.

je vais essayer de m'en souvenir jusqu'à sa sortie, en espérant que ça passe ici.

bande-annonce

Il me fait très envie aussi. Ce sera difficile d'attendre...

animal a écrit:

je vais essayer de m'en souvenir jusqu'à sa sortie, en espérant que ça passe ici.

bande-annonce

Arabella a écrit:

Il me fait très envie aussi. Ce sera difficile d'attendre...

Nous vous le rappellerons à temps! 
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre cinématographique mais c'est vraiment un tout bon film... 

J'ai eu un coup de cœur pour ce film. On en ressort heureux, le sourire aux lèvres et un certain humanisme accroché aux tripes. Pourtant il nous parle aussi beaucoup de solitude, d'enfermement mais jamais d'incommunicabilité définitive. Il y a toujours un espoir et cet espoir c'est aussi l'autre et le lien que nous pouvons tisser avec lui. Un film tendre, touchant qui effleure aussi, sans avoir l'air d'y toucher, pas mal de sujets. Un film à voir sans hésitation.

coline a écrit:

The Lunchbox
écrit et réalisé par Ritesh Batra (Inde)

Date de sortie : 11 décembre 2013

Nous allons le prescrire à tous les Parfumés à sa sortie dans la morosité de décembre!

coline a écrit:

The Lunchbox
écrit et réalisé par Ritesh Batra (Inde)

Il faut voir ce film charmant et mélancolique, aux personnages attachants, il fait du bien.
On en ressort plus heureux, avec un regard tendre et espérant sur la nature humaine, la possibilité de communiquer avec l’autre si différent, et de voir que la communication épanouit les êtres.
C’est si peu de dire cela, un peu « bateau », cliché… et pourtant c’est la force de ce film de le rappeler.
Le message est plus percutant encore lorsqu’il arrive, dans un festival,  après un certain nombre de films reflets de la noirceur, la violence et la désespérance de notre époque.

L'université de Harvard a réellement mené une enquête minutieuse sur le système indien des Dabbawalahs, soit la livraison quotidienne des déjeuners sur le lieu de travail des employés, repas concocté le plus souvent à domicile par leur épouse, voire par un restaurant. Résultat : un taux d'erreur quasi nul. A partir de cette pratique traditionnelle, le réalisateur indien Ritesh Batra, dont c'est le premier long-métrage après trois courts, a imaginé une erreur d'aiguillage qui va déboucher sur une relation épistolaire entre deux êtres délaissés, une femme au foyer et un veuf solitaire. Le scénario est imparable. Un "Feel good Curry", qui rappelle furieusement The Shop around the Corner, mais pas seulement. The Lunchbox est aussi un portrait de Bombay, une mégalopole avec ses foules empruntant les transports en commun, contrastant avec l'isolement de beaucoup d'individus, y compris au travail. Les scènes de bureau sont les plus drôles du film, avec leur minutage imperturbable dans un rituel qui ne souffre d'aucune entorse. Même regard bienveillant et néanmoins très vif sur la condition de la femme à la maison dont le seul dialogue est celui qu'elle entretient avec une voisine de l'étage au-dessus, ce qui nous vaut, là encore, des passages extrêmement amusants. Loin des batifolages flamboyants de Bollywood, sous couvert de comédie romantique, The Lunchbox est une oeuvre d'une pertinence sociale très forte, symbole d'un jeune cinéma indien indépendant (au même titre que Gangs of Wasseypur) qui, tout en développant des problématiques nationales, touche à l'universel. Le film se déguste chaud, ses saveurs doucement épicées constituant un véritable régal, dont la tendresse se marie parfaitement à une lucidité implacable. Un petit bijou à consommer sans modération.

Au risque d'insister...c'est le film à ne pas rater en ce moment!  

Ouaip, c'est un chouette film, et très agréable avec un humour très mesuré. Un très beau et émouvant portrait croisé de solitudes modernes qui met en avant ses portes ouvertes sans les embellir.

A ne pas aller voir le ventre vide, parce que le manger sert à reconstruire le lien dans le film, une satisfaction simple, un partage qui porte ses fruits sur toute une journée. Un beau et précieux symbole.

Discrètement la ville et la vie sont très bien mis en images, en plus ténu ça rappelle vaguement du Wong Kar Wai ancienne période, flâneur, avec un léger sourire.

Chouette film, bon film, beau film même.

Enfin s'il y a de l'humour c'est aussi tristoune.

Ah oui, les daba wallah ! Regardez un reportage sur leur organisation, si vous en avez l'occasion ; c'est bluffant, d'autant plus que certains d'entre eux sont analphabètes. Tout comme les dobi wallah, (blanchisseurs), qui savent toujours quel t-shirt/sari est à qui…
C'est un film que je veux voir, j'espère une sortie en DVD.

pas trop de souci pour la sortie dvd car coproduit par arte (entre autres), et c'est un film qui a droit à plusieurs semaines d'affiche et à une des moyennes salles du cinéma !

j'avais vu un truc très con (Top Gear, Jeremy Clarkson & co en Inde) mais ce qui était entrevu de cette activité était terriblement impressionnant.

animal a écrit:

Ouaip, c'est un chouette film, et très agréable avec un humour très mesuré. Un très beau et émouvant portrait croisé de solitudes modernes qui met en avant ses portes ouvertes sans les embellir.

[...]

Chouette film, bon film, beau film même.

Enfin s'il y a de l'humour c'est aussi tristoune.

  

pour préciser tout le bien que j'en pense (pour contrebalancer cette pointe de tristesse qui me reste), je dirai que ça m'a fait penser aux mêmes genres de discrètes qualités que celles qu'on peut trouver dans un film comme Une vie simple de Ann Hui (clic de fil).

c'est un film qui arrive à aborder ses sujets pas si simples avec énormément de délicatesse(s)... sans tirer sur les cordes sensibles pour s'en servir de ressort.