The Lunchbox [Ritesh Batra]

animal a écrit:

A ne pas aller voir le ventre vide, parce que le manger sert à reconstruire le lien dans le film, une satisfaction simple, un partage qui porte ses fruits sur toute une journée. Un beau et précieux symbole.

Dans l'émission Le Cercle, un critique a fait la même remarque que toi.   

J'suis comme le Panda, il m'a rendue triste ce film. Et j'arrive pas à en sortir...

Tu parles d'un Feel Good "Curry" - d'un film dont on sort heureux...

L'arnaque.
J'en chouinerais si je ne devais pas éviter la rouille à ma couronne...

(Mais il est très bon hein.
Mais il est telleeement triste)

Comme Queenie, je trouve ce film tellement triste, en fait tous les personnages sont pathétiques, même si le metteur en scène nous fait espérer, sourire, ce sont presque des fausses pistes.
Un beau film, mais à ne pas voir un jour de déprime...

C'set un petit film tout sympathique, tout public, parfait pour "voir en famille" pour les fêtes. Plein de bons sentiments et de héros gentils et un peu malheureux mais pas sans ressources. Le scénario est assez indigent, le langage cinématographique rudimentaire, mais l'Occidental met ça de façon très paternaliste sur le compte de la couleur locale , qui est un des côtés réjouissants du film.
Au total, si on réfléchit bien on se demande pourquoi on y a pris tant de plaisir. Et on décide que pour une fois, on pourrait se dispenser de réfléchir, prendre son plaisir au premier degré, et ça serait déjà très bien car ce  film a du charme et plein d'humour.
Une note d'espoir, aussi ("Les mauvaises locomotives mènent parfois à la bonne gare") : je ne l'ai  pas trouvé si triste.

J'ai aimé ces personnages, leur solitude et la tristesse qui sous-tend ce film qui a effectivement évité d'enfoncer le clou du feel good movie en choisissant une résolution réaliste et un peu amère mais lucide. Par contre je trouve cette histoire trop bien huilée, trop "jolie" dans son soucis d'humanisme et de générosité. Ce n'est pas vraiment du cinéma mais l'illustration sage et sans relief d'une de ces belles histoires qu'on aime parfois entendre nous raconter. Les situations sont à la limite du stéréotype et rien n'a vraiment de densité.  Il y a également un fond d'exotisme prétexte qui m'a frustré parce que j'ai eu l'impression que ce récit aurait pu se dérouler n'importe où dans le monde. A part ces plats préparés avec facétie (la tante invisible!) on ne voit pas grand chose de cette ville et des relations de castes qui ne sont qu'ébauchées (l'orphelin débrouillard qui aura son scooter notamment). Un film qui reste malgré tout distrayant et touchant. Pour le coup j'aurais presque préféré rester dans les stéréotypes et terminer en happy end. Histoire de voir ma mère sortir réjouie de ce film alors qu'elle l'a finalement trouvé tristounet et qu'elle a pas mal dormi   (elle a largement préféré le James Gray d'ailleurs).

ce que j'ai trouvé de plus touchant dans le film est justement dans la cohabitation du bien huilé, du trop beau pour être vrai (d'ailleurs...) avec ce qui ne va pas : les vies ratées ou qui ne sont pas ce qu'elles auraient du être en roue libre sur leur rail de convenance modernisée et sans faire apparaitre un recours à une sagesse traditionnelle. le suicide qui est évoqué, les visions de la ville, la grande lassitude enfermée, cachée... c'est vrai que dans la forme ça pourrait, peut-être, être un film de n'importe où ailleurs mais il s'en sort au moins bien.

un hapyy end en chanson ?   

Façon Bollywood   
Non j'aime que ce soit réaliste mais quitte à raconter une jolie histoire...

Je vous rejoins tous les deux, sur le côté bien huilé et le film irréaliste qui, pourtant, essaye de rester ancré dans une réalité.
J'aurais aimé, comme Marko, qu'il choisisse franchement le conte, la caricature et l'happy end. Parce qu'au final, tout reste en surface, superficiel, avec un goût de divertissement doux et porteur d'espoir... alors que bon... tout le monde reste coincé dans sa solitude.
Une vraie arnaque, j'vous dis !
On nous ment sur la marchandise !

(Quoique certains le trouvent vraiment réjouissant et c'est tout. Alors, j'ai pas laissé les bons côtés prendre le dessus.)

Queenie a écrit:

au final, tout reste en surface, superficiel, avec un goût de divertissement doux et porteur d'espoir... alors que bon... tout le monde reste coincé dans sa solitude.
Une vraie arnaque, j'vous dis !
On nous ment sur la marchandise !

(Quoique certains le trouvent vraiment réjouissant et c'est tout. Alors, j'ai pas laissé les bons côtés prendre le dessus.)

Un goût de divertissement doux et porteur d'espoir...Cela m'a suffi...

Je rejoins vraiment ceci:

Topocl a écrit:

Une note d'espoir, aussi ("Les mauvaises locomotives mènent parfois à la bonne gare") : je ne l'ai pas trouvé si triste.

-The Lunchbox-

J'ai pris beaucoup de plaisir à voir ce film. C'était un second choix (Panne de pellicule pour Le géant égoïste, puis mauvaise aiguillage des salles pour Tel père tel fils) mais les coïncidences sont parfois bénéfiques. J'avais lu que vous aviez apprécié dans l'ensemble, mais les quelques réticences de Marko et Queenie m'avaient un peu mis le doute. Eh bien tant mieux, la surprise n'en n'a été que plus douce. L'histoire est toute jolie (ce principe du partage autour du repas pour deux êtres coincés dans leur solitude, par l'intermédiaire de lunchbox) les interprètes très attachants,  la toile de fond attirante (l' aperçu de la vie indienne est sans doute succinct, mais ce n'est pas le but premier du film) avec ce portait d'un Bombay dénué de paillettes où des milliers de gens se croisent dans la plus parfaite insignifiance (c'est assez probant dans les transports où sourire à une petite vieille semble louche, et au bureau où déroger au timing prévu apparaît comme une incorrection flagrante) Mais vous l'avez déja noté.

Bien sûr la fin est un peu tristoune, mais tant mieux, elle évite le surdosage de romantisme qui fait néanmoins beaucoup de bien, et qui démontre que l'on peut donner un ton humaniste tout en restant campé dans la réalité. Le cinéma c'est aussi cela et cela doit le rester parfois. J'ai vraiment apprécié cette retenue, également dans l'interprétation parfaite de ces deux acteurs. J'en suis sortie enchantée!



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topocl a écrit:

Une note d'espoir, aussi ("Les mauvaises locomotives mènent parfois à la bonne gare") : je ne l'ai  pas trouvé si triste.

Moi-même, je trouve qu'il y a une note d'espoir à la fin du film.

Spoiler:

C'est ouvert. J'aime bien.

C'est vrai que j'avais du mal à comprendre les trajectoires de chacun à la fin. C'est un peu confus. Je les croyais résignés.

C'est ce que j'avais ressenti.

Marko a écrit:

C'est vrai que j'avais du mal à comprendre les trajectoires de chacun à la fin. C'est un peu confus.  Je les croyais résignés.

J'ai compris ainsi aussi! Peu d'espoir des deux côtés, et cette image finale qui finit dans le train où il reste fasciné par les mains du vieille homme qui lui parle. La vieillesse en solitaire comme seule possibilité?