Glanages dans La Quinzaine Littéraire

Neil JORDAN : Confusion. - J. Losfeld

A Dublin dans les années 1950-1960, deux jeunes hommes de milieux sociaux différents se ressemblent de façon étonnante ; ils se croisent, se rencontrent, se perdent et se retrouvent, souffrent d' etres pris l' un pour l' autre ou, au contraire, manipulent leur identité floue pour berner leur entourage : c' est sur cette trame riche de combinaisons multiples que Neil Jordan tisse un roman ambitieux, dense et attachant.

Introductio à l' art de Claude Fierobe

Elsa OSORIO : La Capitana. - Métailié

Est-ce un roman ? Le mot ne figure pas sur la couverture ni sur la première page de titre, mais dans la postface l' auteur évoque "l' éciture de ce roman" et précise "j' insiste sur le mot "roman" bien qu' il s' appuie sur des documents historiques. Le choix des situations et des personnages répond aux exigencesde la narration."

... Le roman a une allure lyrique. La comparaison du roman avec les souvenirs de M.E. permet d' apprécier à la fois le travail de recherches et la construvtion narrative d' E.O.

Introduction à l' art. de J.J. Marie.

J' ai dit ailleurs (Personnages désespérés) tout le bien que je pense de cette femme, M.E. -la capitana- qui dans la vie et dans des circonstances exceptionnelles -la guerre civile d' Espagne- fit preuve des plus extrardinaires qualités à la tete d' une brigade et en tant que femme.

Pour ceux qui seraient interessés, Mika Etchébère a écrit elle meme son journal sur cette époque. Le titre : Ma guerre d' Espagne à moi. Un sacré témoignage ! B

Au sommaire du n° 1 078

- Hélène LENOIR : La Crue de juillet. - Minuit

- Christian OSTER : En ville. - L' Olivier

- Jon Kalman STEFANSSON : Le Coeur de l' Homme. - Gallimard

- Otto DOv KULKA : Paysages de la métropole de la mort. - A. Michel

- Juan GOYTISOLO : 3 titres

- Ismet PRCIC : California dream. - Les Escales

- Joyce Carol OATES : De la boxe. - Tristram

- Mia COUTO : Poisons de Dieu, remèdes du diable. - Métailié

Jon KALMAN STEFANSSON : Le Coeur de l' homme. - Gallimard

La trilogie du "gamin" orphelin et sans nom, recueilli par une "femme libre" dans un gros bourg de peche, quelque part au nord-ouest de l' Islande, ce 3e et dernier tome en clot l' aventure mouvementée sur une fin ouverte, qui peut etre coincide avec sa mort prématurée.

A moins que, tout juste arraché, encore une fois, à la mer par une jeune fille aimante, une des seules créatures de ce apys extreme qui, vers la fin du XIXe siècle, époque de l' action, aient appris à nager, il ne doive survivre avec elle au creux de la grotte marine dont le jusant, n' atteindra pas le fond.

Introd à l' art de Maurice Mourier

Christian OSTER : En ville. - L' Olivier

"Le diable est dans les détails", ce dicton conviendrait assez bien à Christian Oster. Son roman En ville, est un récit terriblment minutieux qui, mine de rien, tourne au jeu de massacre."

Introd à l' art d' Agnès Vaquin.

Mia COUTO : Poisons de Dieu, remèdes du diable. - Métailié

"Un roman bref et dense qui, dans un labyrinthe de discours bouleversants, énonce quelque chose de sublimement triste à propos de la vie, des secrets, des mensonges et des illusions qui la portent, des plus sombres recoins de l' ame."

Introd à l' art de Hugo Pradelle.

Hélène LENOIR : La Crue de juillet. - Minuit

Le lieu : une petite ville du sud de l' Allemagne, non loin de l' Autriche. Le moment : un week end de juillet, particulièrement chaud. Voilà au moins deux repères pour situer La Crue de juillet, le nouveau roman d' Hélène Renoir. On s' interrogera jusqu' aux dernières pages sur cette crue, qui n' est pas seulement celle des eaux d' un fleuve capricieux.

Introduction à l' art de Norbert Czarny.

Au sommaire du n° 1 079

- Philippe ARTiERES : Vie et mort de Paul Gény. - Seuil/Fiction et Cie

- Amos OZ : Entre amis. - Gallimard/Du monde entier

- Jeffrey EUGENIDES : le Roman du mariage. - L' Olivier

- Marc GRACIANO : Liberté dans la montagne. - José Corti/Domaine français

- Akira MIZUBAYASHI : Mélodie. Chronique d' une passion. - Gallimard/L' un et l' autre

- Jeremy CHAMBERS : Le Grand ordinaire. - Grasset

- Helen OYEYEMI : Mister Fox. - Galaade

Et aussi celui-ci :

Marion DESSAULES : Le nom des fous. Guide alternatif des hopitaux psychiatriques. - MJWF éd"

" Pourquoi dit-on de nous que nous sommes des SDF ?", demandait à un pasteur anglais une femme qui vivait dans la rue : "Je ne parle pas des autres en les appelant des avec domicile fixe. Nous sommes tous des etres humains après tout."

Cette recherche de la dignité et de l' humanité en chacun, Marion Dessaules la poursuit au nom d' une autre catégorie d' individus marginalisés par la société : ceux qu' on appelle fous, ceux dont on stigmatise le délire.

Elle le fait dans un livre poignant dont on sent combien il doit à l' expérience vécue, à une souffrance à vif : maitrisée sans avoir jamais disparu complètement, celle-ci affleure parfois à la surface du récit... L' ouvrage est aussi l' expression de qui a connu de l' intérieur ces insititutions dont elle propose un "guide", les hopitaux psychiatriques de France...

L' écrivan offre ici un récit de soi véritablement tendu vers l' autre, avec pudeur et retenue, mais aussi un vrai roman... Une jeune provinciale brillante, étudiante à Normale Sup, n' arrive pas à supporter le regard concupiscent de son père sur elle. Elle ne parvient surtout pas à accepter la négation de ce regard par un couple parental qui fait bloc. Lors d' un séjour dans la maison familiale, elle fait une tentative de suicide dont les séquelles seront considérables.

Elle se retrouve alors enfermée "pour son bien" dans un hopital. Elle y est dépouillée de tant d' éléments qui faisaient son identité individuelle ; une partie de son respect pour elle-meme lui est otée. Le séjour manquera d' avoir raison de sa raison à elle et de la transformer en ce qu' elle n' est pas.

Il faut lire d' urgence ce récit-roman-témoignage (le livre est tout cela...). Il faut le lire surtout pour se convaincre du pouvoir des mots : si M Dessaules est encore parmi nous, vivant, écrivant, c' est qu' elle a été sauvée par les livres.

Elle devait ensuite comprendre que "personne ne sauve personne". Ce qui tue, à l' occasion, mais aussi qui préserve et rappelle à la vie, ce sont les mots, des plus grands auteurs comme ceux aussi des chanteurs. Le Nom des fous, écrit dans un style fluide, à l' occasion avec un humour saisissant dont l' autodérision, est l' histoire d' une reconquete de soi par les mots...

Extraits de l' art. de Catriona Seth

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Ven 1 Mar 2013 - 0:12

Akira MIZUBAYASHI : Mélodie. Chronique d' une passion. - Gallimard

Après un très bel essai consacré à son amour pour la langue française qui l' a conduit à devenir écrivain dans cette langue tout en continuant à vivre à Tokyo, A..M. évoque une autre passion de sa vie, sa chienne Mélodie, morte en 2009. Le sujet en paraitra bien mince ; il n' est pourtant pas sans relation avec le précédent dans l' expérience forte et pleine qu' il fait de l' altérité.

Introduction à l' art. de T Samoyault

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mar 5 Mar 2013 - 17:31

- Jeremy CHAMBERS : Le grand ordinaire. - Grasset (Australie)

Pisteur immobile, Jeremy Chambers écrit un roman étonnant, presque envoutant, autour d' un vieil homme qui vendange et qui glane des instants de labeur et de reve, qui fait jouer la mémoire avec ses pics de réminiscence, ses souvenirs épisodiques, dans une prose versatile aux émotions rentrées. Du raffinement sur du brut, une voix australienne qui porte loin.

Introduction à l' art. de Liliane Kerjan.

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mar 5 Mar 2013 - 17:44

- Helen OYEYEMI : Mister Fox. - Gallaade

En France, on commence à mieux connaitre H Oyeyeni, cette jeune romancière d' origine nigériane très douée. Et qui obtint le prix Somerset-Maugham pour son 3e roman. Son 4e, Mister Fox, vient d' etre traduit en français...

A la fin du livre, elle donne quelques cléfs... Ses références , Rebecca de D du Maurier, Barbe Bleue, Jane Eyre.. Ces références montrent que H.O. est inspirée par les oeuvres qui toutes explorent, dans "la veine psychopathe", les différentes formes de la violence faite aux femmes. Ensuite, qu' elle n' écrit pas en fonction d' une expérience personnelle, mais plutot à partir de sources littéraires...

Extraits de l' art. d' Alain Jumeau

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mer 20 Mar 2013 - 19:22

Au sommaire du n° 1 080

- Marie NDIAYE : Ladivine

- Natacha ANDRIAMIRADO : Caracal

- Tanguy VIEL : La disparition de Jim Sullivan

- Nicole CALIGARIS : Le paradis entre les jambes

- Stephen DAU (Etats Unis) : Le livre de Jonas

- Giorgio FONTANA (Italie) : Que justice soit rendue

- Ricardo PIGLIA (Argentine) : Cible nocturne

- Rodolfo WALSH (Argentine) : Les métiers terrestres et autres nouvelles

- Aimée BENDER : La singulière tristesse du gateau au citron

- Stefan CHWIN (Pologne) : Hanemann

Si l' un de ces titres vous interesse, manifestez vous ! Comme d' hbitude, j' en parlerai d' abord.

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mer 20 Mar 2013 - 19:26

Merci, bix.
C’est le roman de Marie NDiaye qui m‘intéresse en premier. En dit-on du bien, en dit-on du mal ou bien du couci-couça ?

Sujet: Re: Glanages dans La Quinzaine Littéraire Mer 20 Mar 2013 - 19:48

Maline a écrit:: Merci, bix.
C’est le roman de Marie NDiaye qui m‘intéresse en premier. En dit-on du bien, en dit-on du mal ou bien du couci-couça ?

Plutot du bien, Maline. Beaucoup de bien !

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