Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Marc Dugain

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topocl
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyDim 23 Sep 2012 - 9:45

Igor a écrit:
Avenue des géants
Je ne sais que penser de ce livre sinon qu'il est super bien écrit. Difficile à lâcher une fois ouvert.
Et pourtant, pourquoi s'intéresser à ce type qui se pense républicain, honni la contre culture est plus intelligent que les autres et tue à cause de ou par la faute de... Pas la sienne en tous cas! Mère castratrice, père absent, comme d'hab quoi.
Bref il m'emmerde!

Mais que M. Dugain est fort dans son art.
Allez, vivement son prochain avec j'espère un sujet plus stimulant.

bravo Igor tu dis en 4 lignes ce que je pense en une page. Je rigole en pensant à certaines de tes remarques sur ton incapacité à traduire tes ressentis de lectures nanana
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyDim 23 Sep 2012 - 10:01

J'ai lu les commentaires ou vous avez tout dit et bien dit.
Ça a éclairci ma pensée et ainsi aller à l’essentiel de mon ressenti. Et d'ailleurs , je vous remercie pour cela. sourire
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyDim 23 Sep 2012 - 10:30

Aucune excuse. On ne te croira plus!
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyLun 24 Sep 2012 - 11:21

Igor a écrit:
J'ai lu les commentaires ou vous avez tout dit et bien dit.
Ça a éclairci ma pensée et ainsi aller à l’essentiel de mon ressenti. Et d'ailleurs , je vous remercie pour cela. sourire
En bref, un très bon livre sur un sujet qui ne passionnait guère...
Marc Dugain est vraiment très fort pour susciter ce genre de sentiments ambigus !
J'ai encore Une exécution ordinaire dans ma PAL, moi !
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyMer 24 Oct 2012 - 10:38

Avenue des géants

« L’homme ne nait pas bon pour être ensuite corrompu par la société. C’est un reptile poursuivi par une civilisation à laquelle il essaye en permanence d’échapper. »

Il y a les ouvrages qui ne m’inspirent pas ; le sujet, sans aucun doute qui fait barrage. Avenue des géants est de ceux- là : remarqué, approuvé, mais…rien à faire, il fait peur !! Et hasard, il m’est arrivé un peu par obligation. Je l’ai ouvert, à reculerons, au dernier moment….et je ne l’ai pas lâché…. Comme quoi !!!
Marc Dugain se met dans la peau d’un type dont on voudrait pour rien au monde croiser le chemin, ni même pour celui de vos pires ennemis.
Librement inspiré d’une histoire vraie, celle du monstre (au propre comme au figuré d’ailleurs) Ed Kemper, Al Kenner dans le livre, Avenue des géants décortique, dissèque par le mot, et le style la personnalité profonde de Al Kenner. Nous sommes aux USA, juste après l’assassinat de Kennedy ; nous traversons la décennie « peace and love », celle des communautés hippies, de la contre- culture, la période qui marque le retour des vétérans du Vietnam ….
A quelques exceptions près, c’est lui, qui s’exprime. Ce « Je » donne une dimension particulière, et, surtout une légitimité à cette histoire qui ne laisse pas indemne, et laisse son lecteur scotché. Formidablement écrit, Marc Dugain, s’attache à faire parler son personnage, sans chercher à le dédouaner, ni à l’accabler d’avantage.
Personnage cynique, monstre froid, dénué d’empathie, et du moindre amour, Kenner passe son enfance entre un père effacé, malade de ne pouvoir se comporter en homme et qui finira par déserter le foyer, et une mère violente, et castratrice, elle-même habitée par ses propres démons hérités d’une enfance chaotique.

« Je suis la première femme à avoir fait une fausse couche menée à son terme. »
« J’aurais eu un fils mongolien, ce ne serait pas pire. Mais qu’est-ce que j’ai fait à Dieu pour mériter une pareille punition ?»

Sur cette mère qui n’a pas l’once d’amour pour son fils, ce dernier porte un regard tout aussi hostile et habité par le mal. Il recherche désespérément le père.
Manipulateur à souhait, il réussit, durant un temps du moins, à tromper son monde pour mieux s’enfoncer dans sa monstruosité.
L’humour macabre ajoute une touche angoissante supplémentaire à ce roman, pour prendre ainsi dans ses filets, et ce jusqu’à la dernière ligne, un lecteur terrifié par ce personnage, et subjugué par ce qu’en a fait Marc Dugain.

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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyMer 24 Oct 2012 - 18:20

Traite t-il la question du mal ? De sa racine ?
J'avoue que le côté "enfance malheureuse" des serial killers commence à me barber. Des tas de traumatisés de la vie errent partout et peu deviennent de tels assassins.

Bourgoin l'a interwievé. Facile d'accès sur you tube ou dailymotion.
Mais faut s'accrocher.



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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyMer 31 Oct 2012 - 21:50

tina a écrit:

J'avoue que le côté "enfance malheureuse" des serial killers commence à me barber. Des tas de traumatisés de la vie errent partout et peu deviennent de tels assassins.

C'est pourtant une réalité. Mais ça ne suffit évidemment pas expliquer pourquoi ils deviennent des tueurs.
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptySam 7 Sep 2013 - 9:52

Avenue des Géants
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Al Kenner est incarcéré et la toute première fois que nous entrons en contact avec son esprit malade c’est en prison alors qu’il est face à une femme qui vient lui rendre visite une fois par mois. C’est la seule visite qu’il reçoive, Susan lui porte des livres à lire voix haute pour les enregistrer pour une association d’aveugles. Dans ce premier entretien avec cette femme, déjà, on sent que beaucoup de choses sont posées : sa détestation des femmes qui va bien au delà des femmes, son manque d’empathie de sociopathe, une intelligence au-dessus de la moyenne et la fascination qu’il exerce sur ceux qu’il approche. Puis Al Kenner nous entraîne dans son parcours de psychopathe sans jamais toutefois tout nous dire sur ses ‘mauvaises pensées’, jamais ou presque il ne raconte ses meurtres comme s’il les avait oubliés, faussement apaisé, dès lors qu’il les avait commis.

Comment dire ? Marc Dugain ne se sort pas mal du tout de ce sujet difficile parce que déjà visité et revisité. Dugain est un homme qui sait mener un récit, assurément.
Mais ici, il nous balade un peu longuement dans des paysages connus, vers une fin largement prévisible, même si son horreur dépasse quelque peu notre imagination d'êtres normalement névrosés. Il a fait mieux.
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swallow
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MessageSujet: UNE ÉXECUTION ORDINAIRE. (Poutine, le traitement de l´information).   Marc Dugain - Page 6 EmptyMar 24 Déc 2013 - 19:51

Une exécution ordinaire

Vous avez amplement parlé du naufrage, et de la mort des marins, je vais donc tenter d´ajouter quelques indications sur le roman, évitant de répéter ce qui a déjà été dit. Car avec les temps qui courent, on en est tous à se demander: " Mais jusqu´où Poutine sera capable d´aller?"

Voilà ce que DUGAIN nous apporte sur ce personnage mystérieux, opaque (Ce sera « Plotov » dans le roman). L´image de base que nous avons de lui : un personnage, cynique, froid. Il fait peur, l´auteur va compléter cette image en traquant ses débuts, son enfance, ses origines, puis son ascension sur la scène politique. Il l´appellera "la belette" dans son roman puis, une autre fois, ce sera "Pinocchio".

Quelques commentaires de la part d un Général qui connait bien Plotov (Poutine), dans le chapitre " Deux amis" de ce même roman.

"-Il a montré des signes rassurants d´intelligence, au sens d´une faculté d´adaptation que son caractère un peu obtus ne laissait pas présager. Les mois passants, il s´est assoupli comme un cuir de bonne qualité. L´homme crispé que nous avons connu s´est remarquablement socialisé au point de paraître à l´aise avec tout le monde. Il ne connaissait rien aux affaires, mais il s´est immérgé sans tarder dans la nouvelle économie...

-Ce qui fait la force de Plotov, c´est qu´il est sans grandes joies et sans grandes peines, donc peu vulnérable.

-On déjeunait souvent en tête à tête, et c´est à cette époque qu´il m´a convaincu de sa dimension nationale. J´ai découvert qu´il avait appris à parler de lui, pour au fond, ne rien livrer d´essentiel. Une vraie boule de billard trempée dans l´huile.

-Et quand Plotov est nommé à la tête du FSB, il n´a pas vraiment d´ambition politique. Personne n´a remarqué son ascension. Sa couleur est toujours celle des murs, mais nul n´a observé qu´il ne les longe plus.

Lui, c´est, comment dire, une belette. Deux petits yeux de fouine. Un pur produit du KGB, puis du FSB. Un type tellement  préoccupé à surveiller les autres qu´il a oublié qu´il existait encore, jusqu´a ce qu´on vienne le chercher. A mon avis, il ne fera rien pour nous (c´est un militaire, un Géneral, qui parle) sauf si son prestige est menacé ou qu´il a l´idée d´une guerre qui lui donne de la stature. De la stature il va en avoir besoin, il est tellement petit.(...)- L´enfant chétif qui se faisait dérouiller dans les rues de Saint-Pétersbourg par les grands n´a jamais rêvé d´être un tsar. Il n´a pas ce tempérament romanesque. C´est un réaliste. Il a consacré les premières années de sa vie à prendre la mesure des autres au point qu´il nourrit pour eux, désormais, une haine raisonnable. Il doit beaucoup au judo. Cet art martial lui a permis de se faire respecter malgré sa taille modeste. Il est ainsi devenu le petit dont il faut se méfier....

Le nouveau président, avec ses yeux bleus de rongeur à peau précieuse, veut perpétrer la tradition des dirigeants qui agissent sans scrupules au nom d´un peuple qu´ils méprisent."

Après le tableau de Poutine, on aborde le pourquoi de l´effroyable abandon de ces 118 sous-mariniers au fond de la mer de Barents, et en arrière de l´abominable agonie de ces hommes abandonnés de tous, Dugain aborde le thème du traitement de l´information..
Poutine sait qu´il y aura quelques survivants- si on va les chercher- Car dans un premier temps, seuls, ceux qui sont à l´avant du Koursk, ceux qui manipulent les torpilles auront sans aucun doute perdu immédiatement la vie, durant l´explosion.

Mais le président ne veut pas se risquer à ce que le monde écoute les témoignages des survivants. Car- c´est sa thèse- toute victime dans ses déclarations sera encore plus écoutée que la vérité elle- même, et ce serait perdre le contrôle de l´information que de leur laisser la parole. Alors, on ne fait rien pour les sauver. On ne sait pas encore quelle explication on donnera au monde. Elles sont multiples: entre erreur humaine, fausse-manœuvre d´un sous-marin de l´Otan dans les parages, un missile américain, collision avec un autre sous-marin, ou bien vétusté du matériel militaire russe quand on fait croire au monde entier que ce navire est un fleuron de la flotte soviétique, sabotage ou même peut-être résultat d´une conspiration car il y a  deux ingénieurs des usines du Daguestan ( République du Caucase) embarqués le jour de la manœuvre, et qui sont les responsables de nouvelles modifications apportées aux torpilles-fusées de ces sous-marins nucléaires. Reste encore l´ hypothèse d´ un acte kamikaze, car y a même un Tchétchène á bord.



Toujours est-il que la priorité est de rester maître-absolu du choix du traitement de l´information. On" gère" la vérité, et la thèse officielle qui sera retenue et divulguée, sera la plus intéressante politiquement. En attendant, on ne fait rien. On a besoin de marge de manœuvre. On verra bien  plus tard, ce qu´on racontera aux familles des victimes. Alors, silence.

Mais ceux qui ont lu le livre savent déjà tout cela. Les chapitres sur le courage et le sang-froid de ces journalistes indépendants (le français qui va tentera d´enquêter sur place afin d´en savoir plus) sont d´autant plus  intéressants qu´on pense aujourd´hui aux Assange, Snowden,  Wikileaks, Mediapart et Cie  sans oublier tous ceux qui surent dirent non à la peur poursuivant la vérité afin de nous la dévoiler, comme Anna Politkovskaïa, et qui en meurent. Dugain nous indique comment procèdent ces professionnels free-lance capables de déjouer les services secrets, C´est un peu le même scénario que pour le film Argo, mais au lieu de faire croire ( dans le film de Ben Affleck) que les diplomates sont des professionnels du spectacle venus pour repérer des extérieurs, Dugain maquille son journaliste  en romancier qui viendrait sur place connaître le cadre de la catastrophe du Koursk, avant son renflouage, et un an après la tragédie.

Le journaliste repartira bredouille, pas le lecteur qui en apprend beaucoup sur la manipulation, et la facilité avec laquelle l´information change en fonction des résultats souhaités par ceux qui la dominent et l´administrent, quand la corruption est devenue simple mode de vie.
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyLun 13 Jan 2014 - 9:56

La malédiction d'Edgar

Avant de lire ce roman de Marc Dugain, j’avais une image très négative d’Edgar Hoover. Je le voyais comme un homme prêt à tout pour le pouvoir, un manipulateur sans foi ni loi, sans scrupules.
Je dois reconnaître qu’après ma lecture, j’ai du revoir mon jugement.

Dans La malédiction d’Edgar, Marc Dugain retrace la carrière d’Edgar Hoover à la tête du FBI, carrière débutée sous Roosevelt et terminée sous Nixon, voyant défiler les présidents là où il a su conserver son propre fauteuil durant toutes ses années.
Peut-être a-t-il pensé à viser lui-même la Maison Blanche mais il s’est vite rendu compte que le véritable pouvoir n’était pas dans les mains de l’occupant du bureau ovale.

J’ai finalement découvert un homme attaché à ses principes, à sa patrie, à ses idées et ses valeurs. Il avait une certaine conception de son pays et lui a consacré sa vie. Ses actions, décisions ou choix étaient principalement orientés vers un but : l’intérêt du pays, en tout cas, à ce qu’Edgar estimait bon pour son pays. Pour y parvenir, il a compris que sa place lui permettait de tirer toutes les ficelles nécessaires d’où son acharnement à la conserver.

Citation :
L’électeur nous laissera toujours le sale boulot. Il sait bien que là-haut les choses ne sont pas si claires. Mais il ne sait pas toujours à quel point. Quand il le découvre, il fait mine de s’en offusquer. Mais tant qu’il est devant son téléviseur avec une bière bon marché et qu’il y a de l’essence dans le réservoir de sa voiture, il est plutôt satisfait que d’autres fassent ce sale boulot à sa place. Il est comme tout le monde, pris entre le rêve et la réalité. Le rêve c’était Kennedy, mais notre pays n’avait pas les moyens de rêver plus longtemps. Il y a toujours eu deux types de personnes dans nos métiers. Ceux qui veulent se faire aimer et ceux qui s’en moquent. Edgar et moi avons fait partie de la deuxième catégorie. Le pouvoir au fond, c’est faire ce qui est dans l’intérêt de la nation et ne lui faire savoir que ce qu’elle peut entendre.

Plus que l’histoire d’un homme, ce roman raconte aussi l’histoire des Etats-Unis mais du point de vue des hautes sphères : guerres mondiales, chasse aux sorcières et maccarthysme, guerre froide, crise de Cuba, assassinats des Kennedy etc… Le lecteur entre dans les coulisses, voit l’envers du décor : magouilles, écoutes illégales, dossiers et enquêtes sur tout le monde, entente avec la mafia, le véritable visage de la famille Kennedy …

Citation :
Dans le cercle du pouvoir, il n’y a aucun secret, seulement des types qui font semblant de ne pas savoir.


Citation :
Faire de la politique, c’est se mettre bien avec ceux qui mènent le monde, ceux qui décident, ceux qui ont le pognon. Si tu veux les ignorer, il ne te reste plus qu’à conquérir le peuple avec des grandes idées. Mais quand tu l’as endormi avec des leçons de morale de merde, il faut que tu sois toi-même irréprochable, tu comprends ?

L’histoire, la grande comme la petite, nous est narrée par le bras droit d’Edgar Hoover. Marc Dugain utilise le procédé du livre dans le livre. Son roman s’ouvre donc sur la mise en scène d’un homme chargé d’effectuer des recherches pour un film, il s’intéresse alors à un manuscrit dont l’authenticité n’est pas attestée : les Mémoires de Clyde Tolson, numéro deux du FBI, mémoires insérées dans le roman.
L’ennui c’est qu’à la fin de ma lecture, je m’attendais à retrouver cet homme mais le roman s’achève avec les Mémoires de Tolson. J’ai eu donc comme un léger goût d’inachevé.

Malgré ce petit bémol, j’ai beaucoup apprécié cette lecture qui permet de réviser l’Histoire contemporaine sous un angle différent. Le roman est richement documenté, Marc Dugain s’étant appuyé sur de la documentation d’époque et sur une solide bibliographie. Bien entendu, il faut garder à l’esprit que certaines révélations dans le roman restent de l’ordre de l’hypothèse et que le point de vue narratif choisi par l’auteur ne révèle que subjectivement et partiellement la personnalité de Hoover.
Et bien que ce dernier ait été une crapule misogyne, raciste et antisémite, le portrait qu’en fait Marc Dugain, forcément positif car vu par une personne qui l’admirait, le rend plus humain et presque sympathique. En tout cas, je ne le considère plus du tout de la même façon.

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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyLun 13 Jan 2014 - 11:13

Tiens, il suffit de parler de toi dans le fil de la chaîne de livres pour te voir débarquer.  Very Happy 

Merci pour ce commentaire et pour ta vision nuancée de Hoover, Aaliz.
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MessageSujet: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyMar 26 Aoû 2014 - 6:45

Avenue des géants

Un roman dont le sujet,de prime abord, ne m'intéressait pas trop mais qui sous la plume très talentueuse de Marc Dugain s'est révélé captivant et qu'on a du mal à lâcher avant la fin.

Un tueur en série, comme héros, à priori je ne suis pas tentée, je trouve d'ailleurs qu'on leur fait la part trop belle surtout au cinéma et dans les séries..après tout ce ne sont que des déséquilibrés (le mot est faible) qui ne sont fascinants (pour certains) que par leur passage à l'acte et je redoute toujours qu'ils ne servent d'exemple à tous les cinglés-paumés qui pourraient les imiter, ce qui, hélas, s'avère exact dans certains cas...

Revenons à notre tueur : Al Kenner (alias Ed Kumper emprisonné à perpétuité, ouf !) victime d'une mère alcoolique, qui détestait son fils, l'ayant relégué à la cave face à la chaudière toute son enfance, son père ayant fui (on le comprend) échoué chez ses grands-parents, doté d'une taille hors norme 2,20 m et d'un QI supérieur à 140.  Pour commencer sa brillante carrière, il abat ses deux grands-parents à l'aide d'un fusil offert par le grand-père (mauvaise idée !) le jour même de l'assassinat de J.Kennedy, Oswald bien que lui ayant volé la vedette, s'attire tout de suite sa profonde admiration

Il est alors reconnu irresponsable " schizophrène paranoïde"et interné dans un hôpital psychiatrique, son psychiatre Leitner, s'intéresse beaucoup à son cas, Il a avec lui de longues discussions, joue même aux échecs avec lui, est impressionné par sa remarquable intelligence, Al Kenner se familiarise alors avec le langage psychiatrique en travaillant dans le laboratoire de psychologie de l'hôpital.

Son psychiatre meurt prématurément mais auparavant l'avait déclaré  " sans danger pour la société" et lui a permis de retrouver la liberté au bout de 5 ans.

Il part retrouver sa mère, bien que l'avis de la commission de remise en liberté l'ait vivement déconseillé, et le voilà en Californie, en plein mouvement hippie, envers lequel il a un profond dégoût, ses diatribes à leur encontre ne sont pas tristes.... et sa bonne nature reprenant le dessus, il prend en stop des jeunes filles sur le campus de l'université où travaille sa mère, les tue, en découpe quelques morceaux miammiam  et retourne à ses occupations habituelles, boire et travailler, divers petits boulots, jusqu'au jour où il est engagé comme adjoint par le chef de la police qui recherche un tueur en série (mais c'en est un autre...)

C'est là où le talent de Marc Dugain est sidérant, on soupçonne Al des pires méfaits,mais aucune certitude avant la toute dernière partie, du grand art. Al raconte....on le croirait presque normal....

Al termine sa brillante carrière en tuant sa mère, la copine de celle-ci, viole le cadavre de sa génitrice encore chaud, lui coupe la tête et joue aux fléchettes avec celle-ci comme cible.

Ce qui est intéressant dans ce roman est la peinture d'une époque révolue, les années 70, la belle utopie du mouvement des "freaks" mais également celle de la nôtre, par la voix d'une ancienne hippie, lucide :

"Dehors, on coule.Tout ce qu'on craignait est arrivé. La terre sépuise comme une vieille femme malade que son mari voudrait continuer à honorer chaque jour. L'Amérique a gagné, plus de communisme, plus de rêve non plus, un seul modèle, le nôtre. Dans cinquante ans il n'y aura plus dans la mer que des poissons d'élevage, on respirera avec un masque et l'eau vaudra plus cher que le champagne. Sinon, tout va bien, de nouveaux pays émergent sur le même modèle que le nôtre. Le seul tort d'Orwell c'était de croire que le totalitarisme prendrait un visage terrifiant. Oh non ! Rien de tout cela, pour autant que vous acceptiez la petite musique mièvre des réseaux sociaux, que vous acceptiez l'obsolescence de tout ce que vous achetez au bout d'un an, que Sisyphe n'ait pour tout repos que la période des soldes, que Google sache tout de vous et puisse éventuellement le monnayer aux flics, qu'on puisse vous localiser à tout instant avec votre téléphone, vous ne risquez rien. L'humanité souffrira de moins en moins et ne manquera de rien, mais elle va sacrément s'emmerder à arpenter les parcs nationaux, en file indienne, pour regarder ce qu'il restera de nature parce que des abrutis auront pensé que faire des enfants en nombre est une bonne chose pour l'espèce........."

Un très bon roman. Le personnage est toutefois un peu loin du personnage réel, Ed Kemper  qui, dès l'enfance, selon les sources de Wikipédia, torturait et tuait les animaux domestiques de son quartier, il avait même enterré vivant son chat.

Evidemment, bien que les explications psychologiques de ce qui pousse un être à passer à l'acte soient intéressantes, mais pas convaincantes en ce qui me concerne, on n'éprouve aucune empathie pour le personnage.

La conclusion que j'en tire néanmoins est qu'il ne faut en aucun cas faire confiance aux avis des psychiatres.... colere
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simla
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MessageSujet: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyMer 25 Fév 2015 - 5:34

L'insomnie des étoiles

Automne 1945. Les alliés occupent Berlin et le reste de l'Allemagne.
Une compagnie de militaires français emmenée par le capitaine Louyre investit le sud du pays.
En approchant de la ville, ils remarquent une ferme isolée où ils font une double découverte, une jeune fille, Maria, qui vit là seule, affamée, et les restes calcinés d'un homme cachés dans une caisse. Incapable de fournir une explication plausible, la jeune fille est emmenée par la troupe. Le capitaine Louyre va s'acharner à découvrir la vérité.

Les rumeurs concernant les exactions des nazis se confirment peu à peu et le capitaine, à la lecture des lettres du père de Maria conservées soigneusement par cette dernière et qu'elle n'a pu lire, ayant perdu ses lunettes, éclaireront le capitaine sur les faits qui se déroulaient dans un ancien centre de convalescence, faits soigneusement dissimulés par les habitants et officiels.

Le capitaine Louyre,militaire peu convaincu, astronome dans le civil, est un personnage particulièrement intéressant : " L'héroïsme, pensa-t-il, est une invention de l'homme pour survivre à l'après-guerre, pour justifier du passage en masse de la vie au néant, le droit reconnu au héros de se croire immortel. Mais cette immortalité-là, à l'échelle du temps, n'est même pas le début du commencement de rien."

J'ai beaucoup aimé ce roman, avec le style très poétique de Marc Dugain, ses formules qui font mouche,  et son analyse des personnages, très détaillée, qui paraissent si réels et dont une partie a, hélas, bien existé.
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shanidar
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyMer 25 Fév 2015 - 9:26

swallow, je viens de lire (un peu tard) ton commentaire sur Une exécution ordinaire, je ne savais pas de quoi parlait ce roman mais le sujet et la manière dont tu le présentes me mettent la puce à l'oreille. D'autant que Poutine continue à faire parler de lui... Merci.
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MessageSujet: Re: Marc Dugain   Marc Dugain - Page 6 EmptyLun 24 Aoû 2015 - 14:04

L'Emprise




La France au cours d’une campagne présidentielle. On a Launay, le favori qui a choisi de ratisser au centre afin de manger à tous les râteliers. Il est sympa, correct, poli, malheureux en amour et père de loin. Un bon petit gars qu’on sent un peu mou tout de même.

On a Lubiak. Un gars qui appartient au même parti politique que Launay. Un mec bien différent. Le méchant qui en veut. Il compte bouffer son rival lors de la primaire qui doit être organisée. Il a des casseroles au cul, mais comme il est loin d’être con, il a assuré ses arrières. Il est nettement plus à droite et espère piquer des voix au FN.

On a Corti, le directeur de la DCRI. Le chef des espions est corse et mange de la charcuterie durant la moitié du livre. Un gars sûr de lui qui a su garder son poste malgré le ballet des présidents à l’Elysée.

On a Lorraine, une nana cool et pleine de charme. Elle bosse à la DCRI. Au bas de l’échelle. Une espionne donc. Qui a un fil déscolarisé parce que pas tout à fait normal.

On a aussi Volonne, l’homme fort d’Arlena, une entreprise française œuvrant dans le nucléaire.

Et Sternfall, un syndicaliste bossant à Arlena. Comme tous les syndicalistes, il aime être l’empêcheur d’entuber en rond les salariés. Il monte au créneau, se montre incorruptible, tape du poing sur la table et s’attire des ennuis plus gros que lui.

Tout un petit panel de personnages plus ou moins standardisés, un poil caricaturaux qui vont danser autour du thème de la démocratie et de ses dessous. Dugain est toutefois loin de ses meilleures réussites. Je l’avais connu bien plus inspiré dans l’insomnie des étoiles, par exemple. L’emprise est creuse, convenue. Le texte est tour à tour emphatique, docte ou cul-cul la praline. Les histoires des différents personnages se croisent, se mêlent et se suivent de façon un peu hachée. Les nombreuses évocations de leur vie personnelle n’apportent généralement rien au roman et ne sont souvent là que pour faire un peu de remplissage.

Un texte bien en dessous de ce que j’ai lu précédemment de l’auteur et qui me donne l’impression de tomber dans le commercial comme l’a fait Bernard Werber (et ce n’est pas un compliment). Poncifs à déplorer également.

Un sujet intéressant toutefois mais traité maladroitement, trop gentiment avec de nombreuses digressions hors sujet qui déprécient fortement l’ensemble.

Une déception.
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