Ludwig Hohl [Suisse]

J' ai lu presque toute l' oeuvre de Hohl...
Peu de livres en fait...

J' avais meme cité le début d' une nouvelle de Chemin de nuit et
j' avais envisagé d' ouvrir un fil.
Mais, comme pour beaucoup d' autres livres, ça fait trop longtemps
pour en parler.
C' est une oeuvre belle, sobre et austère.

bix229 a écrit:

J' ai lu presque toute l' oeuvre de Hohl...
Peu de livres en fait...

On peut trouver sur amazon en français:

Chemin de nuit
Journal d'adolescent
Notes ou De la réconciliation non-prématurée
Et une nouvelle terre
Ascension
Tous les hommes
Impressions: Nouvelles
Le petit cheval
Nuances et détails
Tous les hommes presque toujours s'imaginent

ça m'intéresse beaucoup , en plus j'ai vu "Ascension " en librairie , je commencerai par celui-là

Un homme à bout de solitude, s' éloignait du centre de la ville ; il
s' assit sur un banc au bord d' un de ces grands boulevards prolétariens
qu' on appelle là-bas "ceinture".
Une feuille se posa sur lui, car il y avait des arbres sur cette ceinture.
Pour rien au monde, il ne se serait risqué à jeter cette feuille :
c' était un signe d' en haut, il la garda.

Ludwig HOHL - La feuille, dans le recueil Chemin de nuit.l

Un exemple du style sobre et elliptique de Ludwig Hohl.

Ascension

Une petite merveille ce récit

2 amis entreprennent l'ascension d'un glacier (on ne mentionne jamais de nom , il s'agit des Alpes on s'en doute , à un seul moment on compare une altitude avec celle de la Jungfrau , donc un 4000 au moins)
Dès le début , une grande divergence de vue entre les 2 hommes , Johann est timoré dans ce projet , freine des 4 fers si je puis me permettre l'expression , rébarbatif aux conseils de son guide et ami Ull qui lui est un pro , à l'esprit pratique , méthodique , organisé .

Très vite , les conditions climatiques sont exécrables et obligent les 2 compères à faire 1/2 tour à la suite de quoi Johann abandonne purement et simplement le projet , obligeant Ull à continuer seul l'ascension de ce glacier (donc plus de cordée , plus d'assurance autant dire mission impossible)

Je ne dévoilerai pas la suite

L'écriture est superbe , poétique , et en même temps très réaliste quand il s'agit de décrire les passages techniques et les étapes d'ascension de ce glacier

Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à certaines randonnées que j'ai effectuées même si ce n'est pas tout à fait de l'alpinisme , mais quand même , les réactions devant l'effort , le danger , les conditions climatiques épouvantables , qui provoquent ou le renoncement ou la poursuite implacable du projet aussi fou soit il , sont assez universelles.

La réaction de Johann peut paraître celle d'un couard , mais il faut l'avoir vécu pour vraiment comprendre ce que ces folles ascensions peuvent exiger comme courage et endurance.

Après la lecture de ce livre , écoutez le document audio que Marko donne en lien un peu plus haut , c'est magnifiquement résumé sans dévoiler le final.

Merci à Marko pour avoir ouvert ce fil et à Queenie qui m'a branchée dessus.

Content que tu aies apprécié aussi ce beau récit. Je suis d'ailleurs en train de lire quelques unes de ses nouvelles dans le recueil Chemin de nuit. On a vraiment envie de faire découvrir cet auteur quand on a lu Ascension.

Ascension

Histoire d'escalade de montagne et d'attitude, et de fatalité. je rejoins mes camarades pour trouver ça prenant et pas moche du tout tout en restant très sobre dans le style (et le livre est pas salaud, ce qui ne gâte rien). ça fait son impression de démesure et d'inquiétude avec la très nette sensation d'un monde à part, coupé de la plaine, ce qui permet au passage aux enjeux de se développer pleinement, plus libres.

j'avoue quand même m'être perdu dans une partie des descriptions dans la seconde moitié du récit. et j'avoue encore que les deux caractères radicalement opposés et la fin inévitable ne m'ont pas convaincus sur toute la ligne (le meilleur est encore quand Ull décroche un peu dans sa tête). La sécheresse du récit est finalement plus intéressante que la construction en elle-même, rudimentaire.

lu en deux fois, je reste positif surtout sur la première moitié mais je reste aussi un peu sur ma faim.

peut-être une impression qui me rappelle le peu de Zweig que j'ai lu, pas mal à lire mais qui peut laisser un sérieux doute sur le fond ?

l'extrait de bix me botte bien quand même !

proposé par Marko pour la chaîne de lecture avec Le Sanglier de Henri Bosco, je garde une sauvage préférence pour ce dernier !