Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 John Kennedy Toole

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Steven
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyMer 18 Avr 2012 - 13:25

Il nous raconte son histoire quand il quitte la vallée, dans un train. Il doit avoir environ 15 ans. Le train qu'il prend fait remonter, lointain écho, un train qu'il a eu en cadeau pour ses 4 ans. On le suit donc pendant 10 ans. Il a une vraie place, même si c'est son regard sur les autres, membres de sa famille, personnages de la vallée, qui donne le sel du roman. Mais il a une place, s'exprime, donne son ressenti, ses sentiments.

Pour le ton, je l'ai trouvé bien différent de La conjuration des imbéciles, avec quelques similitudes quand même. Le personnage principal est différent, dans les deux livres, mais à l'inverse d' Ignatius, David prend sa différence en pleine figure et ça semble li faire mal.
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyMer 18 Avr 2012 - 19:40

Double argument à présent m'incitant à lire ce livre :
- Mon amour pour John Kennedy Toole (ou devrais-je dire pour La conjuration des imbéciles ?) aime
- La perspective d'une lecture comparée de ses deux romans diablotin
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyLun 17 Sep 2012 - 16:43

Je viens de finir "la conjuration des imbéciles". Le livre a été magnifiquement résumé par beaucoup d'autres lecteurs.
J'ai apprécié le style assez versatile de Toole. Les conversations entre Ignatius et sa mère sont sur ce point assez drôle. L'histoire est loufoque, les personnages très variés viennent de milieux très différents et ont des croyances différentes (homosexuel, patron de grande entreprise, noir martyrisé, danseuse...). Pourtant tous aspirent finalement à la même chose : une sorte d'intégration/reconnaissance par la société. Seul Ignatius cherche l'inverse et par la même occasion fait ressortir les désirs de ceux qui l'approchent.
Un roman très divertissant mais qui m'a fait aussi réfléchir sur mes aspirations quant à ma vie future. J'avoue aussi m'être attaché quelque peu à cet Ignatius, ours couard, grande gueule mais beau parleur.

Du coup après avoir lu les messages précédents, j'ai bien envie de lire la bible de néons.

Sinon pour l'édition j'ai lu dans celle-ci (1982 je crois) :
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyMar 16 Oct 2012 - 19:29

Je sais que la LC n'est pas encore commencée, mais j'ai déjà lu ce livre il y a un petit moment, et je l'ai relu récemment... Je poste donc mon commentaire sur ce fil, ce qui ne m'empêchera pas de participer aux commentaires de la LC.

La Conjuration des imbéciles (1980)


John Kennedy Toole - Page 5 418a3510

Au frémissement de moustache, un remugle de décadence parvient jusqu’à vos narines éclairées… Sans doute faites-vous partie des anachroniques de l’acabit d’Ignatius Reilly. Dans ce cas, autant vous prévenir tout de suite : la lecture de la Conjuration des imbéciles vous fera l’effet d’une révélation. Mieux que Batman, presque équivalent à Boèce, Ignatius se situe droit dans la lignée des contempteurs de leur époque. Lorsque les vices décriés par les bonnes mœurs –saleté, misanthropie, exclusion sociale et professionnelle- deviennent les totems revendiqués de la lutte contre le nivellement par le bas, Ignatius Reilly fait figure d’orateur hors-pair, toujours sûr de lui et des théories uniques dont il s’est fait l’auteur.


A contre-courant de tout et de tout le monde, Ignatius mène une vie qui se constitue à l’exact opposé du rêve américain. A trente ans, après avoir passé près de dix ans à l’université pour ramener une licence qui ne lui servira jamais, il retourne vivre chez sa « manman » dans un pauvre taudis entouré de voisins suspicieux et racoleurs. Entre joutes verbales et confrontations physiques, le fils et sa mère passent leur temps à se contredire à la manière d’un vieux couple à la relation platonique. Leurs sorties se limitent à la vieille boîte miteuse des « Folles nuits » -avec « bouligne » quelquefois pour la mère Reilly qui désire se socialiser et cinéma pour Ignatius qui, en observateur attentif de la décadence de son époque, n’assiste qu’aux séances des films les plus populaires afin de s’insurger contre le lavage d’esprit dont sont victimes ses contemporains. Gare ! La colère bloque le mécanisme d’ouverture de son anneau pylorique –qui ne l’empêche cependant pas de se nourrir de macarons, de beignets et de hot-dogs maintenant son obésité maladive-, et pour pallier à cette réaction psychosomatique, Ignatius déverse sa bile noire dans des montagnes de petits cahiers, tous gribouillés, à moitié achevés lorsqu’ils ne sont pas à peine commencés.


Ces petits cahiers froissés, recouverts de miettes de beignets et de traces de sperme, constituent un chef d’œuvre de politiquement incorrect. Leur humour ravageur tient à la fois à leur audace et au fossé qui les sépare du sérieux de la démarche d’Ignatius et de l’incohérence absurde de ses propos. Ses théories relèvent du surréalisme mais rien n’y fait : Ignatius s’y accroche avec conviction et ne doute jamais une seconde qu’il détient la vérité contre tous.


Personnage buté, grotesque, misanthrope, Ignatius est pourtant revigorant et libérateur. Qui ne lui a jamais été semblable une fois dans sa vie ? Il est le reflet de nos pensées les plus extrêmes, celles qu’on ressent parfois subrepticement avant de les chasser, rattrapés par la bonne couche de vernis policé et civilisé qu’on se doit de s’imposer pour vivre en bons termes avec la civilisation. Ignatius est drôle parce qu’il ose et assume l’insanité de ses convictions. On l’admire parce qu’il est sûr de lui, et on l’envie parce qu’il ne doute jamais et ne démord pas de ses théories, même dans l’adversité. Il est un personnage entier et honnête et même s’il n’a certainement pas les pieds sur terre, il vit dans un monde qu’il est le seul à percevoir de cette manière.


Sans se limiter à Ignatius, les personnages qui l’entourent –sa mère Reilly, son employeur Levy, son amie-ennemie Myrna, le policier Mancuso, le pédérastre Dorian…- constituent des figures secondaires atypiques, complètement anormales elles aussi mais d’une manière plus conventionnelle. Car Toole a ce talent : révéler, à travers l’excentricité d’Ignatius, la folie tout aussi vive qui touche ceux dont les comportements sont pourtant validés par la civilisation. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la Conjuration des imbéciles : en s’exprimant d’un ton pince-sans-rire, John Kennedy Toole nous fait comprendre qu’Ignatius n’est pas plus dérangé qu’un autre, et il met ainsi en avant toute la folie des comportements contemporains.


Une lecture exaltante et excitante qui nous fait voir le monde à travers le prisme « du bon goût, de la décence, de la géométrie et de la théologie » -valeurs sûres et définitives d’une civilisation qui se respecte.


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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyMar 16 Oct 2012 - 19:31

Quelques exemples des fameux écrits répertoriés dans les cahiers d'Ignatius ?

Citation :
« L’humble et vieux paysan, Pierre Laboureur, alla en ville afin de vendre ses enfants aux seigneurs de l’Ordre Nouveau, pour que ces derniers les utilisent à des fins pour le moins douteuses. (Voir Reilly, Ignatius J., Du sang sur les mains : Ce qu’il y avait de criminel dans tout cela, Une étude de quelques abus choisis parmi les plus représentatifs du XVIe siècle. Monographie, 2 pages, 1950, section des livres rares, couloir de gauche, deuxième bibliothèque du mémorial Howard-Tilton, Université de Tulane, La Nouvelle-Orléans, Louisiane. Note : J’ai fait donc de cette monographie singulière à la bibliothèque et la lui ai adressée par la poste. Je n’ai donc aucune certitude quant au fait que le manuscrit ait ou non été accepté. Il risque d’avoir été jeté à la poubelle, parce qu’il était rédigé au crayon, sur du papier de brouillon). Le cercle s’était élargi. La grande chaîne de l’être s’était rompue aussi facilement que la chaîne que forme un idiot à l’aide de trombones. Le nouveau destin de Pierre serait désormais tissé de mort, de destruction, d’anarchie, de progrès, d’ambition et d’amélioration personnelle. Destin hideux s’il en fut : il devait désormais affronter l’ultime perversion : ALLER AU TRAVAIL. »

Citation :

« Si Roswitha était encore parmi nous, nous nous tournerions vers elle pour solliciter ses conseils. Avec l’austérité tranquille de son monde médiéval, la célèbre nonne de Gandersheim exorciserait de son regard pénétrant de Sibylle légendaire les horreurs qui se matérialisent devant nous sous le nom de télévision. S’il était seulement possible de juxtaposer le globe oculaire de cette sainte femme et un tube cathodique, rapprochement facilité par la similitude des formes et des conceptions, à quelles explosions fantasmagoriques d’électrodes n’assisterait-on pas ! Les images de ces enfants lascivement virevoltants se décomposeraient en autant d’ions et de molécules, effectuant la catharsis que réclame nécessairement cette tragédie : la corruption des innocents. »


Une tranche de vie parmi tant d'autres dans la vie d'Ignatius...
Citation :

« Bondissant vigoureusement sur le flanc, Ignatius sentit monter un rot dans sa gorge mais, quand il ouvrit la bouche pleind ‘espoir, il n’émit qu’un hoquet ridicule. Cependant, le mouvement avait produit quelques effets physiologiques. Ignatius tâta la modeste érection qui piquait du nez dans le drap, referma la main dessus, et demeura immobile, cherchant à décider ce qu’il allait faire. Dans cette posture, sa chemise de nuit de flanelle rouge remontée sur la poitrine, son gros ventre saillant sur le matelas, il songea avec quelque tristesse qu’au bout de dix-huit ans de pratique de son violon d’Ingres il avait fini par en faire seulement un acte physique mécanique et répétitif, dépourvu de toutes les frasques de l’imagination et de l’invention qu’il avait autrefois été en mesure d’y apporter. Il n’avait pas été loin de se hausser jusqu’à l’œuvre d’art, jadis, pratiquant son violon d’Ingres avait l’adresse et la ferveur d’un artiste, d’un philosophe, d’un universitaire et d’un gentleman. Il conservait encore, dissimulés dans sa chambre, divers accessoires qu’il avait autrefois utilisés, un gant de caoutchouc, un fragment d’ombrelle de soi, un pot de col-cream. Il avait fini par trouver trop déprimante la nécessité de les ranger une fois que tout était fini. »


Une missive envoyée par Ignatius à un professeur qu'il ne devait certainement pas porter dans son coeur...

Citation :
Votre totale ignorance de ce que vous faites profession d’enseigner mérite la peine de mort. Vous ignorez probablement que saint Cassian d’Imola mourut sous les coups de stylet de ses élèves. Sa mort, martyre parfaitement honorable, en a fait le saint patron des enseignants.
Implorez-le, stupide engeance, minable joueur de golf, snobinard des courts, lampeur de coquetèles, pseudo-cuistre, car vous avez effectivement grand besoin d’un patronage céleste. Vos jours sont comptés mais vous ne mourrez pas en martyr, car vous ne défendez nulle sainte cause –vous mourrez comme le fieffé imbécile, l’âne bâté que vous êtes.
ZORRO.
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyVen 19 Oct 2012 - 9:29

La conjuration des imbéciles

Ignatius J. Reilly a 30 ans. Orphelin de père, il vit pauvrement chez sa mère qui le vénère et le couve comme un petit garçon qu’il est probablement encore. Ignatus est odieux avec elle : intransigeant et tyrannique, il a fait d’elle son esclave personnel, la conduisant de façon insidieuse dans l’alcoolisme. Oisif et hypochondriaque, Ignatus passe ses journées à ne rien faire d’autre que de s’abrutir devant la télévision à regarder des émissions idiotes qu’il déteste, à rédiger des pensées (sa vision du monde) dans carnets que personne ne lira et à surveiller son anneau pylorique qui se ferme à la moindre contrariété. Ce Don Quichotte égocentré de la Nouvelle-Orléans voue une haine farouche à la société et à l’époque dans laquelle il vit. Incroyablement érudit, il considère ses contemporains comme des crétins (sa mère comprise). Misogyne, raciste et imbu de lui-même, sa bulle finit toutefois par éclater quand sa mère a un accident de voiture et se trouve dans l’obligation de rembourser des dégâts très au-dessus de ses moyens : Ignatus est alors obligé, pour la première fois de sa vie, de chercher du travail.
J’ai été attiré par les nombreux dithyrambes qui foisonnent sur la toile à propos de cette œuvre d’exception qui consacra l’auteur d’un Pulitzer posthume en 1981. Qualifiée de chef-d’œuvre comme il en paraît peu par siècle, ce livre à fort potentiel était l’un de ceux que je désirais lire depuis longtemps. J’en attendais énormément, m’attendant à la lecture de l’année. Mais Ignatus ne m’a pas semblé drôle. Loin de là. Je l’ai au contraire trouvé déplaisant, agaçant. Je n’avais pas envie de rire, mais plutôt de lui envoyer la paire de gifles que sa mère aurait dû lui donner depuis fort longtemps. Un texte loufoque et déjanté qui aurait pourtant pu me captiver si j’avais réussi à me départir de la profonde antipathie que j’éprouvais pour ce gros bonhomme nanti de son éternelle casquette verte à rabats. Mais le récit manque cruellement de rythme : une succession de tableaux absurdes que l’auteur enchaine jusqu’à plus-soif les uns derrière les autres.
Un livre dans lequel je ne suis pas parvenu à entrer. Un train dans lequel je ne suis pas parvenu à monter : je me suis accroché vainement durant une centaine de pages avant que l’exaspération finisse par l’emporter. Ce n’était peut-être tout simplement pas le bon moment.
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyVen 28 Déc 2012 - 14:53

Je viens de terminer "la conjuration des imbéciles"

tout d'abord merci à Exini de m'avoir fait découvrir cet auteur et ce livre.

Que dire qui n'est déjà été dit ! Du plaisir à cette écriture au rythme changeant ; des pauses à la lecture des "lettres". Tous les personnages sont croqués avec minutie. Même si Ignatius est l'organe de poids, les personnages qui gravitent autour de lui sont essentiels à sa compréhension. Intelligent, érudit, critique, je le trouve aussi roué et narcissique. Il ne doute de rien, ses valeurs et sa vision du monde sont selon lui seules utiles à l'humanité.
Il est en décalage par rapport à son siècle, notamment son parler. La fin nous laisse entrevoir son impossibilité à changer.

Un très agréable moment de lecture !

même si il m'a un peu énervée l'Ignatius par moment et ses rots aussi !
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MessageSujet: message   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyVen 30 Aoû 2013 - 6:36

La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole.

Voici un roman que je qualifierais de burlesque, extrêmement drôle, paru dans les années 80 après avoir été écrit dans les années 60 par un jeune écrivain, John Kennedy Toole, qui s'est suicidé à l'âge de 32 ans parce qu'il se croyait un écrivain raté, son roman n'ayant pas trouvé d'éditeur. Sa mère, après sa mort, a fait le forcing auprès d'un éditeur et celui-ci, conquis, a publié le livre qui a obtenu par la suite le prix Pulitzer et un succès considérable.

L'histoire: Ignatius, un jeune homme obèse, bardé de diplômes notamment en littérature médiévale, hypocondriaque (taraudé par son anneau pylorique), anti-social, méprisant la société de consommation prônant la réussite à tout prix, vit à la Nouvelle Orléans avec sa mère quelque peu (beaucoup) alcoolique, sans travailler, la plupart du temps reclus dans sa chambre où il écrit de nombreux cahiers, un journal où il relate ses pensées, sa vie présente et passée.

Tout un tas de personnages loufoques l'entourent et c'est hilarant..mais pas que, la condition des noirs est bien décrite au passage, tout comme la Nouvelle Orléans.

Ignatius a un sens de la répartie absolument éblouissant, ses envolées "érudites" confrontées à des gens très simples, des employés de bureau, une entraîneuse de boîte de nuit, une communauté d'homosexuels, l'agent de police Mancuso , un serial gaffeur en quelque sorte, sa propre mère : Mme Reilly et une de ses amies étudiantes, Myrna, une jeune femme qui prône une révolution par le sexe, avec laquelle il  entretient des rapports épistolaires extrêmement conflictuels, sont hilarantes.


Sa vie se complique lorsqu'à la suite d'un accident de voiture au cours duquel sa mère, ivre, emboutit une maison et devant payer les dégâts l'oblige à trouver un travail, lui qui, en dehors de son lit, passe une partie de son temps au cinéma. Séances au cours desquelles il vitupère à haute voix contre les acteurs et actrices...

Il parvient à trouver deux emplois où il sème la pagaille, évidemment.

" J'ai entrepris de me présenter au bureau une heure après l'heure convenue. De cette manière, je suis beaucoup plus frais et reposé quand je me présente et j'évite la première heure blafarde de la journée de travail, au cours de laquelle mes sens encore engourdis font de toutes les tâches de véritables pensums.Je constate qu'en arrivant plus tard j'ai considérablement amélioré la qualité de mon travail".

Santé : mon anneau pylorique s'est fermé tout à fait violemment cet après-midi, quand M. Gonzales m'a demandé de faire une longue addition pour lui. Quand il a vu l'état dans lequel sa requête m'avait plongé, il a eu la délicatesse de faire son addition lui-même. J'aurais préféré éviter cette scène, mais mon anneau l'entendait autrement. Ce directeur de bureau risque d'ailleurs de se révéler importun à l'usage".

On ne s'ennuie pas une seule seconde; c'est truffé de dialogues très drôles.

Quelle imagination ! bravo 

A lire et relire rire
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptyVen 20 Mar 2015 - 22:27

La conjuration des imbéciles a été une révélation pour moi, et c'est, avec Voyage au bout de la nuit, un des rares bouquins que je suis certain de relire régulièrement. J'ai l'habitude de noter des passages quand je lis, de recopier pieusement des paragraphes inspirés dans un fichier, que je relis de temps à autre, et je n'ai rien pu noter dans la Conjuration, car pour bien faire il m'aurait fallu recopier tout le roman.
Je crois que c'est le livre le plus drôle que j'aie eu à lire jusqu'à présent, j'ai complètement adhéré à l'humour si particulier de John Kennedy Toole, et rien qu'en repensant aux frasques d'Ignatius Reilly, j'en ai le sourire aux lèvres. Peut-être aussi me suis-je identifié à ce personnage haut en couleurs, en lutte constante contre tout ce qui se présente, et débordant d'imagination.

J'ai également lu La bible de néon dans la foulée, rien à voir, une histoire plus tendre dont il me reste moins de souvenirs aujourd'hui, simplement celui d'un écrivain génial parti beaucoup trop tôt.
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MessageSujet: La conjuration des imbéciles   John Kennedy Toole - Page 5 EmptySam 21 Mar 2015 - 7:14

Ah Arturo...je me sens tout à coup moins seule Wink J'ai aussi adoré "Voyage au bout de la nuit" de Céline..

J'ai recommandé ce livre à ma soeur qui n'a pas du tout apprécié !

je note la bible de Néon, je vais essayer de le trouver bonjour
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MessageSujet: Re: John Kennedy Toole   John Kennedy Toole - Page 5 EmptySam 21 Mar 2015 - 8:37

Moins seule Simia ? Mas je pense que beaucoup ont suivi les aventures d' Ignatius avec délice, du moins avec plaisir !

Pour ma part, il pourrait figurer parmi mes livres de chevet (s'il me prend un jour l'idée d'en avoir ne serait-ce qu'un, voire plusieurs).
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